Astaffort : on n’a pas tous les jours vingt ans !

Quoique notoire Repenti, Renan Luce sera un des parrains de cette 38e édition (photo prélevée à la toile)

Avec ses 2058 habitants (source Wikipédia 2011), il n’est pas sûr que la commune d’Astaffort, près d’Agen, dans le Lot-et-Garonne, eut un jour l’ambition de devenir un des hauts-lieux de la Chanson en France. Juste trouver un axe de développement local permettant, entre autres, de réhabiliter le patrimoine bâti… Il s’est alors trouvé alors un conseiller municipal pour suggérer un tel événement. Un élu nommé Francis Cabrel, natif du lieu… C’est ainsi que, depuis deux décennies, Astaffort est (et de plus en plus) un lieu de ressourcement, de formation et de création assez inédit en France, au bénéfice de la chanson. La chanson, méprisée un peu de partout, trouve ici un havre de paix où elle rime avec possible.

Vingt ans déjà qu’Astaffort, sous la houlette de Francis Cabrel et de l’association Voix du Sud, produit ses Rencontres, qui rassemblent chaque année des artistes « signés » comme des artistes « indépendants ». Des Rencontres qui ne sont autre chose que des stages, de la formation continue, s’adressant à des artistes ayant une expérience significative et un vrai projet professionnel, ainsi qu’à d’autres, repérés par des structures professionnelles.

Photo d’archives DR

Ici on travaille la chanson autant qu’on la discute en un processus de création et de réflexion.

L’ancienne école, au mitan de la commune, est devenue le siège de Voix du sud. Sur la place d’en face, un kiosque à musique, la Music’ Hall et la médiathèque : tout un cœur de ville qui s’époumone pour la chanson, non comme un camp retranché, un village d’Astérix, mais comme un cœur qui irrigue la chanson, la tonifie, l’arme pour de nouvelles tournées, de nouvelles fournées.

Chaque session est parrainée par des artistes assurant le concert de clôture, qui souvent participent aussi au stage. Pour cette session anniversaire, la 38e qui célèbre les 20 ans, c’est à Alain Souchon qu’échoie cet honneur, lui ainsi que Cali, Renan Luce et, pour sûr, Francis Cabrel (à l’automne, session du 17 au 26 septembre, ce sera Alexis HK). Comme il est coutume, les parrains assurent le concert de clôture.

Durant les ateliers, dans l’ancienne école, aujourd’hui siège des Voix du Sud (photo Sud-Ouest)

Les stagiaires de cette session de printemps sont Laurent Lamarca, Jérémie Kisling, Eddy La Goyatsh, Vincha, Arnaud Cance, Thibault Cavailles, Elio, Thomas Février, Laurie Batista, Lisa Portelli, Luciole, Ariane Brunet, Manon Ache, La Jeanne et Fanny Para. Vous en connaissez un certain nombre.

C’est aussi – faut-il le signaler ? – une des rares possibilités dans l’Hexagone de rencontre entre des artistes qui évoluent en temps normal dans des sphères différentes du métier, qui ne se rencontrent jamais. Entre des chanteurs bénéficiant d’une présence médiatique assurée (grandes salles, télés, presse…) et d’autres aux scènes plus confidentielles, que boudent les médias au seul prétexte qu’ils ne sont pas connus.

La chanson fonctionne en des bulles étanches, où les artistes ne se rencontrent qu’entre gens de même catégories, de même cercle, de même audience, de même obédience. Astaffort est un des seuls endroits où la rencontre est possible, échange d’expériences, partages de projets. Là où peuvent naître (et il en naît !) de fructueuses collaborations.

Jusqu’au 16 mai. Concert de clôture le 16 mai : les stagiaires en première partie, puis Remise du prix du centre des écritures et de la chanson à deux artistes ayant participés aux Rencontres durant l’année 2013 (Benoit Doremus et Emilie Marsh) et concert des parrains avec Alain Souchon, Renan Luce et Francis Cabrel.

Le site (très bien fait !) de Voix du Sud, c’est ici.