Fernandez et Jamait, sur la ligne de partage des mots
Yves Jamait invite Daniel Fernandez, 12 octobre 2013, Le Sou de La Talaudière,
J’avais déjà eu l’occasion, la chance, il y a deux ans et demi, de chroniquer ce spectacle commun de Jamait et Fernandez. Mais quand on aime on ne compte pas : on conte. Même si Jamait est omniprésent sur NosEnchanteurs : une semaine pile avant, il se laissait repriser à Paris pour Vive la reprise et nous étions là ; à l’Alhambra, ensuite, il nous chantait deux soirs de suite le Leprest, avec ses potes Didier et Guidoni, nous étions là ; et ce soir nous sommes là, toujours pas las, ça risque pas.
Faut-il vraiment narrer ce (fabuleux) concert par le menu ? Ou dire seulement l’énergie, le professionnalisme, le talent et… Et l’amitié. Car c’est ça Yves Jamait. Et, je vous jure, c’est idem pour Daniel Fernandez. Tout fonctionne à ça. Ce concert c’est de l’azote enrichie, du super qui ne plombe pas, de l’atome qui champignonne. Ça fait boum. C’est… ça n’a pas de nom et vous laisse sans voix.
Malgré son art immense, Daniel Fernandez n’a pas la renommée telle (dans la chanson, mais pas ailleurs) que sur son seul nom il remplirait toutes salles. Yves Jamait à un blaze aussi connu que sa casquette et une p’tite singulière réputation. Sur son nom, on y va de confiance. Jamait a le sens de l’amitié. Le sens du partage aussi : alors il offre son public. Ce qu’il fait, deux ou trois fois l’an avec son Bar à Jamait où il convie ses copains de vers. Avec Leprest, bientôt avec Guidoni. Ce qu’il fait depuis bien trois ans avec son pote Fernandez : c’est dire leur complicité, qui crève les yeux et perce les oreilles. Entre les deux, oui ; avec leurs musicos pareil. Nommons-les d’ailleurs, tant qu’il est vrai qu’ils n’accompagnent pas mais participent au même titre que Daniel et Yves : Samuel Garcia (dont, dixit Jamait, un des ancêtres était copain de Zorro) à l’accordéon et le pitre, le lutin Didier Grebot aux percussions et aux bidules qui font du bruit. Tout ça fait quatre amis et un concert sans temps mort, rondement mené, professionnel et terriblement humain. C’est peut-être ça, avant même la musique et les mots, qui nous séduit, nous scotche, nous enthousiasme. Nous sommes dans leur intimité, non comme voyeurs, non : comme invités privilégiés d’une rare fête. Entre ces quatre-là, entre Fernandez et Jamait, se dessine la ligne de partage des notes, des mots, de deux arts finalement différents, ici complémentaires, imbriqués, indispensables l’un à l’autre. D’une chanson espagnole qui touche à tout et se frotte aux musiques du monde, à cette poésie des zincs qui, de vers en verres (le contenu de son premier album prédomine toujours), irrigue la salle et étanche notre soif. Et la musique titube gaiement, et les paroles valsent le temps d’un concert au terme duquel, farouchement debout, les spectateurs font une ovation de grand gala. Nos héros sont formidables !
Le site de Daniel Fernandez c’est ici ; celui d’Yves Jamait c’est là.
Daniel Fernandez, c’est une belle découverte d’une soirée Pollen en banlieue, il y avait aussi Juliette qui, ensuite, l’avait plus ou moins imposé dans « Un mardi idéal » dont elle était l’invitée, et il a fait un triomphe, rarement le public d’Un mardi idéal a été aussi démonstratif …
Rien que dans cette vidéo , on sent plus qu’une complicité entre eux , une osmose . » Les yeux brûlés » , un bel album de Daniel Fernandez . Et bientôt le 5ème album d’Yves Jamait » Amor Fati » , d’après les deux chansons de cet album entendues : » Amor Fati et » Prendre la route » , ce sera encore du très bon Jamait . Il en parle là : http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=o5_ecIy3ZTQ .
Hier soir j’ai fait ma petite souris curieuse… Je suis allée visiter le théâtre du Parvis Saint Jean à Dijon (visite de tout ce qu’on voit pas quand on va « spectater »), Et durant toute la visite on avait en fond sonore la première répétition du spectacle dans lequel Jamait reprend Guidoni, et bien, ça va être joli
magnifique article, merci beaucoup !
Quel beau titre !