Barjac 2014 : le grand voyage de Lo’Jo
Sauvé dans Festivals
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Quelques lecteurs nous ont gentiment reproché de ne pas avoir encore traité de Lo’Jo et de son Cinéma el Mundo, dernière grande soirée au château de ce Barjac. Nous y venons.
Lo’Jo, c’est un peu la récolte de fleur de sel de notre planète terre que Denis Péan et sa bande vont rassembler de leur lousse. Chaque concert est le rendu de la dernière production de Péan, de ses rencontres humaines et musicales. Quand il est là, devant nous, ce Péan, on a du mal à imaginer que ce monsieur à des millions d’autres semblable, arpente le monde et le magnifie, qu’il est apiculteur des sons et des sens qui bourdonnent autour de lui, qu’il se pique de nous les faire savoir, de nous les faire entendre. Il n’a pas l’allure d’un fier musicien, d’un héraut de la Culture, ce précurseur de la world music, mais plus celle d’un humble crémier, d’un quincailler. D’un type qui passerait inaperçu dans la foule, anonyme. Et discret, coiffé de son feutre, pas même un panama, lui qui sillonne El Mundo.
C’est étrange, il est là devant nous et ce monsieur c’est quelqu’un. Nous devrions être impressionnés et c’est lui qui l’est bien plus que nous, se fait petit, presque étonné d’être ici, en cette scène qu’ont foulé avant lui tant de grands de la chanson, ceux qui sont vivants, ceux qui déjà sont en mer… L’émotion est là, qui presque le paralyse. C’est génant, ça donne forcément moins. On sait ce que Lo’Jo vaut mais nous n’avons pas notre pesant. Oh, tout est bien, presque bonheur. On entre à peine en Lo’Jo que c’est déjà tout du chant du monde ou peu s’en faut, magnifié comme rarement, qui emplit la cour du château. Mais il nous manque l’aura, le surnaturel. Là encore, le poids de Barjac, l’idée qu’on s’en fait : on se fait décidément trop d’idées.
Une batterie trop Vaillant, trop lourde, nuit quelque peu à l’ensemble, à l’assemblée, pesant sur la dentelle des voix (les deux soeurs Nid El Mourid, Nadia et Yamina) et autres instruments. Sur cette scène, de tels sons sont nouveaux, non incongrus mais… Le matin même, salle Regain, fut projeté en exclusivité un film sur Denis Péan : à la sortie les gens étaient émus, bouleversés… Pour eux le charme a opéré le soir-même, comme la poursuite et la concrétisation d’un long voyage… D’autres sont restés au port. Dommage.
Il nous faut réécouter ce magnifique Cinéma el Mundo (Word village/Harmonia mundi, 2012), pièce de choix de Lo’Jo, un des plus beaux disques Chanson de ces dernières années. Peut-être eut-il fallu l’écouter avant, pour se préparer à l’événement, pour s’habituer à d’autres chansons, d’autres paroles.
Le site de Lo’Jo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.
Très beau concert avec le gros regret d’un accueil un peu mitigé du public de Barjac.
C’est un de mes très grands souvenirs de Pollen, quand j’écoutais à la radio, avec Lo’Jo (Lo’Jo Triban à l’époque) c’est tout un carrousel d’images du monde qui défilaient, et cette magie n’a jamais cessé.
Je suis complètement d’accord avec toi Michel ! Connaissant Lo’Jo depuis très longtemps, je regrette que Barjac les ait tant impressionnés et que la magie que nous avons souvent vécue n’ait pas fonctionné comme elle aurait du…
Je ne connaissais pas du tout et j’ai été enthousiasmé par le « dresseur de hasard », une écriture originale et une musique riche et réglée au quart de poil, magnifique !
Le public auvergnat siérait il mieux à Lo’Jo ? Ils avaient donné toute leur belle énergie à Riom, dans la salle Dumoulin qui réunissait quelques centaines de personnes venues les applaudir, et applaudir aussi JB.Notché en première partie. Et là, c’est moi qui fut impressionnée par ce petit monsieur, et sa troupe, des mots et des sons, une ambiance, qui mènent sur les chemins du monde, un voyage magique !
Bel univers musical, mais tellement gênée par la puissance de la batterie et de la basse ; quel dommage. Je ne connaissais pas et j’aurais aimé comprendre les paroles ( eh oui, je suis de la vieille école j’aime comprendre ce que disent les chanteurs ! ) et là j’avais du mal malgré mon attention.
Et bien oui. J’étais à Barjac et j’attendais beaucoup de ce concert. J’ai eu trop. Trop de fumée. Peu de feu. L’humilité du poète noyée dans l’apparat de la production, pourtant bien faite. Très très efficace… Denis Péan dans un petit lieu ?