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Ferré, avec le temps, à la télé

Léo Ferré (détail d'une pochette de disque)

Léo Ferré (détail d’une pochette de disque)

« Avec le temps / Avec le temps va, tout s’en va / On oublie le visage et on oublie la voix ». Paroles presque prophétiques pour évoquer la postérité parfois cruelle. Voici 65 minutes pour réécouter ou tout simplement découvrir (pour certains) Léo Ferré (1916-1993). Le documentaire de Natalie Frassoni et Frédéric Bouvier ne renouvelle pas le genre mais invite à échanges et débats sur un destin d’artiste capable tant d’écrire un tube de l’été comme C’est extra que d’adaptater Verlaine, Aragon et, un de ses préférés, Apollinaire. En amoureux des dictionnaires, Léo Ferré, éternel anar, défendait une poésie parfois elliptique, comprise comme une clameur. Et pouvait tenir des propos moins académiques.

Difficile encore aujourd’hui de suivre à la trace le rebelle adopté par toute une jeunesse défiant l’autorité et celui qui se rêvait en continuateur classique de Ravel, Beethoven. Jusqu’à diriger un orchestre symphonique, un défi que l’enfant avait engagé dès l’âge de ses cinq ans rappelle un témoin. Voilà que le documentaire diffusé sur France3 tente d’évoquer tous les Léo Ferré, et j’en passe certainement ; et d’en déployer à la fois le verbe fiévreux et brouillon, de circonstance. Nostalgie ? Pas entièrement. La flamme Léo n’est pas éteinte qui rejoint nombre de combats personnels et collectifs.

UN NOUVEAU COFFRET Léo Ferré, l’âge d’or, 1960-1967. Intégrale volume 2. Conçue et réalisée par Mathieu Ferré et Alain Raemeckers l’intégrale Ferré se poursuit (Universal). Un coffret de 16 CD, avec un livret de 56 pages, comprenant notamment le concert au Vieux Colombier en 1964, à l’Alhambra en 1965, à Bobino en 1967. Correspondant aux années Barclay.

UN NOUVEAU COFFRET
Léo Ferré, l’âge d’or, 1960-1967. Intégrale volume 2
Conçue et réalisée par Mathieu Ferré et Alain Raemeckers l’intégrale Ferré se poursuit (Universal). Un coffret de 16 CD, avec un livret de 56 pages, comprenant notamment le concert au Vieux Colombier en 1964, à l’Alhambra en 1965, à Bobino en 1967. Correspondant aux années Barclay.

Photos, extraits de films et de chansons, parmi les plus connues, se succèdent pour remonter aux sources d’un révolté, d’un homme libre, d’un insoumis, né à Monaco et qui se produit pour la première fois en public à Monte-Carlo sous le nom de Forlane. Avec des rappels bienvenus comme l’amitié créatrice avec un de ses paroliers Jean-Roger Caussimon. Ou encore la période Barclay (Sa maison de disque durant des années). Son parcours est riche en rencontres. C’est Catherine sauvage, en 1950, qui fit connaître Léo Ferré avec la chanson « Paris Canaille », première facette d’un répertoire qui va bien-au-delà de celui de mai 1968. Dans les années 70 Léo Ferré ouvre un autre chapitre avec l’installation avec sa nouvelle famille en Italie. « Je suis un provocateur et fier de l’être » résume Léo Ferré à l’écran. Le documentaire n’oublie pas quelques propos misogynes. Rejoignant le malaise déjà perceptible à ce sujet lors du fameux entretien du trio Brassens, Brel et Léo Ferré (En 1969). Reste la question non abordée de la postérité de Léo Ferré. Revendiquée (Gréco, Bashung, Lavilliers, Murat) ou suggérée comme celle des rappeurs d’aujourd’hui.

 

Léo ferré, un homme libre. Ce vendredi 4 septembre à 23 h 05 sur France 3. Et ensuite durant sept jours en télévision de rattrapage sur le site de France Télévisions.

« Il n’y a plus rien » théâtre des Champs-Élysées 1984 Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Ferré, avec le temps, à la télé

  1. Christian Camerlynck 4 septembre 2020 à 10 h 44 min

    On peut aussi ne pas regarder la télé et écouter « Franginades » de Bernard Joyet, ou aller à la découverte de nouveaux CD Xavier Besse par exemple ou ceux dont parle NosEnchanteurs. Ah oui et toutes ces femmes auteures compositeures aussi Garance, Mèche et d’autres. Ne croyez pas que je n’aime pas Léo Ferré, hein, mais il n’y a pas que des monuments morts. La télé ne parlent que des morts… et pas que de la chanson.

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