Gauvain Sers : Antraigues et lui…
Festival Jean-Ferrat, Antraigues-sur-Volanne, 17 juillet 2021,
Gauvain Sers et Antraigues c’est histoire d’amour, tant et si bien que notre Creusois se sent presque enfant du pays d’Ardèche, adopté par le village de Ferrat, de Solleville et de Leprest. Quand il se demande (Pourvu) si elle connaît Leprest, on comprend bien qu’il s’agit là d’une condition sine qua non.
C’est dire si entre Hénin-Beaumont, où « y a d’la haine dans les suffrages » et Antraigues, y a pas photo. Il revient ici en incontournable « vedette » (surtout ne me faites pas dire « star » ça m’énerve !), avec ma foi pléthore de musiciens, sans rien abdiquer de ses douces mais virulentes chansons, sans en changer le moindre mot. Le nouvel environnement musical de Gauvain lui va bien, même si ça reste bien sage, trop sage, qu’on aimerait que, de temps à autre, les instruments se libèrent, vivent pleinement l’étendue de leurs possibilités, montrent de quoi ils sont capables.
Gauvain est ce troubadour à casquette en velours côtelé, reporter en chansons qui aime à chroniquer les petites gens, ces petites vies qui aimeraient se voir en un peu plus grand, en XL. « Dans la voix du chanteur qui gronde » Ta place dans ce monde, c’est la nôtre, celle qu’on aimerait trouver, voir considérée, respectée. Même s’il est désormais du côté des chanteurs médiatisés, donc à succès, il reste farouchement de la tradition des Michel Bühler et François Béranger. Fasse que ça le reste pour longtemps, pour toujours, que les p’tits et gros cochons du showbiz ne le mangent pas.
Sans nullement se comparer aux grands poètes, Gauvain chante dans leur langue. Et encourage à le faire : « Et puis un jour t’as découvert / La force de la langue de Prévert ». Certes, on pourra chipoter certaines chansons comme cette petite dernière (il en a chanté d’autres, qui toutes sortiront sur son nouvel album, en fin août de cette année), Sur les toits de Paris, un peu légère et convenue à mon goût, n’empêche que son répertoire a de la tenue, de l’authenticité. Dans le lot des inédites, il y a aussi cette autre, jolie comme tout, tendre au possible, qui le voit s’amouracher d’une marchande de journaux…
Ferrat oblige, ici on chante toujours un titre du chanteur disparu. C’est en duo avec le comédien Antoine Coessens qu’il interprète Ma France. Si les voix sont mal ajustées, ça ne manque pas de sincérité, c’est l’essentiel.
Sans être devenu une bête de scène, convenons que Gauvain Sers est y à l’aise, d’une relation simple mais passionnée avec le public : ça parle, ça frère beaucoup.
Sur la place, bien avant le concert, à la terrasse de Lo Podello (photos ci-contre), il avait chanté comme ça trois ou quatre chansons, sous le regard étonné et ma foi enchanté des festivaliers. Bien après le concert, après avoir signé disques, posters et casquettes à son nom, Gauvain retiendra la nuit, en saluant un par un tous les organisateurs, y compris tous les footballeurs de service à la buvette. Adieux interminables et chaleureux, sincères, vrais, d’un type bien.
Dans nos prochaines éditions, la suite de notre reportage sur le festival Jean-Ferrat.
La boutique de Gauvain Sers, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
A t-on le droit, sur le site de Nosenchanteurs, de dire notre déception ?
Si la réponse est oui, alors je le dis: je suis déçu.
Je sais bien qu’il faut toujours séparer l’artiste de la personne, mais quand même, je suis déçu par Gauvain Sers.
Dans « les oubliés » il déplore que ceux « d’en haut » veuillent transformer la France en centre commercial, mais que fait-il lui même ?
Que fait-il dans sa « boutique » ? (C’est d’ailleurs la 1ère fois que vous présentez le site d’un(e) artiste en parlant de sa « boutique ».Pour les autres chanteurs et chanteuses, vous écrivez « son site »)
Dans sa boutique, il vend ses disques. Personne ne peut le lui reprocher, bien au contraire ! puisqu’il n’y a plus de disquaires et mieux vaut acheter les disques directement chez l’artiste plutôt que passer par Amazon.
Mais il vent aussi des tee-shirts, des sacs, des verres, etc. Des produits dérivés !!
Personnellement ça me choque de l’entendre chanter ce qu’il chante, et de le voir vendre, lui aussi, des produits dérivés, comme la boutique du PSG ou de l’Office du tourisme du Mont Saint-Michel.
« Nos chansons sont plus belles que nous » disait, il y a plus de vingt ans, Jean-Jacques Goldman. Il a raison. N’empêche que je ne sais pas si je vais acheter le disque de Gauvain Sers.
Bien sûr qu’on a le droit (il manquerait plus que ça !)