Marie Baraton, plaisante et probante découverte

C’est un digipack de toute beauté, à l’impression soyeuse. Tant de pochettes de disques sont vulgaires (avez-vous vu le dernier Daho ?), ratées ou banales à pleurer, que celle-ci, façon art déco, forcément ouvre et aiguise notre appétit. Encore faut-il que le contenu au moins égale l’emballage, pareillement nous enchante. C’est un régal ! La voix est claire, assurée, puissante, comme rodée à la chanson depuis des lustres, alors qu’elle est toute neuve, qu’il s’agit là des premiers pas de la dame. Une voix qui nous change tant de celles moulées, formatées, dociles aux modes périssables, déjà usées, inutiles… Une voix ample à la juste dimension des sentiments qu’elle charrie ; car elle ne chante vraiment que « nos petits riens et ces émerveillements intimes, si communs à tous, un regard sur les choses de la vie et la tendresse d’une lucidité sans aigreur. » Sur les êtres et les choses de l’amour il va de soi. La parisienne qu’elle est jette pareil regard sur sa ville, par deux titres qui déjà méritent leur place dans l’anthologie chanson de la Capitale : La Tour Eiffel est partie et A Paris les jours sans. Ce n’est que de la douceur, de l’émotion, une voix posée sur un sobre écrin de notes où se côtoient tant violon et violoncelle, contrebasse, guitare (de Michel Haumont), alto et accordéon, guitare et piano, sortilège de notes qui épouse les contours parfaits d’une chanson désirable.

Marie Baraton a étudié le chant classique et le théâtre avant de s’orienter sur la chanson et de désormais chanter sur des petites scènes et dans des cafés, dans la rue aussi. Fassent que ces scènes grandissent et se multiplient. Ce premier disque (un huit titres seulement, c’est frustrant…) et déjà très bel opus pourrait faire référence dans sa future discographie. Sa courte bio nous dit encore d’elle « Un plaisir de découvertes et d’écoute, comme une présence, tour à tour discrète, puis imposante, et assurément inoubliable. Marie Baraton livre une balade d’enchantements, une pause en rêverie qui laisse un imperceptible sourire au coin des lèvres, une rougeur vive à la trame du cœur. » Nous ne saurions vraiment  dire mieux.

Le site de Marie Baraton, c’est ici.