Babel, le souffle épique de l’électro
La pochette de cet album 5 titres se veut minimaliste pour évoquer le groupe des quatre. Et pourtant pour peu que vous vous penchiez sur leur dossier, vous découvrez que leur passage en scène est tout sauf a minima. De la passion, de l’excès, de l’énergie, de l’action pour conquérir les grandes scènes. Un public jeune et debout se déchaîne devant eux et c’est pour lui qu’ils écrivent. A rebours de nos petits lieux intimes où s’invite le plus souvent la Chanson. Alors, on se réjouit – vraiment on se réjouit ! – et malgré l’ambigüité des titres franco-anglais que l’auteur, Sébastien Rousselet, écrive en français. C’est là ce qui vaut au groupe d’être invité par la FédéChansons en novembre prochain.
Alors que nous dit cet album fraîchement sorti ? Disons que cette alchimie des sons, ce mariage du violoncelle et de l’électro, des chœurs et de la voix du chanteur, claire et puissante dans les aigus, portent les textes à des hauteurs vertigineuses. C’est planant et c’est émouvant. Les refrains nous transportent dans des espaces en cinémascope. L’usage de l’anglais n’y est pas étranger. La chanson titre Bless(e) you a tout de la chanson de circonstance. Mais elle offre un point de vue original et poignant, celui de l’homme qui meurt dans le sable brulant… pour du pétrole ! Il se souvient des prières de sa mère « God bless you » et maudit ceux qui ont trahi son idéal : « Que Dieu vous blesse » ! En fait chaque titre a sa dédicace. La première chanson déjà : « Dans mon cœur ouvert / Venez danser au-delà des frontière. » C’est parfois aussi un appel déchirant comme le dernier adressé à son marmot : « Quand j’te vois toi, je voudrais tout repeindre »… L’amour seul pourra nous arracher au cauchemar, à la désespérance comme dans Réveillez-moi adressé à la princesse. Son baiser nous arrachera à ce tragique conte de fées où « les dragons dévorent les héros » : « Alors on jettera au donjon tous les affreux. »
Cinq titres donc pour nous arracher à notre quotidien, « Lets climb the tower » pour nous transporter ailleurs, dans le flot/flow de toute cette symphonie dont on aimera voir la dimension scénique.
Cet album est la promesse d’une autre approche de la chanson qui pourrait aider à résoudre l’énigme du désamour de la jeunesse pour elle. « Une grenade dégoupillée. Ça explose de partout au milieu de mélodies magnifiques et particulièrement efficaces. Étonnant et addictif » écrit François Alquier. On y souscrit !
Babel, Bless(e) you, Tell me productions 2015. Le site de Babel, c’est ici ; l’interview de Babel dans les chroniques de Mandor, c’est là.
De véritables bêtes de scène, à découvrir sans faute lorsque viendra le tour de Babel…