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Eric Guilleton, né en 1959

Eric Guilleton (photo non créditée)

Eric Guilleton (photo non créditée)

« Deux mille dix-neuf, quoi de neuf ? »

La proximité d’Éric Guilleton avec Graeme Allwright ne m’avait jamais saisi à ce point. Elle est évidente à l’écoute de L’eau & le sel (« J’aime, j’aime, j’aime cet hymne à la vie / Que j’aime son grain de sel / Qui nous donne envie / De rester en selle… ») et des titres suivants. Même timbre ou presque, même façon de chanter, d’aller chercher le mot d’après tout en ciselant celui présent. Comme quand on boucle une boucle : à tout au plus treize ans, le jeune Guilleton apprit toutes les bases de la guitare en écoutant Graeme Allwright, Georges Brassens et Neil Young. Chassez le naturel qu’il revient au galop, que la sève du Néo-Zélandais crève l’écorce…

À chacun de ses albums, nous ne cessons de vanter l’art de Guilleton, l’épure et le talent. Ce huitième album (le premier, Le vent des fous, remonte à 1991 ; le précédent, Les temps d’errance, à il y a cinq ans) n’a plus rien à prouver sur son auteur : les jeux sont faits, Guilleton est un superbe et génial inconnu. Qu’on peut toujours découvrir. Ne dit-il pas, à l’instar de Jean Cocteau, que « les premières places ne sont pas intéressantes, celles qui m’intéressent ce sont les places à part. »

C’est somme de poésie, de mélancolie, de confidences que ce disque-là, remémorées, tirées d’entre 1959 à aujourd’hui. Soixante ans qui se résument à des histoires d’amour, de belles chansons d’amour. « J’ai croisé ton sourire / Avions-nous rendez-vous ? / Aurai-je pu prédire / Que l’on parla de nous ? Le soleil fut témoin / Et les étoiles aussi / De l’alpha, du chemin / Cheminant ainsi… »

CD Guilleton 1959Un texte de Barouh, un de Matthias Vincenot. Et ce traditionnel cajun, Moi et ma belle, où le chanteur prend volontairement ou non l’accent de là-bas, des bayous, retrouvant là encore un de ses fondamentaux, une de ses primes motivations à la chanson.

Éric Guilleton est seul aux chant, piano, guitare et harmonica (et peinture, précise-t-il, lui qui offre chaque lundi aux internautes son « dessin du dimanche ») et c’est pourtant tout un monde qui est ici capté, dans nos oreilles restitué. On écoute ça précieusement, comme d’un ami qui nous fait l’honneur de confidences, nous ouvre les secrets d’un cœur, d’un sourire étonné qui ose un merci.

D’autres que lui avaient déjà chanté l’île de Batz (notamment Melaine Favennec), n’empêche que ce titre éponyme de Guilleton, interprété au piano, est un des fleurons de ce nouvel album, bluette sentimentale au sel de l’océan. Oh, « Dans l’île de Batz / Mes mains sur tes bas… »

Quand on sait le parcours et la fidélité de Guilleton, on ne s’étonne pas de trouver ici Quand tu t’endors, un inédit de Pierre Barouh, autre de ses amis, de ses maîtres : « J’ai peur de cet amour qui grandit sans fin / Mon cœur malgré sa joie ne sert à rien / J’ai peur de cette peur que je chasse en vain / Tu me manques parfois même quand tu es là… » On se souvient que Guilleton a créé il y a deux ans à Barjac un récital de chansons de l’ami Pierrot, le créateur de la Samba Saravah et de La bicyclette.

C’est un disque le cœur léger qui, j’ai dans l’idée, souvent se posera sur votre platine. Adoptez-le !

 

Éric Guilleton, 1959, Bossa Flor Music 2020. Le facebook d’Éric Guilleton, c’est ici : ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Hé Julia hé » (vidéo filmée à Bruxelles)

Image de prévisualisation YouTube

Par gourmandise, on écoute aussi un des grands classiques d’Éric Guilleton, Une ville un soir, tiré de son album de 2012 : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Eric Guilleton, né en 1959

  1. AUTEUR Pascaline 17 juillet 2020 à 13 h 40 min

    C’ est très agréable à l’oreille quand votre voix s’ égare sur votre guitare. Merci !

    Répondre

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