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Off Avignon 2019. Pascal Mary, vivre est un métier difficile et à risque !

Pascal Mary photo mai 2019 ©Dom Kovacs

Pascal Mary photo mai 2019 ©Dom Kovacs

12 juillet 2019, L’Atypik Théâtre

 

«De la tendresse en pagaille / Du désir à la paille / Des cerfs volants pour nos entailles / pour pas que l’amour déraille / Du vide plein les poches / Du ciel plein la caboche »
Pascal Mary nous cueille d’emblée avec cette chanson douce, lyrique, qui vous fait fondre d’émotion, avec cette voix qui passe du chaud au clair, du murmuré au vibrant, et ce piano entêtant, mélodieux, qui bat la mesure comme un cœur…

Pascal est toujours à Avignon un rendez-vous incontournable, rassemblant les fidèles de la première heure comme les nouveaux qui le découvrent, étonnés, émus, séduits. Ses nouveaux titres, matière à composer un «EP», rejoignent les anciens pour nous accompagner, nous faire goûter chaque moment, avec un unique message, aimer, la seule façon de résoudre sa mélancolie comme la nôtre. Une mélancolie qui ressort régulièrement, « Les jours où [il n'est] plus rien ». Il nous la décline à tous les moments de creux de son existence : « des sorties de secours sans issue et du désir tout décousu », qu’il sait analyser comme personne : « Y a rien qui m’plaît rien qui me dit (…) Ça s’enroule autour de moi comme une cagoule qui me fait froid ».

Attention portée à chaque moment de la vie pour dépasser les désillusions, les amours finissantes, la simple observation du temps qui passe inexorablement :
« La p’tite frimousse la belle jeunesse, la peau douce, la soie de tes fesses, faut bien qu’ça passe », les grands chaos de la vie et les petites contrariétés : « Les p’tites secousses les grands râteaux / Quand la vie te pousse aux carreaux / Dis-toi bien qu’ici bas rien ne dure ». Les images percutent et poétisent, la tension monte, sans refrain mais les mots se déclinent, et le suspense se maintient jusqu’au dernier vers.

C’est ici qu’il m’est difficile de continuer à vous parler de ce concert, qui fut un des chocs émotionnels de ce festival 2019. Dans une vie il y a les petits accrocs et les grands drames, et le dernier tourne autour de la femme qu’il a le plus aimée, sa maman. Il lui dédie une des plus puissantes et émouvantes chansons jamais écrites sur les femmes, par une femme, Anne Sylvestre, Une sorcière comme les autres.
Elle prend un sens tout particulier lorsqu’il l’enchaîne, sans respirer, avec cette chanson écrite pour sa maman vieillissante, aux « yeux [qui] sont des étoiles, rendue au bout du ch’min ». Je me souviens encore lorsqu’il nous l’avait chantée, il y a trois ans, nous rassurant, Maman est bien vivante, et elle a beaucoup d’humour…
Butant imperceptiblement sur ces mots terribles, « Et puis ma mère a mis fin à se jours, et j’ai eu envie d’écrire une chanson », il lui offre la plus douce des berceuses
« petite sirène d’eau douce (…) sur votre lit d’algue et de mousse / vous dormez sous la lune rousse » osant dévoiler toute sa tristesse avec pudeur, avec cette voix qui plonge aussi, qui se brise, nous brise aussi le cœur.

MARY Pascal Du vide plein les poches Off 2019Pascal Mary est aussi à l’aise pour avouer ses sentiments les plus émouvants que ses passions les plus torrides, avec humour et sincérité, c’est un des rares artistes à pouvoir s’exprimer en toute liberté sans jamais être vulgaire. Mais c’est le fruit d’un long travail sur lui-même qu’il nous donne là, un sacré coup de pouce pour nous aider aussi sur notre chemin.

La vie continue, et une bluette, enchaînée déchaînée, vient salutairement sécher nos larmes, « Quand les poules auront des dents (…) quand les taupes auront des yeux (…) quand les nonnes feront du strip-tease (…) moi je ne t’embrasserai plus », avant de passer aux choses sérieuses, si j’ose dire, avec cette déclaration brûlante à cet inoubliable Maître-queue, « l’attrape-cœur le mieux harponné », valeur sûre de ses concerts, côté sensuel.

C’est sur des thèmes les plus égrillards qu’il achève le concert, nous agitant les zygomatiques aussi fort qu’il a pu titiller nos glandes lacrymales, avec ce Papy queutard qui trouve une Mamy plus forte que lui à ce jeu (Tachan sort de ce corps !) ou son évocation inoubliable d’une soirée de Noël en famille (Joyet sort…heu…).
Retour à la belle tendresse d’un testament moral « Je veux m’ensapiner sans scandale et sans drame / Sur la pointe de l’âme savoir me retirer », mais avant Puisqu’on est vivant, vivons.

 

NB – Le titre de l’article est un commentaire de Pascal Mary

 

Pascal Mary, Du vide plein les poches était à Avignon à 15h 25 du 5 au 28 juillet.

Le site de Pascal Mary, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
En concert au Bijou à Toulouse le 15 novembre 2019. Autres dates sur son site. 


Pas encore de vidéo des nouvelles chansons.

Maman
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Maître-Queue
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Une réponse à Off Avignon 2019. Pascal Mary, vivre est un métier difficile et à risque !

  1. Evelyne GUTIERES 17 août 2019 à 21 h 22 min

    Il me tarde de connaitre ce nouveau spectacle de Pascal Mary
    je l’ai découvert grâce à une amie et depuis je suis fan!!!!
    j’aime son humour, sa voix chaude ,sa façon de jouer du piano et surtout ses textes qui m ‘émeuvent et ses mélodies qui me font vibrer!!!
    Il a ce charme et cette classe qui font de lui une belle personne!
    merci pour cet élogieux article qui je suis sûre parlera à son coeur
    enchantement votre
    Evelyne

    Répondre

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