Festi Faï 2014 : Clément Bertrand, la vague à l’âme
Clément Bertrand (photo d’archives René Pagès)
Sous la montagne, la mer. Démontée du Veyn’Art reparti sur ses rails en ce mardi 15 juillet, celle-ci est venue reposer son limon de musique et de mots à l’Auberge de la Tour de St Pierre d’Argençon – après tout, il y a quelques milliers d’années, la vallée du Buëch aussi était faite d’eau salée. Résurgence maritime, donc, pour Clément Bertrand hissant ses mots aux cordes du pirate Grégoire Gensse, fameux détourneur de piano. Les deux sont compagnons de bord, entrailles à nu d’un instrument percuté de ses usages traditionnels, entrailles à nu d’une voix de « marin à quai ». Contant les femmes de sa vie – sa sœur, sa mère, son île surtout, Clément Bertrand chaloupe du métro à l’océan et de la mort à l’amour, transformant en chansons un ressac fort intérieur. Y’a d’la houle lorsqu’il pèche les gros poissons de la politique, mais c’est susurrant qu’il borde l’écoute de l’écume de ses souvenirs. C’est alors qu’y’a tout qui tangue au piano-paquebot d’émotions du duo Grégoire-Clément. Chaloupant de l’île d’Yeu- son île natale- à Montparnasse, c’est des murmures dans les voiles lorsque la mémoire resurgit, et étrangement, c’est l’intime qui touche plus que le roulis désabusé de son humour. Le piano laisse du temps pour le ressac, la mer est là, à nos pieds, nous laissant tanguant d’émotions. Mais comme il nous chante sur un tango dont la gaieté salée réjouit soudain nos oreilles, « on n’est pas égaux à bord d’un bateau qui gigote un peu » : certains prendront la vague, d’autres resteront à quai.
Le site de Clément Bertrand, c’est ici.
Mon ami, comme je suis heureuse que ce concert que tu évoquais au moment où je te disais ma déception aux derniers concert de Blanzat soit celui de Clément Bertrand !! Ta plume donne un bel écrin aux chansons de Clément que Festiv’Art a découvert en 2006 sur sa petite scène de Lavelenet en solo au piano. Nous avions tant aimé déjà cet univers ! J’en profite pour lui faire ici un signe d’amitié et lui dire que j’admire son chemin. Quel bel interprète maintenant qu’il est libéré des touches de son piano !!
Oh pardon, Agnès !!! Bienvenue parmi les chroniqueurs passionnés de Nos Enchanteurs !!!
Colères marines ou vague à l’âme, dans la même galère, on rame, îlien de cœur, marin au port, Clément nous embarque à son bord, laissons nos regrets sur la grève, hissons les voiles de nos rêves …
y’a du léo ferré dans ce clément là ! j’aime beaucoup !
Magnifique artiste , belle plume, univers passionnant. Il y a en effet du Ferré dans ce Clément , oui c’est vrai …Mais surtout il y a du Leprest, tant dans le verbe que dans les accents parfois rocailleux de la voix.
Nous venons de partager un scène ensemble ce 19 Juillet à Gourdon (dans le Lot), dans le cadre du festival Ferré, et l’alchimie entre nos deux spectacles a été incroyable. Le public ne s’y est pas trompé… expérience à renouveler c’est sûr !!!
Bon vent à toi Clément, et merci à Nos Enchanteurs (à Agnès André, bel et évocateur article qui rend très fidèlement et poétiquement hommage à cet artiste) Merci aussi à l’amie Claude Fèvre qui tant de fois, a, via son Festiv’art su faire une place à tant de talents qui exercent dans la MARGE !
En amitié et à plus loin…. Natasha
Merci pour ces commentaires!
J’ai personnellement beaucoup aimé ses « vagues à l’âme » chantées d’une démarche chaloupée. Très beau mis en musique par Grégoire Gensse.