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Dupont et Pondu, souvenirs du temps de la Rive-gauche

Dupont et Pondu (photo extraite d'une pochette de disque)

Dupont et Pondu (photo extraite d’une pochette de disque)

Je sais, je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Faites un effort, rappelez-vous Dupont et Pondu, duo de chanson et d’humour dans les années 1960, début années 70, composé de Jean-Louis Winkopp (alias Jean-Louis Walmond) et Olivier Chasseloup. Neuf 45 tours, de 1963 à 1972, et un album 33 tours la même année, pas mal de télés aussi, de quoi nourrir un peu nos souvenirs. Le duo durera près de vingt ans, « avec beaucoup plus de hauts que de bas ». La mémoire est ce qu’elle est et le petit livre de Jean-Louis Winkopp (rédigé en collaboration avec Jean Humenry, par ailleurs auteur et compositeur de plus d’un millier de chansons) tient plus du bloc-notes que de la biographie, consignant des souvenirs afin qu’ils ne disparaissent pas.

C’est toute une époque qui est ici à nouveau labourée, explorée, un peu de l’âge d’or de la chanson rive-gauche et de ses cabarets (Le cheval d’or, La Mouffe, Chez Solange, La Contrescarpe, L’échelle de Jacob et bien d’autres) qui fleurissaient aux alentours de la rue Mouffetard. C’est un itinéraire joyeux, certes « teinté de rose » car oubliant volontiers les doutes, déceptions et échecs, fait de belles et bonnes rencontres : en fait tout ou presque des grands de la chanson de cette époque, d’Edith Piaf à Barbara (lire encadré ci-contre).

L’HUMOUR DE BARBARA (extrait du livre de Jean-Louis Winkopp) « La longue dame brune était présente bien avant le début du spectacle dans la minuscule loge du cabaret. Elle avait un humour quelque peu ravageur et ne nous épargnait pas ses critiques acerbes et moqueuses quand nous mettions à notre répertoire une chanson qui ne lui plaisait pas. A propos de son humour, je tiens de François Lo, qui fut longtemps sa secrétaire, une anecdote inattendue : Barbara invitée dans un grand restaurant par des gens importants (côté financier) du show-business, passa une bonne partie du dîner à chercher sous la table et à appeler son chien sous le regard inquiet mais compréhensif de ses hôtes. François Lo me l’a assuré, il n’y avait pas de chien, juste une rigolote mystification ! Voilà un humour qui me plait bien. »

L’HUMOUR DE BARBARA
(extrait du livre de Jean-Louis Winkopp)
« La longue dame brune était présente bien avant le début du spectacle dans la minuscule loge du cabaret. Elle avait un humour quelque peu ravageur et ne nous épargnait pas ses critiques acerbes et moqueuses quand nous mettions à notre répertoire une chanson qui ne lui plaisait pas. A propos de son humour, je tiens de Françoise Lo, qui fut longtemps sa secrétaire, une anecdote inattendue : Barbara invitée dans un grand restaurant par des gens importants (côté financier) du show-business, passa une bonne partie du dîner à chercher sous la table et à appeler son chien sous le regard inquiet mais compréhensif de ses hôtes. Françoise Lo me l’a assuré, il n’y avait pas de chien, juste une rigolote mystification ! Voilà un humour qui me plait bien. »

Ce livre de repères et d’anecdotes est aussi (et surtout ?) l’occasion de publier nombre de paroles de chansons de Jean-Louis Winkopp : c’est l’autre intérêt de cet ouvrage. Ça pourrait d’ailleurs inspirer avantageusement des interprètes en mal d’auteur, tant le bonhomme a une plume et du style. De Le complainte des marins marchands à Et je pense encore à toi, de Ouvrez-nous la porte du paradis ! à Chauffe Marcel, le panel des émotions et de l’humour est large et ma foi réjouissant. Chauffe Marcel ? Eh oui, et c’est là une injustice réparée dont seuls les historiens se souvenaient : le fameux Chauffe Marcel, qu’on croit devoir à Jacques Brel (dans la chanson Vesoul en hommage à son accordéoniste Marcel Azzola). Mais l’expression vient de cette chanson-sketch de Dupont et Pondu, repris par la suite par le groupe Les Charlots, souvent lancée à l’adresse de Marcel Amont et définitivement immortalisée par Brel.

Ce livre est un traité d’amitié entre deux hommes qui ont partagé les mêmes chansons, les mêmes scènes, les mêmes galas, les tournées Canetti (à qui il ne fallait pas réclamer les cachets qu’il devait sous peine, séance tenante, de disparaitre à tout jamais de son écurie), les mêmes télés et radios vingt ans durant. Amitié inextricable, tant qu’en épousant la soeur de Chasseloup, Winkopp devint le beau-frère de son acolyte.

C’est un témoignage, une contribution à l’histoire de cet art, comme l’est chaque volume de cette passionnante Collection Cabaret dirigée par Christian Stalla. Seul défaut de cet ouvrage, la piètre qualité de la reproduction des photographies comme, hélas, sur bien d’autres livres de cette collection, de chez cet éditeur. Pour autant, on ne s’en privera pas, oh que non.

 

Jean-Louis Winkopp, Sur un air de rive gauche, Collection Cabaret, édition L’Harmattan.158 pages, 17,50 euros.

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2 Réponses à Dupont et Pondu, souvenirs du temps de la Rive-gauche

  1. lamaison 7 juin 2019 à 19 h 20 min

    Bonjour
    j’ai une photo des Dupont et Pondu de 1971 au Barcarès, en villégiature…Si cela vous interresse donnez moi une adresse mail…

    Répondre

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