Oisy-le-Verger, le petit festival qui monte…
Pour la quatrième année consécutive, le festival « chansons d’avril » a, le temps d’un week-end, fait fuser des chansons en haut de la butte sur laquelle est construit ce village d’Oisy-le-Verger. À la manœuvre, l’association « Coup de chœur », ses animateurs (trices !), ses chorales et ses bénévoles, on les a déjà cités dans les comptes-rendus des années précédentes. Cet avril, la programmation des deux soirées était on ne peut plus diversifiée, entre le truculent Samuel Leroy et la gracieuse Nicole Rieu.
Samedi, après quelques chansons présentées par des jeunes du village, la prestation de Samuel Leroy et de ses deux musiciens est digne de son style, à la fois directe et second degré. Sa voix porte et même assis, l’homme dégage de l’énergie et le contact est chaleureux. Il sait manier les mots, enfiler leurs calembours et les asséner au public avec vigueur et rondeur ! Il sait faire des chansons juste pour le plaisir des allitérations et d’autres complètement immorales qu’il faut bien entendu prendre à l’envers. Mais il sait aussi et surtout, sur de jolies mélodies, émouvoir avec des portraits touchants, des situations critiques entre personnes ou des souvenirs de son village. Dans tous les cas, il réjouit le public qui a le sourire aux lèvres et de l’admiration pour son abattage ! Applaudissements mérités.
Dimanche, Nicole Rieu succède à cinq chansons du répertoire bien harmonisées par la chorale (adultes et jeunes) « coup de chœur ». Seule en scène avec sa guitare, vêtue de blanc, elle semble fragile, mais montre vite une détermination dans sa façon de converser avec le public et de présenter ses chansons. Sa voix est limpide et elle ne craint pas les notes aigües. Pour rappeler des références aux spectateurs, elle reprend quelques chansons de sa jeunesse (dont Et bonjour à toi l’artiste que la chorale est venue par effraction harmoniser avec elle !). Mais elle réserve l’essentiel du temps aux titres de son dernier disque, Où vont les mots, et elle atteint au plus intime par sa générosité directe, la simplicité de ses textes et la fluidité de ses mélodies. Le silence d’écoute dans la salle est impressionnant, autant que la vigueur des applaudissements et l’ovation finale.
La chanson de qualité est polymorphe et on pourrait conclure à une programmation en contraste, voire en discordance ! Et pourtant, il y a beaucoup de convergences dans les thèmes chantés ces deux jours par ces deux artistes chacun à leur manière… L’empathie d’abord pour les malmenés de la vie : Guiseppe ou Salut gitan de Samuel, Amère, la mer ou Un habitant de la terre de Nicole… Le regard sans complaisance exagérée sur sa trajectoire : Les chemins de halage de Nicole, En attendant l’Olympia ou J’m'aime de Samuel… Et même le féminisme avec des méthodes diamétralement opposées Je chipote de Samuel, Olympe, réveille-nous de Nicole… on pourrait multiplier les rapprochements. Comme quoi une affiche apparemment aussi antinomique qui réussit à plaire à plusieurs catégories de spectateurs peut se révéler, dans les idées, très homogène »… Ce n’est pas le moindre mérite des organisateurs tous bénévoles.
Et ils peuvent être fiers. Ils ont augmenté d’année en année la fréquentation et tablent sur la convivialité des après-spectacles pour contribuer à une cohésion des habitants du village. Ils ont réussi à intéresser à leur festival des artistes de grande qualité qui viennent en limitant leurs prétentions, sinon cette manifestation à peine subventionnée ne pourrait pas vivre. Et ils annoncent déjà pour avril 2019 Katrin Wal(d)teufel, l’incroyable cello woman, et le toujours fraternel Eric Frasiak. Qu’on se le dise !
Le site de Nicole Rieu, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Pour commander son dernier album, c’est ici.
Le site de Samuel Leroy, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Merci M. François Bellart (que je ne connais pas, à l’inverse de Michel Kemper, ex-journaliste de « Chorus ») pour cet article correspondant bien à la qualité artistique des 2 Artistes que vous présentez.
Par contre, pour aller dans votre sens (vous qui citez la chanson de Nicole Rieu « Et bonjour à toi l’artiste ») et pour allez dans son sens à elle (car elle aime tellement les Artistes, qu’elle a accepté d’être « Directrice artistique » du Festival « Chant’à Seix », dans sa région), je me permets de vous dire que la vidéo que vous présentez d’elle (en fin d’article) date un peu trop (bien qu’elle continue à chanter « Je suis » dans ses concerts), et je propose à tous celle-là (plus récente, et plus adaptée à votre « chronique ») car il y chante cette chanson « Et bonjour à toi l’artiste », dont vous dites « que la chorale est venue par effraction harmoniser avec elle » : (https://www.youtube.com/watch?v=VHwablk08ug).
Sachez que je ne pense pas la « trahir », car Nicole Rieu a accepté (depuis environ 10 ans, si ce n’est pas plus) d’être une des 5 « marraines »/ »parraines » de mon « Association » (de « Promotion » d’Artistes « Chanson » peu « médiatisés »).
Amitiés musicales,
Martine (www.lamarzina.com).
Concernant la vidéo qui date un peu, j’en suis persuadé (même si la chanson est toujours bonne), c’est que le metteur en page – et non FRançois Bellart qui n’y est pour rien – n’a pas trouvé une vidéo récente. Si vous nous en suggérez une, nous la mettrons avec plaisir en lieu et place de celle-ci. Merci pour votre commentaire, Martine.