Les Potes âgés, première édition
Alors que l’époque est à la disette budgétaire, que nombre de festivals se voient contraints de diminuer leur voilure, voire de mettre définitivement la clé sous la porte, et que les rares lieux de chansons survivants peinent à garder la tête hors de l’eau, comment ne pas se réjouir de la naissance d’un nouvel espace de création et de découverte ?
C’est au cœur de la Touraine, dans la belle ville de Loches, que se déroulera en effet, du 5 au 7 mai 2023, la première édition du festival « Les potes âgés ». Un nom aussi amusant qu’intrigant. Pour savoir ce qui se cache derrière cette appellation que n’aurait pas reniée Boby Lapointe, NosEnchanteurs a rencontré son organisatrice-programmatrice-présentatrice en cheffe, Madame Gaby Liaud.
NosEnchanteurs : Des festivals, il y en a déjà beaucoup en France. Sur quel concept se fonde votre nouveau-né qui lui permettrait de se démarquer ?
Gaby Liaud : C’est un constat tout simple qui est à la base de tout. Presque tous les festivals de musique ont lieu en été et tous visent à attirer les jeunes. Avec la bande de bénévoles passionnés qui m’entoure, nous nous sommes donc dit qu’il y avait une place à prendre pour un festival de printemps destiné au public d’âge mûr.
N.E. : Et donc ?
G.L. : Nous débarquons le premier week-end de mai, avec une programmation axée exclusivement sur la chanson française.
N.E. : Le nom du festival semble annoncer la couleur.
G.L. : Nous cherchions une dénomination qui mette à la fois l’accent sur le genre de public que l’on sera amené à côtoyer lors de ces trois jours de fête, sur la convivialité que la chanson française engendre immanquablement et sur l’humour qui, bien souvent, est une composante essentielle des répertoires qui nous seront présentés. Nous hésitions entre « Les copains d’alors », « La bande vieille peau », « Chenus chez nous » et « Les potes âgés ». C’est ce dernier nom qui a fini par s’imposer.
N.E. : Les concerts auront-ils lieu en plein air ?
G.L. : Non, évidemment. Le style musical du festival s’accommode mieux du confort d’une salle de spectacle en disposition assise. Notre public pourrait-il d’ailleurs encaisser sans sourciller deux galas d’affilée sans pouvoir s’asseoir ? Et un public debout, cela ne créerait-il pas des jalousies envers la partie de l‘assistance qui serait venue avec son propre fauteuil roulant ou son déambulateur ?
N.E. : Y aura-t-il aussi une programmation jeune public ?
G.L. : Non, pourquoi ?
N.E. : Cela permet d’occuper les salles l’après-midi…
G.L. : Mais nos spectacles se donneront déjà l’après-midi, nul besoin des enfants pour remplir les salles. Seule la soirée de clôture débutera exceptionnellement à 19h30.
N.E. : La programmation, parlons-en. On se plaint de voir toujours les mêmes noms squatter les festivals d’été. Ce ne sera pas le cas chez vous, je crois ?
G.L. : Nous avons mis un point d’honneur à nous démarquer. Si nous nous attendons à voir débarquer un public dans la force de l’âge, tel ne sera pas forcément le cas sur la scène. Chantant en français, les artistes ne devraient de toutes manières pas être dépaysés, tant ils ont l’habitude de se produire devant des vieux. La différence, c’est que chez nous, on n’essaiera pas de leur faire croire que les jeunes sont intéressés par ce qu’ils offrent !
N.E. : Les têtes d’affiche sont pourtant, elles aussi, plutôt blanches de cheveux…
G.L. : Quand elles en ont encore (rires) ! Mais ne dit-on pas que c’est dans les vieux chaudrons que l’on fait les meilleures soupes ? Pierre Perret, Enrico Macias et Hugues Aufray ont avant tout l’expérience avec eux ! Notez que nous avons voulu organiser un happening, avec un duo inédit Jack Lantier-Charles Dumont, mais ça n’a pas pu se réaliser malheureusement.
N.E. : Trop risqué au nouveau des assurances ?
G.L. : Non, c’est nous qui avons reculé, lorsqu’on s’est rendu compte que le public potentiel de ces deux immenses artistes était mort depuis longtemps.
N.E. : Il nous reste à vous souhaiter bonne chance, que cette première édition soit suivie d’une multitude d’autres.
G.L. : Merci beaucoup. Nous sommes très heureux d’avoir pu mettre sur pied ce premier festival et espérons que le public viendra nombreux, tant qu’il le peut encore. L’ambiance sera à coup sûr chaleureuse et nous nous attendons à ce que le public enthousiaste réserve aux chanteurs et chanteuses à l’affiche de nombreuses sitting ovations.
J’ai déjà mon billet pour la soirée avec Tom Poisson.
Depuis quelques jours, j’attendais avec impatience (comme chaque année) votre article du 1er avril…
J’avoue ne pas avoir été déçu. Il m’a bien fait sourire…
Je pensais moi aussi monter un festival au Rouget, en Auvergne.
C’est aussi un festival de chanson francophone, sur la base des textes interprétés par JP Smet.
Exclusivement avec des sosies officiels.
On cherche encore quelques financeurs, si le coeur vous en dit…
Ça donne envie !
Dommage….