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Spa 2019. Orelsan, pas simple et jamais basique

Orelsan aux francofolies de Spa en 2019 web

Orelsan aux francofolies de Spa en 2019 

Francofolies de Spa, 19 juillet 2019.

 

Orelsan est devenu une énorme vedette. Les ronchons de la chanson française à l’ancienne peuvent le regretter, sa popularité n’en est pas moins incontestable. Gros vendeur de disques, concepteur-réalisateur de clips extravagants, il est aussi un estimable auteur de chansons. Certes, il traîne et traînera toujours sa casserole Sale pute, morceau ordurier, pour le moins maladroit et indéfendable, mais quiconque daigne lui accorder l’amnistie et se penche sur ses textes se rendra aisément compte que l’homme vaut bien mieux que sa réputation sulfureuse.

La plaine est noire de monde pour l’accueillir en ce vendredi soir. Un public bigarré et de tous âges, preuve s’il en est que l’artiste a su dépasser les clivages et trouver l’oreille de toutes les générations, et non uniquement des jeunes à casquettes. Un public qui n’est pas venu là uniquement par curiosité, à en croire le nombre de personnes qui m’entouraient et connaissaient les paroles des chansons par cœur. Un public ouvert, tout disposé à faire la fête ou à se laisser émouvoir.

L’avantage d’une telle popularité, c’est que les moyens financiers suivent et permettent de proposer un show mémorable. Le dispositif scénique impressionne donc : un énorme mur d’éclairage en fond de plateau, pour varier les ambiances à souhait, des projections vidéo pour illustrer l’un ou l’autre morceau, un immense défileur de textes (comme dans les spectacles sur-titrés)… De quoi en mettre plein la vue, mais sans écraser ni l’artiste, ni ses chansons.

Le voilà d’ailleurs qui débarque, Orelsan, dans une improbable tenue : short et sweat du plus beau jaune canari ! Il est entouré de 4 acolytes, qu’il nous présentera au milieu du spectacle : Skread, le compositeur et réalisateur de tous ses disques, qui, installé derrière les synthés, se charge d’envoyer les boucles et les effets sonores (un extraordinaire joueur d’IPad, dixit la vedette !), Manu à la batterie, Eddy à la basse et à la guitare et Phazz aux claviers. Une équipe soudée qui prend visiblement plaisir à être là. Et d’emblée, histoire de s’assurer que nous avons les bases, il nous balance son Basique, idéale mise en bouche que le public scande spontanément. Le feu prend immédiatement et ne faiblira pas de tout le show.

ORELSAN franco 19 2 verticalLa suite sera une série de succès, principalement issus de son dernier album La fête est finie : Discipline, Bonne meuf, Christophe (avec Maître Gims présent en vidéo), Dis-moi, La lumière (interprété avec la voix déformée au vocoder), Quand est-ce que ça s’arrête ?, La pluie (avec l’espoir – avorté – nourri par certains de voir Stromae débarquer), Rêves bizarres… Pour le très attendu Défaite de famille, les différents portraits des membres du cercle familial (tous joués par Orelsan : découvrez ce superbe clip si ce n’est déjà fait !) défilent en fond de scène, pour la plus grande joie du public, tandis que Paradis est l’instant romantique qui fait craquer les filles (Qu’est-ce que j’irais faire au paradis / Quand tu t’endors près de moi / Qu’ils le donnent à d’autres le paradis / Je n’en voudrais pas). En point d’orgue : Le chant des sirènes, émouvant auto-portrait porté par une musique ample et une orchestration aux accents liturgiques et Notes pour trop tard, plus slam que rap, confidences et conseils de grand frère à la jeune génération (du Grand Corps Malade en plus cru). Le concert s’achève sur La Terre est ronde (au refrain repris en chœur par les milliers de gorges), La fête est finie et un retour de Basique. La boucle est bouclée et le public aux anges.

En s’éloignant du monde du rap pur et dur pour aborder les rivages de la chanson, Orelsan a incontestablement agrandi son audience. Ses morceaux gardent le phrasé caractéristique de sa discipline d’origine, mais le ralentissement du rythme a permis de les rendre accessibles au plus grand nombre. L’âge aidant, il a aussi abandonné la provoc à deux balles pour ouvrir le spectre de ses sujets, virant à l’introspection et à la comédie sociale (l’humour n’est jamais loin dans son univers). Ce sont bien cette sincérité et cette impudeur distante, cette vulnérabilité dévoilée, qui le rendent terriblement émouvant et attachant. Y’a pas de secret : même pour les rappeurs grande gueule, c’est quand tu parles de toi que tu parles le mieux de nous.

Le site d’Orelsan, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

 

Défaite de famille
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Paradis
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Une réponse à Spa 2019. Orelsan, pas simple et jamais basique

  1. LOOOPINGPONG 24 juillet 2019 à 11 h 40 min

    J’arrête déjà de lire l’articles dès les premières lignes , les premiers mots : « une énorme vedette/ la chanson française à l’ancienne /Gros vendeur /clips extravagants/estimable auteur (même si et en même temps…/sa casserole Sale pute/morceau ordurier/maladroit et indéfendable–> alors quoi on parle plus le françoise ????estimable et tout à la fois indéfendable ???? ordurier et tout à la fois extravagant …..(ouai, une extravagante ordure…yé!)
    Plus de jugement alors ? on peut tout être à la fois ?
    Coupable et blanchi, viré , démissionné et…blanchi…coupable à demi….(suivez mon regard…)= en plein dans le discours ambiance…Ambiance !!
    Tout ça pour nous servir un type qui au final est : « l’homme [qui] vaut bien mieux que sa réputation sulfureuse. »
    Mouai, pas convaincue…en tous cas je lis pas plus loin…

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