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Les cris d’Léo, les hurlements de Mano Solo

les-hurlements-d-leo-les-hurlements-d-leo-chantent-mano-soloDans cette frénésie (souvent alimentaire) qu’ont les artistes aux reprises de toutes sortes, il est un disque (et les concerts qui vont avec) qui actuellement sort du lot. Qu’on attendait sans tout à fait savoir qu’il existerait un jour. Je parle d’un Mano Solo. Les Hurlements d’Léo l’ont fait : merci à la bande de Laurent Bousquet/Kebous.

Car il n’y a pas plus mort comme chanteur mort que celui qui n’est pas repris. Son nom s’estompe alors dans les souvenirs et, que je sache, les supports discographiques ne sont pas éternels… Comme notre mémoire, à l’obsolescence programmée.

Faire revivre Mano Solo ne s’improvise pas, ne se décrète pas. On n’endosse pas le répertoire de Mano, on ne simule pas la colère au seul titre que c’est écrit sur la partition. Les Hurlements d’Léo sont d’une veine semblable à Mano : c’est d’ailleurs un peu à son exemple qu’ils sont nés. Reprendre Mano Solo, écorché vif s’il en est, n’est pas innocent. Ça ne peut se faire que franchement, résolument. Les Hurlements d’Léo, dont le dernier opus studio, Bordel de luxe, remonte à 2011, ont travaillé de bien étrange et enthousiasmante manière : ils ont fait le choix de partager, avec « les frangins et frangines de route et d’esprit. » Avec Les Ogres de Barback (qui par ailleurs produisent ce double album), Zebda, Debout sur le zinc, Les Naufragés, La Cafetera Roja, Babylon Circus, Romain Humeau, Bertrand Cantat, Nilda Fernandez, Wallace, Mell, Melissmell, Pierre Lebas (de La Ruda), Arno Futur (des Sales Majestés), Gab’j, Matu, Toma (de El Communero). Avec Francesca Solleville aussi (sur Le monde entier) et c’est formidable. Que des artistes qu’on imagine bien lever le poing, hurler leur rage, distiller leur poésie pareillement à l’auteur de Je taille ma route. Tous sont convaincants, tous additionnent leur art à celui des Hurlements pour des duos de Solo qui feront date.

A trois titres près (sur vingt-six), cette sélection de titres se concentre sur les trois premiers albums studio : La marmaille nue, Les années sombres et Frères Misère. C’est là le seul regret, la seule limite de cette entreprise : ce n’est qu’une partie de Mano Solo, quand bien même La rouille, elle, est tirée du dernier album. Tout un pan, notamment le moins sombre (à compter de Dehors, paru en 2000) est absent. Est-ce pour plus tard ?

Avec parfois, c’est troublant, des voix (Laurent Bousquet, Fred des Ogres…) qui, sans imiter, se calent au plus près du timbre d’origine, comme si les vers s’en retournaient naturellement à leurs premières amours.

Opus nerveux, fort en gueule(s), très rock, ici sensuel, là percutant, toujours intense, il nous faudrait tous les qualificatifs, à distribuer selon les interprètes, pour parler de ce double album, pièce rare dans la production actuelle.

 

Les Hurlements d’Léo chantent Mano Solo, Irfan (le label) 2015. Le site des Hurlements d’Léo, c’est ici. https://www.hurlements.com/ Ce que NosEnchanteurs a déjà dit des Hurlements d’Léo, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de Mano Solo, c’est là.

En concert le samedi 14 novembre 2015 à Firminy (42) avec leurs invités : Fredogres des Ogres de Barback, David, Manu, Rimbaud et Clément de Babylon Circus, Spi et Fanfan des Naufragés, Bastien d’Alkabaya Chansons Festives.

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Une réponse à Les cris d’Léo, les hurlements de Mano Solo

  1. Patrick Engel 18 juin 2015 à 14 h 40 min

    Un album qui ne quitte pas ma platine, bien niché qu’il s’y trouve…

    Répondre

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