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Yves Vessière, stop et encore

Yves Vessière (photo non créditée)

Yves Vessière (photo non créditée)

Cette chanson-titre, Stop !, nous aimerions la glisser dans les oreilles de tous nos dirigeants, président comme ministres, industriels-chimistes, patron de la FNSEA et agriculteurs-insecticides : « Stop ! Ont dit l’abeille, la coccinelle, le papillon […] Réveillez-vous / Car si notre existence ne tient qu’à un fil / Vous êtes les prochains dans la file ! / Il faut savoir dire stop ! »

Yves Veissière a longtemps pratiqué la chanson en sus de son métier d’ouvrier, comme une passion, une nécessité, un art sans cesse travaillé qui relève de l’équilibre. Sans carrière autre que les scènes de proximité, sans calcul si ce n’est celui de donner : plaisir d’offrir, joie de recevoir. Ça en fait plus que tout autre un artiste libre, depuis toujours. Et désormais un « vieux » sage, qui plus est talentueux. Il s’est jadis essayé sur plus bien grand que lui, des Brassens et autres d’un presque même tonneau, puis s’est mis à écrire, à composer… Huitième album pour lui (sa première scène en 1975, son premier vinyle en 1980) dont les trois derniers en dix ans : un par demi-décade, régularité d’horloge suisse pour ce Bourbonnais…

Lionel Dudognon, multi-guitariste (folk, électrique, classique, ukulélé, steel guitare…), assure la direction artistique de ce nouvel opus, dirigeant ainsi six autres musiciens (contrebasse, violoncelle, trompette, accordéon, percussions et piano). Grande variété musicale, impeccables orchestrations, luxe qu’on rencontre peu souvent en de tels disques autoproduits.

Mon ami Henri Tilly dit d’Yves Vessière, sur le site Planète francophone : « Son regard lucide et attentif sur le monde et la société, ajouté au soin qu’il apporte à chacune de ses chansons (texte, équilibre, mélodie, arrangements) en fait, depuis longtemps des sortes de madeleines qu’on aime à retrouver périodiquement et savourer ». Dira-t-on un jour les madeleines de Vessière comme on célèbre celles de Commercy ? Toujours est-il que cette dernière livraison est une fois de plus savoureuse.

visuel cd Yves VessireUne chanson en hommage à son papa (Regarde-moi…), une sur Charles Aznavour (La revanche de Charlie). Une évocation du camp d’Auschwitz : « L’enfer aussi a son orchestre / Et il était premier violon ». Autre retour sur l’horreur, cette adaptation des Contemplations de Victor Hugo, Aime et ne désespère pas, suite aux attentats du 13 novembre : « La haine, c’est l’hiver du cœur / Plains-les ! Mais garde ton courage / Garde ton sourire vainqueur ». Je parlais de sagesse, Sauf toi même est est bien belle illustration : connaître tout de tout et ne pas se connaître soi.

Humour, amour, humeurs, Vessière fait dans les trois. Il peut refaire Les chemins de Saint-Jacques, se désespérer des uniformes forêts de sapins (« ça se tient droit, c’est discipliné / c’est comme les militaires »), convoquer Carco sous la pluie, évoquer le souvenir de l’esclave métisse Solitude, rêver, des Marquises aux Galapagos, de voyages pas encore accomplis… à chaque plage Vessière fait mouche, nous amène avec lui, en complicité.

Pour le définir dans le paysage de la Chanson, on dira de Vessière qu’il fait dans le « classique ». Ajoutons dans le classieux pour la précision. Qui n’a pas à rougir de ses aînés bien plus connus que lui.

Vous me direz que vous ne le connaissez pas, n’avez jamais entendu parlé de lui. Découvrez-le, partagez-le, dites à votre organisateur de proximité de le faire venir : vous l’adopterez, c’est sûr, l’accueillerez dans vous préférences Chanson.

 

Yves Vessière, Stop !, autoproduit 2020. Le site d’Yves Vessière, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Pas encore de vidéo extraite de ce nouvel album ; pas défaut, une vidéo extraite du précédent, histoire de vous donner la voix :

« On se demande » : Image de prévisualisation YouTube

3 Réponses à Yves Vessière, stop et encore

  1. JEAN-FRANCOIS MARIVAL 7 septembre 2021 à 18 h 53 min

    Bonjour,

    Je cherche une chanson des années 70 je pense. Elle parle d’un gamin qui pêchait les vairons, qui n’a pas écouté, n’est pas devenu pharmacien, mais qui ne regrette rien…

    Un titre ? Un texte ? Des accords de guitare ?

    J’avais adoré…

    Merci d’avance et merci pour tout vos beaux textes

    Jean-François

    Répondre
    • Michel Kemper 8 septembre 2021 à 8 h 54 min

      Un conseil : si vous avez un compte facebook, faites cet appel. Sur votre page et sur une ou des pages consacrées à la chanson. Pour ma part, je sèche… Bonne chance. MK

      Répondre
    • RIOT Jean-Jacques 3 août 2022 à 17 h 45 min

      Bonjour,
      le titre de la chanson d’Yves, évoqué par Jean-François Marival, c’est « L’enfant sauvage ».
      Je l’ai

      Répondre

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