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Sans Voies : une chanson comme un porte-voix

Sans Voies en concert (photo non créditée)

Sans Voies en concert (photo non créditée tirée de leur site)

Quand la chanson portée au grand public s’aseptise plus encore chaque jour, quand Bolloré tient en grande partie les rênes d’Universal, quand les relais de diffusion s’autocensurent à qui mieux mieux, il est réjouissant d’écouter un groupe comme celui-ci, qui n’a pas, loin s’en faut, sa langue dans sa poche. Ce groupe, c’est Sans Voies, mené par son chanteur Baptiste Souque qui écrit tous les textes, à l’évidence de la main gauche, celle qui fièrement porte les pancartes dans les manifs ou ce « grand drapeau noir qui cherche la tendresse ». La cinglante Douce France que Sans Voies nous chante n’a pas de rapport avec celle de Trenet, louchent bien plus vers le Ma France de Ferrat et plus résolument encore vers l’Hexagone de Renaud : « Et tes dictateurs ont fleuri / Mais toujours élus par le peuple / Je désespère à n’plus savoir / Comment vomir sur ton pouvoir ! » Sans Voies ne chante pas pour passer le temps mais occupe celui-ci à semer des graines tant de révolte que d’espérances. Des chansons politiques qui vont tant nous parler de la direction que nos dirigeants prennent que de la vie d’un quartier, d’une rue : « Relève-toi ma rue et ta sueur amère / Sera peut-être la semence que l’on espère / On t’a tapissé la gueule d’immondices / Pour te défigurer on a ouvert un précipice… » Sans voies peut-être, encore que, mais pas sans opinion : cette formation haut-ligérienne (de la Haute-Loire) pratique l’art citoyen : c’en est réjouissant.

R-29683525-1707032235-5258C’est un groupe rock, qui a exploré différents horizons, aux influences nombreuses (punk, pop, rock progressif, jazz…), très « chanson » tant dans la forme que dans l’esprit : les paroles (au moins sur disque) sont distinctes, pas de problème de compréhension, le message ne peut que mieux passer. A l’occasion, on constatera le résultat en concert car c’est à l’évidence un groupe de scène : ça transpire même sur disque.

L’histoire de cette formation est née en 2017 de « la nécessité de se frayer un chemin dans ce monde, de partager des chansons, des mélodies ». Ça a commencé avec « des carnets de paroles noircis d’idées et de questionnements », de « ces mots qui sortent, se mélangent et forment des couplets, s’amoncellent et forment des couplets, des refrains, des coups de gueule ». Ben, Bapt’, Greg, Poigno et Théo, dont la sphère tourne principalement pour l’heure autour de leur épicentre géographique, forment un groupe aguerri qui réussit l’exploit de transcrire leur art sonnant, pas trébuchant bien au contraire, sur CD, sans rien abdiquer de sa force, de ses résolutions, je n’ose dire ses révolutions. Avec eux, on peut souhaiter Le Bonheur des tempêtes, la chanson-titre de ce premier album : « Le bonheur des tempêtes, c’est du vent sur les braises / C’est l’avenir du monde qui soudain nous apaise ». Beau programme !

 

Sans Voies, Le Bonheur des tempêtes, autoproduit/InOuïe Distribution 2024. Le site de Sans Voies, c’est là.

 

« Le bonheur des tempêtes », en concert, 2022 : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Sans Voies : une chanson comme un porte-voix

  1. Marine 26 février 2024 à 13 h 32 min

    Belle découverte, j’ai aimé les morceaux sur youtube, mais comment écouter l’album ?

    Répondre
    • Sans Voies 27 février 2024 à 10 h 03 min

      Bonjour Marine !
      L’album sort le 19 avril 2024, vous pouvez d’ores et déjà le précommander sur notre site internet :
      https://sansvoies.fr/
      A bientôt !

      Répondre

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