Noces de perle pour Eric Guilleton
On a beau compter et recompter sur ses doigts, ça en fait déjà trente ! Trente ans que l’ami Guilleton par monts et par vaux trimballe ses chansons. S’il n’est au bout du compte pas plus connu que ça c’est qu’il est d’abord allé se faire un nom à l’étranger avant de penser à satisfaire le public français : il assumera même la direction artistique des manifestations « Berlin, ville européenne », c’est dire. C’est même lors d’une tournée au Cambodge, pour la Fondation Danièle-Mitterrand, qu’il rencontre Pierre Barouh et intègre l’amitié et le clan « Saravah » avec qui il fera deux albums (Et s’il était deux fois et Paradis provisoire). Des concerts épars dans l’Hexagone et ses fameuses classes d’écriture qu’il anime pour l’ACP manufacture chanson ne parviennent pas, et c’est regrettable, à partciper à la (re)connaissance de cet estimable et enthousiasmant auteur compositeur interprète.
A l’aube de fêter ses noces de perle avec la chanson, qu’il célèbrera en diverses formations pour, au final, sortir son sixième opus courant 2014, Eric Guilleton se produit au Vingtième Théâtre dans un répertoire bonifié de six à sept nouveaux titres. Il faut ça pour une rentrée parisienne. Ça et les invités de rigueur que seront sa fille, Margaux Guilleton, la chanteuse Anne-Claire Marin et l’ami et maître Pierre Barouh. On le retrouvera ensuite sur Etampes (son fief, point d’ancrage d’où il anime une courageuse saison culturelle) puis à nouveau sur Paris, cette fois avec l’orchestre DécOuvrir (en fait la formation qui s’est créée dans le cadre du festival éponyme de Concèze, sous la direction d’Etienne Champollion) puis, plus tard, sur Lyon.
Sans être particulière poésie ferroviaire, son dernier album en date, Une ville, un soir, déambule sur les rails de la vie, étapes d’amours, gares des sentiments, gens restés à quai. Un album exemplaire et la chanson-titre pour joyau plus gros que les autres. Guilleton est homme sensible dont les cordes sont épiderme, dont la voix, d’une musicalité et d’une diction remarquables, vous conduit au plus profond de ses vers. Car on n’écoute pas Guilleton en surface : on entre dedans, dans la mise en scènes des mots et des musiques, où tout est bien en place, cadrages épatants et mélancoliques scénars.
Lundi 7 octobre au Vingtième Théâtre, 7 rue des plâtrières à Paris 20e. 01.43.66.01.13.
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A Etampes, Eric Guilleton chantera au Petit Théâtre accompagné par un ensemble à cordes, le 18 janvier : Et s’il était deux fois ?
Le genre de soirée d’où on ressort heureux pour plusieurs jours, et même plus quand on a les albums… Et il est toujours bien entouré, lui qui sait si bien servir les autres … Vivement lundi prochain…
Et oui , le temps passe , et on l’écoute passer avec une douce nostalgie aux côtés d’Eric Guilleton, s’arrêtant au quai d’un souvenir mélancolique ou d’une étape plus joyeuse et colorée , une poésie taillée au burin des plus belles émotions , Eric Guilleton est compagnon de voyages dont on a toujours du mal à se séparer .