Anael Miller, Pierre Antoine : le mieux est dans leur pire
Dans la chanson que défend particulièrement NosEnchanteurs, les duos sont rares. Nos lecteurs connaissent et apprécient Alcaz, Lily Cros et Thierry Chazelle aussi, duos à la scène comme à la ville. Il en est un troisième sur lequel il faudra compter, qui nous revient avec un album, un vrai, un an et demi après un sept titres que nous avions alors salué ici-même.
On ne savait pas ce qu’ils étaient devenus (l’histoire de leur rencontre est ici). A écouter la chanson Gargouille, on croit comprendre : « Une petite, petite / Toute petite chansonnette / Pour vous conter l’histoire / D’un tout petit être / Moi, j’voulais l’appeler Gargouille / Vu m’bordel qu’il a mis / Entre ma tête et tes couilles. »
Anael Miller et Pierre Antoine sont comme ça : ils ne négocient pas les mots, ne cherchent pas dans le dico des synonymes. C’est franc, c’est direct. Et, ma foi, tout brut qu’il puisse être, leur chant est beau. On est loin de leurs (récents) débuts et leur nouvel album est un opus solide, bien travaillé, engageant. Et terriblement engagé. A la santé du pire est, à quelques câlins près, un disque politique, en révolte : « A notre tour de changer l’ignorance en tolérance / D’offrir à l’égalité la dignité de son vrai sens. » C’est un disque d’entre deux Sarkozy, entre son départ et un possible retour, un disque inquiet du mal déjà fait et de ce qui reste à venir (le pire) : « J’aurais besoin d’une perfusion anti-débiles, anti-fachos et qu’on me colle dans un fauteuil pour regarder… passer l’troupeau. »
Le chant de Miller et d’Antoine fait comme écho, comme suite au premier album de Melissmell, Ecoute s’il pleut, même colère avec des mots et des sons différents. A la santé du pire disent-ils, et ils s’y préparent. « Il manque seulement à notre temps une saison fraternelle / Une pause dans ce boucan, une trêve à nos colères. »
Pas d’orchestrations lourdes mais une petite musique d’où percent l’accordina, l’accordéon et le banjo, contrebasse, piano et guitares. Il y a dans cet album, malgré son propos, quelque chose de léger, de presque innocent. Une odeur de printemps.
Anael Miller et Pierre Antoine, A la santé du pire, Aria-prod, 2013.
Bon, je ne voudrais pas jouer les grincheuses mais….c’est » peut être » formidable….. mais encore faut il comprendre ce qu’ils disent.Il , elle n’articulent pas et on ne comprend rien de leur propos qui, j’ai saisi quelques bribes par ailleurs a l’air très acéré et ça me plait mais pourquoi l’ingé son s’amuse t il à couvrir ces propos si interressants??? C’est très souvent maintenant que les chanteurs ne se font pas comprendre!!
Je trouve au contraire que l’articulation de ces artistes est très bonne et leur propos on ne peut plus clair. Avez vous écouter l’intégralité de l’album ? Cela fait justement un bien fou d’avoir des jeunes qui s’expriment si clairement à cette époque. J’ai trouvé justement que l’orchestration laissait la place belle aux texte contrairement à tout ce qu’on peut entendre actuellement sur les ondes. Merci Michel Kemper pour cette belle découverte.
En effet très bon duo, j’aime
Ce qu’ils sont sympas et doués, ces deux jeunes-là !
Encore une belle rencontre ces deux là , lucides et engagés, espérant une trêve fraternelle dans le tumulte d’n monde sans concessions , espérons avec eux …Le pire n’est jamais sûr !