François Corbier : fables, grimaces et fantaisies
Mis à part En concert, enregistré en mars 2012 dans cette salle lyonnaise qui lui est entre toutes fétiche d’A Thou bout d’Chant ; mis à part sa truculente autant que sensible autobiographie parue la même année (Vous étiez dans Dorothée ? Non à côté, aux éditions Mille Plumes, à lire si pas encore fait), François Corbier ne squatte pas à outrance l’actualité de la Chanson. Son dernier album studio (Presque parfait) remonte à 2009. Et, mis à part Concèze, il n’est hélas pas coutumier des festivals où, tout sérieux qu’on est on ne va tout de même pas y convier un ancien animateur télé d’une émission populaire pour les gosses, où on n’essaiera même pas de savoir ce que Corbier fait, ce que Corbier chante, des fois que ça n’aille pas dans le sens de nos trop faciles a priori.
L’actualité en rien massacrante de ce mois de janvier a remis en mémoire aux quadras le Club Dorothée où officiaient tant Cabu que Corbier. Et le meilleur hommage que puisse faire Corbier au dessinateur assassiné (et à ses copains d’infortune) c’est de chanter. Depuis toujours – depuis qu’il est revenu à la chanson, qu’il a quitté l’animation télé –, Corbier est l’équivalent chanté de dessins d’humour, rigolards ou grinçants, de strips (de strings aussi, c’est pas faux), parfois de planches entières. Il est tant Charlie-Hebdo qu’il est Fluide Glacial, avec parfois, souvent, la poésie d’un Sempé, la gaillardise d’un Dubout, parfois l’onirisme d’un Chaval.
A soixante-dix ans, il nous est vieux copain, grand frère ou grand-père, avec son vocabulaire de toujours, son dico de rimes à lui (une chanson remercie Bernard Pivot et c’est pas rien) qui fait fi des convenances, du politiquement correct. Lui chante comme il pense et je trouve qu’il pense bien. Corbier, ce n’est pas de la chanson qui va vous sauter aux oreilles mais bien des vers qui vont faire plus lentement leur travail de sappe, distillant des idées peu conformes avec le temps présent, graine d’anar comme a pu l’être son maître Brassens qu’on retrouve souvent ici en filigrane, dans la construction même des chansons (c’est dire si ça en fait de solides et de bien belles !).
Cette livraison-là est faite tant du réel que de rêves. Et de cauchemars : celui du chanteur se produisant dans les pires conditions (les artistes en ont parfois à nous raconter…), celui où, dépité et bientôt décapité, il doit avouer un crime qu’il n’a point commis… De presque fables aussi, nourries d’observation, comme celles sur l’hérédité (« Les enfants des génies / Meurent jeunes ou sont idiots… ») ou sur ce Vieux lion, chômeur qui veut faire payer cher sa peau de désespéré.
La chanson de Corbier s’inscrit dans le folk-song et en servie comme telle par des musiciens aussi efficaces que discrets (guitares, banjo, accordéon, contrebasse, caldara, percussions).
On quitte ce nouvel opus sur une histoire, tirée de l’enfance, d’un monstre qui chaque soir quitte son placard pour venir jouer de l’accordéon sur le bord de l’édredon : que du doux, du tendre ! Au chapitre des influences du père Corber, il doit aussi y avoir Franquin, des Idées noires au Cauchemarrant, du parfois insolent, de l’épouvantablement drôle, du désopilant, du toujours juste.
Notons que l’ensemble des textes (de l’ensemble de l’œuvre même) de Corbier est disponible sur son site. On y trouvera du même coup des inédits, de ces vers jamais mis en musique qui n’en valent pas moins notre lecture.
François Corbier, Vieux lion, autoproduit 2015. Le site de Corbier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui c’est là. http://www.dailymotion.com/video/x489hq
Il a pris le meilleur de son expérience avec l’enfance, le ludique, la poésie, l’authenticité, et il a grandit avec , tout comme Anne Sylvestre .
Tout un spectacle en septembre 2014 à Narbonne : http://youtu.be/KwXgTNM8jRk
Il a l’air de bien communiquer avec son public !
« Chassez le naturel il revient au galop ».
C’est ce dicton qui me revient à l’esprit en lisant xxx (ndlr : les initiales ont été supprimées)
A-t-on vraiment besoin de lire ces histoires de famille, concernant Dorothée, brouille, jalousie ?
Et je redis encore que ce site n’est pas là pour çà.
Nous admettons bien que vous connaissez beaucoup de monde du spectacle, mais si, à chaque article vous nous livrez ces confidences, les débats risquent de se trouver hors sujet.
C’est ce que j’avais essayé de dire concernant Yves Montand.
Laissons au monde « peopole » ce plaisir intense!
Je ne laisse pas souvent de commentaires ici, mais je ne les lis pas moins : ça m’instruit parfois. Et c’est effectivement énervant, Odile, que deux complices squattent abusivement cet espace pour s’entendre papoter entre eux, comme s’ils ne pouvaient s’empêcher de prendre le public à témoin pour se raconter.
N’y a-t-il pas moyen de modérer plus encore ce site ?
Modération… tant que les propos ne sont pas insultants ou diffamatoires, c’est pas grave, et puis ça suppose aussi qu’un ou des modérateurs vont statuer sur ce qui est intéressant ou pas… Et ce qui peut être intéressant pour l’un peut-être superflu pour d’autres, ensuite il y a le problème des hors sujet…
J’avoue humblement ête assez d’accord avec Odile et Marc, et sans doute ne suis-je pas le seul… Ou alors, je peux aussi gonfler tout le monde avec des anecdotes personnelles !!!
Merci Patrick pour votre franchise.
Cela me rassure dans mon ressenti.
Nous avons dû supprimer un à plusieurs commentaires de cet article suite à la demande de deux contributeurs qui nous ont fait valoir leur droit de repentir. Il se peut que l’absence de ces commentaires vous gène dans la compréhension de certains autres qui y répondaient.
Eh bien… Eh bien ! Comme un petit coup de ménage salutaire entre les lignes de Nos Enchanteurs. Espérons que cet espace reconquis laisse tout l’espace à de futurs Enlecteurs et Encommentateurs qui n’auraient, ces derniers temps, pas eu à tort l’impression d’y avoir leur place… A vos claviers, et vive la chanson !
Bonjour.
Je passe par là un peu par hasard…
J’ignore ce qui a été dit ici sur Dorothée mais si ça me concerne, je tiens à préciser que je suis en excellent termes avec elle et qu’il en a toujours été ainsi pour ce que j’en sais.
En revanche j’admets qu’il m’arrive d’envoyer promener des personnes qui ne m’écrivent que dans l’espoir d’avoir des nouvelles de Do et que pour me débarrasser de ces importuns j’aime à dire que la nostalgie m’emmerde, que la vie continue et qu’elle ne s’est pas arrêtée en 1997 ni avant… ni après.
Si ce que je viens de raconter n’a aucun rapport avec ce qui a été publié ici puis ôté, qu’on hésite pas à faire sauter aussi mon message.
Bonne journée, nuit, fêtes, anniversaire etc.
Non, non, cher Corbier, cela n’avait rapport qu’avec certains facheux s’épanchant un peu trop en ces lignes, et sur tous les sujets qui plus est. Mais cela nous vaut le plaisir de ce petit message, et c’est très bien ainsi !
J’imagine sans mal que ces deux commentateurs fous en mal de reconnaissance, ces hypertrophiés mégalos, ces amoureux-d’eux-mêmes, lisent encore Nos Enchanteurs en étant déjà malades de ne plus y être : ils l’ont voulu, ce sont eux qui ont intimé l’ordre de ne plus y être, de supprimer leurs commentaires à n’en plus finir. Combien de commentaires d’ailleurs en rafales ? Des centaines ? Ils ne sont plus là, tant mieux ! C’est comme la mauvaise herbe ou le phylloxera : ça s’impose, ça ruine les autres plantations, ça étouffe l’expression, ça sape tout. C’est comme Attila, là où ils font leurs commentaires, les dialogues ne repoussent pas. Bon vent les [*] et [*] !
Restons puisque nous y sommes sur François Corbier. A lui on va lui dire merci d’exister. Sincèrement. J’aime ses p’tites chansons qui ne payent pas de mine et dont toutes les rimes sont importantes. J’aime ce monsieur qui fait son venin, désormais contre vents et marées, et distille son chemin.
[*] nous avons supprimé les noms propres.
Combien de commentaires à eux deux ? pas des centaines, non, seulement 185 !
J’aime beaucoup la chanson « oh mon amour » des Têtes de Piaf. Je fais un stage de chant et aimerais acheter la partition pour pouvoir la travailler. Pouvez vous me dire comment me la procurer ?
Merci. Très amicalement .
Marie-Cat
Adressez-vous directement aux Têtes de Piaf, Marie-Cat. Voici le lien de leur facebook. En message privé ou public, ils vous répondront…
Invitation à écouter librement le Micro-Entretien réalisé avec François Corbier à Randan au Salon La chanson des livres, le 6 avril 2014. DC.
LIEN : http://microentretiens.canalblog.com/archives/2014/04/24/29731857.html