L’art scène des Lupins

« Nos légendes, nos airs populaires, se racontent en tapant du pied / Alors bienvenue en pays de Berry ! » Ils sont berrichons, adeptes d’un « rock festif et débridé » comme il existe tant d’autres groupes du même état d’esprit. Mais berrichons, insistons, viscéralement attachés à leur terroir, à leur culture. Bien sûr, il y a basse et batterie : ils sont rock. Mais aussi mandoline, guitares folk, flûtes, glockenspiel, vielle à roue, cornemuses, low whistle et uilleann pipe. Et même la participation de Dan ar Bras sur deux titres. Des bretons, alors ? Non, des berrichons, des même pas vieux, pas poivre et celte. En fait un groupe folk-rock, un peu comme dans le temps fut Machin (dont les membres furent, parallèlement, les musiciens de Thiéfaine), un peu comme l’est Red Cardell.

Ce groupe de rock-là, on pourrait l’imaginer sur la scène du Moustoir, lors de l’Interceltique de Lorient : il ne déparerait pas, y insufflant un petit vent de folie, tant au niveau des textes qu’au niveau musical où ce combo fait très fort.

Quinze ans d’activité (le groupe est né sous le nom des « Breuvachons »), plus de 600 concerts, les Lupins sont huit « personnages tout droit issus des Légendes Rustiques de George Sand qui auraient pris en pleine gueule un pylône à haute tension » selon leur bio officielle qui poursuit : « Leurs grands-messes musicales se font l’écho centenaire des fêtes païennes d’antan ; ainsi s’expliquerait l’héritage celtique qui transpire de la musique de nos rockers ménestrels. Cornemuse, vielle à roue, flute et mandoline cohabitent allégrement avec les guitares saturées et un redoutable binôme basse-batterie. »

Ce qu’ils chantent ? Du futile (« J’ai crié : la vie est méchante ! / Chante, chante, répondit l’écho ») aussi bien que du raffiné (écoutez ces magnifiques Exquises excuses et vous comprendrez) et du sensuel (oh ! ces Menus plaisirs…), en français, pas même en patois berrichon. On a beau se dire rockeurs et festifs, ça n’empêche pas la belle écriture… Tant qu’ils se la partage à quatre, entre elle et ils, tous membres des Lupins.

Le disque nouveau est parfait à l’écoute. On se dit tout de même que c’est sur scène que l’art et et le répertoire de ces Lupins doivent prendre toute leur dimension, en concert rock version bal folk.

Lupins, (éponyme), autoproduit 2014. Le site des Lupins, c’est ici.