Jacques Higelin, 1940-2018
Fin de folie pour l’autre fou chantant, notre Higelin, fils de Presley et de Trenet, l’illuminé de la chanson, l’illumineur par excellence de toutes scènes, celui par qui le délire arriva.
On ne va pas se refaire sa bio, ce ne seront pas les hommages qui manqueront, écrits les uns avec une passion mouillée de larmes, les autres avec la mécanique d’un préposé aux nécros. Nous, la gorge nouée, nous resterons sur nos cumuls d’émotions, chaque fois que nous avons mis sur la platine un de ses disques, de surcroît à chaque fois – souvenirs ô combien impérissables – que nous l’avons applaudi sur scène.
Pour moi ce fut la première fois au Casino de Paris. Et ce rêve éveillé, ce lit à baldaquins qui surgit de la scène, découvrant, dans le halo quasi irréaliste, surréaliste, une princesse. C’est ce jour qu’Higelin m’a définitivement convaincu, acquis à sa cause.
Lui qui constamment a surenchéri dans la démesure, non forcément des moyens scéniques mais de l’expression, écriture et restitution, nous laisse forcément muets, orphelins. « Et je crie / Et je pleure / Et je ris / Au pied d’une fleur des champs / Insouciant / Egaré / Dans l’âme du printemps… »
« Vivez heureux aujourd’hui / Demain il sera trop tard ». Trop tard pour entrer en jacquerie, mais toujours assez pour imaginer une chanson qui, dans ses pores, garde un peu de l’empreinte d’Higelin, de sa façon d’être bien plus qu’un chanteur. Nous, nous avons pris à la création de ce site le nom de NosEnchanteurs. C’était pour partie à cause ou grâce à lui, de qui nous avons tout appris. Nous l’avons aimé, nous l’aimons, nous l’aimerons.
et votre dernière fois? vous n’en parlez pas?
La dernière fois, Pierrot, c’était là : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2013/06/23/21-juin-fete-de-lhigelin/
J’ai retrouvé mon album en 2 volumes d’Higelin qui chante Trenet et je me suis régalé, quel talent pour interpréter le fou chantant et cela lui va si bien!
Jacques Higelin s’en est allé pour tutoyer les Anges et leur offrir un peu de joie, de « Champagne » à boire la « tête en l’air » comme « Tombé du ciel » ! Un immense artiste qui tire sa révérence. Sous le choc, comme tout le monde ici et dans la France entière. Il reste son sourire, sa joie de vivre, ses mots, ses notes, sa voix et son gout de la vie et de l’amour ! Salut Jacquot !
Michel, j’étais persuadé d’avoir lu autre chose notamment que vous n’iriez plus le voir… vous n’aviez pas apprécié ses sorties de scène pour se repoudrer le nez. Je me trompe?
Pour répondre à Pierrot, je pense que vous confondez avec l’avis de Pol de Groeve, qui trouvait, et c’est son droit, ses enchaînements parlés un peu longs.
Pour en revenir à Jacques Higelin, voici les paroles de « Le berceau de la vie », comme un message qu’il nous adresse :
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Tournent les machines
Qui s’encrassent et se détraquent
Se calaminent
Et souvent tombent en panne
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Mon cœur bat
Mon cœur bat
Et quand il tombera en panne
Surtout ne t’inquiète pas
Car le tien continuera de battre
Comme le cœur de mes frères
D’amour et de colère
A travers le mien
O bébé
La mort est toujours proche
La mort est toujours là
J’ai l’cerveau qui résonne
Comme une vieille cloche félée
baby bébé
La mort est toujours proche
La mort est toujours là
J’comprends pas c’qu’on m’reproche
Ni qui je suis ni c’que j’fous là
Mais bébé la mort
la mort est le berceau de la vie
laisse moi te..
Rouler une galoche
à la santé de l’amour fou
Pour compenser toutes ces taloches
Que la vie a filé
A mon papa
Garde le feeling au bout des doigts
Au bout des seins
Au creux des hanches
Et laisse le monter sur mes planches
Surtout ne le retiens pas
Loin des nostalgies résignées
Fais voir ta grâce et ta beauté
Dignes et jolies
Dignes et jolies
S’éclater sur le bois de mes planches
Frapper du pied claquer de doigts
Chanter la folie la jouissance
L’amour de la vie
Digne et jolie
Jusq’uà c’que mon cœur flanche
Oh bébé
la mort est toujours proche
Bébé baby
La mort est le berceau de la vie