Les P’tites Ouvreuses, ça danse de source !

Les P’tites Ouvreuses (formule « trio ») – photo non créditée extraite de leur page facebook

Quelque soit le sujet, triste ou joyeux, la musique est délicieusement rythmée, sautillante, ravissante : « La barque est lancée sur la Bosphore / Nous prenons quelques risées / La java, pour animer le bord / S’inspire de la fusée / Ils sautill’nt, ils balanc’nt / Ils s’ador’nt, les danseurs sont inspirés ! » Que des rythmes qui se déhanchent, chaloupent… Le carnaval de chez eux doit y être pour quelque chose, à ces Niçois nourris à plein de choses et de gens qu’on aime dans la chanson française. Ce troisième album (leur précédent, éponyme, en juin 2019, était tant un CD qu’un DVD) se veut être poésie d’une guinguette exotique, faite de chansons métisses entre java et bossa nova : « il est conçu comme un bijou simple, rare et précieux, défendant les belles paroles ».

En fait tout est bien en ce disque qui peut se savourer, se déguster à tous moments, dans des soirées qu’on imagine fiévreuses comme le suggèrent les photos du livret. Ou dans une écoute attentive des ces mots et ces notes qui vont si bien ensemble.

Cédric Gonnet est le chanteur, guitariste et chorégraphe du groupe, parolier et compositeur d’une partie des chansons aussi (l’autre, c’est Julien Dolidon). Également danseur de formation et c’est peut être ça qui fait la différence : « L’énergie, plus que la forme, d’un mouvement dansé fait partie de nos désirs d’action et, ainsi, elle est génératrice d’images poétiques et de sentiments. Pour créer les chansons, pour les interpréter, je chorégraphie ». Ça danse de source ! Tant qu’on ne se pose pas la question de savoir qui, des textes et des musiques, a induit l’autre, l’a précédé.

Beaucoup de femmes peuplent ces chansons. Comme La nouvelle fille du métro ou La passante de Cannes qui, rêves aussi admirables que furtifs, ne peuvent que nous faire songer aux Passantes de Brassens. Ou Les filles de la Prom’ à l’amour tarifé : « Au petit matin / La lune s’éteint / Et les fill’s de joie / Laissant les bourgeois / Remont’nt au gourbi / Le travail fini / Le maquereau gueule / Quand il manqu’ des sous / Ell’s se couchent seules / Le mac est jaloux ». Même celles mariées, c’est dire, à la condition toutefois que ça se passe à trois : « Donnez-vous à moi / Ou même à moitié / Deux plus un font trois / L’amour est entier / Donnez-vous à moi / Si votre mari / Ne veut pas de moi / J’en serais marri ».

Nos P’tites Ouvreuses ouvrent en permanence la bal de l’amour, qu’on peut tenir pour un vrai bal. Si nous ne les avons jamais vus sur scène, il est facile de se les imaginer et de déjà désirer telle occasion, telle invit’. Car ce qui est d’une élégance folle en disque doit se démultiplier en scène, dans l’exigence d’une formation dont nous avons tout à apprendre, à espérer.

Les P’tites Ouvreuses, Huit pieds sur terre, Art Vivace 2019. Le facebook des P’tites Ouvreuses, c’est ici. Leur site c’est là (on peut y commander l’album). Financement participatif ici.

Les fleurs d’amandier

Extraits album