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Nathalie plein les Miravettes !

Nathalie Miravette à Pourchères (photo Marie Olivier)

Nathalie Miravette à Pourchères (photo Marie Olivier)

Retour sur la Chansonnade de Pourchères 2017 (et Avignon Off 2017),

 

Où qu’elle passe, elle est attendue comme la Messie. Mais si. C’est que, telle le Petit Poucet, elle a laissé sur son chemin des petits cailloux blancs pour retrouver son chemin. Ici le chemin de Pourchères, et tout juillet celui d’Avignon. Le coup des miettes de pain, on ne le lui fait pas : elle a plus d’une baguette dans son cabas.

Ici, à Pourchères, elle a pour mission de faire les finitions, entendez assurer le final, de laisser un bon souvenir. Le choix de Miravette est d’ailleurs bien venu, la Chansonnade ayant été, non lourde, mais chargée. Chargée du sens de la gravité, du poids des mots. Elle, ce sera donc le choc des potos.

Fini le temps où elle était jeune et sage pianiste de chanteurs vieux. On ne sait d’ailleurs de quel élixir elle s’est abreuvée plus qu’il n’en faut, si elle est complètement pompette ou l’imite bien, toujours est-il que la voici la voilà, devant nous, dans un état déjà second – on me dit que la même journée elle avait déjà joué, la gourmande, à Avignon -. Gonflée d’importance mais pas bouffie d’orgueil, consciente de son aura sur ce public-là, elle va nous la jouer star ou starlette, dédaignant comme il se doit Didier Begon, son domestique intermittent ravalé au statut de simple utilité : croyez-moi, croyez-la, les intermittents sont toujours trop considérés et, ma foi, bien trop payés pour simplement gratter de la guitare, sèche de surcroît.

« En toute modestie », Miravette se pose là, tant qu’elle déborde du cadre. La fofolle qu’on savait un rien culcul fait sa saison 2, son retour, relève les compteurs. Militante de l’exemplaire parité, elle ajoute un con-con à son cucul : son tube est recyclable, qui fonctionne à l’énergie et aux éclats de rire.

La mise en scène est, dit-on, de Juliette. On suppose que l’exiguïté du lieu (cette bergerie de Pourchères, et sans doute pareil à Avignon où chaque décimètre carré se loue au prix du caviar de chez Petrossian) a dû réduire la prétention et la mise en scène, ou alors elle est en rodage et faut pas appuyer sur le champignon.

Caprice de star-up, notre comique est allé chercher parmi les meilleurs paroliers et compositeurs du moment pour s’habiller de mots (sans quoi, diablesse, elle serait toute nue) : du Wally, du Morel, de la Sylvestre, du Manu Lods aussi. Force est d’admettre que Miravette a du goût. Et un peu beaucoup d’esprit. Tout est mené tambour battant : c’est qu’elle a de l’abattage dans les propos, les notes, les p’tits bras qui s’agitent frénétiquement et le strabisme qu’elle accentue exagérément. S’adaptant au format étriqué des lieux, au budget aussi sans doute, elle a quitté le piano à queue pour un électrique dont elle ne joue du reste presque pas, et sur lequel elle se fait ridiculiser par plus doué qu’elle : faut toujours se méfier de plus intermittent que soit ! ça, ça doit être une idée à la Juliette, qui aime tant les pieds de nez bien assénés dans le tarin.

Voici donc ce nouveau récital qui va bientôt débouler dans vos saisons culturelles ou vos chant’apparts. Faites-lui grande ovation : le contraire la vexerait. Et faites-lui la bise de ma part : comme vous je l’adore, prêt à lui pardonner la moindre de ses faiblesses. Pour l’heure, ce spectacle en contient encore.

 

Le site de Nathalie Miravette, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est làImage de prévisualisation YouTube

Une réponse à Nathalie plein les Miravettes !

  1. Fran 25 septembre 2017 à 10 h 08 min

    Nathalie Miravette est non seulement une pianiste virtuose, une accompagnatrice extraordinaire mais une artiste qui fait mouche avec son univers malicieux, ses interprétations truculentes en solo ou en duo.
    Il y a du baroque chez elle, mais plein de second degré et d’humour. Ce qui donne toujours un résultat réjouissant et vif.
    De quoi emporter l’adhésion et le public, d’autant plus aisément en ces périodes un peu moroses où nous avons grandement besoin de rire de tout, de peur d’être obligés d’en pleurer.

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