Cali chante Ferré. Qu’on le veuille ou non, c’est du bon
RÉACTIONS DE FANS : LE FLORILÈGE DE LA PURE BÊTISE
Qu’on touche à Ferré et c’est tout de suite colère. Cali vient de sortir un album de reprises de Léo et ça devient affaire d’état pour qui n’aime pas, pour les fans fanatiques de Ferré, ceux qui s’arrogent le droit de dire qui est in, qui est out, qui a le droit, qui ne l’a pas. Florilège sans retouche extrait de la page facebook Léo Ferré « officiel », animée par La Mémoire et la Mer :
« Calimero, laisse Ferré tranquille ! »
« Nul…. Les artistes d’aujourd’hui non plus d’imagination et se permettent de puiser dans les mises d’or de vrai poète et chanteur. En se rempissant les poches au passage. Pfffff pas beau. »
« Ceux qui prétendent rendre hommage à un artiste (surtout du calibre de Ferré) ne devraient pas chanter ses chansons mais se suffire de le citer éventuellement ou y faire allusion dans leur propre œuvre. Encore faut-il qu’ils en aient déjà une… »
Supposons que le précédent album de Cali, L’âge d’or, en était, non la bande-annonce, mais l’indice, l’envie, presque la nécessité, avec cette chanson de Ferré ainsi mise en exergue : « On l’a enregistré en une seule prise : pas besoin de pousser les mots, ça vole tout seul. Ma vie sera dédiée à rendre hommage à cet homme-là, c’est notre Beethoven » en disait Cali. Nulle surprise donc à découvrir ce nouvel album, entièrement à Ferré dédié : « Ferré… Ferré ? Ferré ! Voilà, me voilà face à la montagne. Au pied de l’Everest ». Il l’a gravi.
Quitte – ce ne serait pas la première fois – à nous attirer les foudres des autoproclamés gardiens du temple, de ceux qui tiennent le vieux lion pour infaillible religion et se targuent d’en posséder seuls les clefs, disons que cet album est, sinon remarquable, au moins très, très intéressant. « J’avais envie de rendre plus accessible des chansons de Léo avec des arrangements nouveaux qui permettraient de mettre en valeur les mélodies et la poésie sublime du maître » dit encore le Perpignanais. Les retouches ne sont (par bonheur) que cosmétiques et devraient (encore faut-il écouter objectivement et avec intelligence ce disque, sans stupides a priori) satisfaire tant les amoureux de Ferré (mais pas les fanatiques) que le public de Cali : ce serait autant de gagné pour la transmission de la voie Ferré, pour d’autres aiguillages.
Avec la complicité de Steve Nieve au piano et de François Poggio à la guitare, Cali sert Ferré avec la sensibilité, tendrement éruptive, qu’on lui connaît, comme si ces textes lui avaient depuis longtemps été destinés. Des titres parmi les plus connus, les plus fameux de Ferré, incontournables : Vingt ans, Ils ont voté, Ni dieu ni maître, Jolie môme, La mémoire et la mer, Les poètes, Thank you Satan, Les anarchistes…
Et L’amour est dans l’escalier, poème sinon inédit au moins peu connu, non chanté mais dit, qui plus est par Mathieu Ferré, sur une improvisation musicale de Nieve et Poggio, ce qui vaut imprimatur de la part du fils de Ferré qui, dit-on, fut présent sur tout l’enregistrement de ce disque. Au Studio Pigalle à Paris qui plus est, où Léo naguère a enregistré certains des titres ici repris par Cali.
Cali, Cali chante Léo Ferré, BMG 2018. Le site de Cali, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Tous nos articles sur Léo Ferré, c’est là. 
J’ai le droit d’aimer et dans ce cas je dis j’aime un point c’est tout, je dis pourquoi éventuellement. Mais je n’affirme jamais c’est le meilleur… le plus mauvais… le livre ou le Cd de l’année etc.
J’ai le droit de ne pas aimer et de dire pourquoi éventuellement mais de dire c’est de la merde etc.
Un artiste a le droit de chanter ce qui est dans le répertoire, de l’interpréter. Sans les interprètes Léo aurait-il autant connu, reconnu, et vivant encore aujourd’hui.
Je n’aime pas les Ayatollahs et surtout pas ceux de la chanson et de la musique. Ce que j’ai entendu de Cali ne m’a pas vraiment touché mais je sais pourquoi. C’est que moi-même j’en ai donnê des versions de beaucoup d’entre elles. Alors bon, je ne suis pas bien placé… j’aurais même tendance à penser que mes versions sont les mieux puisqu’elles sont miennes et uniques puisque je suis unique. Cali est unique. Donc ses versions sont bonnes, ce sont les siennes. On peut les aimer, ou pas. Merci Cali d’avoir donner tes éclairages sur une petite partie de l’oeuvre de Léo Ferré. j’ai vu 15 fois le tour de chant au TLP et aucun n’était le même pourtant 15 fois de suite les mêmes chansons. C’était son dernier TLP. Celui ou il demandait au public de ne pas applaudir Avec le temps !
Merci Michel, je l’ai téléchargé et je l’aime beaucoup, c’est un bel hommage , c est vrai que j aime Cali , j’ai beaucoup aimé sa version de l’Age d’or de son cd homonyme que je travaille depuis longtemps dans mes cours, une manière de faire connaître le grand Léo aux jeunes, de leur faire découvrir ce Beau de l air de la chanson française, en commencent par cette interprétation de Cali (il y a une belle vidéo sur youtube avec le public sur scène). J’en ai marre des gardiens du temple j’ai toujours préféré les passeurs… et je suis contente si je peut être une jeteuse de ponts entre la culture française et la notre. Merci Cali, merci Léo !
Je ne suis gardienne d’aucun temple… Mais cette video avec la version Cali de « C’est extra » ne me donne pas envie d’aller plus loin dans la découverte de ce Xème album de reprise des chansons de Ferré. Je n’aime pas du tout ! Pas de voix, c’est poussif, et Cali chante faux, ce qui n’est pas nouveau. Arrangements minimalistes qui n’apportent rien.
L’homme est fort sympathique mais que diable va t-il faire dans cette galère ?
Que Cali reprenne Ferré ou qui il veut ne me dérange pas. Simplement, je souffre pour lui quand il chante.
L’ultime « c’est extra » de la chanson est l’ultime aveu de faiblesse…vocale.
Le seul titre qui ne me plaît que peu, voire pas du tout, dans ce disque de Cali, au demeurant fort bon, est justement le premier : « C’est extra ! ». Est-ce d’avoir trop entendu cette chanson, est-ce l’odeur de sardines qui désormais s’en dégage ? Est-ce Cali ? (un peu). Le reste du disque, quasi tout le disque, vaut l’écoute et le respect : c’est du bon boulot, de la bonne transmission.
Merci Michel. Comme j’ai toujours préféré entendre l’oeuvre de Ferré chantée par d’autres (j’avoue au risque de me faire lyncher, je ne supportais pas l’homme, sa voix, ses tics…), je vais me faire un plaisir d’écouter cet album, car j’aime bien Cali.
L’ensemble me plaît bien. Juste, je me demande ce qui a orienté le choix de la version de « ils ont voté ». Les « vespasiens de l’isoloir » ça parle plus que le « général Frappard », et depuis un bon moment « la France socialiste » fait moins rêver que « Et dans une France anarchiste »… Juste une question comme ça…