Lambert Wilson, de son temps, de Montand

Encore un à repriser, non des chaussettes mais des chansons, qui participe à laisser croire que la chanson n’existe plus que par son répertoire passé, que par ses chanteurs défunts. Comme on ne propose plus au grand public que de la reprise, ou peu s’en faut, le public le croit. Dieu que c’est difficile en ce moment d’être un chanteur vivant, qui plus est jeune, avec un répertoire original…

Va-t-on pour autant bouder cette proposition de Lambert Wilson ? Non. Si ça peut permettre à des chansons jadis interprétées par Montand de revenir en radios et télés, pourquoi pas. D’autant plus que l’entreprise est bien menée, qu’il n’y a pas imitation (ç’eut été désagréable, tant d’humoristes imitateurs l’ayant jadis fait) et que, même de derrière l’enregistrement perce une réelle émotion. Tout ça est respectable, comme l’est le petit commerce de chansons de l’acteur Lambert Wilson qui, de temps à autres, nous livre un album. Bon an mal an, ce disque-là est son quatrième.

Le choix des chansons n’est par contre pas particulièrement original. Des grands titres d’abord : Syracuse, Barbara, La bicyclette, Un gamin de Paris, A Paris, Les feuilles mortes, Les grands boulevards, La chansonnette, Sanguine, Le temps des cerises… que du connu pour ceux qui se souviennent. Et, soulignons-le, quelques titres moins en vue tels que Planter café, Casse-têtes (du dessinateur Gébé et de Philippe-Gérard) ou Les bijoux (composé par Léo Ferré sur un poème de Charles Baudelaire).

Une compilation idéale (17 titres) qui n’en est pas moins belle re-création. Le timbre de Wilson, qui parfois frôle celui de Montand mais parfois, avec malice, se la joue Nougaro, est agréable, l’émotion palpable et l’orchestration est comme frisson qui court l’échine, pétillante et fraîche, largement de quoi réoxigéner des chansons trop longtemps et injustement confinées au placard des souvenirs.

Wilson chante Montand, Sony music 2016. La page Lambert Wilson des Visiteurs du soir, c’est là.

Cela fera vingt-cinq ans cette année (c’est un novembre prochain et on s’y prend un peu tôt) qu’Yves Montand nous a quitté. On trouve dès à présent dans les bacs une compilation (coffret de 3 CD) de Montand par Montand sortie chez EPM : 78 titres pour la somme dérisoire de 10 euros, ça vaut le coup d’étoffer sa discothèque. Yves Montand, Inoubliable, 3 CD, EPM 2016. La page d’EPM, c’est ici.