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Gianmaria Testa, 1958-2016

Gianmaria Teste en 2014, à Barjac (photo Anne-Marie Panigada)

Gianmaria Testa en 2014, à Barjac (photo Anne-Marie Panigada)

C’est curieux ces parcours professionnels qui prennent d’autres voies. Paolo Conte fut avocat, effets de manche la journée au tribunal et concerts le soir. Lui, Gianmaria Testa, fut chef de gare. Dans sa famille paysanne du nord-ouest de l’Italie, tout le monde chantait (c’est l’urbanisation qui a tué la chanson) et lui apprit la guitare tout en se préparant à ce qui sera un temps son train-train quotidien.

Un jour le chef de gare a laissé son sifflet et sa casquette, à aiguillé sa vie différemment et a pris le train pour un ailleurs. C’est en France qu’il fut reconnu avant de l’être dans son pays transalpin. Moustache nourrie à l’envi et fines lunettes rondes, il se lance dans le métier de la chanson, non sans avoir été d’abord rocker. Nul n’est prophète en son pays et c’est sur un label français que sort son premier album ; le second, Extra muros, sera le premier opus du nouveau label Tôt ou tard, celui de Thomas Fersen, de Têtes raides ou de Dick Annegarn. L’Italie lui fera les yeux doux quand il passera en vedette à l’Olympia, à Paris.

Sans être tout à fait jazz, son art s’en approche : il travailla souvent avec des pointures du genre. De la chanson italienne au jazz exactement, en passant par les musiques sud-américaines comme le tango ou la bossa. Ses textes, convoquant eux-aussi des pointures, de la littérature et de la poésie cette fois, évoquaient souvent les ouvriers ou les migrants.

Il est, au moins dans un certain milieu, un des chanteurs italiens les plus connus dans l’Hexagone. La preuve : tant Télérama que L’Huma, Les Inrocks que Les Echos le pleurent aujourd’hui. Certains de nos lecteurs habitués du festival de Barjac, l’ont revu il y a deux ans, non sur la scène du Château cause à un de ces orages qui font la mémoire du lieu, mais serrés les uns contre les autres, dans la grande salle où ce fut régal sans pareil. Il nous reste dix albums de lui : c’est beaucoup et finalement bien peu. Il va nous manquer.

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Gianmaria Testa, 1958-2016

  1. Gwénaëlle Baudin 31 mars 2016 à 16 h 32 min

    Je découvre la nouvelle avec stupéfaction à travers cette publication. Evasion a croisé sa route plus d’une fois et c’était à chaque fois une belle rencontre humaine. Je l’écoute souvent. Pensées pour son entourage…

    Répondre

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