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Barjac 2014 : Depoix (vaine) démesure

Emmanuel Depoix (photo Anne-Marie Panigada)

Emmanuel Depoix (photo Anne-Marie Panigada)

A de notables exceptions près (des soirées hommages, surtout), Barjac s’est toujours refusé aux interprètes. N’empêche que nos Chansons de parole en ont fait leur miel cette année. Entre 2 Caisses (Leprest), Laurent Viel (Barbara), Nathalie Miravette et Elsa Gelly (pas mal de monde) et Emmanuel Depoix (Ferré) : enfin il fait bon n’être qu’interprète chez l’ami Jofroi.

Sans nullement faire deux poids deux mesures, le cas Depoix fera toutefois débat. Même si un récital Ferré, sur le papier, ça nous intéresse. Nettement moins pour l’avoir vu, entendu.

Comme à Ostende, Richard, Ça m’va, Ils ont voté, Pépée ou l’hymne des sardiniers qu’est C’est extra… dans les chansons ou dans les propos de Léo tirés d’interviews, Depoix est Ferré, parle Ferré, respire Ferré, suinte et sue Ferré, éructe Ferré des mêmes rots, pisse Ferré d’une même urine, le récite, sans nulle distance. Mimétisme total, troublant, gênant. Depoix ne fait rien qu’imiter, jusque dans les gestes, le trait, les propos, les chuchotements, le timbre (encore que s’il semble raccord dans le grave, il ne chante pas vraiment juste pour le reste). Le moindre commentaire off qu’aurait fait Ferré est ici dupliqué. Il eut pété qu’on aurait droit aux mêmes flatulences, aux mêmes odeurs.

Si Depoix est interprète, c’est au sens d’acteur : il endosse un rôle, il joue Ferré. A quoi ça sert ? Interpréter Ferré est utile, oui. Nécessaire même. Mais pas le mimer, l’imiter, stupidement le copier-coller. Depoix fait son numéro et n’engendre que malaise. En un exercice un rien démago, qui se clôt sur Les Anarchistes, pour plus encore satisfaire les romantiques anars que nous sommes. Comme si l’avant-veille Viel avait terminé son récital Barbara sur L’Aigle noir pour vendre plus encore de disques à la sortie. Car il y a disque de ce « récital Ferré » ! A quoi ça sert ? A rien ! Préférez l’original à la copie !

Michel Hermon avait, il y a peu, reconstitué fidèlement le concert mythique de Ferré de Bobino 69, au Hall de la chanson, institution menant, on le sait, exemplaire travail sur la mémoire. Là, c’était précis, cadré, nous savions ce que nous allions entendre : il y avait travail mémoriel.

Depoix n’est pas différent de ces imitateurs de Polnareff ou de Cloclo (cf le formidable Podium, film de Yann Moix), de l’aqueu Johnny ou de Coluche, qui font comme si, et dont on peut à leur sujet se poser des questions. Seule la posture éminemment « culturelle » de son « art » et de son public le dispense de s’affubler d’une pyramidale perruque à la Ferré. Le reste c’est pareil au même. Ridicule.

L’imitation a-t-elle sa place à Barjac ? Non !

 

Le site d’Emmanuel Depoix, c’est là.

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163 Réponses à Barjac 2014 : Depoix (vaine) démesure

  1. Norbert Gabriel 2 août 2014 à 15 h 51 min

    Ah les interprètes et le répertoire… Vaste débat… J’avais vu Emmanuel Depoix dans une soirée collective, où il avait chanté « Les 400 coups » j’avais bien aimé, d’autant que cette chanson de Ferré est une de mes préférées. Du coup, revient l’éternelle question, on applaudit la chanson ou l’interprète ? Ce jour-là, j’avais applaudi les deux. Ensuite, je n’ai pas eu la possibilité de voir le spectacle en entier.

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  2. Cuffi Georges 2 août 2014 à 16 h 06 min

    On y était, toute la fratrie Barjacienne ! (d’ailleurs, on s’est vus le soir au château, j’en reparlerai). Je te dis bravo pour ta sincérité, tu ne ménages pas la chèvre et le choux, tu es sincère, j’adore ça… même si je suis loin de partager ton point de vue. L’ensemble, pour moi, a été très bon, allez, 14/20 ! C’est vrai que Depoix en fait un peu trop, mais ça se comprend il est avant tout comédien. D’excellents moments, très appréciés, tu en conviendras, par tout le public. Personnellement, je lui reprocherais de trop chanter a capella, c’est austère, minimaliste, et ne peut se pratiquer que par des chanteurs de haut niveau, quasi lyriques, ce qui n’est pas son cas. Mais il dégage une émotion, il vibre, il habite l’espace. Les gens qui ont gueulé que le son était trop fort, au début, l’ont dissuadé de chanter « Les assis », dommage, c’est là qu’il est le meilleur ! Mais bon, j’ai passé un très bon moment, dans l’ensemble. TOUT est absolument subjectif, dans le domaine artistique ! Ainsi, le soir, Lo’Jo a enthousiasmé mon frangin, alors que je me suis fait atrocement chier (parti avant la fin, d’ailleurs) et que je classe la soirée dans le top 5 des plus grands emmerdements artistiques de ma vie !

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  3. Gisèle Buclet 2 août 2014 à 16 h 06 min

    Pas d’accord,mais pas d’accord du tout… et si j’en crois le public, présent ce jour là… je ne suis pas la seule… comment peut-on parler d’imitation ????

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  4. Michel Kemper 2 août 2014 à 16 h 12 min

    Parce que, Gisèle, ce n’était que de l’imitation, aucune re-création, aucune créativité. Quant au public, j’ai cru, comme vous, que l’adhésion était assez unanime au sortir de ce concert. Le soir, lors de la fête de fin de festival, je n’ai par contre entendu que des commentaires négatifs, voire de grande colère, de spectateurs présents à ce concert. Parfois la critique était bien plus virulente que la mienne. Du reste, je ne règle pas mes articles sur l’appréciation générale, quitte – ça m’est arrivé – à parfois dénoter.

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  5. chri 2 août 2014 à 17 h 03 min

    Et d’Anne Baquet la Merveilleuse, vous n’en dites rien?

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  6. Michel TRIHOREAU 2 août 2014 à 17 h 11 min

    Pour avoir déjà vu Depoix quelques années plus tôt, je partage totalement l’avis de Michel Kemper.
    On est loin des vraies interprétations de Brel ou Barbara par Laurent Viel.
    Quant au fait qu’il soit comédien, ce devrait être un plus. Michel Hermon et Annick Cisaruk aussi sont comédiens et leur interprétation de Ferré m’a collé des frissons.

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  7. Elise N. 2 août 2014 à 17 h 15 min

    Je découvre ce (superbe) site à l’occasion de mon premier Barjac : j’ai l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps à me désoler qu’il n’y ait plus d’écrits à se mettre sous les yeux (et les oreilles) dans le domaine de la chanson. Enfin des articles qui veulent dire quelque chose, qui ont de la consistance. Et du courage. Tout-à-fait d’accord avec cet article : Depoix n’a rien à apporter à Ferré si ce n’est qu’une inutile copie. Quand on pense au travail de Philippe Guillard, de Bell Oeil, de Josette Kalifa, de Têtes de bois, d’Annie Cisaruk, de Natasha Bezriche, de Marc Ogeret, de Michel Hermon que vous citez, de Morice Benin, de Philippe Léotard, de Joan Pau Verdier, d’Ann Gaytan, de Catherine Sauvage et de bien d’autres interprètes de Léo Ferré, on est étonné, affligé, de celui de ce moine-copiste qu’est Emmanuel Depoix. Je fais partie de celles et de ceux qui, uniquement par politesse, n’ont pourtant pas manifesté leur réprobation sous le chapiteau : pourquoi gâcher le possible plaisir d’autres? Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait. Ceci pour dire qu’il ne faut surtout pas affirmer que tout le public était satisfait de ce spectacle, loin de là : ce serait un énorme mensonge.

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  8. Michel Kemper 2 août 2014 à 17 h 27 min

    En réponse à Chri :
    Nous ne pouvons pas écrire et éditer tous les articles en même temps. Patience pour ceux qui sont encore en projet ou en cours de rédaction…
    Pour autant il ne devrait y avoir ni article sur Anne Baquet ni, par exemple, sur Laurent Berger, deux artistes à qui nous venons de consacrer des articles durant ce mois de juillet (deux articles pour Berger, tout de même, qui plus est à 24 h d’intervalle) sous les plumes de Catherine Cour et de Claude Fèvre. Comprenez qu’il nous est difficile, de semaine en semaine, de traiter des mêmes artistes, sauf à bégayer et lasser nos lecteurs. Pour lire ces papiers, allez sur la page d’accueil ou sur l’index. Merci.

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  9. Norbert Gabriel 2 août 2014 à 17 h 28 min

    Pour ce qui est de Ferré, et de ses ré-interprétations, on peut avoir chaque année un bel éventail d’interprètes qui recréent les chansons de Ferré, ce sont les Jours Ferré, où chacun peut apprécier ce qu’il en est de l’interprétation qui recrée avec plus ou moins d’inspiration.
    Personne ne s’étonnera de voir au sommet Annick Cisaruk et David Venitucci, mais quelques autres ont été très bons.
    De même que pour Brel, Laurent Viel a proposé une vraie re-création. Ensuite, dans cet exercice, il y a la subjectivité personnelle qui infléchit le point de vue. Mais si c’est pour avoir un copié-collé de l’original, quel intérêt ? L’exemple de la compil’ Renaud montre bien la vacuité de certains projets.

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  10. Jean-Claude Collot 2 août 2014 à 17 h 30 min

    La critique est saine, par principe, surtout si elle est bienveillante et constructive. La question posée, essentielle à mes yeux, est celle de la présence d’interprètes à Barjac. J’ai la conviction (et un peu l’expérience) que l’interprétation est une création (à condition bien sûr qu’elle ne soit pas imitation). Regrette-t-on la formidable réinterprétation de Barbara par Laurent Viel, les époustouflantes prestations de Nathalie Miravette, Elsa Gely et Anne Baquet ? Devrions nous nous priver de redécouvrir Alain Leprest (qui aurait, j’en suis sûr, adoré le spectacle des « Caisses »). Et je ne parle ici que des merveilles vues cette année à Barjac. Francesca Solleville, à qui je voue une admiration aussi ancienne que mon amitié, n’aurait pas sa place à Barjac ? Bien sûr qu’à ces niveaux d’excellence, l’interprétation est une création artistique à part entière que Jofroi a toutes les raisons de programmer.

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  11. Robinsonne 2 août 2014 à 17 h 30 min

    Je suis en train d’écouter… Je ne vois effectivement pas l’intérêt de cette reprise -comme de tant d’autres, d’ailleurs- et encore moins l’intérêt de programmer des repreneurs dans un festival de chansons d’auteurs. Ferré, Barbara et tous nos illustres prédécesseurs et aînés ô combien aimés et respectés n’auraient pas, j’en suis convaincue, goûté cette mauvaise plaisanterie que de devenir le fonds de commerce à titre posthume (et libre de droits) des chanteurs(teuses) qui se la jouent dans un certain milieu de la maf… euh, pardon, de la chanson. « Tant pis si t’es dans la débine », qu’il disait ! Ô paradoxe, quand tu nous tiens ! Ah ! Les rats ! Les rats les rats passent…

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    • Norbert Gabriel 2 août 2014 à 19 h 58 min

      Pour les « repreneurs » tout dépend de la façon dont c’est abordé. Un exemple pour Ferré, et les Jours Ferré, cette année, comme l’année précédente, il y a eu des spectateurs dans les 30-40 ans qui ont fait la même réflexion: « Je n’aime pas Ferré par Ferré, mais là, je le découvre avec ces artistes » Lesquels artistes étaient Annick Cisaruk, Bernard Joyet, Utgé-Royo pour n’en citer que quelques uns. Pour Barbara, le spectacle récent d’Anne Péko fait aussi redécouvrir des chansons qu’on avait perçues différemment, trop marquée par « la chanteuse de minuit »
      On peut aussi rattacher « Higelin enchante Trenet« , Higelin donne à Trenet une gravité qu’on ne perçoit pas toujours dans les interprétations « fou chantant » … Hors à la fin de cette fresque burlesque qu’est « la folle complainte » Higelin nous emmène vers ces couplets tragiques:
      « Je n’ai pas aimé ma mère.
      Je n’ai pas aimé mon sort.
      Je n’ai pas aimé la guerre.
      Je n’ai pas aimé la mort.

      Je n’ai jamais su dire
      Pourquoi j’étais distrait.
      Je n’ai pas su sourire
      A tel ou tel attrait.
      J’étais seul sur les routes
      Sans dire ni oui ni non.
      Mon âme s’est dissoute.
      Poussière était mon nom. »

      Et cette fin désespérée, je ne l’avais jamais vraiment entendue avec Trenet, en restant sur les images burlesques du début. Higelin a su nous emmener du drôle au grave avec un talent d’interprète rare.
      Et si on ne devait faire ‘que’ du neuf, on se priverait de Dimey par exemple, et ça ce serait vraiment dommage.

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  12. Danièle Sala 2 août 2014 à 17 h 40 min

    Mon avis ne vaut que par l’écoute des chansons de Ferré sur le site d’Emmanuel Depoix, sans les éventuelles mimiques donc . Quand j’entends chanter Brel ou Barbara par Laurent Viel, il y a les mots de Barbara, mais Laurent Viel s’impose et recrée les chansons, pareil pour Annick Cizaruk , Natacha Bezriche et bien d’autres , quand j’entends chanter Emmanuel Depoix, je ne peux oublier Ferré, et forcément, c’est moins bien .

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  13. Danièle Sala 2 août 2014 à 17 h 47 min

    Mais je ne suis pas d’accord pour autant avec Robinsonne , il faut faire la différence entre les repreneurs et les créateurs interprètes qui continuent à faire vivre sur scène les chansons et la poésie de ceux qui tomberaient dans l’oubli sans eux .

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  14. Michel TRIHOREAU 2 août 2014 à 18 h 55 min

    Tout à fait d’accord avec Danièle. De plus, les interprètes prolongent l’œuvre des ACI, longtemps, longtemps…
    Ferré n’aurait peut-être jamais percé sans Catherine Sauvage, Brassens sans Patachou.
    L’interprète apporte une autre couleur, une autre émotion, lorsqu’il fait fait bien son métier d’interprète.
    Ne confondez pas avec les reprises… que l’on fait pour les chaussettes. rien à voir !

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  15. Alain Nitchaeff 2 août 2014 à 19 h 07 min

    Un long chemin pour tenter d’en faire le moins possible… Dans la loge de l’esprit frappeur, ce texte de Léonard Cohen est affiché depuis de nombreuses années, c’est avec plaisir que je le partage.

    « Comment dire la poésie » par Léonard Cohen

    Prenons le mot papillon. Pour utiliser ce mot, il n’est pas nécessaire d’avoir une voix qui pèserait moins d’une livre ni de lui mettre de petites ailes poussiéreuses. Il n’est pas nécessaire d’inventer une journée ensoleillée ou un champ de jonquilles. Le mot papillon n’est pas un vrai papillon. Il y a le mot et il y a le papillon. Si tu confonds ces deux éléments, les gens ont le droit de rire de toi. N’en fais pas trop avec le mot. Est ce que tu essaies de suggérer que tu aimes les papillons plus que n’importe qui, ou que tu comprends vraiment leur nature? Le mot papillon n’est qu’une information. Ce n’est pas pour toi l’occasion de planer, de t’élever dans les airs, de venir en aide aux fleurs, de symboliser la beauté et la fragilité, ni en aucune façon de personnifier le papillon. Il ne faut pas jouer les mots jusqu’au bout. Jamais. N’essaie jamais de quitter le sol quand tu parles d’envol. Ne ferme jamais les yeux en rejetant la tête sur le côté quand tu parles de la mort. Ne me fixes pas avec tes yeux brûlants quand tu parles d’amour. Si tu veux m’impressionner quand tu parles d’amour, glisse ta main dans ta poche ou sous ta robe et branle-toi. Si l’ambition et la soif d’applaudissements t’ont poussé à parler d’amour, tu devrais apprendre à le faire sans te déshonorer ni déshonorer ton matériau.

    Quelle expression exige notre époque? Elle n’exige aucune expression particulière. Nous avons vu des photos de mères asiatiques affligées. L’angoisse des organes que tu tripotes n’intéresse personne. Ton visage ne peut rien exprimer qui puisse rivaliser avec l’horreur de notre temps. N’essaie même pas. Tu ne ferais que t’exposer au mépris de ceux qui ont profondément ressenti ces choses. Nous avons vu des bandes d’actualité montrant des êtres humains aux limites de la souffrance et de l’effondrement. Tout le monde sais que tu manges bien et que tu es même payé pour être là. Tu joues devant des gens qui ont vécu une catastrophe, ça devrait te calmer. Dis les mots, transmet l’information, retire-toi. Tout le monde sait que tu souffres. Tu ne peux pas dire au public tout ce que tu sais sur l’amour dans chaque vers d’amour que tu dis. Retire-toi et le public saura ce que tu sais parce qu’il le sait déjà. Tu n’as rien à lui apprendre. Tu n’es pas plus beau que lui. Pas plus malin. Ne crie pas. N’essaie pas de rentre de force, à sec. C’est une mauvaise façon de faire l’amour. Si tu tiens à montrer tes organes génitaux en vers alors tu dois tenir tes promesses. Et rappelle toi que les gens ne veulent pas d’acrobate au lit. De quoi avons nous besoin? De rester au plus près de l’homme naturel, de la femme naturelle. Ne fais pas semblant d’être un chanteur adulé avec un public immense et fidèle qui a suivi les hauts et les bas de ta vie jusqu’à ce moment précis. Les bombes, les lance-flammes et toutes ces merdes ont détruit bien plus que des arbres et des villages. ils ont aussi détruit la scène. Est-ce que tu penses que ta profession allait échapper à la destruction générale? La scène n’existe plus. Les feux de la rampe n’existent plus. Tu es au milieu des gens. alors sois modeste. Dis les mots, transmets l’information, retire-toi. Sois seul. Dans ta chambre. Ne te mets pas en avant.

    C’est un paysage intérieur. Ça se passe a l’intérieur. C’est privé. Respecte le caractère privé de ton matériau. Ces textes sont écrits dans le silence. Le courage de ce jeu est de les dires. La discipline du jeu est de ne pas les violer. Laisse le public ressentir ton amour de la solitude même si tu ne connais aucune solitude. Sois une bonne pute. Le poème n’est pas un slogan. Il ne peut pas faire ta pub. Il ne peut pas faire la promotion de ta sensibilité. Tu n’es pas un étalon. Tu n’es pas une femme fatale. Toutes ces conneries sur les petits chefs de l’amour… Tu es un étudiant en discipline. Ne joue pas les mots jusqu’au bout. Les mots meurent quand tu les joues jusqu’au bout, ils se flétrissent et il ne nous reste que notre ambition.

    Dis les mots avec la même précision que tu mettrais pour vérifier une liste de blanchisserie. Ne t’attendris pas sur le corsage en dentelle. Ne te mets pas à bander quand tu dis « petite culotte ».
    N’aie pas de frisson à cause d’une serviette de toilette. Les draps ne devraient pas faire naître d’expression rêveuse dans tes yeux. Inutile de pleurer dans le mouchoir. Les chaussettes ne sont pas là pour te rappeler des voyages étranges et lointains. Ce n’est que ton linge sale, ce ne sont que tes vêtements. Ne joues pas au voyeur. Mets-les, c’est tout.

    Le poème n’est qu’une information. C’est la constitution du pays intérieur. Si tu le déclames et si tu le gonfles avec de nobles intentions, alors tu ne vaux pas mieux que les politiciens que tu méprises. Tu es quelqu’un qui agite un drapeau et qui fait bassement appel à un patriotisme sentimental. Pense aux mots comme à une science pas comme un art. Ce sont des comptes rendus. Tu parles devant une assemblée du club des Explorateurs de la Société Géographique Nationale. Ce sont des gens qui connaissent les risques de l’escalade. Ils t’honorent de considérer ce que tu dis comme allant de soi. Si tu leur mets le nez dedans, ce sera une insulte a leur hospitalité. Parle-leur de la hauteur de la montagne, de l’équipement que tu as utilisé, sois précis à propos des surfaces et du temps qu’il t’a fallu pour les escalader. Ne cherche pas à provoquer dans le public des hoquets et des soupirs. Si tu en mérites, ils ne te viendront pas de ton évaluation mais de celle de ton public. Ce sera dans les statistiques. non dans les tremblements de la voix ou les effets de manche. Ce sera dans l’information et la tranquille organisation de ta présence.

    Evite les fioritures. N’aie pas peur d’être faible. N’aie pas honte d’être fatigué. Tu as une bonne tête quand tu es fatigué. On dirait que tu pourrais continuer comme ça indéfiniment.

    Maintenant viens dans mes bras. Tu es l’image de ma beauté.

    HOW TO SPEAK POETRY est un long texte / poème de plusieurs pages extrait de Death Of A Lady’s Man (1978).

    La traduction en français « Comment dire la poésie » est disponible dans le livre suivant :

    * Leonard Cohen
    * Mort d’un séducteur
    * Christian Bourgois Editeur (France)
    * ISBN 2-267-00240-X
    * Traduit de l’américain par Serge Grunberg
    * Dépôt légal 1er trimestre 1981

    Dominique BOILE

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  16. serge Beaufort 2 août 2014 à 20 h 21 min

    En lisant votre article, monsieur Kemper, j’ai tenté de substituer à Ferré d’autres chanteurs. Et si un « repreneur » comme vous dites faisait une imitation d’Allain Leprest, même voix, mêmes gestes, mêmes trous de mémoire, mêmes ivresses, que dirait-on ? Ne serait-on pas choqué par ce clonage ? Et Nougaro ? Et Bashung ?

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    • Norbert Gabriel 2 août 2014 à 20 h 34 min

      et Brassens ?? Le caricaturer avec pipe et moustache (et un chat si possible)

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  17. Odile 2 août 2014 à 20 h 50 min

    Impossible d’imiter Allain Leprest, Auteur, Compositeur et Interprète…
    Pareil pour Nougaro !
    Si quelqu’un osait,
    je serai très très choquée et je verrais rouge…

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    • Michel Kemper 2 août 2014 à 21 h 12 min

      Pareil pour Léo Ferré !

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  18. Danièle Sala 2 août 2014 à 21 h 14 min

    à Odile ,
    Mais Nougaro à la sauce Suhubiette, ou Leprest chanté par Romain Didier sont autant de bonheurs renouvelés.

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    • Norbert Gabriel 2 août 2014 à 21 h 30 min

      Très bon exemple, Romain Didier, quand il chante des chansons écrites par Leprest, dont il a fait la musique, il fait de la « reprise »? On peut poser la même question pour Caussimon, il a écrit des chansons que Léo Ferré a mises en musiques, Ferré faisait de la « reprise »? Romain Didier n’a pas fait du simili Leprest, pas plus que Ferré n’a fait du simili Caussimon.

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  19. MF 2 août 2014 à 21 h 54 min

    Bravo pour ton article sur Depoix, je suis complètement d’accord avec toi, mais tu le savais… Je ne supporte pas les copieurs. J’espère que Jofroi va lire ton article. Tu vas avoir des réactions violentes des fans !

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  20. Jacques Laurent 2 août 2014 à 22 h 50 min

    Tristement vrai… Merci Michel

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  21. Bernie Pardineille 2 août 2014 à 23 h 03 min

    J’ai souvent regretté qu’à Barjac une si grande place soit donné à des ACI qui malheureusement n’ont pas tous les talents et pêchent le plus souvent (c’est un comble, vu le nom du festival) par la faiblesse, voire l’indigence des paroles de leurs chansons. Il y en a eu encore cette année, bien sûr mais, en compensation, j’ai eu bien du plaisir à écouter de « simples » interprètes et je partage totalement l’avis de Jean-Claude Collot ci dessus. Pour en revenir à Depoix, je crois savoir qu’il était malade, ce qui expliquerait quelques cassures quand il a chanté a capella. Mais ces cassures ne m’ont pas gênée.

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  22. Odile 3 août 2014 à 9 h 45 min

    Les interprètes que vous citez, Danièle, et bien d’autres encore, sont loin de faire de l’imitation…
    D’accord avec vous Michel : pareil pour Léo !

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  23. Maïron 3 août 2014 à 11 h 19 min

    Michel,
    Je te reconnais bien là pour susciter le débat. Je n’ai pas eu la chance de voir Léo Ferré sur scène. L’artiste étant mort quand j’avais 17 ans, j’étais sans doute trop jeune pour qu’il me soit accessible. Je ne le comparerai donc pas avec Emmanuel (quand bien même ils seraient mis sur un même niveau de comparaison) tant sur le style, la voix, les mimiques, le phrasé, la mise en scène, etc… et encore moins sur les effets sonores et olfactifs de leurs pets et urines respectifs… Quoi qu’il en soit, comme tout ce qui est excessif est insignifiant, passons à ce qui nous intéresse.
    Tout d’abord, tes arguments de fonds m’interpellent et ont, dans une large mesure, une bonne part de vérité ; en particulier qu’un festival réputé, à mon sens, pour mettre en avant les auteurs, programme un spectacle fait exclusivement de reprises. Au demeurant, je ne jette pas la pierre au dit festival qui m’a procuré sincèrement, cette année comme l’an dernier, beaucoup d’émotions et où des amitiés se sont nouées. Et, dans la même mesure, je comprends ta colère.
    Toutefois, avoir l’énergie qu’Emmanuel donnait ne me semble pas donné à tout un chacun. Idem pour la puissance de sa voix. Par ailleurs, en dépit du talent de génie incontestable et incontesté de Léo Ferré, je n’ai sincèrement (et subjectivement) pas toujours accroché à ce qu’il exprimait alors qu’Emmanuel m’a embarqué dans sa représentation et les coups de cœur et de colère que Léo voulait exprimer (qui sont, hélas, toujours d’actualité – comme le dit un autre auteur : « Le poète a toujours raison »). Et, ma foi, dans la chanson, on peut trouver plus mauvais pygmalion que Léo Ferré. Alors, de mon pont de vue, chapeau bas.

    Vincent

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  24. Jean-Marc Dermesropian 3 août 2014 à 11 h 21 min

    J’ai lu tous les commentaires et aucun n’est dénué de sens. Ils sont tous respectables. Le problème à la base est viscéral. Brassens, Brel, Ferré… sont en nous et nous ont accompagnés depuis notre adolescence. Ils sont uniques. Alors, il y a ceux qui ont l’impression de les retrouver par « interprètes-imitateurs » interposés et ne supportent pas qu’on s’en éloigne. D’autres trouvent insupportables cette usurpation d’image et font quatre pas en arrière dès lors qu’ils perçoivent le moindre geste suspect. Etant artiste et programmateur, je me suis souvent trouvé confronté à ce dilemme : inviter ou pas tel ou tel artiste. J’en connais un qui chante Brel avec les mêmes gestes. Il porte le même prénom et l’initiale de son nom est la même que celle de l’auteur d’Amsterdam. J’avoue que j’ai du mal à proposer au public de Vaison ou d’ailleurs Jacques B. Mais je suis certain qu’une grande partie du public se régalerait. Des exemples de ce style, il en pousse à foison. Michel Kemper, dans son papier, se pose la question : Peut-on imiter un chanteur et se produire à Barjac ? Il a bien précisé « Barjac » et sur ce point, il a raison de penser que dans un tel lieu, l’imitation n’est pas de mise. Ailleurs, peut-être, sûrement même. D’un autre côté, je me mets à la place de Emmanuel Depoix qui, on ne peut en douter, est habité par Léo et je mesure sa peine. L’homme est sincère et ne manque pas de talent. Michel a toujours pris des positions claires et courageuses dans ses engagements artistiques (cf Lavilliers). Il doit écrire ce qu’il ressent. Je souhaite qu’un jour, il rédige un article consacré aux insupportables nécrophiles-chanteurs, ceux qui ne sont habités par personne mais qui attendent patiemment les dates anniversaires de la mort des géants pour espérer cachetonner un peu plus que de coutume. Incroyable le nombre de spectacles « Nougaro » en 2014. J’attends impatiemment 2018 pour les 40 ans de la disparition de Brel et 2021 pour les 40 ans de celle de Brassens. Cette année, on « fête » les 100 ans de la naissance de Félix Leclerc et je ne vous dis pas les coups de fil que je reçois pour me proposer un « Hommage à Félix ». »

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  25. jacqueline ernaut 3 août 2014 à 14 h 32 min

    Pour qu’Emmanuel Depoix ne soit plus accusé de plagiat, je lui suggère de laisser pousser barbe et moustache, de s’affubler de boucles d’oreilles, de s’accompagner, pour remplacer le piano, de (au choix) : un banjo, une guitare électrique, une trompette.

    C’est sûr que la confusion est plus difficile avec « un » Laurent Viel qui interprète « une » Barbara, « une » Francesca « un » Ferrat » ou quatre Entre Deux Caisses pour « un » Leprest.

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  26. Robinsonne 3 août 2014 à 14 h 42 min

    Précision utile ; je n’ai pas parlé des interprètes, uniquement des repreneurs. Francesca Solleville chante Ferrat, Leprest et ceux qui ont écrit pour elle ! Des grand(e)s interprètes, il y en a de forts talentueux ! Moi même, je n’ai pas résisté à interpréter une chanson d’Anne Sylvestre – heureusement vivante, et avec son aimable autorisation – une autre de l’ami Jean-Marc Le Bihan, une des Ogres de Barbak… Je suis seulement agacée par les rubriques nécrologiques qui se multiplient sur les scènes dédiées en principe à la création. Citer, rendre hommage, ok. Vendre (ou acheter) un spectacle complet de reprises d’un de nos chers disparus, je trouve cela limite indécent… Pas vous ?

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    • Norbert Gabriel 3 août 2014 à 15 h 53 min

      Bien sûr que nous sommes d’accord, c’est pas moi qui pourrais reprocher à Jofroi d’inviter un spectacle sur Barbara, Dimey ou Ferré quand ils sont re-créés par des artistes qui apportent ce regard différent qui fait revivre le répertoire. Patricia Kaas qui fait régulièrement les grands tubes de Piaf, ça me gonfle. Je préfère Zaz qui est allée chercher une chanson oubliée « Dans ma rue » que l’éternel « Hymne à l’amour avec la vie en rose »… Et si quelqu’un avait eu l’idée de glisser dans sa soirée Barjac « Antinous » ou « Florentines » d’Hervé Cristiani, ça m’aurait plu, mais surtout pas « Il est libre Max » non pas que je déteste cette chanson, mais le réduire à ce tube, c’est de l’indigence. Mais Elsa Gelly, elle, aurait pu le glisser dans son florilège.

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  27. Michel Kemper 3 août 2014 à 16 h 28 min

    Non, Robinsonne. Personne ne s’étonne qu’un orchestre joue encore Bach, Verdi, Brahms ou Beethoven. Personne ne s’étonne de nos jours qu’une troupe joue Molière, Shakespeare et qui sais-je encore. Personne. Qu’on réédite Hugo, Camus, Colette… Le patrimoine existe qu’il nous faut travailler, toujours. Que des spectacles entiers se montent sur Piaf, Vian, Leprest, Ferrat, Trenet, Ferré ou d’autres ne me choque pas, bien au contraire. Même Claude François ou Mike Brant si on veut… C’est un bien nécessaire. Car le patrimoine est un bien, qu’il faut faire vivre. Simplement il faut faire attention à ce qu’on en fait, comment on le transmet. Si c’est pour faire un strict copié-collé, autant regarder le défunt sur vidéo, ce sera toujours mieux. Pour cependant aller (un peu) dans ton sens, je ne puis que déplorer que les grosses maisons de disques semblent plus soucieuses de se faire du blé (de presser l’orange pour voir s’il reste du jus) à l’occasion des hommages, des anniversaires des trépassés, que d’investir dans le sang neuf de la chanson de demain. Idem pour certains artistes et pour certains producteurs, pour les médias aussi, évidemment.
    Reste qu’il nous faut entretenir le patrimoine de la chanson : ce serait fou que tout se perde.

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  28. Marie Belon 3 août 2014 à 18 h 44 min

    Il lui faut une bonne dose d’aigreur, de jalousie, de méchanceté à ce kemper pour critiquer ces Artistes de talent dont il n’arrive pas à la cheville ou même à la plante de leurs pieds, dans aucun domaine ! Quel prétention de critiquer quand on est soi même un minable minus, un moins que rien, un pauvre type, un raté bilieux. Depoix a fait un triomphe devant 300? 400 personnes. 400 cons qui n’ont certainement rien compris à la chanson ? Aucun amateur de chanson, de théâtre de cinéma n’a besoin de « critique » pour aimer ou détester tel livre, telle pièce, tel film, tel chanteur, il se trouve que l’on est assez grand pour se faire son opinion sans l’avis prétentieux de parasite haineux !

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    • Gérard Chiurchi 4 août 2014 à 8 h 55 min

      Donc, si j’ai bien compris, d’après cette charmante personne qui s’exprime avec beaucoup de « classe » et de « poésie » à l’endroit de Michel Kemper, nul n’a le droit de porter un jugement ou d’émettre la moindre critique sur un artiste. Ah bon !! Première nouvelle. Il se trouve que je faisais aussi partie des 300 ou 400 « cons qui étaient au spectacle. Et perso, autant j’étais resté sur une très bonne impression l’an dernier, lors de l’hommage à Ferré, et là j’en suis ressorti mitigé, j’ai trouvé qu’il avait alterné le très bon et le moins bon. Point. Mais encore une fois, ce n’était qu’un ressenti personnel, et si l’article de Kemper est un poil excessif, c’est aussi un « ressenti » différent et personnel. Et bastà ! Inutile d’en faire un foin, et de devenir désobligeant, voire insultant pour autant. Voilà, je préfère en rester là car j’aurais, moi aussi, quelques noms d’oiseaux qui pourraient se profiler à l’horizon !!!

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  29. Norbert Gabriel 3 août 2014 à 19 h 27 min

    Chers Anne, Clarika, Francesca, Rémo, Allain, Elsa , Nathalie, Jean (Guidoni) Jeanne (Cherhal) Jeanne (Garraud) Yves (Jamait) Bernard (Joyet) Jean-Michel (Piton) et tous ceux que ce minus haineux a largement applaudis, vous avez eu l’avanie d’être « critiqués-louangés » par un parasite prétentieux…

    Il y a des ribambelles d’auteurs qui se sont exercés à la crucifixion des critiques, souvent à juste titre, j’appelle donc à la barre des témoins de la défense :

    Goswin de Stassart « Si l’on veut rendre la critique utile, il faut avoir grand soin de lui donner la louange pour passeport. »

    Sénèque : « Plutôt que de savoir ce qui a été fait, combien il vaut mieux chercher ce qu’il faut faire. »

    Winston Churchill «  La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l’attention sur ce qui ne va pas. »

    et la sagesse chinoise «  Mieux vaut les critiques d’un seul que l’assentiment de mille. »

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  30. Norbert Gabriel 3 août 2014 à 19 h 58 min

    Un certain Beau Marchet, ou Beau Marchais vient de me téléphoner pour mettre son grain de sel dans le débat: « Sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur. »
    Encore un jalouseux ! (Beaumarchais, peut-être?? il est connu ce gugusse?)

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  31. Michel TRIHOREAU 3 août 2014 à 20 h 17 min

    Marie Belon, si Michel Kemper est « un minable minus, un moins que rien, un pauvre type, un raté bilieux », c’est un diagnostique qui frise l’insulte et qui n’a pas sa place ici.
    Ce serait d’autant plus grave, si vos propos ne s’autodétruisaient d’eux même par leur outrance déplacée, qu’ils remettraient en cause le droit à la critique. C’est d’ailleurs ce que vous faites : « Aucun amateur de chanson, de théâtre de cinéma n’a besoin de « critique » » dites-vous Soit, que faites-vous alors sur cette page ?
    La confrontation des points de vue permet à chacun d’avoir des points de vue différents de voir parfois ce que l’on n’a pas vu et de s’ouvrir l’esprit. Cela s’appelle l’intelligence.
    Emmanuel Depoix a été critiqué sur son travail artistique et tout artiste qui se produit devant un public s’expose autant aux louanges qu’aux critiques. En aucun cas il n’a été critiqué sur sa personne, ni même sur son talent d’une façon générale, mais sur une prestation précise.
    La meilleure façon de respecter les artistes n’est certainement pas de les flatter.
    Un critique donne son avis sur ce qu’il voit et sur ce qu’il entend à un moment précis, son rôle n’est pas de juger les humains comme vous le faites avec bien peu de discernement.

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  32. Cat 3 août 2014 à 20 h 27 min

    C’est aymer saynement d’entreprendre à blesser et offencer pour proffiter.
    Montaigne (Essais).

    @ Marie Belon
    C’est celui qui dit qui y est !
    © Cat

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  33. Michel Kemper 4 août 2014 à 7 h 08 min

    A lire sa page facebook, Marie Belon est une fan d’Emmanuel Depoix. Libre à elle de l’être.

    Fan vient du mot « fanatique » : ce mot m’a toujours fait peur. Il annihile tout raisonnement, proscrit toute intelligence au seul profit d’une admiration sans borne, d’un total aveuglement. Au rang des fanatiques : les barbus islamistes, le Ku Klux Klan, les fachos de tous poils… Sincèrement je ne vois pas de différence fondamentale entre eux et le gentil fan de base qui hurle d’indignation parce que vous avez commis un article désagréable sur son idole, et vous dénie le droit d’exercer votre rôle critique. Dans une société totalitaire, en Corée du nord par exemple, on ne ferait pas mieux et, pour un tel zèle, Madame Belon serait médaillée ipso facto. Dans son commentaire, MF (une amie) me prévenait : « Tu vas avoir des réactions violentes des fans ! » En voici une donc, celle de Marie Belon, publiée en réaction à cet article et à son auteur que je suis, sur la page facebook de « Si ça vous chante ». C’est moi qui ai choisi de la reprendre ici parmi les commentaires de cet article : autant que les lecteurs de notre site sachent les propos haineux que peuvent susciter un tel article. Si on devait craindre les réactions de fans, presque le bruit des bottes (c’est du même ordre), plus jamais nous ne saurions et ne pourrions encore publier. Si je devais les craindre, jamais je n’aurais écrit le livre « Les vies liées de Lavilliers » dont je paye encore, quatre ans après, les conséquences de mon honnêteté. Le courage, c’est de dire comme on le pense, de ne pas tricher. Ici, il était important de dire que nous n’avions à faire qu’à un exercice d’imitation. Est-ce un crime, Madame Belon, de le dire ? Cela mérite-t-il vos injures, votre courroux ?

    Dans la pratique de son art, un artiste s’expose de fait à la critique : il n’y a que les imbéciles et les ennemis de la liberté pour dénier ce droit. Ceci même si la critique peut – je l’admets aisément – ne pas faire plaisir, si on peut ne pas être du même avis que le regard du critique.

    Ce message outrancier, d’une rare violence, insultant, méprisant, qui atteinte à ma personne, ne saurait être suivi d’autres messages de ce type. Et qu’on ne parle pas alors de censure si NosEnchanteurs ne valide plus de tels messages dans l’avenir. Quant à Marie Belon, plainte sera déposée à son encontre auprès de Procureur de la République pour injures publiques (celles ci-dessus comme d’autres, plus graves encore à mon encontre, publiées après coup sur des pages facebook) car, à un moment donné, il faut savoir dire « stop ». Internet est vraiment le refuge, la poubelle, de la parole libérée. Donner son opinion derrière un écran d’ordinateur n’autorise pas tout, encore que, à la différence de beaucoup de crétins anonymes, cachés derrière un pseudo, Marie Belon a le mérite de signer ses propos. Ils n’ont sont pas moins indignes et proprement scandaleux.

    Il serait bon que, même heurté par l’article incriminé, Emmanuel Depoix recadre un peu ses fans et les appellent à plus de retenue.

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  34. Jean-Michel Piton 4 août 2014 à 10 h 15 min

    …mais de toutes façons, le public est seul juge ! Le chapiteau nous a largement habitué à des sorties intempestives de public pour considérer que, cette fois ci, personne ne semblait pressé de partir et que, malgré tout… l’auteur de l’article semble être dans une minorité… Il faut bien se faire remarquer d’une manière ou d’une autre ! Continue Emmanuel, toi seul a du talent !

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    • Michel Kemper 4 août 2014 à 21 h 13 min

      Selon Piton, être dans une minorité (ce qui est loin d’être prouvé en ce cas pour moi) doit être synonyme d’avoir obligatoirement tort. Etrange conception d’un humaniste, chanteur de gôche. Etrange conception, vraiment, d’un homme dit de valeurs. Je sens que je vais revisiter autrement ses chansons, à la lueur de sa pratique…
      Je ne me fais pas remarquer, Jean-Michel : je travaille, honnêtement, sans jamais tricher, sans relâche. Tout le monde la sait. Et heureusement que je suis là, ça te fait des papiers (qui plus est de qualité) en plus.
      Au fait, dis-moi en plus, toi qui es si malin, comment pouvait-on faire pour sortir du chapiteau, qui était fermé dès le public rentré, sans possibilité (ou très difficilement, en négociant, de sortir en cours ?

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    • Carole Sandré 8 août 2014 à 15 h 14 min

      J’ai lu sur facebook que Jean Michel Piton, chanteur sans doute estimable mais que je ne connais pas, vous a traité, à propos de l’article sur Emmanuel Depoix, de « pisse-copies » et approuve les insultes qui vous y sont faites. Poussée par la curiosité, je suis allée sur le site de Jean-Michel Piton. Surprise ! Sur la plupart des pages, un seul extrait d’article, signé Michel Kemper/Chorus : « Pour qui sait écouter la chanson Jean Michel PITON est un roc, une péninsule, un somment sur lequel se juchent des mots tricotés de sens et de l’émotion comme seule une telle voix peut en produire… ». Et sur la page « presse » vous êtes encore à l’honneur, en tête de tous vos confrères, avec un plus large extrait de cet article : « Pour qui sait écouter la chanson Jean Michel PITON est un roc, une péninsule, un sommet sur lequel se juchent des mots tricotés de sens et de l’émotion comme seule une telle voix peut en produire. Mais une voix n’est rien sans celui qui la porte et celui-ci force le respect. Tout est bouleversant dans cette écriture splendide faite d’étincelles qui allument de pleines gerbes de mots. » Si ce monsieur est cohérent, qu’il ravise d’urgence son jugement ou qu’il retire au plus vite de telles et flatteuses citations. Sauf à être stupide, on ne se recommande pas d’un pisseur de copies.

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  35. Annie Hall 4 août 2014 à 10 h 27 min

    Il y a certes un peu de violence dans ce billet, à la mesure sans doute de la colère ressentie à cette imitation. J’ai vu ce récital en novembre de l’an passé au Forum Léo-Ferré et j’ai ressenti la même indignation. Je conçois par contre que l’on puisse aimer, ne serait-ce que pour retrouver le souvenir du chanteur disparu, ou justement parce qu’on peut ne jamais l’avoir vu en scène : ça console, ça compense. Mais c’est de la copie, certes de belle facture, mais de la copie. Je n’ai jamais mis les pieds à Barjac (l’année prochaine peut-être…) mais m’en suis fait une idée assez précise, d’exigence, de qualité (même si, à vous lire depuis deux trois ans, je note parfois de singulières déceptions) : c’est effectivement choquant d’y voir s’y produire une copie alors que tant d’artistes, de vrais artistes (au sens de créateurs… ou de re-créateurs), sont en attente d’une programmation à Barjac ou ailleurs, qu’ils n’auront sans doute jamais. J’ai eu la chance de voir beaucoup de ces repreneurs de Léo Ferré que vous citez, forcément d’une autre trempe car donnant de Ferré une autre lecture. Parmi eux Annick Cisaruk, à mon sens au-dessus du lot. Ce serait bien que vos Enchanteurs en parlent un jour, pour le plaisir.
    Un couple de mes amis était à ce concert de Depoix à Barjac. Pour en avoir discuté avec pas mal de spectateurs, que ce soit à la sortie du chapiteau, dans la cour du château et surtout lors de la soirée de clôture, il me disent que le sentiment est très partagé et que, toujours selon eux, nombre de spectateurs n’ont pas apprécié, voire pas du tout, ce concert.
    Je signe ce commentaire d’un pseudo. Je n’aime pas ce procédé mais il y a tant d’ « ayatollahs », même à Ivry-sur-Seine, que je me protège.

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    • Norbert Gabriel 4 août 2014 à 12 h 01 min

      Chère Annie, peut-être avez-vous manqué quelques épisodes, mais pour Annick Cisaruk, c’est une de nos divas assolutas dans nos colonnes, depuis les Jours Ferré, et quelques spectacles, dont le dernier a été chroniqué en juin dernier, elle est de celles qui font redécouvrir, et revivre avec des habits neufs des chansons de Ferré souvent en retrait, parce qu’épargnées par l’effet tube. Sa vie d’artiste, celle d’Annick Cisaruk, n’a pas commencé hier matin, déjà dans les années 98-99, elle éblouissait les fidèles du cabaret « Chez Driss, les uns et les autres », et ceux qui l’ont applaudie dans ces années là, ont immédiatement compris qu’avec Catherine Sauvage, il y avait Annick Cisaruk dans les très grandes interprètes. Qui font de leur art une création permanente.
      Le dernier spectacle, c’est là: http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2014/06/17/ne-chantez-pas-lamour/

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  36. Gilles Roucaute 4 août 2014 à 11 h 07 min

    La vache…. Absent lors du concert d’Emmanuel Depoix, je n’ai pas d’avis sur le fond. J’ai trouvé la critique rude mais bon… J’aime par exemple « le masque et la plume » et ai toujours regretté que la chanson (et la musique en général) n’ait pas droit à un espace critique de la même farine, où l’on s’emporte, où l’on s’enflamme, où l’on s’égare, avant de revenir trinquer ensemble. C’est ce qui se passe pourtant à Barjac, hors scène. Michel a-t-il eu le tort de vouloir le retranscrire sur écran ?

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  37. Claude Fèvre/ Festiv'Art 4 août 2014 à 11 h 29 min

    Cher Gilles, j’ai eu la même pensée que toi en écoutant « Le Masque et la Plume » hier, et j’ai rêvé qu’un jour les critiques puissent ainsi jouer à se pourfendre en toute amitié et respect de leur personne !! J’avoue, je jouerais volontiers avec Michel, Norbert, Patrick, Catherine et les autres !
    Mais j’ai envie aussi de participer à ces échanges avec une chanson… Tiens, avec cette petite merveille de re-création : http://www.youtube.com/watch?v=nvjbUDzndzc
    Pour la forme, rien à dire c’est absolument superbe… et Laurent Viel dans le répertoire d’Anne, ce serait un coup gagnant à Barjac !!
    Pour le fond, faut admettre que certain(e)s, sous les apparences trompeuses de défenseurs de la Chanson, cachent de bien vilaines pensées (qu’ils/elles sont laid(e)s !!!) et méfions-nous, amis chroniqueurs de NosEnchanteurs… « ça n’se voit pas du tout » !!

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  38. Norbert Gabriel 4 août 2014 à 11 h 49 min

    Ah voilà une idée qu’elle est bonne, faire un pugilat verbal entre amis, et néanmoins critiques, et réciproquement… Et ça, ça ne peut se jouer qu’à Barjac, histoire d’animer les soirées, au cas où ça manquerait de piment … (On met en intro musicale quelques vers d’Anne Sylvestre « Langue de p… » et c’est parti, on est dans la corrida. Olé !

    « Le salaud! Mais faut reconnaître
    Qu´il n´avait peut-être pas tort

    Le pauvre, moi, je l´aime bien
    Finalement, c´est un bel humain
    « 

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  39. Guyot 4 août 2014 à 12 h 02 min

    Lecteur régulier de « Nos enchanteurs » et pas toujours d’accord avec ce qui est écrit, je reconnais à Michel Kemper plusieurs qualités dont celle de l’écriture et aussi celle de l’ouverture.
    On voit des articles sur des artistes que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, et pour avoir discuté avec lui je sais qu’il a une grande soif de découvrir pour ensuite partager.
    Alors le cas « Depoix », je n’étais pas à Barjac cette année mais je l’ai beaucoup apprécié l’an dernier lors de la « Soirée Anarchie ».
    J’ai pu constater qu’avec celui d’Anne Sylvestre c’est le spectacle qui a affiché complet le plus tôt.
    Je n’aime pas ces règlements de comptes mais ça parait inévitable sur le net où tout, et même plus, est permis. On le sait, c’est comme ça et de toute façon cela me parait préférable à l’inverse même si parfois « Une bonne paire de claques dans la gueule » (dixit Mouloudji) ferait le plus grand bien.
    Bref tout ça pour faire une suggestion.
    Pourquoi, comme dans Télérama (par pitié pas de polémique sur ce canard, on s’en fout ce n’est qu’un exemple) il ne serait pas possible de faire une critique « Contre » et une « Pour » ???
    Le même spectacle vu par quelqu’un(e) qui a détesté et par quelqu’un(e) qui a adoré.
    Evidemment cela ne peut être systématique car très contraignant, mais dans le cas d’un article à charge (les critiques favorables générant moins de polémiques) il me parait intéressant d’avoir 2 avis, le 3éme étant le notre.

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    • Michel Kemper 4 août 2014 à 12 h 18 min

      Je vous réponds tout de suite, Jean-Paul : c’est oui ! Pas tout le temps (il nous faut être au moins deux au même jour, au même endroit) mais oui. Nous en avons discuté il y a peu au sein de l’équipe et ça devrait venir. Nous ne pouvions le faire avant : il a fallu que l’équipe de NosEnchanteurs se connaisse bien, qu’elle se rôde, qu’un même esprit possible et volontaire se fasse même s’il était en germe depuis le début. Que ce soit sur des concerts ou des disques, je pense que, de temps à autres, nous ferons cette confrontation d’idées. Dans un avenir proche.

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    • Norbert Gabriel 4 août 2014 à 12 h 30 min

      Je confirme que l’idée est dans l’air, (débats à deux voix, pour-contre) mais la géographie n’est pas toujours d’accord. L’autre écueil, c’est de trouver des avis opposés dans l’équipe, qui est assez accordée sur les mêmes sensibilités.
      En revanche , Barjac serait le lieu idéal, avec aussi des festivaliers aux avis contrastés..

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  40. Robinsonne 4 août 2014 à 12 h 36 min

    Certes, Michel, le patrimoine est un bien qu’il faut faire vivre. C’est qui déjà, la chanteuse qui reprend Reggiani ? Lui-même interprète, rappelons-le si besoin… Entendons-nous bien : je n’ai rien contre les interprètes, et j’ai d’ailleurs écrit mes premières chansons pour les proposer à ce que je considérais être de « vraies » chanteuses à l’époque… puisque je viens du théâtre. Là aussi, j’ai toujours privilégié des auteurs vivants, sans pour autant me priver du plaisir d’aller voir un « Dom Juan » dans la cour d’honneur… ce qui me débecte, et tu l’auras déjà compris, c’est cette marchandisation non plus seulement de l’art, mais des artistes eux-mêmes, qu’ils soient les plagiés ou les plagiaires. Pendant ce temps-là, comme le souligne la dame au pseudo : » c’est effectivement choquant d’y voir s’y (à Barjac) produire une copie alors que tant d’artistes, de vrais artistes (au sens de créateurs… ou de re-créateurs), sont en attente d’une programmation à Barjac ou ailleurs, qu’ils n’auront sans doute … jamais. »
    Ah ??? Je ne serais donc pas la seule à le penser ? Merde, j’ai pas pris de pseudo ! Remarque, c’est déjà un pseudo d’artiste…
    C’est eux les inter-miteux, les inter-mutants, les inter-mina-bleuh !
    (merci, Anne, de m’accorder le bonheur de te reprendre)
    Pour le groupe « pugilat verbal », je suis partante, Norbert…

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    • Norbert Gabriel 4 août 2014 à 14 h 56 min

      L’idée d’un « Masque et la Plume » version chanson est très séduisante, mais je vois déjà un écueil, imaginons que nous soyons tous, nous les pisse-copies, parasites prétentieux, et même pire, que nous soyons à débattre d’Annick Cisaruk, de Rémo Gary, et pourquoi pas d’Anne Sylvestre, qui sera dans le rôle de l’horrible plumitif forcément aigri et haineux, un peu misogyne aussi pour donner du piment à l’affaire ? Avec les noms cités, Kemper est hors-jeu d’emblée, donc ?
      C’est pas gagné, le show avec trublion de mauvaise foi obligatoire…

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  41. Michel TRIHOREAU 4 août 2014 à 13 h 31 min

    Le débat qui tombait dans la fange s’enrichit d’idées nouvelles. Tant mieux.
    Une précision sur les comparaisons plus ou moins chiffrées : Lorsque le public va voir Machin (ou Machine) chante Léo Ferré, il y a gros à parier qu’il y va en grande partie pour Ferré plus que pour Machin (ou Machine), même s’il a parfois tort.
    Un point de vue sur les anciens et les modernes : La chanson, si on la considère comme un art, doit être conservée vivante. Il est nécessaire que des grands, comme Brassens, Ferré, Brel, Leprest soient chantés par de nouvelles voix afin de faire partager leurs talents au delà des modes et des générations.
    Un dernier mot : Les passions exacerbées par la chanson sont parfois insupportables d’intolérance, de mauvaise foi, de violence. Est-ce donc que la chanson a tant d’importance dans notre vie ?

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  42. marc gicquel 4 août 2014 à 16 h 00 min

    J’ai vu Depoix l’an passé lors de la soirée sur Ferré, et j’avais fort grandement apprécié, tout comme Annick Cisaruk. J’avais choisi de ne pas aller l’écouter à Barjac car je voulais souffler (c’est usant des vacances dans un festival). Je n’ai donc pas d’avis sur le spectacle en question, mais je reconnais le droit à un critique de dire qu’il n’aime pas à condition qu’il explique pourquoi…et que chacun et chacune s’expriment dans le sens voulu en restant poli….Je constate que net est un lieu où les torrents boueux se déversent allègrement…ce sont les personnes qui déversent des ordures qui se salissent, passons à autre chose. Quant au débat interprètes-ACI, il me parait vain car qu’étaient Piaf, Montand et Reggiani (et tant d’autres) sinon des interprètes, mais quels interprètes ! un bon ACI c’est super, un AC mauvais Interprète, ça craint, un bon interprète de bons AC, qui s’en plaindra ? Point de chapelles, il y en a déjà assez, mais de la diversité dans la qualité !

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  43. Vivi-Anne 4 août 2014 à 16 h 18 min

    je n’ai pas encore lu tous les commentaires, je reviendrai peut-être dessus, mais je suis restée sur un de Norbert que je cite parce qu’il colle exactement avec ce que j’attendais et qui n’est pas venu, je n’avais qu’une attente, celle-ci :

    « Et si quelqu’un avait eu l’idée de glisser dans sa soirée Barjac « Antinous » ou « Florentines » d’Hervé Cristiani, ça m’aurait plu, mais surtout pas « Il est libre Max » non pas que je déteste cette chanson, mais le réduire à ce tube, c’est de l’indigence. »

    Il ne m’a manqué que ça… Combien de fois ai-je eu « Antinous » dans la tête avant le concert du soir ? Quasi à chaque fois, je me disais « Jofroi, mets-nous une chanson de Hervé Cristiani »

    Quant à Depoix, j’aurais préféré qu’il ne soit pas si Ferré, Ferré il n’y en a qu’un, il suffit. Je peux d’autant le dire que je suis allée ré-écouté Annick Cizaruk et David Venitucci alors que je m’étais dit que je n’irais pas, à cause de ce Ferré-là. Et bien je me suis régalée.

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  44. Pierre Perrault 4 août 2014 à 18 h 02 min

    Je suis d’accord avec MK en ce qui concerne Emmanuel Depoix
    Quelques commentaires qui ne tentent pas de rivaliser avec ceux qui précèdent.
    D’accord avec MK sur E. Depoix que j’avais pourtant apprécié l’an passé (je ne suis pas le seul semble-t’il). J’avais de la même façon apprécié Annick Cisaruk, je me ravissais de la voir à Aizac , le samedi d’après Barjac… Bien déçu aussi. De plus elle nous a « foiré » complètement « La vie d’artiste ». E. Depoix l’avait récité, lui, ce qui m’avait irrité, vive la chanson, paroles et musique !
    Quant aux appréciations du public Barjacois j’ai quelques fois l’impression d’un consensus poli, nourri par des salves d’applaudissements à la fin de la presque totalité des concerts. Consensus qui ne s’exprime plus quand je me retrouve à entendre les commentaires, une fois sortis du chapiteau ou de la cour du château.
    .

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  45. Norbert Gabriel 4 août 2014 à 19 h 10 min

    « Consensus qui ne s’exprime plus quand je me retrouve à entendre les commentaires, une fois sortis du chapiteau ou de la cour du château. »

    Vérifié dans d’autres circonstances… Parce que pendant le spectacle, c’est inutile de manifester son humeur, en perturbant le voisin qui, lui, apprécie. Et puis, aussi par respect pour l’artiste en scène, sauf s’il se fout manifestement du public par un laisser-aller déplacé. Genre, je fais monter le son pour ces veaux, là, je dis rien, mais je sors… Après je peux dire mon avis…

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  46. Pierre Perrault 4 août 2014 à 19 h 21 min

    Je parlais de salves d’applaudissements qui illustraient ce consensus… Je n’encourageais pas à manifester un mécontentement, simplement je n’applaudis pas un concert qui ne m’a pas du tout donné satisfaction

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  47. Valera 4 août 2014 à 20 h 59 min

    Je viens de lire beaucoup de n’importe quoi sur Facebook, à propos de votre papier, posts sidérants qui n’honorent pas leurs auteurs. Alors je vais vous dire : oui, ce concert de Emmanuel Depoix est une totale contrefaçon d’interviews et de chansons de Ferré. A ce titre, il n’a pas de grande valeur artistique si ce n’est, mais Depoix est semble-t-il acteur, qu’il faut apprendre et retenir chaque mot, chaque phrase, chaque mimique… Et ça, ça force mon respect. Mais ce n’est pas un concert, juste une performance.
    Les applaudissements ? Surtout de courtoisie. Les spectateurs restent ? Ben oui, l’issue de sortie était fermée (les règles de sécurité pas respectées). Il a vendu combien de CD à la fin, Depoix ? Pas beaucoup il me semble.

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  48. Patrick Engel 5 août 2014 à 11 h 27 min

    Mais quel bonheur…
    Oui, quel bonheur de vivre ainsi, volontairement, à l’écart de ces chers et incontournables « rézosossios » qui permettent à tout un chacun de déverser allégrement sa bile sur qui n’a pas l’heur de penser droit, ou de sortir un tant soit peu des sentiers rassurants tracés par le troupeau et ses bergers. Je ne sais combien de polémiques stériles, de relents de canival (oui, le singulier suffira bien !) et de ragots malsains je me suis évité depuis cette sage décision. Vous savez quoi ? Je vais continuer à m’en passer avec la plus grande délectation…
    Et vive la (les) chanson(s), nom de Zeus !

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  49. Michel Martin 5 août 2014 à 21 h 04 min

    Faites gaffe, Michel. Ce que vous avez écrit avec talent et sincérité (on vous connaît et vous apprécie pour ça) vous vaut une haine irrationnelle des fans de Depoix, bien souvent des militants purs et durs de la chanson « de qualité », relayés par tous ceux qui, à un titre ou à un autre, vous en veulent dont une certaine photographe qui fit je crois partie de votre équipe. Alors qu’on a enfin un site de qualité (là dessus on ne peut que remercier l’équipe des Enchanteurs), des subdivisions et groupuscules de la chanson, des microcosmes, de ceux qui tiennent leurs assemblées générales dans une cabine téléphonique, des sectaires qui l’ont mauvaise, vous tout faire pour vous nuire. Je ne partage pas tout à fait votre avis sur Emmanuel Depoix (j’aime bien quand même ce qu’il fait mais faut dire que vu mon age j’ai pas pu voir Ferré en scène) ce qui ne m’empêche pas de reconnaître la pertinence de votre jugement et de saluer votre qualité rédactionnelle. C’est pisse et flatulence qui heurtent cette secte : à croire que Ferré n’a jamais pissé ni pété. Ils sont stupides, ils croient aider la chanson mais l’isolent plus encore.

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  50. Natasha BEZRICHE-GASTINEL 5 août 2014 à 21 h 07 min

    Il y a des interprètes et qui sont aussi ACI… l’un n’empêche pas l’autre. Moi j’écris, je vis, je chante mes chansons, mes textes… J’interprète aussi Léo, Leprest les poètes que j’apprécie… Je le fais sans me prendre la tête. Oui je viens du théâtre aussi… Et des interprètes de Léo il y en a de superbes (P. Guillard, C. Courvoisier, Mona Hefrtre, M. Hermon, M. Avallone, A. Cisaruk, A. Meilland, etc.)… Bref chacun d’entre eux amène sa propre perception de Léo et y rajoute son univers. Je trouve que cela enrichit l’œuvre de Léo… Certains me touchent plus que d’autres, c’est évident… Mais toujours je suis sensible à l’authenticité qui se dégage des artistes lorsqu’ils empoignent les chansons d’autres artistes. Et puis je suis toujours craintive face aux polémiques… On ne peux pas être emballé et touchée à chaque fois. ça fait partie de ce qui caractérise le spectacle vivant. On m’a boutée hors d’une programmation en avril dernier avec des arguments douteux. certains s’en souviennent je pense et Merci à MK d’avoir relayé cette mésaventure nauséabonde et qui m’a blessée j’avoue… (« une berbère qui chante un Anar, on ne veut pas de ça chez nous! Rentre chanter chez toi, Natasha Bezriche! »… m’écrivait-on… mais ça ce n’est pas ce que j’appelle de la critique. c’est juste méchant et stupide ! ce n’est ni entendable, ni respectable.
    Des personnes qui ne savent rien ni de moi, ni de mon travail en chanson et en poésie… Le travail de la critique est de donner un avis. Cet avis est ce qu’il est et ne peut valoir pour tous c’est évident.
    Barjac ne m’a jamais fait signe non plus…
    C’est dommage , mais ceci étant je ne désespère pas pour autant! Je reste toujours fondamentalement
    positive, même si je le sais nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours, et que parvenir à faire connaitre et entendre son travail tient souvent du parcours du combattant. « Qui chante combat » nous le savons aussi… Bien à vous tous.

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  51. Natasha BEZRICHE-GASTINEL 5 août 2014 à 21 h 09 min

    Pour L’ami Léo

    « La poésie n’est pas morte Léo,
    Elle ne fout pas le camp
    Elle est là, elle espère, elle attend
    Et se fout des ratures !

    Alors, je te prête ma flamme, mon souffle et puis ma voix
    Comme une passerelle pour que ton chant perdure
    Un peu plus en avant, jusque vers, « l’an dix mille» !

    Parce qu’il faut des « porteurs de paroles »
    Pour sauver de l’oubli: ton verbe de révolte et d’amour
    Et pour garder ton chant infiniment debout,
    Je te donne rendez vous, sur scène,
    Bientôt, à l’aube de l’an neuf !

    «J’écris, je chante, donc je suis.. » ,
    Il nous faut inventer de magiques formules,
    Tu le disais souvent, je m’en souviens encore,
    Et cela m’aide à vivre en ces temps de colères
    Et d’ombres qui nous hantent…

    Notre ordre de mesure est dans la démesure
    Notre mesure de l’ordre, un peu désordonnée
    Notre âge de raison, toujours déraisonnable
    Mais bon sang que c’est beau
    Quand tu chantes en ma voix!

    Tu n’es pas mort, Léo, j’ai besoin de le dire
    Un quatorze juillet, plein de feux d’artifices
    Avec dedans ta voix ce bel éclat de rire,
    Puisque ton feu à toi,
    laissait vivants: des fils !

    On chante encore c’est vrai, sans façons, devant tous
    Avec des mots à nous, de l’ami qui nous reste
    Et si le souffle est court ou que la voix trébuche
    C’est un morceau d’amour, comme ton chant
    Ton cri et puis ton geste aussi.

    Comme un pas en avant, ton poing qui se resserre
    Ton sourire est léger qui ourle encore nos cœurs
    Un appel de détresse au milieu des concerts
    Un arrêt fugitif pour oublier la peur.

    Ecrire encore FERRE, pour tout garder à vivre.
    La poésie, Léo, dans tes cheveux d’hiver
    La poésie Ferré, comme une main fragile.

    Tu n’es pas mort Léo, et nous viendrons le dire,
    A l’aube de l’an neuf.
    Nous garderons ta voix, tes voiles,ton rire aussi
    et ta révolte nue…

    Ecrire pour ce qui reste de tendresse en nos ventres
    Pour chaque nuit Ferré, au rythme lent des heures
    Pour la queue de nos chiens qui remue quand on rentre
    Ecrire encore Léo, même si c’est un leurre.

    La poésie dressée comme une barricade
    Ne fout jamais le camp
    Elle est là, elle espère, elle attend
    Et prête à lever l’ancre, aux aguets dans sa rade
    C’est un voilier Léo, prêt à appareiller
    Et puis tu le sais bien, la marée n’attend pas

    Nous, nous restons debout à lancer notre chant
    Encore et malgré tout, par delà les embruns
    Il fait bon quand on chante, Léo, on ne meurt plus,
    On chante !

    Il y a dans tes chansons, Léo,
    Un sortilège unique, un cristal qui sommeille
    Et qui décalque là, noire, le long du cœur,
    Une Lumière qui veille et qui appelle
    L’impatience d’une vie vivable pour tous…

    Merci à toi Léo et puis bon vent FERRE !

    ( Texte : Natasha Bezriche )

    Répondre
  52. Natasha BEZRICHE-GASTINEL 5 août 2014 à 21 h 31 min

    Puisque je suis en veine de commentaires (ce que je fais rarement j’avoue), je me rends compte que j’ai omis de parler du superbe travail d’Ann Gaytan autour de Ferré et donc je le précise ici… En profiter pour remercier aussi les chroniqueurs de NosEnchanteurs, Claude Fèvre et Norbert Gabriel qui ont parlé de mon CD « Lumière Noire » et/ou de mon spectacle du même nom lors de sa programmation à l’Européen (1er mai jour Ferré) en 2013, et ensuite en décembre 2013 au 20ème théâtre, à Michel Kemper qui avait fait le déplacement à Lyon auparavant, pour découvrir « Chants Mêlés », autre spectacle ou la poésie chantée et les reprises étaient à l’honneur.

    Texte: Natasha
    Musique : Natasha

    MERCI LEO

    A tant parler de la parole
    A tant chercher d’accords nouveaux
    Pour mieux livrer nos idées folles
    J’ai attrapé crampes au cerveau
    Crampes à la voix, crampes à la gorge
    A tant chanter dans les coinstots,
    Ce bon Félix et ce vieux Georges, Ce fou de Jacques, et puis Léo…

    Que je voudrais sans vous déplaire
    Vous dire l’amour que j’ai pour eux.
    Pour tous ceux. là qui persévèrent
    Avec le temps, les chansonneux. :
    Les oubliés d’une après-guerre
    Amis absents qu’on n’entend pas
    Dans un pays qui n’a plus guère
    L’envie de mordre à ces mots là…

    Des mots précis comme des balles
    Pour vous toucher derrière le front
    A cet endroit où la cavale,
    Vous prend parfois sans dire son nom
    Sans prévenir sauvage et belle
    Quand un printemps vous rajeuni
    Vous met du vent sous la semelle
    Et dans la voix comme un pays…

    Merci Léo, pour ta « parole »
    Qui su si bien nous réchauffer,
    Ton pas léger de carmagnole
    Quand tu sortais après chanter
    Merci Ferré, pour tes: « je t’aime »
    Pour ta musique et pour ta voix
    Ta main tendue à nos Bohèmes
    Qui su nous faire: L’allure des rois!

    (Extrait du CD de NATASHA ( 97) : « De vive voix » )

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  53. Pierre PERRAULT 6 août 2014 à 0 h 04 min

    Et, puis je me lache…. Y en a un peu marre de s’extasier sur la totalité de l’oeuvre de Ferré, j’adore certaines choses, mais d’autres m’exaspèrent…
    Celles ou Férré se fait donneur de leçons, de maître à penser…
    Sans oublier que c’était un fameux machiste…..
    Dois-je m’extasier sur la chanson Pépée quand on sait comment il traitait sa femme et la fille de celle ci ?
    Je reste néanmoins adepte des années Decca, des Ferré chante Aragon, Baudelaire (Les Fleurs du mal)….

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    • Norbert Gabriel 6 août 2014 à 1 h 20 min

      Il y a matière à discuter quasiment sans fin… Il y a environ un an, a été publié un livre, une somme, tous les écrits de Ferré, y compris les inédits, tout ce que Ferré a laissé, et que Mathieu Ferré a compîlé sans aucune restriction. Il l’explique très bien dans la préface. « Les chants de la fureur » plus de 1600 pages, et là, vous avez de quoi vérifier que l’écriture de Ferré était souvent à l’encre vitriolée, avec des mots crus et drus sans cache sexe pudibond. On trouve aussi dans ce livre ce qui resitue et réhabilite Madeleine Ferré, qui a été très maltraitée après leur séparation. Pour un peu plus de détails, c’est là: http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2014/05/08/la-bible-leo-ferre-les-chants-de-la-fureur/

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  54. Delphine 6 août 2014 à 8 h 29 min

    Et alors qu’est-ce que vous avez contre les imitateurs, kemper ? C’est bien les imitateurs ! Emmanuel Depoix il chante bien, il fait bien Ferré, il l’imite bien. Et si son père travaillait à la SNCF, il a eu qu’à suivre la voie ferré. Vous avez qu’à exercer votre fiel sur Mireille Mathieu qui a tout copié sur Piaf, mais pas la coiffure. Et Patricia Kaas aussi, hein ! Et Lama quand il a imité Brel. Et le même encore quand il a imité Napoléon ? Là, vous avez rien dit à l’époque, vous aviez trop peur des grognards de la république. La dame qui vous insulte elle a raison : elle imite bien Marine Le Pen.

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    • Norbert Gabriel 6 août 2014 à 9 h 25 min

      Et pourquoi omettre notre simili Presley? (dans ses jeunes années, au moins il a mieux vieilli que The King…) Kemper, il doit avoir une dévotion secrète pour notre Jojo national…

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  55. Michel Kemper 6 août 2014 à 8 h 45 min

    Pour notre défense, Delphine, la première du Napoléon de Serge Lama a été jouée le 20 septembre 1984 à Paris au Théâtre Marigny. Le site NosEnchanteurs n’a été créé, lui, qu’il y a cinq ans, à l’été 2009. Nous n’avons donc pu casser du sucre sur cette comédie musicale, cause à l’espace temps. C’est sans doute dommage : j’y étais à Marigny, et c’était assez mauvais. Et, si je me souviens bien, franchement vulgaire !

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  56. Patrick Engel 6 août 2014 à 9 h 44 min

    Ah non ! Cracher sur Lama, c’est bas…

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  57. Michel TRIHOREAU 6 août 2014 à 12 h 07 min

    « Quand Lama fâché, señor, lui toujours faire ainsi ! » (Hergé)

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  58. Cat 6 août 2014 à 13 h 12 min

    Michel, tu me coupes l’herbe sous le pied !

    Lama

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  59. Patrick Engel 6 août 2014 à 14 h 35 min

    J’adore le mois d’août sur Nos Enchanteurs..!

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  60. Norbert Gabriel 6 août 2014 à 15 h 16 min

    Moi aussi, tous ces mots doux du mois d’Aoüt, ça vous réchauffe le coeur, le foie et la rate… C’est tellement agréable d’avoir tant de lecteurs passionnés et passionnants. Juste un petit regret, le meilleur de ces déferlements de réactions est confiné dans des salons privés, ( dont quelques éclats s’exfiltrent..) c’est dommage.. ça nous aurait fait rire un peu … Un peu plus …

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  61. Michel TRIHOREAU 6 août 2014 à 16 h 46 min

    Excuse moi Cat, je dirais même plus :
    le lama

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  62. Cyril Trochu 6 août 2014 à 20 h 32 min

    Ce spectacle semble trop copié-collé pour être intéressant !!

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  63. marc gicquel 6 août 2014 à 20 h 54 min

    je note que la poix continue à couler, mais en moindre quantité….quel prodige ce Kemper qui fait parler de lui plusieurs jours de suite….

    allez, laissons passer qques jours car; à la mi-août c’est tellement plus romantique ….

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  64. NosEnchanteurs 7 août 2014 à 12 h 46 min

    Jadis fan jusqu’à l’idolâtrie tant de NosEnchanteurs (dont elle fut, sinon une plume, au moins un déclic photographique, et que nous avons sortie de l’anonymat en la publiant puis en créant même, le saviez-vous, le premier site lui étant exclusivement consacré) que de son rédacteur en chef, la nantaise Chantal Bou-Hanna est devenue, avec une confondante hystérie, la pire et obsessionnelle ennemie de notre site, cherchant toute occasion pour nous nuire. Point de débat pour elle mais la grosse artillerie qui distille son venin. Désormais irréductible défenseuse d’Emmanuel Depoix, elle public sur facebook « quelques bonnes critiques à lire [sur Emmanuel Depoix], publiées dans le Parisien, Télérama, le Monde Libertaire, et la Terrasse » avec pour commentaire à notre endroit : « La critique négative et la haine déclenchent plus grand nombre de réactions que ces belles analyses. C’est au reflet de notre monde complètement pourri. Et on dit que la musique adoucit les moeurs… »
    Qu’est-ce donc une « bonne critique » ? Visiblement une critique qui va dans le sens de l’artiste et de ses fans. Une critique qui encense l’artiste, d’abord et surtout sans nuance, sans souvent de distance, qui surtout ne remet rien en question, qui assure, qui rassure.
    Parmi les lecteurs assidus de NosEnchanteurs, on en trouve qui nous reprochent parfois d’être trop gentils avec les chanteurs, d’autres qui trouvent au contraire que nous sommes trop durs. « Jamais content » chante Souchon. Nous faisons simplement, avec honnêteté et sans arrière pensée, notre travail. A l’exception près que nous ne publierons jamais un article négatif (que ce soit en chronique de scène ou en chronique de disque) d’un artiste « en émergence », imitant ainsi (et oui, ça nous arrive !) la politique éditoriale de la revue Chorus. Nous préférons alors nous abstenir, ce que parfois on nous a reproché (nos lecteurs, on ne s’en étonnera pas, nous secouent tout le temps de vents contraires). Depoix n’est pas un débutant et s’expose à la critique. La critique peut aussi être négative, tout artiste doit l’accepter même si se faire « éreinter » n’est pas agréable. On peut comprendre que le fan, abréviation rappelons-le de « fanatique », soit déçu, voire irrité. De là à sortir ses batteries de missiles façon Poutine, il y a un pas qui cette fois a été franchi.
    On ne peut confondre critique et haine, sauf à être haineux soi-même. L’équipe rédactionnelle comme technique de NosEnchanteurs a pour premier dénominateur commun le respect et le sens du vivre et travailler ensemble. C’est par manque caractérisé de respect que Chantal Bou-Hanna dû quitter l’équipe, à la suite de commentaires diffamants de sa part que nous n’avons pu que dénoncer en leur temps.
    On ne fera pas d’explication de textes à ceux qui volontairement n’ont rien voulu comprendre à cette critique. Ce papier est le ressenti d’un spectacle (on y parle du Ferré de Depoix, pas de ses autres récitals) et uniquement du spectacle ; en aucun cas on y parle de l’homme Depoix. Si on y dit qu’il imite, c’est que le mot est dans le dico pour qualifier au plus juste sa prestation. Et nous pensons effectivement, à NosEnchanteurs, que l’art (car c’en est un) de l’imitation n’a pas sa place aux Chansons de parole de Barjac. Sauf à être volontairement obtus, c’est facile à comprendre.
    Chantal Bou-Hanna, qui n’est pas à une diffamation près, ajoute ceci dans une correspondance publique à l’une des fans de Depoix : « Tu n’es pas sans ignorer, Marie-Jo, que nombreux sont les « lèche-culs » qui préfèrent avoir un papier sur ce site (et qui parfois paient pour ça) plutôt que de prendre position franchement et ouvertement pour qui que ce soit et pour quelque cause que ce soit. » Pour notre amie Bou-Hanna, les lèche-culs sont les artistes qui, si on comprend bien, ne se révoltent pas contre NosEnchanteurs et qui, pour avoir un papier, payent. Les très nombreux artistes que nous avons traités apprécieront cette autre diffamation… « Je suis sûre qu’ils devraient adorer savoir qu’elle les traite de « lèche­-culs » dès qu’ils ne sont plus sous l’objectif de son appareil !!! » commente avec humour un membre de notre équipe rédactionnelle.
    S’il y a désormais publicité sur ce site, c’est en toute indépendance du contenu rédactionnel. Demandez aux « Chansons de parole » de Barjac si notre plume s’est modifiée depuis qu’elles se sont offert un bandeau publicitaire sur notre site ! Jofroi et Anne­-Marie Hénin sont suffisamment professionnels et intelligents pour préférer un quotidien Chanson d’opinion, fut­-il sur le net, qui « discute et dispute la chanson », tente une réflexion, une analyse, et y associe ses nombreux lecteurs, plutôt qu’une feuille de choux animée par des lèche-­culs qui débuteront chaque article ou présentation de photos par un invariable « merci à Anne-­Marie et à Jofroi ». Chacun ses valeurs.

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  65. Norbert Gabriel 7 août 2014 à 13 h 59 min

    Les (mé)chants de la fureur…

    Pour remettre en mémoire cette histoire (ancienne en matière de web), c’était l’an dernier, et j’étais dans l’oeil du cyclone. Un article sur les Jours Ferré 2013 a généré une question légitime sur le paiement des artistes invités, ou plutôt le non paiement supposé : j’ai répondu avec précision. La suite ? en gros j’étais donc un menteur en raison de sources nombreuses et fiables. Tous les artistes présents à ces jours Ferré ont apporté leur témoignage précis confirmant ma réponse. Ecrits sans pseudo ou de vive voix. Aucune source fiable ne s’est manifestée, à ce jour, ni officiellement ni officieusement, pour contredire.
    En corollaire, l’observation critique de Chantal Bou-Hanna portait sur les concerts de soutien, auxquels les artistes participaient de façon totalement bénévole. C’était au temps de l’association Thank You Ferré, dont personne (ou presque) ne saurait oublier le formidable travail fait pendant 10 ans par des militants bénévoles, qui ont ensuite créé le Forum Léo-Ferré.

    Cette attitude militante, autant de la part de bénévoles que des artistes, semble être mal comprise. Une autre discussion qui revenait sur les concerts de soutien et le bénévolat, a amené des précisions sur Thank you Ferré et sur l’entraide qui est la règle dans les milieux libertaires.

    En résumant 40 ans d’histoire de ces concerts de soutien, Ferré a souvent fait des concerts de soutien au bénéfice des libertaires, cette tradition a été perpétuée après sa mort par Thank You Ferré, ce qui a aussi donné naissance au Forum Léo-Ferré. Toute cela résume assez bien la raison pour laquelle des artistes viennent chanter dans des conditions particulières depuis bientôt 20 ans. Ce qu’a contesté Chantal Bou-Hanna, d’où un clash avec de la diffamation en leit-motiv assez régulièrement.
    Les débats houleux évoqués sont intégralement en ligne dans les archives.

    PS Un bon résumé des relations entre Ferré et les libertaires: la Fédération anarchiste gagnait de l’argent grâce aux galas artistiques, et ceux de Ferré en particulier. C’est ce qui a permis de faire vivre le journal de cette organisation, entre autres. Et l’actuel studio de Radio-Libertaire, dont la Fédération anarchiste est propriétaire, n’a pu être acquis que grâce à l’immense gala organisé à l’espace BASF, avec Léo Ferré (près de 7000 personnes), qui a fait entrer beaucoup d’argent dans la caisse. Des liens étroits ont toujours existé entre cet artiste et le mouvement libertaire.
    A noter que Radio Libertaire est la radio la plus riche en matière de programmes consacrés à la chanson francophone. Demandez l’programme:http://media.radio-libertaire.org/

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  66. Michel Kemper 7 août 2014 à 18 h 55 min

    ET LA PRESSE AUTRE QUE NOSENCHANTEURS, AU FAIT, ELLE EN A DIT QUOI ?
    J’étais soucieux, on s’en doute, de savoir comment mes estimés confrères avaient relaté ce concert Ferré de Depoix. En fait de confrères, il y en a deux. Isabelle Jouve, journaliste du quotidien communiste La Marseillaise qui, chaque année, fait un travail exceptionnel sur le festival « Chansons de parole ». Et mon ami et collègue (par ailleurs collaborateur à NosEnchanteurs) François Bellart qui, à chaque Barjac, tient ses chroniques pour les adhérents de la liste Tranches de scènes.
    Eh ben… déception ! Isabelle Jouve ne consacre pas une seule ligne à ce qui, d’après les fans de Depoix, a été un triomphe. Pas une !
    Et François Bellart, après long silence qui nous a semblé être de la désapprobation, s’en tire d’une élégante excuse : « On m’a demandé aussi si les spectacles dont je n’avais pas parlé m’avaient tous déplu. Je précise que non : il existe une catégorie de spectacles pour lesquels je n’ai pas d’aversion particulière, rien pour mais rien contre non plus, et surtout, je ne sais pas comment les prendre, comment aborder le CR, comment ne pas dire ce que je n’ai pas envie de dire… Bref, je n’arrive pas à trouver un angle d’attaque cohérent et sincère… Alors, je n’écris rien. Et d’autres s’en chargent, comme par exemple sur le site de Michel Kemper. Pour cette raison, j’ai failli ne rien écrire sur Yvan Dautin, insaisissable. De même, je n’ai rien écrit sur Emmanuel Depoix, tiraillé entre des sentiments contraires. »
    Quant au célèbre blog « Crapauds et tourterelles », son service « promotion de la Chanson » ne fonctionne pas durant l’été, justement quand les festivals battent leur plein.
    Ah, il n’y a vraiment que la presse parisienne qui fasse correctement son travail quant à Depoix et reconnaisse son talent. Ce qui est embêtant, c’est que c’est justement cette même presse qui ignore et méprise au quotidien cette « chanson de parole » qui est fêtée chaque année à Barjac. C’est ballot, hein ?

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  67. Norbert Gabriel 7 août 2014 à 20 h 10 min

    Evoquer la presse chanson, c’est explorer un monde désert. Pour un journal comme La Marseillaise qui fait correctement son boulot, c’est le plus souvent la reprise des communiqués de presse, un peu réécrits pour faire genre, mais d’une vacuité absolue. Il n’y a pas que la presse papier, récemment, pour son deuxième album, une chanteuse auteur-interprète a pu vérifier que des « spécialistes » autant presse que radio, que programmateurs, se sont arrêtés au titre de la pochette sans avoir ouvert l’album. Qui n’a pas été produit par Universal. Ceci expliquant sans doute celà.

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  68. Michel Martin 7 août 2014 à 20 h 31 min

    J’ai des copains chanteurs qui étaient à Barjac cette année pour quelques jours. Ils ont vu tous les spectacles, sauf Depoix, qu’ils avaient vu l’an passé à Paris. Ils avaient quitté la salle bien avant la fin, autant écoeurés par cet exercice d’imitation que par le public. Que la presse bobo parisienne en dise du bien ne m’étonne pas : elle est en dehors de toute réalité. Continuez à nous livre des papiers sur ce ton, avec cette énergie, cette honnêteté qui vous honore. Comme ce très bel article que j’ai lu sur Guillard… et la manière !

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  69. Michel Martin 7 août 2014 à 20 h 34 min

    Vos intégristes, ce sont peut être des lecteurs de Télérama…

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    • Norbert Gabriel 7 août 2014 à 21 h 22 min

      Ou de Nos Enchanteurs ? On est toujours l’intégriste de quelqu’un… ou le parasite, c’est selon… Voire les deux… Je n’ai pas vu Emmanuel Depoix dans un spectacle entier, toutefois, ce que j’ai vu dans des soirées collectives m’a donné envie de le voir dans son « Baudelaire » ce que je ferai dès qu’il sera en, scène… Et comme je n’ai jamais vu Baudelaire en scène, pas de préjugé possible.

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  70. Michel Martin 7 août 2014 à 21 h 17 min

    Ce sont les pires. Que des enseignants en retraite, votent à gauche, font du spiritisme et font tourner des tables dans l’espoir de nouer le contact avec Ferré. Mais Ferré s’en fout, pendant ce temps-là, il se tape Maryline et Yvonne de Gaulle (par vengeance) sur un nuage moelleux.

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    • Norbert Gabriel 7 août 2014 à 21 h 33 min

      Ah bon ? en parlant de gauche, j’ai un gauche encore bon pour remettre l’espirite narquois dans le bon sens… Et lui enseigner les bonnes manières… Toutefois, puisqu’il est question de Télérama, une des grandes prêtresses de la chanson vient de s’extasier sur MmMmMm…Après avoir validé une info manifestement fausse sur le Pont des Artistes, plus de 6 mois après sa disparition officielle, je suis assez réservé sur les infos de madame Lehoux. Mais pour Télérama, il y a les programmes radios…Voilà.

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  71. Pierre L 8 août 2014 à 8 h 57 min

    Mais pourquoi ne pas laisser chaque artiste interpréter des textes tels qu’il les ressent ! Dans le cas D’Emmanuel Depoix, il est en droit de chanter avec son coeur, ses tripes ! Si ça se trouve, il a les mêmes que Léo !
    Il faut penser, aussi, aux mois passés à préparer ce spectacle ! Et là, de dix doigts sur un clavier, on casse tout, on détruit l’artiste qui rend hommage à un des grands de la chanson francophone.
    Je demande le respect total, je ne pense pas qu’il ait déçu les spectateurs. Je reste persuadé que son public lui sera fidèle et reconnaissant.
    C’est comme si je te disais : « Michel, tes mots sont insipides, tu les as plagiés sur d’autres critiques » !
    Je pense que tu ne serais pas ravi ! Même chose, je te respecte et respecte ton travail !
    Carpe diem

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    • Michel Kemper 8 août 2014 à 9 h 25 min

      Et tu aurais le droit de me dire ça, Pierre (encore faut-il que ce plagiat soit avéré…) ; j’aurais le devoir de l’accepter, en ne mouftant pas, en me faisait petit petit. C’est sûr que je ne te répondrais pas un tombereau d’insultes, d’ignominies, de diffamations aussi comme celui que les Belon, Melgar, Bou-Hanna, Piton (oui, le chanteur, pour qui je suis un « pisse-copie » mais dont le maigre press-book de ces dernières années est parsemé de ma signature et de celle de NosEnchanteurs) et Cie viennent de se livrer (lire ce torrent de boue sur les réseaux sociaux pour s’en convaincre). Un peu de respect, tout de même. La critique est nécessaire et peu importe les mots (qui plus est, j’y peux rien, ceux-là sont justes) : jadis, ma critique aurait fait palote face aux grandes plumes de la critique qui osaient appeler un chat un chat, qui ne confondaient pas imitateur et interprète. Maintenant faut faire dans le consensuel, le politiquement correct, alors que le toile n’a jamais véhiculé autant d’ignominies. C’est fou tout de même d’applaudir (et de surenchérir) ceux qui insultent le critique et disent « Qu’il crève ! » Quant à moi, je maintiens mot pour mot ce que j’ai écrit.

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  72. Norbert Gabriel 8 août 2014 à 11 h 22 min

    S’il n’y avait eu que des éclats entre insultes et injures, on aurait pu laisser passer (j’ai pas dit « laisser pisser » ! mais il y a eu des propos qui relèvent de la diffamation, autant envers les artistes que les plumitifs, donc… (Il s’agit des » artistes lèche-culs dont certains auraient payé pour être chroniqués » je cite). Que les témoins se manifestent.

    Ce qui suit est extrait d’un courriel émanant d’un artiste qui n’est pas anonyme, mais c’est un courriel privé, donc je cite sans donner le nom, c’est un point de vue d’artiste, sensé, pondéré et argumenté, si le signataire souhaite « se dénoncer », à lui de voir ;

    « Aujourd’hui dans les réseaux sociaux, sur la toile, le critique s’expose autant que l’artiste. Il doit faire état d’une grande connaissance du sujet, et argumenter ses remarques sous peine d’être lui-même sous le feu de réactions vives… Même s’il peut avoir raison contre tous… si ses arguments sont honnêtes. Il n’est pas obligé d’avoir le même goût que le public… Il faut donc que l’artiste, mais aussi le critique accepte ce jeu : c’est dans les deux sens. 

    Si le critique utilise des arguments fallacieux il se discrédite lui-même… Le critique s’il est bon sera suivi, et s’il est mauvais sera rejeté, tout autant que l’artiste… Toute critique « dite positive » sera mal vue par celui qui n’a pas trop apprécié le spectacle, mais surtout, toute critique « dite négative », sera violemment reçue par ceux qui ont apprécié le spectacle. Mêmes si ce sont des critiques argumentées, donc respectables. Les réactions seront forcément plus vives dans le second cas… Arguments contre arguments : peu d’issues… Les débats sont souvent houleux, mais tant qu’ils se déroulent dans la dignité, il est bon qu’il en soit ainsi. 

    L’un comme l’autre ne doivent pas tomber dans les injures,  les insultes, ou la calomnie.  »

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  73. Carole Sandré 8 août 2014 à 11 h 23 min

    Merci et bravo, Michel ! Continuez à appeler un chat un chat, vous êtes une des rares plumes de la chanson à encore pouvoir le faire.

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  74. Odile 8 août 2014 à 11 h 47 min

    Les arguments que vous nous rapportez, Norbert, sont très justes.
    C’est un grand risque que prennent les critiques car, de toute les façons, ils seront critiqués !
    Mais, effectivement, les injures, les insultes et les calomnies sont à bannir !

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  75. Michel Kemper 8 août 2014 à 12 h 07 min

    Là, Odile, il s’agit presque d’un cas particulier. Il y a d’une part des gens qui, sincèrement, ont été blessés par cet article : une poignée de fans, de fanatiques. Je regrette seulement que leur passionaria m’insulte gravement et à répétition, et qu’elle dise à mon propos « Qu’il crève ! ».
    D’autre part, il y a des gens qui, généreusement (comme c’est gentil de leur part…), viennent au secours de ces fans : eux sont résolus à faire la peau et de Kemper et de NosEnchanteurs. Parmi eux un anar-schisme (viré par deux fois déjà de la fédération anarchiste) et deux anciennes collaboratrices, dont une qui a des comptes à régler tant avec la chanson qu’avec NosEnchanteurs et moi-même, dépit amoureux sans doute. Ceux-là orchestrent la colère des fans, l’amplifient, la nourrissent, lui fournissent une logistique et leur comptant de diffamation qu’ils prennent pour vrai, sans la moindre distance. Ce n’est pas la première fois qu’ils agissent ainsi : ce sont des imbéciles et irresponsables récidivistes.

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  76. Norbert Gabriel 8 août 2014 à 13 h 04 min

    Mais tout celà n’est « que » chansons, la preuve par Beaumarchais et Armand Mestral…

    C’est d’abord rumeur légère
    Un petit vent rasant la Terre
    Puis doucement, vous voyez calomnie
    Se dresser, s’enfler, s’enfler en grandissant

    Fiez-vous à la maligne envie
    Ses traits lancés adroitement
    Piano, piano, piano, piano
    Piano par un léger murmure
    D’absurdes fictions
    Font plus d’une blessure

    La suite paroles et musiques :https://www.youtube.com/watch?v=s1FaoSK-638

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  77. Cat 8 août 2014 à 19 h 44 min

    Si on débat de l’utilité des « critiques », ça me rappelle le temps lointain de mes études : j’étais abonnée (entre autres revues et magazines) au Monde. Je le lisais, le décortiquais chaque jour, faisais des fiches… et pour « rentabiliser » cette lecture attentive, j’allais jusqu’à lire les pages « spectacles » et leurs critiques ! J’ai eu vite fait (au bout de trois ou quatre déceptions, je dois l’avouer) de comprendre que mes goûts étaient similaires à ceux de certains journalistes… et franchement opposés à ceux d’autres. Après, c’était facile:
    G. dit du bien de ce film ? Je l’évite soigneusement !
    H. conseille celui-là ? Je vais le voir…
    Ça ne m’empêche nullement de me faire mon propre avis, mais ça me donne déjà une indication… Je venais d’une petite ville de province où la lecture des critiques était inutile: il n’y avait qu’un cinéma… on n’avait que le choix d’y aller ou pas !
    J’ai dit « film », mais c’était pareil pour les livres et les autres sujets abordés.
    J’avais la même approche du temps de Chorus. Je savais qui suivre et qui, en louangeant un chanteur, me faisait hésiter à acheter son CD… ce qui est quand même pratique en ces temps d’austérité financière !
    C’est pas pour autant que j’abreuvais d’insultes ou souhaitais la mort de ceux qui n’avaient pas le même avis que moi !

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  78. Artaud 8 août 2014 à 20 h 15 min

    Que de vents, que de vents, pour une critique qui n’en vaut pas autant.
    Si Kemper n’est pas Drucker, ça reste, malgré tout, modéré à côté des critiques assassines de Saint-Germain des prés!

    Moi j’aimerais bien être ce Monsieur Depoix au moins nosenchanteurs parlerait de moi:-)

    je trouve même qu’elle est plutôt positive cette critique! Imiter ce n’est pas facile! et visiblement il le fait bien… euh j’veux dire!

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  79. Pierre Yves Medina 9 août 2014 à 9 h 02 min

    Juste pour la forme, saint Michel, je suis fan athée de tes écrits, et de grâce, ne tombe pas dans le piège de la conjugaison de « battre son plein »: son, sonore, sonorité, sonorisation, ici son du tambour, qui bat son plein, et pas la chamade, ou (ni?) la marche funeste, et pas son de notre votre leurre tiens viens, ce qui n’est pas très cool (de battre son plein-comme disait un mienne amie adepte du rouleau à pâtisserie à l’encontre de son éthylique poète de mari). Ce qui n’enlève RIEN, sinon, que l’envie.
    Je voulais simplement dire que : continue, Michel. La forme, parfois, on peut s’en foutre. Il m’arrive même de sortir décoiffé.

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  80. André 9 août 2014 à 12 h 09 min

    Pas tout à fait d’accord avec Pierre-Yves quand il écrit : « La forme, parfois, on peut s’en foutre ».
    Je pense d’abord qu’on aurait pu se passer du titre « Depoix démesure », d’autant que l’article n’est pas non plus un modèle de retenue (ce que Michel assume d’ailleurs).
    Ensuite, après avoir bien compris que l’artiste faisait dans l’imitation, il ne me semblait pas nécessaire que nous soient mentionnés les mérites comparés de ses éventuels pets avec ceux de l’original .
    Le fait de trop mésestimer la forme peut devenir un problème de fond…

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  81. Mélanie Depuiset 9 août 2014 à 14 h 14 min

    Sans vouloir entrer dans le débat: Emmanuel Depoix est COMÉDIEN. Un boulot qui demande talent, technique, savoir faire et beaucoup de travail. Et il fait son boulot de comédien. (en tant que comédienne ça me fout en rogne que vous ne parliez de lui que comme imitateur et pas comme comedien, à croire que vous ignorez ce job?)

    (commentaire publié sur facebook)

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    • Norbert Gabriel 9 août 2014 à 14 h 50 min

      Mais oui, vous êtes au coeur du débat. Si vous êtes passée par ces pages de temps en temps, vous avez dû voir la passion que j’ai pour les comédiens qui apportent un plus au spectacle chanson, par ordre d’apparition dans mes découvertes, Agnès Debord, Henri Courseaux, Michèle Atlani, Annick Cisaruk, Léotard, puis Valérie Mischler, Céline Caussimon, Annick Roux, tout ce que fait Pierre Margot et les artistes qu’il met en scène, j’en oublie, et tous sont unanimement salués pour ce talent à faire vivre les personnages des chansons, ou faire revivre les chansons dans des habits neufs. En un sens, l’article sur Emmanuel Depoix est un hommage à son talent de comédien, puisqu’on (en l’occurence Kemper) lui reproche d’être trop Ferré. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’irai voir Depoix dans ses autres spectacles, parce qu’il est très bon comédien, ce que j’avais eu l’occasion de voir dans des spectacles où il était invité pour 2 ou 3 chansons, dont une fois avec un texte de Dimey. Mais pour Ferré, c’est un autre débat sur l’approche qu’on peut avoir d’un spectacle sur Ferré et de ses chansons. On peut aimer ou détester, UN spectacle, ça ne remet pas en cause les qualités du comédien. Et ça ne laisse pas indifférent, ce qui est très « Ferréien » personne n’a jamais été dans le tiède avec Ferré, et avec Depoix, on est dans la ligne, tout, sauf tiède.

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  82. Michel Kemper 9 août 2014 à 14 h 16 min

    Vous êtes dans le débat, Mélanie. Oui, Emmanuel Depoix est comédien, ça a suffisament été dit dans les commentaires ici et là, y compris par moi. Et alors ? Que je sache, nombre des repreneurs de Ferré le sont ou l’ont été aussi (dois-je citer ici Philippe Léotard, Annick Cisaruk et tous les autres déjà évoqués en commentaires de cet article ?). On peut faire son boulot de comédien et ne pas faire dans le strict fac-similé qui, à mon sens, n’apporte rien à Ferré, encore moins à un tel festival (nous parlons bien ici de Barjac). Un tel travail, qu’on va dire mémoriel, peut trouver sa place ailleurs, je le conçois très bien. Bien que le terme « imitation » semble vous déplaire, vous foutre en rogne (ç’en est, qu’on le réfute ou non), je pense que Depoix est très très bon en cet exercice ; je ne le connais pas sur ses autres spectacles (Baudelaire, etc.) mais ça peut donner envie… Revenant à Léo, j’attends d’un acteur-chanteur de Ferré qu’il me propose sa lecture personnelle de Ferré, pas qu’il le reconstitue à l’identique sous mes yeux. J’attends d’un acteur-chanteur de Ferré d’apprendre plus encore sur Ferré. Ce ne fut pas le cas avec Depoix, je le regrette. Oui, vous êtes dans le débat, Mélanie. C’est du reste le seul débat qui vaille.

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  83. Denis Reynaud 9 août 2014 à 15 h 10 min

    Les lynchages me sont odieux dans leur principe même, mais ils me sont plus insupportables encore lorsqu’ils prennent pour cible une personne que j’aime. Dans le cas d’Emmanuel Depoix, il s’agit d’une estime tout à la fois personnelle et artistique. C’est pourquoi je suis indigné par la démolition haineuse dont il vient de faire l’objet dans « Nos enchanteurs », sous la plume de Michel Kemper. Certains invoquent le droit à la critique, à laquelle s’exposent tous les artistes et personnages publics. Tu es bien entendu libre, Michel, de ne pas apprécier Emmanuel Depoix, mais je ne vois pas dans ton papier la moindre ébauche de critique constructive. Cette façon d’évoquer ses éructations et flatulences supposées lorsqu’il interprète Ferré ne relèvent plus, selon moi, de la critique, mais de l’acharnement, de la malveillance et du règlement de comptes. Pour ma part, je ne vois aucun mimétisme dans les interprétations d’Emmanuel, et je fais partie de ceux qui ont beaucoup apprécié ses spectacles sur Ferré, sur Dimey ou sur la rive gauche, en compagnie de son compère Yves Pignot. Je ne suis pas le seul, apparemment, puisque j’apprends que son spectacle a enchanté le public de Barjac. Personne, donc, ne songe à te reprocher de faire ton métier de journaliste, mais chacun est en droit de contester le recours à l’injure à l’égard d’un artiste talentueux et hautement estimable.

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    • Michel Kemper 9 août 2014 à 15 h 19 min

      Denis, qui te permet d’affirmer que ce spectacle a enchanté le public de Barjac ? Les avis, au contraire, sont très partagés. Il suffit de lire les cent précédents commentaires au tien (c’est vrai, c’est fastidieux) et tu verras comme cette affirmation est grotesque. Le droit à la critique existe, je l’affirme. On ne peut que le respecter et le défendre farouchement : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »

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  84. Denis Reynaud 9 août 2014 à 15 h 26 min

    Pour se prendre pour Beaumarchais, il faut en avoir l’étoffe, Michel. Salir, calomnier et dévaloriser n’est pas, que je sache, la meilleure façon de dénoncer les tares de ce bas monde.

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    • Michel Kemper 9 août 2014 à 15 h 55 min

      S’il vous plait, avant de poser ici un commentaire à l’emporte-pièce, prenez le temps de lire les précédents, où il y a tant des commentaires (nous n’en avons refusé aucun à ce jour) que des réponses qui permettent de se faire un avis éclairé : on ne peut pas redire tout le temps les mêmes choses. Nous n’avons pas la volonté de transplanter ici les débats, souvent pitoyables et de toute façon stériles, qui ont fleuri cette semaine sur différentes pages facebook. NosEnchanteurs est un lieu où se dispute et se discute la chanson, dans la sérénité. Le sujet des interprètes est un débat intéressant, qui a été réouvert par et sur ce site. Ce genre d’intervention, Denis (« Pour se prendre pour Beaumarchais, il faut en avoir l’étoffe ») est simplement regrettable, du genre de ceux de facebook, sur ces mêmes pages où l’on vient de m’insulter plus bas que terre, où l’on vient d’écrire à mon propos « Qu’il crève ! » Alors stop ! Au bout de six jours d’insultes ininterrompues, je peux appeler un peu à la dignité. Excuses-moi, Denis, mais le trop-plein est largement atteint.

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  85. Sergio Romain 9 août 2014 à 16 h 30 min

    Ben dis donc, Michel, tu l’es fait payer par Depoix ? Tu lui fais une de ces pubs à cet acteur-chanteur-imitateur, que Dimoné va en être jaloux ! Sérieux, le monde s’est bien dégradé, même chez les intellos, les humanistes, les amateurs de chansons, pour avoir de telles réactions (sur face de bouc qui peut être le pire des instruments entre les doigts des meutes) pour un billet qui n’est peut-être pas ton meilleur à ce jour mais certainement pas le moins bon : il au moins le mérite d’être sincère. Merci.

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    • Norbert Gabriel 10 août 2014 à 0 h 43 min

      La question est pertinente, puisque des gens « bien informés » relaient des infos sur ces artistes  » lèche-culs, qui payent pour être chroniqués, » (je cite les écrits facebookiens qui font le buzz) je ne sais pas si Emmanuel Depoix a payé, mais si c’est le cas, ça fait de l’effet… Je suppose qu’on ne saura rien puisque les sources sont toujours rigoureusement secrètes…

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  86. Jean Dubois 9 août 2014 à 20 h 10 min

    Ton avis sur la performance d’Emmanuel Depoix déchaîne les passions, dis donc ! La fuite en avant des indignations, y compris d’amis, m’a ôté tout envie de critiquer l’article. Sinon, j’aurais dit que toute cuillère a un dos, avec lequel on peut y aller aussi, sans se faire moins bien comprendre. J’aurais peut-être eu tort. Et, venant d’un déchiré de la chanson tel que moi, tu n’aurais pas été forcé de le croire.

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    • Michel Kemper 10 août 2014 à 10 h 46 min

      Concernant ce spectacle, le terme de « performance » est tout à fait approprié.

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  87. Leo Artaud 10 août 2014 à 3 h 10 min

    Imitateur, comédien… Je pense que Barjac est le genre de coupe-gorge où l’on vient voir d’abord des comédiens de la chanson plus que des comédiens qui jouent des comédiens de la a chanson.

    Sur la Mémoire et la mer diffusée en « votre tube » c’est vraiment un flagrant délice! Je trouve qu’il joue vraiment bien Ferré qui interprète. Et ça désacralise le bon dieu lorsqu’on démontre qu’il est à portée d’humain…

    Mais il joue Ferré! Un peu sur le fil du mimétisme mais jamais complètement. C’est un jeu très fin. C’est bien plus fin que Cotillard dans « La môme ».

    Mais à Barjac il faut se prendre pour Ferré! ou Brassens… ou Brel! Il faut se prétendre l’héritier d’untel ou untel. Mais ce n’est pas son cas… Lui il joue!

    Si j’étais leader massimo de Barjac je ne l’aurais pas programmé et si j’étais critique j’aurais plutôt mis l’accent sur la « parenthèse » du festival… l’iconoclasterie du numéro. Le truc qui sort un peu du contexte.

    Enfin… si j’étais ceux là qui programment… Je n’aurais pas beaucoup d’amis! parce qu’entre les « manufacturés » et les « qui s’prennent pour »… il ne reste que peu de place pour de la création vraiment originale à Barjac! Alors une récréation devait être bienvenue moi j’dis!

    IL FAUT SAUVER LE COMEDIEN DEPOIX !!!

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    • Norbert Gabriel 10 août 2014 à 11 h 00 min

      Je mets ce commentaire dans mon top 3 des plus intéressants pour ouvrir le débat (et le nourrir) vers des pistes qui font vraiment avancer les choses, avec une mise en perspective très cyranesque … On peut ajouter en filigrane, cette constatation: « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connait bien, et qui vous aime quand même. » Comprend qui veut …

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  88. Isabelle B. 10 août 2014 à 11 h 04 min

    Il faudra qu’on m’explique comment une telle critique peut enflammer à ce point le microcosme de la chanson (certes les purs des durs, mais quand même). Rien, pas un mot, pas une virgule, pas une flatulence, ne justifie une telle bronca et l’usage de qualificatifs aussi graves que ceux que j’ai pu lire. Moi je trouve que ce billet est excellent, ni mielleux ni fielleux : simplement juste ! Et bien rédigé, avec conviction et le minimum de courage qu’on attend d’un journaliste indépendant. Compliments pour son auteur qui n’est pas à un excellent billet près, et à ses collègues d’aventure qui ne déméritent pas.Que longtemps vivent nos Enchanteurs !
    Je suis simplement triste pour Emmanuel Depoix : comme vient de la suggérer ce matin un post vu sur la toile, « C’est dur d’être aimé par des cons ! »

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  89. Yvonnick Trochu 10 août 2014 à 11 h 06 min

    vu Guillard ; Voilà une vraie création !!!

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    • Michel Kemper 10 août 2014 à 11 h 13 min

      Vous parlez sans doute de l’article que nous avions consacré, en février 2013, à « Philippe Guillard chante Léo Ferré », alors vu en scène au Deux pièces cuisine, au Blanc-Mesnil (lien ci-dessous) et que nous avons republié la semaine passée. Détail amusant, j’y parlais déjà de pisse : « Guillard chante Ferré comme s’il pissait contre la façade du Quai d’Orsay : décontracté. Il se secoue pareillement. » C’est même encore plus imagé. Et croyez-vous que nos indignés de la semaine aient protesté ? Pas le moins du monde. Pourtant, l’écriture est, comment dire… du même jet !

      http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2014/08/05/ferre-guillard-et-la-maniere/

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  90. Bruno Daraquy 10 août 2014 à 11 h 17 min

    Salut Michel, je me suis bien gardé de prendre position sur un spectacle et un artiste que je n’ai pas le plaisir de connaître. En lisant ton article, je me suis dit quand même que tu y allais un peu fort sur les flatulences… Tu l’as écris à chaud ? Tout ça pour dire que je suis plutôt d’accord avec Jean Dubois. Pour le reste, je pense qu’un site, un blog ou un journal qui ne sait qu’encenser sous prétexte qu’il traite d’un art qui a bien du mal à se faire une place au soleil (même toute petite) n’aurait aucun intérêt.

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  91. NosEnchanteurs 11 août 2014 à 10 h 57 min

    A ces lecteurs nous ayant fait part de leur étonnement quant au faible nombre de clics « J’aime » en haut de cet article, l’explication s’impose : nous avons un temps déplacé cet article pour le rendre visible plus longtemps sur le panoramique photos de la page d’accueil du site. Ce faisant, ça a simplement effacé tous les clics : il y en avait alors un peu plus de 170. Tous nos lecteurs n’ont pas pour habitude de cliquer, nous le savons. Sans doute moins encore quand un billet fait polémique.
    A ce jour, nous n’avons refusé de valider qu’un seul commentaire sur cet article, commentaire qui nous a été présenté deux fois.

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  92. Henri Courseaux 11 août 2014 à 11 h 30 min

    J’étais tout à la préparation de mes deux spectacles (« Après la virgule » et Corbière « les amours jaunes ») donnés respectivement à Montcuq et Monflanquin et donc pas très présent sur face de bouc, quand on m’a lu la critique effarante faite à mon cher ami Emmanuel Depoix: couronne d’épine tressée par un Ponce Pilate malveillant, qui ne s’en lave plus seulement les mains, mais les trempe dans le sang de notre cher camarade, craignant sans doute de voir en lui ressusciter un messie bousculant sa religion déjà auto-proclamée par sa propre secte des « Léo-Ferristes »
    Aujourd’hui, mon temps m’étant rendu, je dois à cette vacuité toute neuve, de ne plus trouver d’excuse pour ne pas partager avec vous une révolte profonde, existentielle, devant l’injustice fondamentale de cette diatribe, et je dis:
    « Vade rétro kemperum, touche pas à mon Depoix ! »
    Ma défense, mesdames et messieurs les jurés, ne sera pas facile car le document d’accusation que je voulais relire pour plus précisément en saper les fondements et la construction, l’inique réquisitoire, a tout simplement disparu du site : « Les z’enchantés »: preuve qu’il n’y a pas que les messies qui savent faire apparaître et disparaitre les choses, et que la critique produit aussi de malencontreux miracles.
    Que reste-t-il donc dans nos mémoires, mesdames et messieurs les jurés, de l’article incriminé?… Comme le disait un bien sympathique président, aujourd’hui atteint d’une pathologie sénéscente en « er »,et qui donc ne peut plus s’en souvenir: « le bruit et l’odeur!« , il me vient ce parallèle… c’est là un portrait à coup de serpe, voire de machette. qui frappe au cœur, au genre, à la famille artistique, dessinant la figure d’un pâle imitateur, comparable à ces groupies clôneurs qui enfilent la chemise à paillettes et le patte d’Eph de Johnny pour se produire dans les radios crochets locaux.
    Il faut donc en écarter l’espèce qui pourrait contaminer la planète « chanson de parole ».
    À preuve, « Il respire, il sue , il pisse Ferré, » voici ce qui me reste, une semaine après de cette lecture dévastatrice, cet assainissement culturel à la sulfateuse chanticide et, n’en doutons point, Messieurs les jurés, le mal est fait et -malgré l’indignation quasi-générale- se propage, ravageant la tendresse offerte de notre écorché expiatoire! … c’est du délit de faciès, il est accusé de faire outrage à la nécessaire distanciation brechtienne, si chère à nos scènes nationales. Il en fait trop, s’identifie , il se confond, il se prend pour… ce mal qui répand la terreur etc…
    Moi, pour l’avoir vu de nombreuses fois, mesdames et messieurs, car je ne peux défendre qu’un homme dont je crois à l’innocence, je dirai que c’est Ferré qui descend en lui au bout d’un moment, qu’il est en osmose, jamais en contrefaçon, que de la même manière, il se rend disponible à Fanon et Aznavour sans jamais les imiter, dans « La rive gauche en chantant« .
    Et si l’accusé, mesdames et messieurs les jurés, « notre » Depoix n’était tout bonnement qu’une bête de scène, tantôt animal de haut-vol,tantôt chimpanzé, plante: goémon de nécropole, ou chien relâché sur parole, et qui n’était là que pour rapporter un bon regard sur notre supposée humanité, qui pour sa récompense, ne cherche qu’à le rosser?
    Nous sommes à l’époque, messieurs les jurés, où l’organique, la chair et l’incarnation, comme au plus beau temps du calvinisme genevois ou de la sainte inquisition, dérangent. Être de sang et de chair dans tout son corps, offert comme il le fait si généreusement à la tendresse fraternelle du partage de l’ivresse des mots,(et parfois certes de la dive bouteille!) … c’est dangereux, savez vous?,.. non Depoix mesdames et messieurs n’est ni un usurpateur ni un imitateur ni un copier-coller, c’est un artiste majuscule, à qui un critique parfois mieux inspiré, demande ses papiers pour avoir le droit de figurer dans le précarré Barjacien.
    Cette forme de diffamation mesdames, messieurs les jurés, elle est de tout temps, de toute discipline. En littérature,c’est le triomphe effréné du nouveau roman contre la forme narrative, (et l’on sait que la narration, chassant le naturel, revint au galop),c’est celui de la nouvelle vague contre le classicisme esthétisant du cinéma de Melville .
    Le nouveau roman n’eût pas de successeurs, la nouvelle vague osa aller au bout de ses idées… pour le meilleur et le pire, elle fit du cinéma .
    Nous proposerez vous cher Kemper, votre propre vision de Ferré? Nous avons les moyens de vous faire chanter.
    Les artistes vous attendent sur scène, montrez nous comment on s’y prend, incarnez vos idées ou tenez-les à distance,on en reparlera après, devant un petit vin d’Ardèche ou un Cahors… « T’es Barjac ou Montcuq? « selon son appartenance à … « de parole » ou « … à texte », selon sa chapelle, et sachez que nous apprécions à sa juste mesure cette tentative de putsch intellectuel, cette tentative avortée d´OPA chansonnière..
    - »Tu ne nous mèneras pas à la baguette espèce d’auto-Kemperer! » ( ça vaut bien; « De poix deux mesures » …allez, sans rancune!
    Vive Ferré, vive Depoix et vive la France qui les produit! (elle a aussi produit ta méchanceté de circonstance, sans doute déjà regrettée)

    Ps: Claire et moi, à Montcuq, on déteste tellement Depoix, que nous l’accueillons le 28 Août à Floyras ( Saint Laurent-Lolmie chez Claire… on va tous transpirer et pisser du Ferré. Venez nombreux.

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    • Christine Taillefer 13 août 2014 à 16 h 50 min

      (Commentaire publié sur la page facebook d’Henri Courseaux)

      Bonjour Henri, Pouvez-vous s’il vous plaît transmettre toute ma gratitude à Mr Michel Kemper qui grâce à lui, m’a déclenché un je ne sais quoi et encore moins pourquoi une soudaine admiration et affection pour Mr DEPOIX que je ne connaissais pas jusqu’à votre magnifique lettre d’amour. En attendant une prochaine rencontre avec vous cher ami ou Mr DEpoix, recevez tous deux mes applaudissements les plus chaleureux.

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    • Isabelle B. 14 août 2014 à 21 h 48 min

      Je n’aime pas ce genre de commentaire, qui me semble malhonnête.
      « Malgré l’indignation générale… » Ah bon ? Il a pas lu les commentaires sur ce site, monsieur l’acteur ?
      « Nous proposerez vous cher Kemper, votre propre vision de Ferré ? » : comme c’est facile cette proposition démagogique, et ça doit faire son effet dans le petit cercle des admirateurs de messieurs Courseaux et Depoix.
      Facile, vraiment. Vous pourriez prendre de la hauteur, monsieur Courseaux, et ainsi participer utilement au débat. Mais non. Là, il n’y a que la volonté de défendre le copain et ridiculiser le critique. Ce n’est pas sérieux, c’est presque pathétique.

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      • Norbert Gabriel 15 août 2014 à 1 h 32 min

        L’humour est-il une langue étrangère pour vous Isabelle ? Pour une fois qu’il y a un commentaire qui aborde le sujet sous un angle que je trouve drôle, et bien écrit… L’avocat de la défense a bien le droit d’user d’arguments humoristiques, tout comme le « critique » use de mots drus et crus … Oui, il défend son collègue, et avec des arguments tout-à-fait recevables, le comédien habité par son personnage, et oui, il y a de la hauteurs avec la mise en perspective pertinente de la nouvelle vague et du nouveau roman. Précision sémantique , Henri Courseaux est un comédien, il va vers le personnage, l’acteur tire le personnage à lui… C’est un autre aspect sur l’approche qu’un artiste peut avoir quand il joue … à être quelqu’un d’autre. Est-ce compatible avec la chanson? Pour certains, oui, pour d’autres non.

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  93. Anne-Marie Panigada 11 août 2014 à 14 h 21 min

    Face aux talents pour manier la plume de Michel Kemper, Léo Artaud ou Henri Courseaux, on a du mal à se lancer dans un commentaire sans se dire qu’on va être creux, pâle et inintéressant. Ça fait trois ou quatre jours que je repousse l’épreuve en bouillant… Aujourd’hui, j’ose me lancer.
    Michel, tu es souvent excessif, tu pousses le bouchon jusqu’au bout de tes pensées, mais c’est peut-être aussi pour ça qu’on t’aime et que ton site a ce quelque chose de plus qu’on ne trouve pas ailleurs. A tel point que, même si je ne suis pas toujours d’accord avec tes prises de positions, je salue toujours l’argumentaire et le courage qui ne justifieront jamais les retombées injurieuses et grossières dont elles peuvent faire l’objet.
    Dans ce débat animé autour d’Emmanuel Depoix, je ne suis pas d’accord avec toi. Je vais, avec toute ma maladresse, tenter d’en donner les raisons.
    Je n’ai jamais vu Ferré sur scène et, contrairement à beaucoup sûrement, je ne le regrette pas (ce qui n’est pas le cas pour Barbara, Brel ou Ferrat, par exemple). Depuis mes 14 ou 15 ans, âge auquel je suis tombée dans la « marmite » de la chanson, j’ai eu pas mal d’occasion de l’entendre sur disque et ça ne me faisait aucune émotion, rien. J’écoutais ça comme une espèce de « délire verbal », sans y voir aucun intérêt. Et puis j’ai rencontré des interprètes qui ont levé le voile, qui m’ont appris à découvrir, à aimer… et ça a été la révélation. Comment avais-je pu passer à côté d’une telle oeuvre??? A 50 ans, il était temps ! Ceux-là s’appelaient Annick Cisaruk, Serge Utgé-Royo (personne ne le nomme, dans aucun commentaire, et c’est bien dommage), Michel Hermon, Christophe Bell’Oeil, Nicolas Reggiani, Michel Avalon, Natasha Bezriche, From et Ziel, Katrin’ Waldteufel (superbe Affiche Rouge !) et… Emmanuel Depoix…
    Chacun d’eux m’a ouvert les yeux et les oreilles, chacun à sa manière. Et des manières, il y en a plein. N’est-ce pas l’essentiel, ce qu’on attend d’un interprète, qu’il nous fasse découvrir ce à côté de quoi on était passé pour n’avoir pas « accroché » avec l’auteur initial ??? Pour que cette alchimie opère, il faut aux interprètes un certain talent. Et ils en ont tous, chacun différent de l’autre.
    Emmanuel n’a pas de « chance », si j’ose dire. Il a ce quelque chose dans la voix et dans le physique, qui fait penser à Ferré. Ce qui fait hurler à l’imitation certains. Mais, au-delà, il y a, à mes yeux, une vraie réappropriation des textes et des musiques, il est « habité » par l’oeuvre, il la vit pleinement et la fait partager.
    Alors, si l’émotion est au rendez-vous, si les poils se dressent sur les bras à l’entendre, si le voile sur le rejet initial se lève et conquiert d’anciens « hermétiques » comme moi, si l’on ne peut mettre en doute la sincérité de l’interprète, si… , n’est-ce pas ça, le talent ??? Et Emmanuel en a !
    Libre après au public d’aimer ou pas, libre au critique d’argumenter… mais respect à chacun et à l’artiste. On peut tout dire, mais en restant courtois. Et bien contente de ne faire partie d’aucun réseau social où il semble que les passions se déchaînent et où l’intolérance et le manque de retenue soient de mise.
    Longue vie à nos enchanteurs et à Emmanuel et… mort aux cons.

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    • Norbert Gabriel 11 août 2014 à 17 h 16 min

      Pour la découverte de Ferré, ça peut être contrasté, moi, c’est Thank You Satan, Miss Guéguerre, les 400 coups, qui m’ont flashé, après la suite a été plus facile, et en effet, ce qui me donne envie de réécouter, ce sont les découvertes par les interprètes d’aujourd’hui, Annick Cisaruk en tête, Louis Ville quand il en glisse un dans chaque album, Utgé-Royo (sa dernière version de L’affiche rouge est superbe) et tous ceux qui revivre ses chansons dans des habits neufs. Depoix je l’ai vu 2 ou 3 fois dans des spectacles collectifs, j’ai aimé. Et j’attends son Baudelaire ou le spectacle sur les cabarets .. Eventuellement, « le Ferré » …

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  94. Claude Lavenant 11 août 2014 à 15 h 38 min

    Ah la solidarité des interprètes de Ferré entre eux, et celle des comédiens-chanteurs ! Bonjour le corporatisme ! Je te tiens tu me tiens par la barbichette. Ou on fonce tête baissée contre cet article, on fustige, on massacre, on se solidarise, sans perdre son temps à lire, analyser et comprendre le texte incriminé. Ou on joue aux abonnés absents : « Désolé, j’peux pas, lundi j’ai piscine. » Mais on ne se mouille pas, le métier est si fragile, c’est si dur et pis faut bien bouffer. Si j’peux assez gueuler Ferré pour avoir tous mes cachets d’intermittence, ça me suffit. Il ne faut pas désespérer Ivry quand on est bateleur. La liberté de la presse, les droits du critique, on s’en bat les c. et on lèche, du moment que ça me fait deux lignes dans Pariscope. Les grands principes ? Tu repasseras, mon gars !

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    • Norbert Gabriel 11 août 2014 à 15 h 56 min

      Certes certes, mais quand cette solidarité s’exprime avec des pages aussi riches et enthousiasmantes que celles de Nitchaeff, Desmeropian, Léo Artaud ou de Courseaux (et quelques autres qui développent un point de vue plus ouvert que l’invective) c’est plutôt salutaire. Et enrichissant pour tout le monde, enfin ceux qui ne lisent pas seulement 3 lignes de l’article, ou les extraits choisis reformulés ici ou là, surtout dans les « résossocios » , qui expédient l’affaire façon twitter résumant « Les chants de la fureur » en 140 signes.

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  95. Michel Birem 12 août 2014 à 16 h 43 min

    Moi aussi, je découvre avec bonheur et admiration Emmanuel Depoix à l’occasion de cette affaire. Cet artiste a beaucoup de talent et c’est un magnifique interprète. J’adore ses interprétations de Ferré qui sont très personnelles et respectueuses du maître, mais qui n’ont rien  » d’imitations  » !!

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  96. catherine Laugier 12 août 2014 à 20 h 59 min

    « S’il vous plaît, Faites vous légers » souhaitait Anne Sylvestre pour cette édition 2014 du Festival de Barjac où elle fêtait ses 80 ans.
    Il semble qu’on ne l’ait pas entendue, et que la force des paroles soit l’arme la plus acérée, tant on est étonné des déchaînements de haine et des échanges de mots doux ( ?) avec attaques personnelles réciproques ( y aurait-il au départ des relations passionnelles entre certains, on comprendrait mieux de tels revirements) à l’issue d’un simple article rendant compte, d’une façon certes peu positive, d’un concert en hommage à un grand de la chanson française « de paroles ».
    Je n’ai pas toujours été sensible à Léo Ferré, personnage et interprétation parfois excessifs, mais il est l’auteur ou/et le compositeur de tant de chef d’œuvres qu’on est heureux, maintenant qu’il est mort, de le redécouvrir dans divers enregistrements ou par des interprétations contemporaines plus proches de sa propre sensibilité…Et c’est vrai que le public aime la reprise, où il prend ses marques ! Fallait-il consacrer tout un spectacle, par un seul interprète, en l’occurrence Emmanuel Depoix, à un hommage à Léo Ferré ? C’est un choix de programmation. Déjà l’an dernier un hommage thématique (Amour Anarchie) lui avait été rendu avec de multiples interprètes, dont le même Depoix, »artiste au talent polymorphe », dixit Claude Fèvre, qui n’avait pas alors provoqué de polémique, et puis Abel Divol, Utgé-Royo (dont personnellement le vibrato me gêne), Cisaruk, Véronique Pestel, et Jofroi lui même.
    Certes on pourrait souhaiter que le Festival de Barjac ouvre encore un peu plus ses portes aux nombreux ACI, jeunes et moins jeunes qui illustrent avec brio la chanson de parole tout autant que la musique créative qui l’accompagne, et qui n’ont encore jamais foulé ses scènes, et aussi aux interprètes de talent de la chanson de parole, certains autres, de talent également par ailleurs, étant en quelque sorte des habitués et revenant régulièrement.
    On pourrait aussi souhaiter que le public ne soit pas constitué d’une seule tranche d’âge, alors que les artistes, eux, commencent à représenter toute la pyramide des âges. Pas question pourtant d’en faire reproche à ce même public, qui vous fait vivre, messieurs les artistes (et oui, ce sont souvent les messieurs qui semblent frustrés de n’avoir dans leur public que des « cheveux blancs ou teints »).
    Mais pourquoi alors s’en prendre à Emmanuel Depoix ? Je n’ai pas vu le spectacle, mais sa reprise de la Mémoire et la Mer, qu’il intitule d’ailleurs dans son clip « Rappelle-moi ce chien de mer », ou de la vieille chanson « Les amoureux du Havre » ne me paraissent pas mériter l’opprobre, non plus que son interprétation au Petit Gymnase en 2009. Sans doute ses mimiques m’agacent parfois, et le rythme suit de près celui de Ferré, mais la voix est plus naturelle, le phrasé moins dramatique que Ferré, le jeu de scène me semble différent, et il chante aussi juste que bien d’autres interprètes ; voir Thiéfaine que j’aime beaucoup comme chanteur par ailleurs , ici dans Avec le Temps, en duo avec Zazie dont je ne dirai rien .Il semble que chanter Ferré (pour Thiéfaine) fait grimacer, voire détonner, et quelquefois prendre des accents « Férréens » … http://youtu.be/u14gK0p8Zpk. Bon, Ferré peut être sobre aussi, bien qu’il se lâche à mi-temps : http://youtu.be/ZH7dG0qyzyg et il lui arrive aussi de détonner : http://youtu.be/69q_vfXyk3I dans Les Anarchistes… que Nilda Fernandez n’a pas hésité à reprendre dans une version personnelle en fin du concert du 1er mai à l’Européen (article de Patrick Engel sur Nos Enchanteurs le 4 mai).
    Pour conclure je citerais Norbert, en commentaire dans ce même article : « Ferré est idéal pour le bonheur des interprètes, il y a tout, le drôle, le fulminant, la poésie crue et drue, ou raffinée, le burlesque mais jamais gratuit, l’intime et l’expressif exacerbé, tout pour qu’un(e) artiste de scène y trouve de quoi faire le show. Et chaque année, ça se vérifie »
    Et je déplore que les rares médias parlant de la chanson française, et dont j’apprécie le travail à des degrés divers, se critiquent mutuellement plutôt que d’œuvrer en commun pour la promotion de ladite chanson. C’est le cas aussi de certains lieux de spectacle de ma connaissance accueillant la chanson. Triste !

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  97. Mingot-Tauran Françoise 13 août 2014 à 9 h 53 min

    Moi qu’ai payé pour avoir un article enchanteur (mais zoui, mais zoui, vous le saviez pas? avec ma peau car j’ai pas d’ sous), je renchéris juste sur les notions de “créateurs” “interprètes” et “créateurs-interprètes” qui circulent à bon escient. Ceux qui aiment vraiment la chanson ne le sentent-ils pas tout de suite, à la feuille et à l’œil, si la voix et la personne apportent du nouveau ? Du tout frais et du tout chaud, que le texte soit ou non du répertoire déjà en place. Vrai qu’imiter n’est pas l’idéal, chacun fait comme il peut avec ce qu’il est. Débat aussi complexe que celui de la réception – discutée en ce moment. Moi qui panache, j’avoue prendre autant de plaisir à mettre en scène un Couté peu connu (ex “Le testament d’un sale Pierrot” mis en musique par Jean-Louis Boulanger, alias Kaloutch), ou un Perret de derrière les fagots (“Le vieux marin”) qu’un texte perso. L’exercice est différent mais du même ordre : trouver le point d’équilibre qui fait glisser l’autre en soi, en sa propre manière, se l’incorporer tout en le gardant distinct parce que tout de même, les mots n’en
    sont pas de la même chair, et pourtant, dans un tour de chant, faire en sorte que la mayonnaise prenne avec les trois. C’est très jouissif et exaltant, casse-gueule aussi parce que faut pas de dénivellation, et y a pas de palier de décompression. Où descends-tu, scaphandrière. Ce sont des sujets qu’on aborde peu, que les chanteurs et chanteuses analysent rarement pour le public et ce serait passionnant de savoir comment Emmanuel et Annick travaillent sur Ferré, enfin moi j’aimerais savoir, et pas seulement le résultat. On comprendrait peut-être mieux le” voilà” par le “pourquoi” et le “comment” au lieu de seulement polémiquer.
    fanFan

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  98. Michel Kemper 13 août 2014 à 10 h 12 min

    Norbert Gabriel est une des principales plumes du site NosEnchanteurs.eu, premier site s’il en est de la chanson d’expression française, un site très visité, qui participe activement à la promotion de la chanson, apprécié tant du public que de la profession en son ensemble. En dehors de ce site, Norbert Gabriel n’en anime pas moins, à ses heures, son blog RésistanceChanson. Là il nous délivre un billet qui masque à peine sa colère et son indignation.
    http://resistancechanson.hautetfort.com/archive/2014/08/12/les-divas-de-la-calomnie.html
    Deux personnes viennent, dans le cadre d’une campagne d’insultes et de calomnies sans précédent à mon encontre et à celle du site que j’anime, suite à une chronique de scène qu’elles n’ont pas eu l’heur d’apprécier, de diffamer gravement NosEnchanteurs et, par là, l’ensemble de son équipe rédactionnelle composée d’une dizaine de rédacteurs. Mais pas qu’eux : tous les artistes qui ont eu (et ils sont très nombreux) au moins un article sur NosEnchanteurs et ceux (ils sont aussi nombreux) qui en espèrent un.
    La réaction de Norbert Gabriel est une initiative personnelle. Qu’à titre personnel j’approuve. A ce jour, la réaction de NosEnchanteurs n’est pas arrêtée dans sa forme et sera, de toute façon, proportionnée à cette grave diffamation.
    Michel Kemper.

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  99. Claude Fèvre / Festiv'Art 13 août 2014 à 10 h 28 min

    Il sera dit que la source de cette chronique ne se tarira pas de sitôt ! Pour ma part, rédactrice sur ce site, je suis plutôt lasse de cette logorrhée de quelque bord qu’elle vienne.
    J’ai hâte que nous nous consacrions à nos projets de rentrée (publications, scène en mars… ) ; je m’impatiente dans cet été qui s’enlise aussi dans la grisaille.
    Je voudrais dire ici que j’aspire à la sérénité en tout et pour tout dans cette étape de ma vie.
    Il ne m’a jamais paru sain ni même efficace de répondre à la bassesse, voire au mépris, à la violence surtout avec ces mots que nous chérissons et qui nous ont réunis ici.
    Peut-être suis-je encore trop idéaliste ? Tant pis !
    S’il vous plaît, mes amis, cessons de nous arrêter à ce qui ne concerne que quelques personnes aigris, désabusés, en souffrance sûrement pour accorder tant de prix à une chronique Chanson !!
    Allez, je m’en vais avec ma petite fille de 3 ans et demi, regarder le monde et lui en montrer quelques beautés !

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  100. Mingot-Tauran Françoise 13 août 2014 à 10 h 43 min

    Le commentaire précédent est copie de ce que je vais mettre sur la liste TDS, pour laquelle j’ai un petit faible… J’ai tout lu des vôtres, c’est varié, passionnant et somme toute presque toujours si juste qu’on adhère volontiers à toutes ces facettes de l’Opinion.
    Mais quand même, je me pose une question : pourquoi aujourd’hui n’accepte-t-on plus les coups gueule et les coups de sang ? Ca nettoie le terrain comme un bon mistral ! Même et surtout dans la critique… Double voix, en effet ce sera « extra »
    J’ai aimé les chansons postées en sus (quoique vous épargnant ici les miennes sur mes souvenirs avec Ferré, l’avoir connu ne me rajeunit pas…). Depoix, j’ai appris son nom par un de mes auteurs slameurs qui parle de lui dans son livre, je ne l’ai entendu que sur son site, alors ses effets de manche me surprennent dans un clip où on entend sa voix mais jamais en direct, où on le voit mais jamais chantant, bref… prodige de la technique et autosuffisance à la limite du ridicule sur ces 3 mns, là j’ose le dire, mais limités à ces 3 mns. Avec de surcroit, dommage pour l’image car le ramage passe, un timbre agréable et une voix juste. J’attends l’opportunité d’un spectacle, mais pas sûr que je me déplace. J’ai aimé aussi le recentrage fait par Leo Artaud pour Barjac entre les « manufacturés » et les « qui s’ prennent pour ». Il me semble que la problématique est là sur le rôle et l’image du festival de Barjac, la place à Barjac de la pure création au milieu de reprises serviles, d’interprétations recréatives, en sachant que le public aime bien aussi retrouver ce qu’il aime déjà… et que l’organisateur doit en tenir compte. Mais alors, penser à des artistes comme Anne Peko (on devrait tous être comédiens quand on chante… valeur ajoutée plutôt que tare), Guillard (merci Yvonnick Trochu !)! car il y a pisser et pisser ! Je l’ai écouté dans de petits lieux, au Magique, à L’échelle à coulisse, en bistrots… Avec des « repreneurs » comme lui, on n’oublie jamais Ferré, et on ne lâche pas non plus celui qui chante. D’ailleurs il lui arrive à lui également de mêler dans un risqué vol plané ses propres chansons à celles du maître, c’est tout dire. Bon, je vous lâche, trop à dire. Et je sens que Michel va encore me faire payer le supplément en nature, à Prémilhat…

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    • Michel Kemper 13 août 2014 à 11 h 34 min

      « Pourquoi aujourd’hui n’accepte-t-on plus les coups de gueule et les coups de sang ? Ca nettoie le terrain comme un bon mistral ! Même et surtout dans la critique ». C’est l’un des débats, effectivement, que peut susciter ce déferlement de commentaires, tant ceux, raisonnés, sur NosEnchanteurs que ceux, fielleux, sur la toile. Au moment où, sur cette même toile, chacun s’improvise à tous moments critique, politologue, penseur, dans une grande violence et confusion de propos, on ne supporte plus les avis de professionnels, encore moins ceux qui divergent de la bienséance, d’un politiquement correct que toutes et tous dénoncent néanmoins, dans une schizophrénie sans nom.
      « Chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées ». Que chacun reste à sa juste place. Que les artistes soient artistes, que les journalistes soient journalistes, que le public soit et reste public : c’est d’absence de repères, de ces repères qui nous aident à vivre en société, que nous souffrons. Quand un artiste qui vous affiche ostensiblement sur les pages de son site, comme auteur à son propos de l’article de référence (signé Michel Kemper/Chorus), vous traite de « pisse-copies », on se dit qu’il y a maldonne, que c’est du tout et n’importe quoi. Que ce type n’est pas vraiment cohérent, d’abord avec lui-même.
      Il nous faut réhabiliter LA critique. Et qu’importe si une critique peut ne pas nous plaire : est-ce grave, finalement ? En bien comme en mal, je me suis toujours fié aux critiques. Quand, dans les années 70-80, Jacques Vassal encensait un chanteur dans les colonnes de Rock & Folk, je m’empressais d’acheter son disque. Quand Claude-Marie Trémois disait le plus grand bien d’un film dans les colonnes de Télérama, sûr que je n’allais pas le voir en salle. Pour autant, je n’ai jamais insulté Madame Trémois, ni elle ni aucun critique. Jamais.

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  101. Mingot-Tauran Françoise 13 août 2014 à 10 h 53 min

    Michel Kemper a raison. Norbert Gabriel aussi. La diffamation en cours qui accuse de vénalité rejaillit sur toutes et tous les artistes qui sont nommés (pas nominés !) sur ce site. A ce titre, nous devrions tous être solidaires. L’humour ne suffisant pas – on ne sait jamais, et la méchanceté (aux obscures causes) se nourrissant souvent de premier degré ! – je persiste et signe.
    fanFan

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  102. Jacques 13 août 2014 à 15 h 36 min

    Je n’écris pas souvent et, comme l’a souligné un intervenant précédant, le talent d’écriture de l’auteur de l’article et de quelques intervenants m’incite souvent à la plus grande retenue.
    Je n’ai pas d’opinion sur le spectacle critiqué si sévèrement par Michel Kemper – c’est son droit et même son métier ! – car je ne l’ai pas vu. Mais je voulais juste rebondir sur une intervention de Norbert Gabriel car j’ai eu le plaisir de connaitre Emmanuel Depoix à l’occasion de son spectacle sur Les Fleurs du Mal, créé au Théâtre Le Lucernaire dans les années 90 je crois. Souvenir indélébile, spectacle époustouflant, moment de grâce pour qui aime la poésie. Bien sûr, le parallèle est impossible avec le spectacle ici incriminé. Ferré n’est pas Baudelaire et Baudelaire n’a rien composé, à ma connaissance. Ne faut-il pas faire la part des choses. D’un côté juger la performance d’un comédien qui donne vie scénique à un texte et pour moi Depoix est un grand comédien. De l’autre un interprète qui donne chair à des chansons et la palette est vaste de la pâle imitation à la (re)visite de l’univers du créateur.
    La question fondamentale n’est elle pas simplement : Ce spectacle a t-il sa place au Festival de Barjac ?
    Je n’arrive pas à retrouver la date exacte de ces Fleurs du Mal, au moins l’année – mais je me souviens que, la même semaine, j’avais pu applaudir à Paris, avec Emmanuel Depoix, une immense interprète de Brel, Christiane Mouron (elle est aussi auteure très estimable) et Jean-Pierre Reginal, un pur auteur compositeur inspiré et raffiné et talentueux interprète. Heureux temps qui nous offrait en quelques jours toute la palette de ce que peut proposer la chanson. Je note en passant que sauf omission de ma part, je n’ai jamais vu ces artistes rubriqués ici ou programmés à Barjac. Ils font pourtant tout autant honneur à notre chanson qu’Emmanuel Depoix, dans un esprit plus « barjacien » me semble t-il. Et ils n’imitent personne !
    Enfin, pour terminer sur la polémique née de l’article de Michel Kemper, et sur les propos outranciers voire injurieux dont il a fait l’objet, ne serait-il pas judicieux de ne plus en parler ici ? Tout ce qui est excessif est insignifiant. Et il y a tant d’autres sujets à approfondir suite à ces échanges récents… C’est ce que j’ai essayé d’inciter, modestement.

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    • Michel Kemper 13 août 2014 à 15 h 50 min

      Juste deux choses, Jacques : oui avec vous, la phrase la plus importante de mon article, celle qui le justifie, est la dernière « L’imitation a-t-elle sa place à Barjac ? Non ! ».
      La deuxième : oui, il faut désormais taire, au moins sur cette page de commentaires, les insultes graves qui m’ont été faites. Que le ou les débats que peu(ven)t susciter cet article puisse(nt) prendre sa/leur place, la seule qui vaille le coup.

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  103. Francis Panigada 13 août 2014 à 21 h 42 min

    Je suis profondément affligé !
    Je n’étais pas intervenu dans cette polémique jusqu’à présent pensant que l’orage déclenché par cet article sur Emmanuel Depoix finirait par se calmer et ne se transformerait pas en la tempète qui fait rage aujourd’hui. Je pensais que malgré la virulence de la critique, l’aspect trivial de certains mots, chacun se calmerait, trouvant le jugement justifié ou non, et garderait raison.
    Mais me voila très profondément affligé et en colère!
    Car ce qui se trame en toile de fond et, au delà même des injures personnelles faites à Michel, est une attaque orchestrée contre ce site à grands coups de rumeurs et de propos diffamants.
    Je viens en effet de lire sur le blog de Norbert Gabriel des commentaires accusant Michel Kemper d’avoir monnayé ses chroniques contre de l’argent. C’est l’honnêteté de Michel et par delà la sincérité du travail de « NosEnchanteurs » qui sont mises en cause!
    Ne nous trompons pas, cette campagne qui a pris ici prétexte d’un article ne date pas d’aujourd’hui, elle est l’oeuvre d’un groupe de personnes qui distille petit à petit leur venin!
    La chanson, celle qui nous enchante, que nous voudrions plus populaire, plus connue du public, n’a pas besoin de ces fanatiques, ces sectaires, de ces conduites claniques et groupusculaires à moins que ceux qui œuvrent ainsi n’aient pour but que de rester roitelets de petits royaumes, courtisans de petite cour, gardant leur chanson marginale et élitiste de peur de perdre une once de pouvoir.
    Notre chanson a besoin pour qu’elle ne meure pas que ceux qui l’aiment se rassemblent pour en démontrer l’importance et la pertinence, pour en faire valoir la valeur culturelle! Se déchirer, au nom d’ambitions personnelles, de soif de pouvoir, ne peut que creuser plus profondément sa tombe.
    Le travail de « NosEnchanteurs » est formidable, il est celui d’une équipe toute à la passion de la chanson, il donne à la défense de celle-ci une crédibilité inégalée ! S’attaquer à ce travail, chercher à le détruire est inexcusable!
    Francis très en colère !

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  104. Jonathan Chaumet 14 août 2014 à 9 h 19 min

    Quel délice que cet article (et ces commentaires à profusion). Il aura fallu que Kemper mette un jet d’urine ici et une flatulence là pour qu’une horde de stupides, de bornés, de fanatiques, ne voient plus que ça, à croire qu’il les a mis intentionnellement, à la manière d’un prestidigitateur, pour détourner l’intention et poursuivre sa démonstration.
    Ça semble acquis pour Kemper que Depoix est, sinon une contrefaçon de Ferré, au moins un imitateur. Il l’a vu en scène, ressenti d’un bout à l’autre, je n’ai pas grand chose à redire à ça. Il a sans doute déjà vu Ferré maintes fois et, je suppose, des paquets d’interprètes qui reprennent Ferré. Je n’en discute pas. Tout se joue sur cette appréciation : Depoix imite-t’il ou non ? Et sur cette question : l’imitation a-t’elle sa place à Barjac, là où ne sont invités en temps normal que des chanteurs, même s’ils ne sont parfois qu’interprètes ?
    C’est là où le choeur antique des acteurs-chanteurs s’interpose, dans une indignation corporatiste qui frise le grand ridicule : ce n’est pas de l’imitation, c’est un travail d’acteur ! Oui, Depoix joue le rôle de Ferré : il chante Ferré et redébite même de très longues bribes d’interviews que Ferré a donné dans le temps. Du copié-Ferré ? Ah non : de l’art de la restitution par un acteur, du grand art diront ses fans !
    Car tout est question de vocabulaire. Dans le monde intellectuel de la chanson, où les fidèles ont tous commencé sur les bancs de l’école normale pour finir abonnés à vie à « Télérama », le mot « imitation » est vulgaire, connoté, sale. Et Kemper porte le fer à ce propos, en parlant (c’est un crime) de Cloclo, de Johnny. Les imitateurs c’est réservé aux pauvres types, les déficients du bulbe, les lecteurs de « Télé de A à Z », les économiquement faibles. Lutte des classes dans le monde de la chanson.
    Nous, vous comprenez, on n’imite pas, on joue (« Chez ces gens-là, monsieur, on triche » disait Brel). Quand Dupont ou Durant chantent Hallyday en le collant au plus près, ils imitent ; quand Depoix chante Ferré en le collant au plus près, il joue. D’accord.
    Mais dans leur monomanie, dans leur folie (il suffit de lire les commentaires effarants sur la toile), les fans de Depoix ne se conduisent pas autrement que ceux de Johnny ou de Cloclo : de manière déraisonnable, à savoir privés de toute raison. Si les uns se font tatouer le portrait de leur idole dans le dos, les autres se le font tatouer à même le cerveau, grillant au passage ce qui leur reste de neurones. Avec en plus une prétention inouïe : ils disent aimer la chanson et la défendre coute que coute. Par leur attitude imbécile, ils la décrédibilisent, ils la sapent, ils lui pissent dessus. Morcelée en une myriade de chapelles, la chanson (celle « de parole » comme il est dit à Barjac) va à sa perte. Egoïstes qu’ils sont, ils nous en auront écoeuré.
    « J’sens comme un vide, remets moi Johnny Kidd ».

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  105. Juliette Rey 14 août 2014 à 15 h 31 min

    Littérairement parlant, il n’est absolument pas désobligeant « d’imiter »… Il faut aller relire les écrits des auteurs de la Renaissance qui précisent eux aussi qu’il s’agit d’utiliser cette matière noble pour en faire une oeuvre nouvelle !!!
    Jonathan Chaumet a trouvé un axe très intéressant en soulignant que Depoix s’en prend à Ferré en tant qu’acteur et non en tant que chanteur… Il me semble qu’il le dit de façon plus claire que bien d’autres qui s’extasient devant l’acteur et crient au délit ! Une fois posé ce préambule, son « jeu » se justifie pleinement… il s’agit alors de coller au plus près aux faciès, mimiques, tics du « personnage »… Bien sûr, on peut alors admettre que deux clans s’opposent : ceux que ce jeu-là ravit et ceux qu’il insupporte ! Normal !!
    Fallait-il en passer pour autant par ce flux de commentaires qui répètent tous la même « chanson » (!!) ??? Ne pouvait-on en arriver là plus simplement et dignement !

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  106. Gérald 14 août 2014 à 21 h 34 min

    « parce qu’entre les « manufacturés » et les « qui s’prennent pour »… il ne reste que peu de place pour de la création vraiment originale à Barjac! »

    voila qui résume à merveille le mal de ce début de siècle qui touche de nombreuses expressions artistiques, et logiquement aussi la chanson de parole.
    Création en berne, pléthore de jeunes talents tous plus consensuels les uns que les autres et trop souvent sans grand intérêt ni talent, artistes vieillissants à la plume sèche et surfant sur la litanie des « hommages à … »
    Il reste encore quelques dinosaures créatifs, exceptions qui confirment la règle, bientôt éteint à leur tour. Mais plus pour longtemps. L’avenir ne s’annonce pas rose pour qui aime la chanson.

    C’est aussi oublier que la chanson reste un art « mineur » du moment, photo instantanée, et reflet quotidien de la société qui l’engendre. C’est là son unique raison d’être. Cultiver cette mémoire de répertoires anciens est absurde quand on parle de chanson, et signe de l’errance de la création à l’aube de ce 21eme siècle. Toute société à les artistes qu’elle mérite, et force est de reconnaitre le désert devant nos pas.

    Nombres de programmateurs cèdent à la facilité, en programmant une soirée « hommage à… », sûrs de remplir plus facilement leur salle. Ferré, Brel sont forcément plus vendeurs qu’un inconnu.

    Tout cela est bien dommage, comme la tournure prise par Barjac cette année. On se consolera avec la prestation d’A.Sylvestre, émouvante et engagée. Un dinosaure encore là pour quelques années on le souhaite.

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  107. Jean-Marie Legros 15 août 2014 à 9 h 02 min

    [...] J’en profite [Michel] pour te féliciter du travail et des risques encourus à livrer tes arguments et émois, source de magnifiques polémiques. Avec l’affaire Depoix, L’affaire ‘Depoix’ m’a inspiré le rapprochement d’avec « La controverse de Valladolid » ; c’est te dire le bonheur pro-curé par NosEnchanteurs. Porte-toi bien et… soigne ta droite

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  108. Hervé Annoni 15 août 2014 à 10 h 59 min

    Bonjour je me présente , Hervé Annoni, poète , entrepreneur et fan d’Emmanuel .D.
    C’est juste pour vous préciser que ce n’est pas une imitation de Ferré que vous avez aperçu mais Emmanuel Depoix!
    Il est comme ça!
    Et j’espère après toutes ces critiques qu’il aura la force de vous le dire , à Barjac ou ailleurs .
    Car au delà de ses talents d’interprète ou de comédien , il est aussi , et c’est pour moi le plus important un compositeur de grand talent!
    Et j’espère vraiment que vous pourrez en juger prochainement avec un Depoix interprétant Depoix !

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    • Michel Kemper 15 août 2014 à 11 h 10 min

      Bonjour Hervé et merci pour cette contribution. Si me sont données l’occasion et la chance de chroniquer un jour Depoix chantant Depoix (ou son spectacle Baudelaire, ou un autre encore), je le ferais avec plaisir et conscience. Restitution alors dans NosEnchanteurs.

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    • Norbert Gabriel 12 octobre 2014 à 19 h 44 min

      Depuis cet été, j’ai eu l’occasion (c’est tout neuf, de la semaine passée) de découvrir Dimey par Depoix, et Au Bar de L’Estran, et du même coup l’auteur Hervé Annoni, bravo !

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  109. coco 15 août 2014 à 11 h 16 min

    j’aime énormément le site « nos enchanteurs » où je découvre tellement d’artistes car je ne peux pas me déplacer sur tous les festivals .. et je vous félicite pour ce travail ! mais là je trouve que vous avez été « dur » avec m. Depoix ! le nombre de réactions prouve que le sujet était intéressant néanmoins ! sur disque, j’apprécie l’interprétation d’Emmanuel Depoix et il ne faut pas oublier que les spectateurs ayant vu Léo Ferré vont se faire rares avec le temps, et ne pourront plus se montrer nostalgiques comme ceux qui ont pu voir Léo (dont je fais partie, c’était bien sûr inoubliable) !

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  110. Antoine 15 août 2014 à 11 h 29 min

    A chacun sa minute de gloire et je veux moi aussi graver mon prénom en bas de ce torchon d’anthologie qui va bientôt prendre la première place de votre top 10 des articles les plus commentés.

    En soutien à Emmanuel Depoix, Denis Reynaud [NDLR : deux commentaires signés de lui ci-dessus, les autres n'ayant pas été validés] veut remuer ciel et terre pour le réhabiliter suite à votre article, et organise une collecte de témoignages obligatoirement favorables (les autres ayant « tout le loisir d’exprimer leur opinion sur d’autres pages ») au chanteur qu’il dit « effondré depuis la parution de ce trop fameux papier (je me suis laissé dire que le moral n’était toujours pas au beau fixe) ».
    L’initiative est louable. On peut aussi suggérer à Denis Reynaud une pétition nationale, le soutien actif de tous les dogmes, intolérances, religions et anarchismes enfin réunis dans un bien bel œcuménisme, une manif parisienne de Denfert-Rochereau à la Bastille avec débordements et plus si affinités, un Depoix-thon (les sardines n’étant extra que pour Ferré) à la télévision, ainsi qu’une proposition de loi qui enfin abolisse toute critique et réprime durement les forcément médiocres qui s’y adonnent en solitaire dans leur chambre.

    Allez, Kemper & Co, écrivez tranquille et continuez de nous enchanter.

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    • Michel Martin 16 août 2014 à 9 h 52 min

      Oui j’ai vu ça sur la page facebook de « Si ça vous chante ». Il a bien du mal à fédérer, ce Reynaud : trois témoignages seulement sur Depoix dont le sien, son livre d’or dort.
      Chut ! faut pas le réveiller

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  111. Sylvaine Héran 15 août 2014 à 18 h 46 min

    Je rentre de congés, où je suis passée par Barjac. C’est sympa votre pavé bleu pour retrouver tout de suite l’ensemble des articles sur le festival de Barjac : c’est plus facile. J’ai tout lu. Plus encore j’ai tout dévoré : bravo ! Emmanuel Depoix ? Oui, ce fut insupportable : de la copie, sans plus. Et ce n’est pas ce qu’on attend d’un interprète. Qu’il soit acteur ou non ne change strictement rien.

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  112. Norbert Gabriel 16 août 2014 à 10 h 19 min

    Comediante tragediante… Ce sera ma conclusion sur ce long et passionnant débat : http://postescriptum.hautetfort.com/

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  113. Serge 16 août 2014 à 21 h 40 min

    C’est pour cet article que ces imbéciles-là font tant de foin ?! Ils sont en plein délire ou quoi ? C’est dans la tête le petit pois !!!

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  114. Liliane Haussy 17 août 2014 à 12 h 09 min

    (commentaire relevé sur facebook)

    Quelle tempête dans un verre d’eau ! Vous savez quoi ? Il faudrait le remercier, ce monsieur critique, il a permis à tous ceux qui ne connaissaient pas Depoix de le découvrir avec bonheur. En tous cas je mesure ma chance de pouvoir l’entendre dans le Lot sans devoir aller à Paris, et ce ne sont pas les critiques parisiens qui y changeront quelque chose.

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    • Michel Kemper 17 août 2014 à 12 h 15 min

      Merci. Tout d’abord, Liliane, je vous souhaite un bon concert dans le Lot. Juste une précision à vos propos : je sais bien que la simple mention « parisien » renforce la détestation naturelle du « critique » mais, désolé, je ne suis pas parisien. Seuls ceux qui m’ont couvert d’injures et de mépris le sont (en tous cas en grande partie). Que voulez-vous, le monde est vraiment sans plus aucune valeur.

      Répondre
  115. Françoise Mingot-Tauran 18 août 2014 à 2 h 47 min

    Je ne crois pas inutile ce long fleuve non tranquille (qui commence à se tarir, c’est normal ) car il a permis de très riches échanges, et de prendre la température des vrais amis de cette vieille dame qui soubresaute et ne veut toujours pas mourir, Dame Chanson. Je voudrais juste reprendre au vol quelques pépites qui m’ont encore plus que d’autres scintillé au visage : l’indignation de Francis, saine et bien ciblée, le Gérard du 14 août (pas de l’historique « nuit du 4 août » !) qui m’a rappelé l’Affaire de Béziers avec Aznavour comme paravent commercial : « Ferré, Brel sont forcément plus vendeurs qu’un inconnu », là est aussi la question, et qui apporte du nouveau se cache parfois entre deux traits d’humour pour panser ses blessures.
    « Le désert » est-il cependant « devant nos pas »… S’il m’arrive de désespérer en les voyant vieillir ces valeurs sûres, non je ne peux y croire au désert. Autant plier boutique tout de suite. S’il reste encore quelques dinosaures créatifs » « exceptions qui confirment la règle », je vois dans mon petit coin se lever, écrire et chanter de sacrées personnalités, des femmes notamment, et pas des plus jeunes (ces jeunettes touchantes que le jeunisme ambiant encourage et c’est bien, elles bonifieront encore en… prenant de la bouteille), pas des aussi vieilles que moi non plus qui ai eu l’inconscience de commencer même en sachant que c’est sans doute trop tard, non, des cinquantenaires à la plume tendre ou acide, robustement constituées pour durer dans la chanson si les scènes leur prêtent vie ; et les festivals également, osant défricher par des formules plus ouvertes en parallèle aux têtes d’affiche. Et là fait vraiment question « la tournure prise par Barjac cette année ». Pour quelqu’un qui n’en avait qu’un souvenir perso lointain et les échos indirects des dernières années, sûr, la chanson de création est en cause, « et pourtant elle existe ! » Et elle résiste !
    Enfin, pour « dépoisser » l’autre question en cours : je suis stupéfaite qu’on argumente sur les valeurs de la « copie » comme transmission de l’original : si l’on est n’est pas né(e) à temps pour se trouver nez à nez avec Ferré ou un autre génie de la chanson, eh bien il y a désormais pour y pallier les résultat de la technique, positifs pour une fois : films, vidéos, vinyls, CD, archives et tutti quanti, que diable ! « Bonheur pro-curé » (extra) par l’authenticité (dirait mon cousin germain Jean-Louis Tauran, eh oui, la famille a donné un cardinal et une iconoclaste). N’entrons pas, par pitié, dans le monde des clones… Amen. fanFan

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    • Michel Kemper 18 août 2014 à 8 h 04 min

      Le marché de la reprise est plus fructueux que jamais. Si je crois nécessaire, indispensable même, d’entretenir le patrimoine, le dossier mérite de rester ouvert. Nous y reviendrons donc prochainement sur NosEnchanteurs, j’espère sans trop de heurts.
      On peut décliner l’article d’origine et ses commentaires (le « dépoisser », fanFan ?) en d’autres enseignements, d’autres pistes encore (la critique, la tolérance, etc). Rarement un article nous aura donné l’occasion d’envisager autant de débats à venir.

      Répondre
      • Norbert Gabriel 18 août 2014 à 8 h 50 min

        Pourquoi le terme « reprise » est-il spécifique à la chanson ? Et à quel moment une chanson est-elle « du répertoire » ? ou un standard ?? Quand quelqu’un chante Les feuilles mortes c’est une reprise ? Quand un comédien joue Cyrano, il fait une reprise ?

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  116. Michel Kemper 18 août 2014 à 10 h 45 min

    Réservons-nous pour d’autres billets, d’autres débats, Norbert, qui feront demain les riches heures de NosEnchanteurs.
    Mais quand même… Le terme « reprise » n’est pas spécifique qu’à la chanson, l’ami Michel Trihoreau nous ayant rappelé qu’il s’applique aussi aux chaussettes.
    J’ai, pour ma part, tendance à penser que Ne me quitte pas comme Les gondoles à Venise font toutes deux partie du patrimoine, au même titre que des millions d’autres chansons.
    Enfin, je pense que rejouer Cyrano est effectivement une reprise. Mais là est un travail d’acteur et on sait désormais ici que c’est un terrain miné, hautement susceptible, qui plus est poisseux…

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  117. Nathalie S. 18 août 2014 à 12 h 42 min

    Michel, on en avait discuté de ce concert lors de la nocturne finale dans la cour de l’école de Barjac, de celui-là et d’autres. Je vois que t’as posé des mots sur ton indignation, que je partage, que t’es honnête avec toi-même jusqu’au bout. Tiens bon !

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  118. Claude Lavenant 19 août 2014 à 16 h 56 min

    Je tombe là-dessus, sur le site Gallica de la BNF. Sourire…

    « Quelqu’un, engageant Kemper à faire des démarches pour réprimer l’audace avec laquelle plusieurs journalistes s’étaient permis de l’attaquer dans cette circonstance : Je m’en garderai bien, répondit-il, la liberté de la presse est une si bonne chose qu’il faut savoir la respecter jusque dans ses écarts. » [Thémis ou Bibliothèque du jurisconsulte / par une réunion de magistrats, de professeurs et d'avocats... (Paris 1819-1831)]

    https://www.google.fr/search?newwindow=1&site=&source=hp&q=Th%C3%A9mis%2C+ou+biblioth%C3%A8que+du+jurisconsulte%3A+par+une+r%C3%A9union+de+…%2C+Volume+7&oq=Th%C3%A9mis%2C+ou+biblioth%C3%A8que+du+jurisconsulte%3A+par+une+r%C3%A9union+de+…%2C+Volume+7&gs_l=hp.3…1004.1004.0.1773.2.2.0.0.0.0.434.759.3-1j1.2.0….0…1c..51.hp..2.0.0.0.hvNoM6246GU

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  119. Marc Rebond 21 août 2014 à 15 h 35 min

    Sur le site d’Emmanuel Depoix, le titre du Parisien : « Il ressuscite Ferré en beauté » (2 mars 2009). Tout est dit. On n’a pas besoin de ressusciter Léo Ferré : il est mort et enterré, laissez-le vivre sa mort tranquille ! Vous imaginez la même chose avec Brel ou Chevalier, qu’on les resuscite ? Ce qu’on a besoin, c’est seulement de faire vivre les vers de Ferré, pour encore apprendre de son œuvre. S’il y a une clientèle un jour (pour justifier les énormes investissements que ça suppose), on pourra en faire un spectacle holographique : ce sera Ferré en 3D, pas en chair et en os, mais Ferré tout de même, pas un type qui fait Ferré comme Depoix.
    J’ai lu dans les commentaires précédents que Depoix c’était pas de sa faute, il est comme ça, sa voix ressemble à Ferré, son physique aussi il y peux rien. Justement, à plus forte raison qu’il est acteur, il devrait faire un travail sur lui, pour volontairement se démarquer de Ferré, juste ce qu’il faut pour que personne, ni Kemper ni un autre critique, puisse crier à l’imposture, à l’imitation caractérisée. Je l’ai vu moi aussi en scène, moi aussi, au Théâtre du Marais, j’ai ressenti comme un malaise. J’y ai vu un succédané de Léo Ferré. A éviter !

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  120. Jean-Claude Faujeau 22 août 2014 à 11 h 06 min

    Faut laisser pisser le mérinos :)

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  121. catherine Laugier 24 août 2014 à 18 h 09 min

    Je viens de découvrir un sosie vocal de Serge Lama, pas du tout physique, un monsieur qui n’a pas l’air de se prendre au sérieux et incarne ouvertement par sa voix son modèle, eh bien curieusement il m’a émue. Sans intérêt ? Sans doute, mais la foi le sauve !

    Alain Sebbah chante « Mon ami, mon Maître » « L’enfant d’un autre » « Je te partage » au bénéfice d’une association humanitaire. A plus de 50 ans il a la voix qu’avait Lama dans les années 70, quand je l’ai vu sur scène, et c’est peut-être pour cela.

    http://youtu.be/7fmceSOEVCk

    http://youtu.be/7fmceSOEVCk

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  122. Antoine 28 août 2014 à 11 h 11 min

    Ce soir Emmanuel Depoix se fera à nouveau la voix (la voix Ferré!) au Château de Floyras à Saint-Laurent Lolmie. Rassemblement obligé de fans venus parfois de bien loin, par militantisme pour certains : depuis votre article il faut sauver le soldat Depoix, laver son honneur ! Vos oreilles vont siffler, monsieur Kemper et, dès demain, les langues fourchues et crochues de facebook, dopées par cet heureux rebondissement, vont reprendre leurs attaques là où elles en étaient restées : très bas. Tous aux abris, vous le premier !

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  123. NosEnchanteurs 31 août 2014 à 19 h 23 min

    En prolongement (en conclusion ?) de cet article et de ses nombreux commentaires, ici même comme sur la toile, on lira utilement ce billet de Michel Trihoreau : « Cris, tics et autres postures »

    http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2014/08/31/cris-tics-et-autres-postures/#comment-13721

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