Cadijo, chanson et blues sauce cajun
Oh, la belle découverte que voici ! Mais comment donc avons-nous pu passer à côté de Cadijo, alors même que l’énergumène compte à ce jour une bonne demi-douzaine de galettes à son actif ?
Loin, très loin des effets de mode et des sentiers trop bien balisés, tout empreint d’une belle liberté artistique et d’une humilité non feinte, Jean-Pierre Carraro, dit Cadijo, nous offre là un album étonnant à la croisée de la chanson façon Brassens ou Nougaro, et du blues à la sauce cajun, façon Sonny Terry ou Sonny Boy Williamson.
Harmoniciste de grand talent, sideman pour des bluesmen et jazzmen de grand renom, primé dans moult festivals, il a fait des marais du Bec d’Ambès, en Gironde, son delta du Mississippi bien à lui pour délivrer à nos esgourdes incrédules et ravies les « notes bleues de l’émotion ».
Laissez le bon temps rouler… Voilà, comme ça…
Cela commence par un bel instrumental illustré par l’ambiance et les sons du marais, interventions batraciennes incluses (« Coaaa ? » me direz-vous ?) et nous voici illico transportés au fin fond du bayou. Non, pas François Bayou, suivez un peu.
L’harmonica (ou ruine-babines) tient la belle place, secondé de-çi de-là par une basse discrète, une guitare slide ou même un orgue Hammond, le tout baigné d’un agréable éclectisme musical entre Chicago blues, chanson française, swing ou jazz manouche. Niveau textes, la comparaison avec le bon maitre sétois n’est pas fortuite, qui le voit poser avec fraîcheur et sincérité de fort belles paroles tendres et désabusées vagabondant en toute liberté entre les chorus d’harmonica et les cordes des guitares.
Et ça roule, et ça swingue, et ça balance… Une musique au plus près de l’âme.
Parions que vous vous surprendrez à fredonner encore et encore les ritournelles de ce bel album fort bien enregistré de surcroit, et que celui-ci va tourner longtemps sur vos platines et entre vos oreilles.
Cadijo, En vadrouille dans les marécages. Autoproduit, 2014.Le site de Cadijo, c’est ici.
Avec un départ comme ça dans la journée, je vais aller préparer une bonne platée de Jambalaya, avec une tarte aux noix de pécan, et un bon coup de bière bayou, et laisse le bon temps rouler …
« Jambalaya », c’est pas une chanson de Le Forestier, ça..?
« Ambalaba » mon cher, chanson extraite de l’album de 1988.
Mmmm, je vous ai connu plus reveillé, très cher..!
Ah là là, ces jeunes, faut tout leur expliquer, alors :
Le Jambalaya, ou Jumbalaya, est un mot très utilisé en musique et en cuisine. En cuisine, il recouvre une multitude de recettes de viandes à base de riz, toutes très épicées, telles que le « riz créole Jumbalaya » avec du jambon et des saucisses, des gambas ou des huîtres, ou le « Me-o-My-O Jumbalaya » avec du bœuf.
Ce pourrait être un mot d’origine séminole repris par les Acadiens et signifiant « fête ». Il pourrait aussi venir du créole des esclaves de Louisiane « jambon à la ya », où « ya » signifie riz, comme en Afrique de l’Ouest, où pourrait venir de l’influence de la langue créole en Louisiane, soit en français « Jambon à l’Aya », Aya est un prénom féminin de la langue Akan parlée au Ghana et en Côte-d’Ivoire.
Alors, c’est pas chouette Jambalaya ???
Et j’y gagne une recette de cuisine, chouette !
Ca m’apprendra à faire une blague pourrie…
On en découvre et on en apprend des choses ici ! après les calamars à l’harmonica, voici le jambalaya à l’harmonica épicé guitare , une excellente recette du chef Cadijo aux saveurs multiples , et j’en reprendrais bien encore un peu . Merci Patrick pour cette découverte savoureuse .
Et pour compléter ce délicieux repas, un petit « Filet mignon » façon Nicolas Bacchus..?
Norbert devrait nous ouvrir un site « Cuisine épicée associée à la musique »
L’idée est intéresssante, je vais en discuter avec Doc Caloweb, qui doit avoir des idées sur le sujet, bien qu’il soit plus explicite sur le Jim Beam que sur le Coca, les bons vieux plats de Louisiane, il y a de quoi faire de belles jam’ sessions musico-culinaires… D’ailleurs le Paris-Gumbo est bien connu … Vive le swing !
Ah mais les gambas flambées au Jim Beam , c’est excellent ! un p’tit coup de Flying’saucers Gumbo ? Vive la cuisine exotique !
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=-l2DaM6AtUM
Merci Danièle pour cette vidéo mise en ligne… J’aime +++
C’est marrant que l’on parle de cette chanson de Maxime Le Forestier « Ambalaba », car il en doit l’idée en grande partie à Sylvin Marc, ce même Sylvin Marc qui joue la basse sur deux chansons de mon album et qui m’accompagne parfois sur scène.
Comme quoi il n’y a ps de hasard !
Mais c’est un autre débat…