Garance : « Paris est tout petit… »

Garance (photo d’archive prélevée à la toile)

« …pour ceux qui aiment comme nous la chanson d’un aussi grand amour » aurait (presque) pu dire Arletty à notre moderne Garance. Laquelle se produisait non pas sur le boulevard du Crime, mais bien sur la scène du Sentier des Halles, à l’occasion de la sortie de son nouveau mini-album (oui, « EP », pour Extented Play, rappelons-le, sonne décidément trop mal à mes hexagonales esgourdes).

Laquelle salle se révélait bien petite pour accueillir un public fervent, parmi lequel bon nombre de collègues-chantistes de la demoiselle, pour tout dire la fine fleur de la jeune scène chanson, mais ils se reconnaitront… 

Rappelons que Garance, en parallèle avec sa consœur Lise Martin, vient tout juste de faire une razzia bien méritée parmi les prix de la finale de Vive la Reprise, organisé par le Centre de la Chanson. Bref, vous l’aurez compris, l’ambiance était des plus chaleureuses pour accueillir la miss, laquelle débutait par un premier titre guitare/voix tout en sobriété, pour être bien vite rejointe par ses acolytes fort doués, pour une formule guitare/basse/batterie un peu plus musclée. 

Et là, quelle surprise pour les spectateurs qui ne l’auraient pas déjà vue sur scène, car sa voix de prime abord légère et cristalline n’empêche nullement une présence forte et puissante, pour tout dire assez étonnante chez ce petit bout de femme… Niveau textes, une apparente fraîcheur n’exclut pas une certaine gravité dans le propos, par exemple lors d’un hymne tendrement désabusé à sa jolie voisine de palier, ou lorsque elle assène froidement à un homme qui, semble-t-il, ne le mérite effectivement pas le moins du monde, qu’elle n’écrira pas de chanson sur lui…

Et puis la belle se fait grand plaisir en conviant trois artistes à chanter en duo avec elle certains de leur propres titres, et c’est un festival de connivence et de complicité auquel nous avons droit : Gilles Roucaute, impérial, en « chanteur que personne n’écoute », Tomislav et sa belle voix grave vivant le blues incoercible d’une soirée amoureuse et Pauline Paris, toujours gouailleuse, direct au lit, elle est comme ça !

A noter, pour faire suite à certains échanges récents au sein de ces mêmes pages, que Garance s’affranchit avec une belle gaillardise de discrètes pompes ou de prompts prompteurs quand il s’agit de chanter les titres de ses collègues, et que c’est très bien ainsi…

Et puis, pour clore en beauté cette fort belle soirée sous les ancestrales voûtes du Sentier, une enivrante reprise du Tourbillon de la vie qui aura fait tourner bien des têtes…

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