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Perret, 80 ans, d’un Olympia l’autre

Pierre Perret ce mercredi 9 juillet 2014 à l'Olympia (photo non créditée préelévée sur le site d'RTL)

Pierre Perret ce mercredi 9 juillet 2014 à l’Olympia (photo non créditée prélevée sur le site d’RTL)

Le chanteur du Tord boyau et de Lily fêtait avant-hier, à l’Olympia, son 80e anniversaire pour déjà 56 ans de carrière (et autant d’Olympia) : si ce natif de Castelsarrasin a débuté à La Colombe en 1957, il s’était retrouvé peu de mois après à l’Olympia, lors des Musicoramas de l’époque, juste après avoir sorti chez Barclay son premier 45 tours : Moi j’attends Adèle. Long temps de carrière donc, dont chacun d’entre nous retiendra un chapelet de chansons entre toutes mémorables, qui puisent tant dans le tendre et le drôle, dans l’osé, dans la colère aussi. Signe des temps, si jadis il faisait débat chaque fois qu’il brusquait la pudibonderie de l’époque, c’est, de La petit kurde à La bête est revenue, de Lily à La femme grillagée, par des chansons empreintes d’absolue gravité qu’il fait encore l’actualité quand toutefois les médias radio-télé font encore place à ce genre de chansons.

Dans l’après-midi, Pierre Perret s’était vu remettre par la ministre de la culture la médaille de Commandeur des Arts et Lettres. Ainsi chamarré, il semble paré pour l’éternité, lui qui a précautionneusement pris soin de rédiger sa propre biographie en plusieurs tomes, des fois que d’autres ne la ponctuent de fâcheux bémols.

Soirée anniversaire donc, qui invariablement finit par un très gros gâteau. Sur scène, un spectacle qui résonne comme le plus beau des best-off, le meilleur de. Les jolies colonies de vacances, Le zizi, La cage aux oiseaux, les tubes (évident pour Le plombier qu’il est aussi) sont tous là où presque, immense soufflerie dans laquelle s’époumonent deux mille spectateurs. Et quelques : par ces trente gamins d’une école du Plessis-Robinson avec qui il chante Vaisselle cassée et Donnez-nous des jardins, par ses jeunes copains de Blankass (Mon p’tit loup) et des Ogres de Barback (Au café du canal) aussi. Dans la salle, c’est fut non le tout Paris « mais simplement une fête entre amis ». « Vous n’allez pas me faire chialer maintenant ! » lança-t-il au public, déjà debout avant même les premières notes, les primes chansons.

Dans un premier temps avec ses cinq habituels musiciens, Perret se retrouva vite en symphonique pour poursuivre l’interprétation d’une partie de ses succès : pas tous, le poète fut prolifique et y’en a trop, pas possible de tous les chanter.

« Vous portez sur la société un regard juste, tendre et engagé » lui avait déclaré dans l’après-midi la ministre de la Culture en lui épinglant la médaille au revers de sa veste. Et c’est vrai. Mais que le tendre Pierrot ne cache pas la forêt aux oreilles un peu sourdes de la ministre. A l’exemple de Perret lui-même qui a trop souvent considéré qu’il était le seul à s’engager, ignorant ou minorant de fait l’incroyable étendue de la chanson en ce pays, il serait bon que madame Filippetti s’ouvre à cet art de la chanson, méprisé tant par les pouvoirs publics que par les médias, qui est – avec Pierre Perret parmi ses oriflammes – la plus belle exception culturelle française.

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18 Réponses à Perret, 80 ans, d’un Olympia l’autre

  1. Norbert Gabriel 11 juillet 2014 à 11 h 40 min

    Retenons un des meilleurs auteurs de chanson, et oublions les autobiographies, dans lesquelles il y a quelques dissonnances un peu gênantes, mémoire en dentelle ??

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  2. Danièle Sala 11 juillet 2014 à 11 h 42 min

    Et cette chanson  » Les jolies colonies de vacances » est d’une bien triste actualité .

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  3. Michel Kemper 11 juillet 2014 à 11 h 42 min

    On s’est posé la question quant à l’illustration vidéo de ce billet. Un gamin de huit ans, une colonie de vacances, la pollution, la bouffe dégueulasse, les risques sanitaires… Cette chanson de 1966, pour caricature qu’elle soit, parfois rejoint la réalité. Et l’actualité d’hier fait grand cas de ce garçon de lui aussi huit ans décédé dans une colonie de vacances, pour avoir bu de l’eau non potable… Même sous couvert d’humour et de dérision, la chanson n’est pas absente des réalités, qu’elle sait dénoncer, pour alerter. Ce qui fut valable en 1966, même si la vigilance s’est bien accrue depuis, l’est toujours.

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  4. HORACE 11 juillet 2014 à 12 h 03 min

    Dans son vaste répertoire (près de 500 chansons je crois), chacun pourra trouver son compte. De beaux textes, des chansons parfois peu connues et des musiques très variées.
    A écouter sans modération pendant les vacances.

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  5. Patrick Engel 11 juillet 2014 à 14 h 26 min

    Je tiens pour ma part « Au café du canal », ci-dessus citée et par ailleurs magistralement reprise par les Ogres, pour un véritable petit bijou de tendresse intemporel…
    Et vous, votre Perret rien qu’à vous..?

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  6. Michel Kemper 11 juillet 2014 à 14 h 38 min

    Moi, « Y’a cinquante gosses dans l’escalier » et « Pas de chanson aujourd’hui ». Et puis « La porte de ta douche est restée entr’ouverte ». Là, il me semble que se niche le plus grand Pierre Perret. Allez, pour faire bon poids, j’y ajoute volontiers le sublime « Au café du Canal ».

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  7. Patrick Engel 11 juillet 2014 à 15 h 10 min

    Ah, si on a droit à plusieurs, je rajoute « Blanche », alors..!

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  8. HORACE 11 juillet 2014 à 15 h 59 min

    « Jeanne » ou « Bernard Pivot » pour leur charme jazzy, « coeur cabossé » pour sa douce mélancolie… ou encore « la femme grillagée ».

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  9. Gérard DEBARD 11 juillet 2014 à 18 h 19 min

    Blanche est effectivement une très jolie chanson, surtout si on ne connait pas le poëme « la femme adultère » de Garcia Lorca !!!!!

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    • Laurent Michelin 11 juillet 2014 à 20 h 27 min

      Chez Garcia Llorca :
      Ses cuisses s’enfuyaient sous moi
      Comme des truites effrayées
      L’une moitié toute embrasée
      L’autre moitié pleine de froid
      Cette nuit me vit galoper
      De ma plus belle chevauchée
      Sur une pouliche nacrée

      Chez Pierre Perret :
      Que ses cuisses fuyaient comme deux truites vives
      Moi fou déconcerté je n´y comprenais rien
      Je me suis fait pêcheur pour attraper ces truites
      Je me suis fait sculpteur pour mouler ses seins blancs
      J´ai dû lutter des heures avec cette petite
      Furie qui aiguisait sur moi ses jeunes dents
      J´ai chevauché ainsi ma plus belle pouliche

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  10. Danièle Sala 11 juillet 2014 à 18 h 44 min

    Mon Perret à moi, c’est  » Mon p’tit Lou » , c’est une histoire qui s’est passé lors d’une émission de radio où il était invité, au début des années 70 , à Saint-Martin de Ré, et c’est une histoire entre lui, les techniciens, et un enfant turbulent qui avait mis le bazar sur le plateau, qui s’était fait copieusement engueulé par les techniciens, et Pierre Perret l’a pris sur ses genoux pour le consoler en lui disant  » T’en fait pas mon p’tit Lou, c’est pas grave » …

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  11. Cat 11 juillet 2014 à 20 h 20 min

    S’il n’en reste qu’une, la « mienne », c’est Lily…
    Jolie anecdote, Danièle ! J’aime bien cette chanson-là, aussi
    Et le « Café du canal », bien sûr !
    Et…
    Et…
    Et…
    J’avoue préférer le Perret « tendre », comme je préférais le Henri Salvador jazzy…

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  12. Danièle Sala 11 juillet 2014 à 22 h 24 min

    à Gérard Debard :
    Il y a quelques vers effectivement inspirés de  » La femme adultère » de Garcia Lorca :
     » Ses cuisses s’enfuyaient sous moi
    Comme des truites effrayées  » et « Que ses cuisses fuyaient comme deux truites vives  »
    Et puis :  » Cette nuit me vit galoper
    De ma plus belle chevauchée
    Sur une pouliche nacrée  » et « J’ai chevauché ainsi ma plus belle pouliche  » Mais Pierre Perret n’est pas le seul à s’être inspiré des plus grands poètes .

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  13. Norbert Gabriel 12 juillet 2014 à 10 h 23 min

    Il y a eu des « plagiats »‘ plus graves que les vers de Garcia-Lorca qui ont inspiré cette très belle chanson… Et puis un homme qui s’inspire de Federico Garcia-Lorca ne peut pas être foncièrement mauvais… Ce que j’ai moins aimé chez Perret ce sont des paroles assez aigrelettes sur Brassens qui contredisent ce qu’il écrivait dans un de ses premiers livres « Laissez chanter le petit »… La mémoire qui flanche avec l’âge ?? En général, les vieux souvenirs restent assez fiables, ce sont les derniers qui s’égarent …

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  14. HORACE 15 juillet 2014 à 10 h 21 min

    Après avoir évoqué les textes, on pourrait parler des musiques qui les accompagnent. La valse musette, la java, le jazz, la berceuse, la samba, la romance, le reggae…

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  15. Eddy Bonnebouille 17 juillet 2014 à 7 h 55 min

    Si on parle de plagiat pour Perret/Garcia-Lorca, on peut aussi se pencher sur le mimétisme flagrant entre Ferrat et Aragon sur certains titres (C’est toujours la première fois, par exemple), bien mis en évidence par Robert Belleret dans son livre.
    Si la chanson à textes ne s’inspirait pas de la poésie, ce ne serait plus de la chanson à textes, mais de la variétoche…

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    • Henry Deserte 17 juillet 2014 à 9 h 54 min

      Il y a quand même une marge entre l’inspiration et le pur pompage. Et c’est pas parce qu’on ne lorgne pas dans l’anthologie de la poésie qu’on verse systématiquement dans la variété !

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  16. Michel Kemper 17 juillet 2014 à 8 h 49 min

    Si, à la suite de cette pertinente intervention d’Eddy Bonnebouille, le débat reprend sur les plagiats, qu’on me permette de signaler l’un des premiers articles publié sur NosEnchanteurs, il y a presque cinq ans. Sur… Les jolies colonies de vacances, et un texte plus que cousin de Pierre Louki. C’est ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2009/09/11/qui-louki-non-perret/

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