Fred Bobin et Michèle Bernard : en miroir
29 juillet, Festival La grande évasion, Le Saix (05)
Par Agnès André,
Ces deux-là se sont rencontrés sur la route, disent-ils, la route de la chanson bien sûr. Sous la Grande Ourse, ils chantent ce soir pour un public ultra-éclectique —bienfait des festivals éloignés des grands centres, qui touchent au-delà de la chapelle chanson. Cela marche-t-il ?
Au milieu des visages, leurs chansons parlent de visages. Il y a la puissance de Michèle Bernard, sa flamboyance. Il y a le jeu de guitare, percussif, vibrant de Fred Bobin. Celles et ceux qui les ont déjà vus — car cela fait un petit bout qu’ils se promènent ensemble — s’en rappellent.
Leurs textes pourraient être écrits par l’un par l’autre ; ils parlent de l’humain tous les deux : de l’humain qui se vend, de l’humain qui se vit. Aussi singulier qu’il puisse l’être dans ce côté universel : il faut mettre des noms sur qui est pour comprendre et connaître. Il faut mettre des noms sur les visages : Maria Szusana (Michèle Bernard), Tatania sur le périph’ (Fred Bobin) donnent le ton.
Des vers alors se retiennent, entre âpreté et tendresse : « Dans nos vies on s’évertue à suivre nos baisers » ; des questions existentielles se glissent entre deux accords : « Quel effet ça te fait d’être éphémère ? ». Ce sont des chansons qui voyagent étrangement proches de nous, des chansons saltimbanques en hommage aux âmes en mouvement : après tout, « on est qu’des pirouettes entre deux fossés ». Émotion il y a d’ailleurs dans l’hommage à Anne Sylvestre (Madame Anne, et Lazare et Cécile – le frisson), émotion encore dans l’hommage à une ville (Le Creusot), sa pulsation râpeuse à la guitare.
Les spectateurs viennent et vont librement : pari risqué pour concert intimiste mais le noir de la nuit suffit à envelopper et pour la plupart, on écoute, on reste. Venu par curiosité, par défaut du rien, pour l’accordéon ou pour les chansons de Michèle : on se sera finalement reconnus dans ces visages.
-Agnès ANDRÉ
Le site de Frédéric Bobin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de Michèle Bernard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Le site de La Grande évasion, festival culturel itinérant, c’est ici.
Pas de chanson en commun disponible en vidéo autre que « Quatre-vingt beaux chevaux », partagée à l’occasion du concert de Venelles en 2022.
« Tatiana sur le périph », 2013 par Frédéric Bobin
« Lazare et Cécile » audio Intégrale EPM par Michèle Bernard
Est-ce que quelqu’un peut me mettre en relation avec Claude Méry, l’auteur(e?) de la première photo ci-dessus représentant Michèle Bernard et Fredéric Bobin.
Je trouve cette photographie magnifique. Le regard de Michèle Bernard donne tout son sens à ce spectacle et à cette photo très bien cadrée: quand l’art se conjugue avec l’humanisme, la bonté, la tolérance et … la détermination.
Bravo les trois artistes: la chanteuse, le guitariste et le photographe !
Je ne sais pas si Claude Méry vend ses photos aux particuliers.
Si oui, m’en procurer une m’intéresse beaucoup car c’est la plus belle illustration de la chanson que j’ai vue jusqu’à présent.