Jilber, chanson bien fournie
Vu comme il est difficile de se faire un nom dans la chanson, on se façonne parfois un prénom, quitte à retailler le sien, en ré-orthographier la sonorité. Jilber est donc son nom d’artiste. Jilber Fourny. Sa boutique sur internet n’est composée que de livres, de recueils de poésies. Et d’un disque, Petite annonce, qui sent encore le neuf. Paroles de Jilber mais aussi de René-Guy Cadou, de Robert Desnos, de Julos Beaucarne, Gérald Pineau, Philippe Mitre, Patrick Juhl, André Bonhomme : Jilber est partageux. Deux disques (Bloc 2, en 2002 ; Nuit noire, en 2004… deux chansons-titre d’ailleurs reprises sur ce nouvel album), plus confidentiels, moins bien construits, aujourd’hui épuisés, ont précédé cet opus.
Lunettes presque rondes, casquette visée, moustache et barbe poivre et sel soigneusement entretenues à la mousquetaire, ainsi est Jilber, qui « achèterais bien même d’occasion / Un peu plus d’une vingtaine d’années / Que je mettrais très vite en soustraction / De ce court instant que tu m’as donné. » Disque de mélancolie, de tendresse, quelques indignations (sur l’internement arbitraire notamment), rimes bien troussées…
Certes, sa chanson ne révolutionne pas le genre, s’inscrivant dans un grand classicisme. On sent la patte des anciens, des plus glorieux que lui. Ses rimes n’en sont pas moins attachantes et dignes de notre écoute, toujours en recherche d’émotion, celle qui huile les rouages de la chanson. Qui plus est d’une voix plaisante, douce et grave à la fois.
En ces années commémoratives, fleurissent des chansons sur la terre battue des tranchées. Jilber n’y échappe pas par un 1916 certes antimilitariste mais surtout touchant, visé touché tué pour l’exemple.
Sans que ce soit tout à fait un duo, Jilber partage souvent ses chansons avec sa compagne, Elise Chompret : deux voix qui s’additionnent et donnent une vraie profondeur de chant : Entre toi et moi, nous dirait Beaucarne… A ces deux-là, associons à tous les titres le guitariste Martial Robillard, arrangements inclus.
Nous avons vu et applaudi Jilber dans les rues de Barjac cet été. Si son chant sied à même les pavés de la cité, on lui souhaite d’autres et plus confortables scènes.
Jilber, Petite annonce, Anonyme… et moins si affinités, 2014. Le site de Jilber Fourny c’est ici. L’association « Anonyme… et moins si affinités » édite une lettre d’information (la « Lettre anonyme » comme il se doit) qui est loin d’être un bulletin uniquement consacré à Jilber mais à la chanson qui lui tient à cœur (dans le dernier numéro : Anne Sylvestre, Joan-Pau Verdier, « La Nueve », etc).
Tu continues à déambuler dans Barjac, Michel, mais le off cette fois-ci ?
Cette douce chronique m’offre l’opportunité d’y associer quelques noms qui me sont proches comme André Labeur ou Maurice Leullieux… ces chanteurs que nous croisons, guitare en bandoulière, vrais militants, vrais passionnés souvent…toujours la même génération qui continue coûte que coûte, avec cette »patte » des anciens , ce « classicisme » d’écrire et de composer. Ma foi je trouverais plus judicieux de leur faire une petite place au soleil d’été des festivals plutôt qu’à ces ex-vedettes d’un temps révolu, à ces têtes de bois dont l’âge n’est plus tendre depuis bien longtemps.
Je m’étais promis de faire cette chronique avant même Barjac. Et j’y ai rencontré Jilber, ce monsieur très bien, qui plus est sympa. J’aime bien faire aux artistes de ce genre une petite place au soleil, mais ça me semble utile, au hasard de plantations de framboises, de débusquer aussi de vieilles gloires déchues… La chanson est tellement large, XXailes vraiment…
On a ses têtes (en bois) de turcs? Allons allons Claude, tu n’as jamais dansé sur « Capri c’est fini » ? ou « La plus belle pour aller danser »??
Maurice Leullieux, alias Papamomo est l’instigateur infatigable de l’événement » Poèmélodies » ici évoqué.
Voici un lien pour découvrir André Labeur :
andrelabeur.blog.lemonde.fr
Merci de nous faire découvrir Jilber, ma foi, c’est bien agréable à écouter, jolie voix . Papamomo , je connais un peu, et il vient assez souvent mettre son grain de sel sur ce site, et merci à Claude pour André Labeur , à découvrir .
Jilber chante Verlaine sur une musique de Beaucarne :
http://youtu.be/dYmf8inbN-M?list=UU5ED4YOYuDeAMGgZc2JYdgA
Nuit noire, de l’Album Petite Annonce, avec Elise :
http://youtu.be/xl0W9_FBadw?list=UU5ED4YOYuDeAMGgZc2JYdgA
Merci de la découverte
Spéciale dédicace à mon ami Norbert …mais bien sûr que j’aime ces têtes de bois auxquelles tu fais allusion mais je les aime comme ils me sont apparus à l’orée de mon adolescence ! Je n’ai pas du tout, du tout envie de les voir aujourd’hui !
Ils sont bien entendu dans mon paysage intérieur, bien placés sur les étagères de mes souvenirs…et d’ailleurs ils ont assez longtemps côtoyé sur les murs de ma chambre mes autres coups de cœur qui avaient nom Chopin, Musset, Verlaine, Barbara, Brel, Brassens dont je crayonnais les portraits. A cette époque là je me moquais bien des classifications !!!
Un vrai régal tout simple que cet album de JILBER et qui apporte beaucoup de bleu et encore bien plus grâce à l’excellent choix des textes et la sobriété des musiques. Une écoute qui fait vraiment du bien…
Voir aussi le clip du titre « 1916″.
Zut, j’avais écrit des lignes qui me plaisaient bien, la chronique n’ a pas voulue passer suite à une erreur informatique ! j’aurais du noter ! c’est l’amnésie, j’ai perdu le fil conducteur !
J’aime ce CD qui a mijoté un bon moment. J’avais eu la chance avec d’autres amis de donner notre avis sur les chansons possibles du disque.
Et à nouveau l’
Oui, un superbe disque pour un superbe artiste, à découvrir sur scène, ça va de soi !
Tiens, l’Assemblée Générale de son association, c’est le Samedi 27 septembre de 18h à 21h à la MJC Pichon à Nancy et celle-ci est plus artistique et poétique qu’administrative (sinon, je n’oserais pas en parler). Ami(e)s lorrain(e)s et voyageurs-euses, vous êtes bien entendu les bienvenu(e)s !!!