Enfin une biographie de Jean-Michel Caradec !
Après la parution, il y a trois ans, d’une intégrale des chansons de Jean-Michel Caradec (chez EPM, voir encadré), c’est une biographie qui est publiée le jour du quarantième anniversaire de sa tragique disparition : Jean-Michel Caradec… et le rêve se brisa. Richard Stamper a eu l’audace de s’attaquer à un tel projet, pas facile quand il s’agit d’un auteur compositeur interprète ignoré aujourd’hui des grands médias, mais que l’on entend encore parfois sur des radios dédiées à la chanson ou sur des stations publiques régionales. C’est donc un précieux document que nous avons là : il explore toutes les facettes du parcours singulier de Caradec, à travers son enfance, ses débuts dans la chanson, son succès enfin venu avec Ma petite fille de rêve (1974), ses rencontres, ses failles aussi.
En dépit de quelques malheureuses coquilles, à travers cet ouvrage fort bien nourri d’archives, d’articles de presse, de photos, nous croisons pêle-mêle Pierre Brasseur, Serge Reggiani, Maxime Le Forestier, Serge Lama, Georges Brassens, Marie-Paule Belle, Francis Cabrel, Didier Barbelivien, Nicolas Peyrac, Jean Musy, Jean-Pierre Kernoa, Paul Koulak, Yvon Etienne, Claude Dejacques, Pierre Grosz, Claude Samard, François Rabbath, Jacques Bedos… et bien sûr l’entourage proche de Caradec, qui a soutenu ce projet de biographie. On y apprend même qu’il a écrit pour les autres, tels Marie Laforêt ou Francesca Solleville et que Juliette Gréco avait émis le souhait que Caradec lui écrive des chansons. Il a également composé pour des émissions de télévision et pour un sketch de Guy Bedos. En tant que producteur, il a créé son propre studio d’enregistrement, chez lui à Saint-Cloud, et y a accueilli, pour des séances d’enregistrement, des artistes comme Roger Mason, Jack Treese, Guy Béart ou Jean-Roger Caussimon. Il n’est pas question de raconter tout le livre bien sûr, mais il est agrémenté d’anecdotes et d’extraits d’émissions de radio, notamment celles de Claude Villers et Jean-Louis Foulquier (France Inter) ou Gérard Klein (Europe 1). Oui, à une époque, la chanson avait une place sur les radios nationales…
L’auteur du livre, lui-même auteur compositeur interprète, n’a jamais rencontré Caradec mais l’a découvert autour d’un disque, ce qui lui confère une totale légitimité à parler de lui avec sincérité, sans pour autant verser dans l’hagiographie. Il a d’ailleurs repris, sur un disque, Dors avec ton bébé (1987).
Permettez-moi une précision que je tenais à apporter suite à quelques messages reçus. Oui, j’étais très intéressé par un projet de livre sur Caradec. J’avais commencé à écrire quelques feuillets et notamment en m’intéressant de près à ses influences (Dylan, mais pas seulement) et aux artistes qu’il a influencés à tel point que cela se ressent dans certaines chansons. J’avais déjà sollicité des témoignages, mais la situation sanitaire ainsi que plusieurs événements ont retardé ce projet. Ce livre naîtra peut-être un jour, sous une forme ou une autre. En tout état de cause, le livre de Richard Stamper est passionnant pour celles et ceux qui, comme moi, aiment les chansons de Caradec et ne se lassent ni de l’intégrale, ni du site de l’association des Amis de Jean-Michel Caradec.
Jean-Michel Caradec… et le rêve se brisa, Richard Stamper, Les Presses du Midi, 354 pages, 24 €.
Pour le commander sur le site de l’éditeur, c’est ici ; le site de l’association des Amis de Jean-Michel Caradec, c’est là. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Caradec, c’est là.
Sur la page Youtube de l’INA, dix chansons de Caradec : Aquarelle, Mille sarabandes, Mords la vie, Ma petite fille de rêve, Ile, Le montreur d’ours, Ma Bretagne quand elle pleut, Portsall, Elle m’a dit non, Le fil du funambule :
Bonjour et merci pour cet article.
Juste une petite rectification. Cela fait 40 ans que je (et non 30) que JMC est parti vers d’autres horizons. Bien trop vite en tout cas.
Je suis en train de lire ce livre et je le recommande.
Cordialement
L’erreur a été entretemps corrigée. Merci pour votre vigilance.
Merci beaucoup Michel et Nicolas de ce bel article.
Belle soirée.
Pascal.