Gilbert Laffaille « Tout m’étonne »

Tout m’étonne
L’automne et l’hiver
Tout m’étonne
Le sable et la mer
Tout m’étonne
Les vagues au galop
Un galet dans l’eau
Tout m’étonne
Le soleil
Là, dans l’eau du puits
Qui sommeille

Gilbert Laffaille

Photo ©Ghislain Debailleul Stavelot 2013

Paroles et Musique Gilbert Laffaille. Extrait de l’album « Travelling » 1988

Cette chanson accompagne Gilbert depuis sa création, à l’époque avec les arrangements de Jean-Marc Bénaïs, ce solo  à la guitare électrique, « à la George Benson », surgissant sur le rythme bossa qui sous-tend la chanson. La version reprise ici est celle où Michel Haumont a exprimé dans des arrangements aériens cette  poésie légère, ode aux éléments et aux saisons, à toutes ces choses simples qui font le sel de la vie, l’eau, le soleil, la terre, les oiseaux, les nuages, l’enfance et l’amour, dans le double album éponyme de 1996. Une troisième version existe en piano-voix, arrangée par Léo Nissim, en 2003.

Quelle que soit la version, elle fait partie des chansons de Gilbert Laffaille, comme Neige ou, après elle Les raisins dorés qui ouvrent une respiration au milieu de chansons engagées dans une veine satirique, ou des chansons plus mélancoliques.

La première fois que j’ai écouté Gibert Laffaille sur scène, c’était à Marseille en 2015. Toujours avec ce mix qui le caractérise : chansons critiques de notre époque qui non seulement ne vieillissent pas, mais semblent tellement prémonitoires, collant de plus en plus à l’actualité, dans une écriture qui tire sa poésie de son décalage, de l’angle toujours original avec lequel il voit les choses. Chansons empathiques pour toutes les petites gens du monde, des Petites filles de Chiang Maï à ces Homme(s) en Boubou, chansons drôles, ballades poétiques, chansons nostalgiques évoquant les pires drames de sa vie avec une grande pudeur. Le tout en jouant avec les mots, leurs sens, leurs sonorités, sur des mélodies folks-rock, blues ou bossa, ou tout simplement françaises, aux harmonies subtiles. 

Après la publication de ce Kaléidoscope en 2019 qui s’est fait autobiographie, chronique et billet d’humeur sur notre époque, en sus d’être anthologie de ses textes (chansons et sketchs), Gilbert Laffaille, qui coule des jours paisibles dans la contemplation des paysages marins autour de l’Ile de Wight, saine occupation sinon occupation de scène pendant ces parenthèses de confinement, vient de republier chez EPM à l’automne 2020 un très beau coffret de ces « Beaux débuts », de 1977 à 1988. L’écriture de Kaléidoscope lui a d’ailleurs donné l’envie d’écrire un livre sur son grand-père Gabriel et ses racines nordiques, en préparation.
Il reprend également ses concerts, avec le Festival La Vache et le Caribou le 16 août 2022, en trio avec Jack Ada et Michel Haumont, et est annoncé dans la même configuration « Chansons-guitares » le mardi 1er et le mercredi 2 août 2023  au Festival Barjac m’enchante. 

Mais si vous habitez du côté de Bruxelles, ou en France outre-Quévrain, vous n’aurez pas à patienter aussi longtemps. La dernière fois que l’on a vu Gilbert Laffaille en Belgique, c’étais sans doute en 2013, à Stavelot. Et la dernière tournée, en 2003, après la sortie de l’album Piano-Voix, avec Léo Nissim. Les belges lui avaient d’ailleurs tressé une belle couronne au Festival de Spa en 1980.  
Ici, c’est à Bruxelles même que vous pourrez écouter Gilbert Laffaille le samedi 21 janvier à 20h à L’Auditorium Jacques Brel, Campus CERIA/COOVI, Avenue Emile Gryzon 1 (Bâtiment 6), 1070 Bruxelles. Réservation auprès de  l’association Le café de la Rue (Marie -Noëlle Doutreluingne). Des premiers succès des années 70 (Le président et l’éléphant, Neuilly Blues),  jusqu’à ceux de 2013, son dernier album studio, Le jour et la nuit, avec Si tu n’es plus là, Homme en boubou femme en sari, Chez M.Li…

Et pour ceux qui sont loin de la Belgique, piochez dans La Malle aux souvenirs. La chanson du jour en est le numéro 22.