Les nouveaux oripeaux musicaux de Thomas Fersen
De son premier 45 tours de l’automne 1988 à aujourd’hui, ça fait pile vingt-cinq ans que Thomas Fersen nous livre ses p’tites chansons fantaisistes, souvent tendres, parfois cruelles, avec toujours grand renfort d’animaux (le bestiaire se poursuit ici avec pingouins, brochet et coccinelle). On l’a vu en toutes formations, jusqu’au duo d’ukulele d’anthologie. On se disait que, pour poursuivre, il fallait qu’il nous surprenne. C’est chose faite, avec ce neuvième album studio. Pas tellement par les textes de ses chansons, encore que (comme ce si doux et sensible Jean) : Fersen déambule dans l’univers qui est le sien, précieux, fou et décalé à la fois. Non, c’est au niveau musical que ce petit caillou discographique fera grosse pierre. Si cet opus fut enregistré dans un ancien pensionnat de garçons des Cotes d’Armor, c’est avec un personnel très rhônalpin qu’il le fut (Fersen passa une partie de son enfance sur Roanne). Avec The Ginger accident, musiciens issus de la scène lyonnaise, avec aussi les cuivres des stéphanois d’ArtDeko et les chœurs de la classe de musique actuelle du conservatoire de Villefranche-sur-Saône. Avec aussi – c’est plus loin – chœurs et cordes made in Bollywood, arrangés et enregistrés à Calcutta, qui sinon orientent au moins orientalisent les demandes de baisers de Fersen.
Tout ça bringuebale une musique dynamique à souhait, forte en gueule, prégnante et prenante, rythm’n blues et rock sixties qui nous change bigrement de l’adn fersenien, câline notre ouïe et, sans changer tout à fait le bonhomme, envisage l’artiste presque autrement.
Thomas Fersen & The Ginger accident, Tôt ou tard, 2013. Le site de Thomas Fersen, c’est ici. Fersen sera le 26 novembre prochain au Casino de Paris. Auparavant il sera le 8 novembre à Illkirch (67), le 14 à Cean (14), le 15 à Rouen (76), le 16 à Alençon (61), le 19 à Cénon (33), le 20 à Limoges (87) et le 23 à Abbeville (80). Puis le 3à novembre à Landivisiau (29), le 1er décembre à Lanester (56) et le 12 décembre à Saint-Etienne (42).
Une bonne surprise cet album . Je ne suis pas une » ex fan des sixties » , mais j’aurais pu le devenir si Thomas Fersen avait chanté ça à l’époque ! c’est très chouette !