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Barcella, c’est là !

 

Barcella en concert en 2014 ©Athos99

Barcella en concert en 2014 ©Athos99

Barcella, 15 novembre 2014, festival Les Oreilles en pointe, Le Quarto à Unieux,

 

Sur le devant, sur le derrière, des cierges, des petits des grands, qui font comme des tuyaux d’orgue d’église. Lumineuse idée…

Mais pour lui, la scène est bien trop petite, tant qu’il se crée la moindre occasion pour la prolonger dans la salle, au cœur des gens. Et en hauteur, toujours haut perché sur un tabouret, sur un piano, sur des cubes lumineux, sur tout ce qui lui permet de tutoyer le ciel, de s’en approcher. C’est Barcella, un chanteur. Ou un clown. Les deux je crois. A le voir, il ressemble à un ouvrier forain, ou un cracheur de feu, un tordeur de barres de fer, un bonimenteur de foire. Les biceps bien travaillés et mis en évidence, comme le Lavilliers fin des années 70 sur le disque T’es vivant ? Vivant, le Barcella ? Tu penses, il a dû manger toute une fabrique de sommiers au petit déjeuner, cause aux ressorts qui sont dedans.

Et encore il se dit fatigué, le voyage fut long depuis sa Champagne et ses champs de betteraves. Là, il bulle. Qu’est-ce que ça doit être quand il est en forme…

Bien sûr il y a des moments trépidants, musicalement explosifs, majestueux… Mais Barcella est un doux, un tendre, « mélancolie [qui] cherche cœur fragile », un qui s’attarde sur de futiles choses importantes, cahiers de vacances comme émissions de Dorothée, ses chromos, ses chromosomes à lui. Il débite des mots, les bousculent, fait calembours à la chaine, tirant aux poissons les vers de leur narines marines. « Je ne suis qu’un homme ordinaire / Un pantin de rimes et de chair » s’autoportraite-t-il. Homme ordinaire sans doute, mais artiste extra ordinaire, presque magicien, d’une esthétique circassienne aussi raffinée que totalement efficace. Qui fait dans l’émotion de l’amour comme de celle, presque sépia, d’un passé heureux. Qui vient vous voir, comme ce soir en terre unieutaire, pour vous offrir une brassée de p’tits riens qui font tout le bonheur du monde. Qui vous raconte des tas de choses, vous en chante d’autres, vous initie à l’accordage d’une guitare, vous slame quelques considérations sur la vie, le temps qui passe, vous tire ici et là quelques larmes de ses couplets sensibles. Qui vous éblouit de tant d’énergie renouvelée.

Un temps, lui l’homme de l’Est se croit ici dans Le Sud : « Le temps dure longtemps / Et la vie surement / Plus d’un million d’années / Et toujours en été. » La salle fait chorus. Et lui de rêver, d’espérer qu’un jour la public s’approprie pareillement un de ses tubes. Ça viendra, Barcella !

Quand le concert s’achève, la salle est depuis déjà longtemps résolument debout, à acclamer l’artiste et ses musicos. Ce fut d’ailleurs bien plus qu’un simple concert, mais une fête.

 

Le site de Barcella, c’est là ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est ici.

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Une réponse à Barcella, c’est là !

  1. Danièle Sala 17 novembre 2014 à 11 h 42 min

    Et quand on pense que les festivaliers d’ Alors Chante à Montauban seront privés désormais du bonheur de voir et entendre Barcella sur scène , entre autres, ça fout les boules !

    Répondre

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