Barjac 2014 : une Meute rieuse, ça nous change

Camille Simeray, l’âme (photo Catherine Cour)

Si ce groupe était né quatre décennies plus tôt, ç’eut été un groupe folk, épousant l’air du temps en nous parlant d’identité, celle qui court de Pézenas à Béziers. D’ailleurs quand elle nous chante son baiser sur la bouche (Il sait pas), ça a des allures de chanson traditionnelle. Autre temps, autre époque, La Meute rieuse est un groupe à l’étiquette festive (eux se disent « chanson mécanisée », insolite définition), comme il y en a tant, secoué de jolis vents qui tirent avec eux des mélodies et accents bohémiens venus de loin, catalans aussi d’où s’insinue le flamenco. Sauf que ce n’est pas vraiment un groupe (en tous cas c’est ainsi qu’on peut le percevoir), mais une chanteuse, Camille Simeray (par ailleurs auteure de la moitié des titres), à la voix séduisante et belle, servie par deux musiciens (Morgan Astruc et Julien Capus) dont pas une note n’est inutile, élégants chevaliers servants. La voix de Camille est météo à elle seule : douce brise s’il le faut, orage le couplet d’après : aux baisers sur la bouche succède la révolte, tout ce qu’épouse en harmonie le timbre de la dame. En français, en occitan. En Lapointe comme en Nougaro (La petite fille, que Camille partage sur disque avec Loïc Lantoine).

C’est en grande partie un nouveau répertoire que celui-ci : un album, Nos émois (pochette ci-contre), est paru entretemps (mécéné entre autres par la Ville de Béziers où ils résident… mais c’était la précédente municipalité), le troisième, qui acte un sursaut, un nouveau palier qualitatif dans l’existence de ce trio. La prestation de cette sympathique et attirante Meute a pu surprendre en ce presque début des Chansons de parole de Barjac, finalement peu habituées à de telles mélodies métissées, à un tel souffle de pure jeunesse. C’est, pour qui ignorait cette formation, une belle surprise, qui plus est pleine de promesses. En l’état, vous pouvez déjà en faire votre miel. Et, dans quelques années, vous pourrez dire fièrement : « Je les ai connu à leurs (presque) débuts ! »

Le site de La Meute rieuse, c’est là.