Granby 2014. Bodh’aktan, buvons un coup, buvons-en deux…

Bodh’aktan : de grands gars qui ont soif de tendresse et d’un peu de bière (photo DR)

« La bouteille est agréable / Il est bon de larguer les amarres / De trinquer à la vie / En bonne compagnie. » Ce sont sept grands gars tous tatoués, gaillards vêtus qui en jeans, qui en kilt. On ne les saurait pas musiciens qu’on les dirait bûcherons. Instruments électriques, instruments trad, ils forment, hors le batteur toujours derrière, une ligne imposante plus impressionnante encore qu’une mêlée de rugby. Le chapiteau est plein et y’aura pas que lui. Pas de ces bouteilles d’eau minérale sur scène, question de style, d’éthique aussi. Mais d’la bière nom de dieu ! La signe de ralliement entre eux et leur public, ça doit être ça : brandir le bras levé chopes et cannettes et de crier en choeur « A boire, à boire ! »

Dès l’entame du concert, à quelques notes familières (Tirer des caisses…), on sait qu’il y a du Soldat Louis dans l’air, dans les leurs. A peine le temps de se le dire et les voilà qui revendiquent la parenté d’amitié : « Du rhum, des femmes et d’la bière nom de dieu / Un accordéon pour danser tant qu’un peut… » Vous décrire l’ambiance serait vaine chose ! Chapiteau survolté à tout le monde danse en un surplace tressautant, insolite chorégraphie mille fois dupliquée : « Dansez, dansez, c’est la fin du monde / Dance hey dance hay is this the final song. » Alain, Luc, Eric, Robert, Jonathan, Eric et Alexandre, nos colosses de Bodh’aktan, ne font pas particulièrement dans la finesse, vieux rockers qu’ils sont aux portées celtiques, aux effluves marines, ici en terres intérieures : putain ça tangue les soirs de cuite ! C’est joyeux, sans autre prétention qu’un sincère talent et d’une présence sur scène joyeuse, communicative. Les thématiques sont sans surprise celles annoncées : du rhum, des femmes et d’la bière, créations et reprises, comme celle, traditionnelle du 31 du mois d’août : « Buvons un coup, buvons-en deux / A la santé des amoureux… » Thématiques qui sont comme leurs verres : inépuisables, sans fond !

Eux, dont le nom trouve sa source (chez eux, on dit plutôt un cep ou une treille) chez un fabricant de bottes de marins, sont souvent en tournées en France. N’hésitez pas, ne refusez jamais d’aller faire la fête avec Bodh’aktan, de trinquer à leur santé. Si je vous dis ça, c’est pour la vôtre il va de soi.

Le site de Bodh’aktan, c’est là. En concert à la Dame de Canton, à Paris, les 27 et 28 octobre 2014.