Steve et Alice Waring : chanter, c’est transmettre

Steve Waring (photo Didier Pallages)

Il y a des parutions de CD pour lesquelles on se dit : « qu’est-ce qu’il va encore nous pondre, cet artiste qui n’a plus rien à prouver au public qui l’aime ? » Et pourtant, on est surpris, toujours avec bonheur, de la capacité à se réinventer, à se renouveler, à ne jamais s’asseoir sur ses lauriers.

C’est du dix-neuvième album de Steve Waring dont il s’agit. Vous ne le connaissez toujours pas ? Si vous avez été un jour enfant, instit ou animateur de centre aéré, vous avez sans aucun doute chanté et fait chanter Le matou revient, Les grenouilles, La vieille dame, La baleine bleue, Fais voir le son… Les incontournables du grand Steve, qui démarra sa carrière en 1970 ! Ça en fait, des milliers de bambins bercés à ce biberon folk et blues et en langue française, s’il vous plaît !

Les Waring travaillent en famille depuis plusieurs années. Cette fois-ci, c’est avec Alice, sa fille, que Steve a entièrement créé ce nouvel opus, Camille (Victorie Music), du prénom de l’auteur-compositeur des chansons : André Ricos, complice de toujours, notamment depuis La sorcière, paru en 2013. C’est la logique continuité de Timoléon (2011) et Anaé (2015). Comme pour le précédent CD, 50 ans de scène, c’est Robin Limoge qui a arrangé l’album. Il assure la clarinette, la contrebasse, le balafon, le piano et le sifflet. Steve est au banjo, à la sanza et à la guitare, bien entendu. Alice est au saxophone, à la clarinette, au ukulélé, Anaïs Pin au violoncelle.

Ecouter et partager Steve Waring, c’est raconter l’enfance à tout âge, c’est dire le merveilleux chamboulement dans une famille à l’arrivée d’un nouvel enfant, le lien indélébile avec les grands-parents : « C’est un matin de ventre rond / Que t’es venue dans notre maison ». 

Comme dans toute l’œuvre de Waring, l’humour absurde est bien présent, dédramatisant ainsi les angoisses enfantines : « Qui a bien pu cuire le loup / Oh ! J’en suis sûr aucun de nous ».

Avec Steve Waring, ce n’est pas seulement d’amour qu’il est question. C’est surtout le passage de témoin, la transmission, qui sont au cœur des chansons : « Ma petite-fille que j’aime / Tu vas bien aller où tes pas te mènent / Sans ma main / Vers demain / Mais un jour je vais disparaître / Et une autre main de toi va renaitre / C’est sa main / Tiens-la bien ».

En parallèle de l’album, Alice Waring prépare un spectacle dans lequel elle interprétera ces chansons sur scène.

Steve et Alice Waring, Camille, Victorie Music 2022. Le site de Victorie Music, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Steve Waring, c’est là.

« Une petite plume » :