Jérémie Bossone « La vie d’artiste »

Je t’ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t’en souviennes.
Sans se connaître on s’est aimés,
Et même si ce n’est pas vrai,
Il faut croire à l’histoire ancienne.
Je t’ai donné ce que j’avais
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans
Qu’on peut vivre de l’air du temps,
Ton point de vue n’est plus le même.

 Jérémie Bossone

Paroles Léo Ferré et Francis Claude, Musique Léo Ferré. Original extrait de l’album « Chansons de Léo Ferré » (1954)

Mêlant étroitement fiction la plus échevelée et autobiographie romancée, ou pas (des détails troublants de vérité ! ) c’est un peu cette vie d’artiste là que nous conte Jérémie Bossone dans ce roman Crimson Glory, dont NosEnchanteurs vous a déjà parlé.
Une vie semée d’embûches et de rêves qui s’effacent comme empreinte sur le sable, pour renaître à la lueur des étoiles. On y rencontre des vivants et des morts, Anne Sylvestre, Francesca Solleville, Graeme Allwright, Annie Girardot, Allain Leprest et Jean Ferrat, et bien d’autres…
On y croise des pirates qui n’avaient ja, ja jamais navigué, des gens de cœur et des aventuriers, et le suspense est maintenu de bout en bout.
Son sous-titre, la Bouteille, l’écume et les siècles, nous évoque bien des références, des rêves de jeudi (ou mercredi) après-midi passés à lire sous un arbre où Bossone aurait gardé son âme d’enfant joueur, mêlée d’une culture éclectique et d’une envie d’en découdre avec la vie, le couteau entre les dents. Il surgit là où l’on ne l’attend pas, sème le doute, récolte la tempête qui s’agite sous nos crânes à chacune de ses interventions artistiques.
Ce petit jeu nous fait un peu peur, quand il décrit les vicissitudes de la vie d’artiste, on craint qu’il ne trouve plus Rien à dire…C’est qu’on serait bien en manque s’il n’était plus qu’un pirate de playmobil, croisé d’un Homme qui rit pour ne pas pleurer…et que Kapuche n’atteigne pas la Sparkle Rose !