Barjac 2019. Danzin dans un sans-faute
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, Catherine Laugier, En scène, Festivals, L'Équipe, Lancer de disque
Tags: Barjac 2019, Nouvelles, Pierre-Paul Danzin
30 juillet 2019, chapiteau du Pradet, festival Barjac m’en chante,
Ce n’est pas un p’tit jeune dans la chanson, un perdreau de l’année. Année après année, il a roulé sa bosse, déroulé sa chanson. S’il est aujourd’hui sur la scène de Barjac, c’est qu’il est mûr, je n’ose dire parfait mais c’est vrai que, dans son genre, il est difficile de faire mieux.
Il y a d’abord son physique, celui d’un déménageur breton, d’un forestier vosgien, d’un grizzli venu on ne sait d’où. Cheveux bouclés sous sa large casquette sombre, yeux rieurs, ventre rebondi, regard franc et jovial. Qui fait de la scène son antre, l’habite en son entier. Il chante dans le micro mais pourrait s’en passer tant la voix semble puissante, déterminée. Dire que certains crétins de le presse ont décrété que la chanson engagée était éteinte : eux ne doivent pas beaucoup sortir, ni écouter les disques qu’ils reçoivent encore… Danzin n’est pourtant pas survivance des dinosaures : son émotion comme ses colères se conjuguent au présent, je dirai bien à l’avenir si toutefois nous en avons un, car « J’ai le mal de l’abeille / Un de ces mal de Terre ». Athée, humaniste, insoumis, rebelle… rien dans ce qu’est Danzin n’est posture : inné ou acquis, tout est nature dans ce terrien atterré qui chante ce qu’il pense, traduit ce qu’il voit et vit, dans l’urgence : « Il n’y a pas de mystère… Il nous reste à chanter… Maintenant ».
Comme j’en parle, on dirait qu’il est seul. Que nenni. Alexandre, le frangin est à ses côtés, qui donne de la corde et des percus. Et, de son accordéon, Gilles Puyfages apporte plus encore le touche popu et intemporelle de cette musique. Beau trio, cohérent et, pour tour dire, drôlement performant, follement attachant.
Le chant du Pierre-Paul Danzin est comme l’addition de plein d’autres, de Paccoud en Leprest, de Renaud en Solo, de bien d’autres encore, chanson populaire autant que résolue : « On voit deux beaux amants / Qui chantonnent Brassens / Transmettent le témoin / On en avait besoin ». Vu l’accueil des spectateurs de ce chapiteau archi-bondé, c’est, sans possible débat, l’une des plus sûres révélations de ce Barjac 2019 : si on le voit demain ici et là dans nos salles de proximité, plus qu’à l’accoutumée, dites-vous que ce concert-là aura été son accélérateur de carrière.
MICHEL KEMPER
Le site de Pierre-Paul Danzin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Très touché Michel… Formidable papier… Le grizzli t’embrasse !
Merci fidèle Catherine, à toi qui suis mon parcours depuis 2012 ! Grosses bises !
Oui, un bel artiste, convaincant !
Nous, les cabarets-découvertes de Di Dou Da à Arras, nous avions eu le plaisir de l’accueillir en 2014, après l’avoir entendu dans le « off » du Quesnoy en chanteurs grâce à Stéphane Hirschi…. On parlait dans une rencontre de 11h-11du moyen de faire connaître cette chanson de caractère….La communication entre les multiples « petits » lieux qui la portent, sans aliéner la liberté et la curiosité de chacun, est un bon outil !
Christiane Delacourte
Voilà de très jolis commentaires Michel KEMPER et Catherine LAUGER, vous rendez justice du travail colossal de ce trio vrai, humble … Que rajouter de plus à cela, si oui que j’adhère.
Depuis, 2011, je suis ce parcours poétique du trouvère en constante évolution àl Pierrot n’a pas peur d’essayer différentes formules. Ceux qui le programment ne se trompent pas, font preuve d’audace … tant pis pour les intégristes, mais ils privent le public et Pierrot de jolies nouvelles rencontres !
Pierrot le baladin, je reviendrai t’écouter d’ici peu, Saint Junien dans quelques jours !
Absolument, c’est très bon ce que font les Danzin ! En outre, leur accordéoniste a des gants mais n’est pas manchot du talent, non plus !… Par contre, non, ils n’ont pas fait l’unanimité car personne ne fait jamais « l’unanimité », ni à Barjac ni ailleurs… Aussi bizarre que cela puisse nous paraître, il y en a même qui ont détesté !… (J’ai discuté avec l’un d’eux…) Et pour tous les spectacles que j’ai vus à Barjac cette année, c’est pareil… A chaque fois, une grosse partie du public se lève ( étonnant, cette nouvelle mode…), et en même temps, certains n’aiment pas…(va comprendre…) Mais c’est très bien comme ça, justement ! Le mec le plus génial ou le plus talentueux du monde, ne pourra d’ailleurs jamais plaire à tout le monde car… il y en aura déjà toujours pour ne pas aimer la démesure d’un talent hors norme… Et à Barjac, même après les concerts qui font un gros tabac, et ben, en discutant avec 10 ou 15 personnes, tu t’aperçois déjà largement que les avis sont partagés… Ce qui, encore une fois, est sain et normal car comme le dit Brassens, il est plus difficile de plaire à certains ( comme il l’a fait…) que de plaire au plus grand nombre… Mais bon, lancer un débat là dessus sortirait du sujet qui nous préoccupe !… Bravo à tous les deux pour vos papiers si fins, précis et justes, ça fait plaisir de voir que le talent de Pierrot (et son frangin) est de plus en plus reconnu ! J’espère que ça va continuer ainsi car il le mériterait.
Beaucoup de beaux textes ont été écrits suite à la sortie du dernier CD de Pierre Paul et à son passage à Barjac, des hommages largement mérités vu le talent de l’artiste et de ses acolytes musiciens mais le vôtre Michel Kemper est de loin mon préféré parce qu’il est aussi tendre et humoristique que son sujet.
Ben… y’a qu’un truc qui me préoccupe: c’est comment on pouvait passer à côté du talent des Danzin, Apparemment, le monde a bougé ! Je n’imagine pas ne pas être ému par leur spectacle, leurs chansons actuellement. On y comprend tout des intentions , on écoute les musiciens, et en plus, l’homme est Humain!