Nino Ferrer, like a rolling stone
Festival Détours de chant, Espace Bonnefoy, vendredi 31 janvier 2014,
Oui, étrangement le titre anglais s’impose à moi. Car ces mots là disent une époque, celle qui vit l’artiste au zénith, mais aussi celle qui l’a mené à ce mal de vivre dont il n’est pas revenu.
« Nino & Nous » dit le programme, pour nous affranchir du temps, des époques, des différences, ou pour donner tout aussi bien une autre dimension à l’artiste cantonné souvent dans nos mémoires parmi les amuseurs. L’effet « Cornichons » et « Le Téléfon » est là, toujours là, têtu. D’ailleurs comment pourrait-il en être autrement ?
D’emblée, les premières mesures de la formation orchestrale de sept musiciens, les lumières aussi, annoncent un show. Cuivres, basse, batterie, guitare, clavier aux accents années 60, hissent les textes français, anglais, italiens de Nino aux dimensions d’une grande œuvre et c’est justice.
Trois chanteurs d’horizons différents, samba pour Nicolas Scharff, slam pour Zédrine et, je dirais, chaleur sensuelle pour Alima Hamel (seule femme de la formation) assemblent, alternent, croisent leurs univers pour mieux exprimer la diversité du talent de Nino.
Si j’ai pu regretter de ne pas pouvoir apprécier les textes anglais et italiens (et je n’étais pas la seule !) me réfugiant alors dans l’écoute réductrice d’une atmosphère sonore et visuelle, j’ai été troublée à plusieurs reprises à l’écoute des textes. D’ailleurs plus ils étaient profonds, troublants, plus l’accompagnement, les arrangements m’ont paru subtils, comme pour ce superbe texte de L’arbre Noir où « il flotte comme un goût de sommeil, ou de tristesse »… Quel bonheur la voix seule de Zédrine posée sur le texte où l’auteur scande ces mots : « Et je m’ennuie… je voudrais faire autre chose de ma vie… » ou bien sur celui de 1974 « Parfois je suis une super star […] parfois un être humain » (!!) avec cette apparition surréaliste d’une araignée qui loge dans une voiture abandonnée !
Alors même si le public a montré particulièrement son enthousiasme à l’écoute de quelques standards, Madame Robert, Rue Madureira, Je voudrais être noir, je découvre – y compris dans ces chansons là – les déchirures, l’âme blessée de l’homme.
Nino, un être dévoré par le sentiment de l’absence, de la quête d’un impossible rêve. Si « l’affreux Jojo préposé aux chevaux-vapeurs » a pu nous amuser, peut-être ce portrait décalé dit-il aussi le sentiment de ne pas être capable de comprendre ce qu’il fait là et pourquoi. Car le sentiment qui court tout au long, c’est la mélancolie, celle de La maison près de la fontaine, celle de Un premier jour sans toi, de Je voudrais être noir.
Dans cette vie, Nino fut comme une pierre qui roule.
Son fils Arthur Ferrari sera en concert ce dimanche 2 février 2014 à 16 h à la Médiathèque José-Cabanis, dans le cadre de l’exposition « Nino Ferrer, il était une fois l’homme » (jusqu’au 16 février).
Nino et nous
Déchirures, âme blessée, et aussi l’amertume de constater que les gens ne connaissent que quelques chansons de lui, alors qu’il en a composé près de 200 . Merci pour la découverte de ce groupe qui sait exprimer la diversité du talent de Nino , et ils ont beaucoup de talent eux même .
Bonjour,
je suis moi même auteur compositeur de chansons et j’ai eu l’honneur de faire les premières partie de Nino Ferrer lors de sa tournée de 1995 dans le grand sud. c’est un artiste que j’affectionne particulièrement et ma rencontre avec lui m’a beaucoup apporté. j’ai même eu le privilège de jouer sur sa basse (un fender precision) car la mienne avait un problème à ce moment là. je garde un super souvenir de cette période et je suis toujours intéressé par les hommages, trop rares, qui lui sont fait !
bravo pour cette initiative ! j’ai récemment chanté des chansons de Nino lors de mon dernier concert il y a 15 jours dans mon village !
A bientôt
Laurent Reverte
J’aime bien aussi Arthur Ferrari, dandy jazzy !
Et pour Nino ma petite play-list personnelle, faite le 15 août dernier, où je l’ai redécouvert:
1966 Ma vie pour rien http://youtu.be/YI-FAl7bESs (Album Nino)
1967 Je cherche une petite fille
http://youtu.be/kRY3d1wKV_w [version anglaise ]
(Album Les Petites filles de bonne famille.)
1971 Métronomie http://youtu.be/ydWdoHvXWaA
(Album Métronomie)
1972 Moby Dick http://youtu.be/6P_Vc1tsgEA
(Album Nino Ferrer and Leggs)
1974-75 Le Sud http://youtu.be/RI_246YaYO8 [français]
http://www.youtube.com/watch?v=f1-26zky778&feature=share&list=PLFB1C97BD395EEB8E [anglais]
Garden http://youtu.be/aDlYE_bwRqk
(Album Nino et Radiah )
1979 L’arbre noir http://yout/znp0eaGWTOA( Album Blanat)
1982 Rondeau http://youtu.be/ujPafS9Bo6Y Paroles Pierre Ferrari (Album EX-LIBRIS)
1983 Ulysse http://youtu.be/KY90C_LgFQY
( Album Rock’n'roll Cow-boy)
Merci à vous tous ! De la part de l’équipe de NINO ET NOUS, je me permets de vous communiquer tout le plaisir que nous avons pris à présenter cette première toulousaine du spectacle.
Vous avez contribué à nous assurer que nous avions un bien beau projet dans les mains, qui ne demande maintenant plus qu’à se promener plus loin, pour que d’autres en profitent et que nous renouvelions pour nous-mêmes aussi la joie de jouer ce répertoire.
Merci de partager votre enthousiasme !
C’est à la hauteur du nôtre pour ce voyage dans l’oeuvre de Nino Ferrer.
A bientôt.
(et joli choix de liste Catherine !)
Merci pour cet article !
Nous sommes très heureux d’avoir présenté ce projet au Festival détours de chant, encore plus de lire cette chronique.
Ce projet s’est monté dans le respect et l’amour de Nino et de son œuvre (musicale et écrite). Je remercie et félicite les artistes pour le choix des chansons qui nous entrainent dans plusieurs univers, nous transmettent toutes ces émotions, et évidemment pour leur performance.
Un quartet tourne également. Il est plus intimiste et porté sur les textes.
Les prochaines dates sont
le 16 Février à la médiathèque de Toulouse (10musiciens) et
le 20 Mars à « La Pause musicale » (quartet).
N’hésitez pas à nous faire vos retours et à nous contacter pour plus d’informations !