Hervé Suhubiette, l’homme qui chante à tue-tête et cloche-pied
La cave Poésie à Toulouse, le 9 janvier 2014,
On ne peut rêver lieu plus intime, plus chaleureux - lieu de proximité s‘il en est – que cette Cave Poésie, à quelques mètres de Saint-Sernin qui illumine le soir. C’est ici qu’Hervé Suhubiette, figure de la chanson toulousaine, est accueilli pour se livrer à l’exercice du solo piano voix, enfin presque un solo… car ce soir, Catherine Vaniscotte viendra par deux fois le rejoindre. Et leur duo est un moment de grâce ! Hervé retrouvera ses musiciens très bientôt, pour partager la scène avec Jacques Higelin, un autre fou chantant, catégorie à laquelle il appartient. Car il y a de la démesure dans la trajectoire de cet artiste. A regarder sa biographie on se demande ce qui le pousse à être ainsi partout à la fois, de spectacles jeunes publics, en contes musicaux pour orchestre et chœurs d’enfants, en partages, toujours, comme cette Nuit Nougaro à laquelle il participera en Mars aux côtés de David Linx, Eric Lareine, Pulcinella (ce groupe avec lequel il récrée magistralement le répertoire de Nougaro), Marie Sigal, le chœur Archipel et dix batteurs.
Cet homme entre en scène avec l’énergie du boxeur sur le ring, il se donne sans concession, aussi on imagine facilement que sa présence derrière le piano lui impose une maîtrise inhabituelle.
Son répertoire dessine des portraits quasi surréalistes comme ce puceau sexagénaire, ce chérubin et sa maman, ou bien celle qui s’en va à la sauvette faire un petit tour à bicyclette pour échapper à cette maladie malveillante qu’on lui a annoncée, ou encore Mamie gâteaux qui a passé toute une vie devant les fourneaux et qui cuisine une petite vengeance. Cette dimension là de son répertoire trouve sa plus éloquente illustration dans le long texte de « La Robe » inspiré du récit de Robert Alexis.
Hervé Suhubiette a cela de commun avec Prévert qu’il donne l’illusion de la légèreté, ce qu’accompagne sa voix qui sait se faire suave, légère, une voix de confident, mais ce n’est qu’illusion car tout ça, ça se passe sur une boule qui roule dans l’infini. Le plus souvent, les chansons nous ramènent à notre condition humaine, à la menace de la maladie, de la mort, de la destruction, comme il nous le montre en photographies où le piano de grand-mère est au milieu des gravas, menacé par le bulldozer.
Heureusement il y a l’amour qui guérit de tout même du dégoût de soi « depuis que je suis amoureux, j’ai changé de miroir… » ; on reprend souffle en écoutant le « Corps des Amants », texte proprement aérien et ce cortège de détails qui redonnent du sens à nos vies : A quoi ça tient le charme… ?
Heureusement il y a la chanson.
C’est autour d’Hervé Suhubiette qu’Eric Nadot produira son prochain Tranche de Scène, ce qui constitue en soi un sacré coup de chapeau !
Aidez à faire connaître Hervé. Aimez cette si belle chanson (Dans les yeux des passants)et partagez autour de vous:http://youtu.be/AjQLT7pKhuY
Ce chanteur (et pas que) talentueux et qui excelle en tout me semble bien trop modeste pour faire lui-même sa promotion !
Ah ! Hervé Suhubiette, le plus beau, le plus poétique, le plus coloré et le plus déglingué des bric-à brac musicaux . Je l’avais découvert dans » Des nuits noires de monde » où il était invité , lors de la sortie de » Recréations Nougaro » et ce fut un vrai coup de coeur . Vivement le prochain » Tranche de scène » !
superbe en effet, je ne connaissais pas, j’adore merci beaucoup.
Voici une vidéo pour découvrir un autre volet du talent multiforme d’Hervé Suhubiette, avec sa complice Catherine Vaniscotte… hissez haut les couleurs !! http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=x19BvGTKs-M