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Barjac 2013. Émilie Cadiou, qui coule de source

Émilie Cadiou (photo Catherine Cour)

Émilie Cadiou (photo Catherine Cour)

J’ai déjà dit ici que j’avais un fort faible pour les spectacles associant l’accordéon et la voix. C’est justement ce que nous propose Émilie Cadiou. Bien qu’au début, c’est plutôt l’accordéon qui ait pris le dessus, noyant les textes d’Émilie sous un mauvais réglage des balances : le chapiteau ne doit pas être facile à sonoriser. Les réglages se font quand il est vide de spectateurs et le rendu est complètement différent lorsqu’il est plein de monde. Certains des sonorisateurs de l’équipe arrivent mieux que d’autres à redresser rapidement la barre. Là, il a fallu attendre trois chansons et une violente admonestation du public pour que le sonorisateur réagisse ! Dommage quand on dispose de si peu de temps…

La lauréate de « Vive la reprise » 2012 tient bien les promesses que le jury du Centre de la chanson a décelées. Ses textes sont gais, inventifs, subtils. Ils allient les jeux de mots aux jeux d’images, de lumière et d’ombre. Faussement naïfs, souvent décalés, ils invitent à la réflexion, ce qui est la marque de fabrique des « Chansons de paroles ».

Sa première chanson nous livre des pistes intéressantes bien que fort peu ragoûtantes sur l’avenir et ce qu’il va falloir faire pour Vivre plus vieux : « Allonger les heures / Déplier le temps / Manger des insectes / Manger des méduses / Boire l’eau de la mer / Optimiser notre santé ». Elle enchaîne avec une chanson lui permettant de déployer sa voix en jolies vocalises, sur l’eau qui coule douce, qui coule de source…

Arrive une jolie surprise, interprétation très personnelle d’un mémorable tube, qui arrive à faire oublier l’interprète originale : Sheila. Et Bang bang, cette chanson que j’avais toujours prise pour une gaminerie se transforme en une balade d’amour et de rupture toute en finesse qui finirait presque par me tirer des larmes des yeux ! J’aurais bien ri à qui m’aurait dit que les chansons nunuches de ces années-là recélaient de tels trésors : en les revisitant, Laurent Viel et maintenant Émilie Cadiou me réconcilient avec les chanteurs des sixties. Une comptine écossaise pour nous amener à une Histoire d’amer, amertume d’une femme délaissée au profit d’un ordinateur ; un hommage très entraînant aux repriseuses de chaussettes (vive la reprise, donc !)… glissant vers une chanson vengeresse : Exils, mon titre préféré dans ce récital, raconte l’infidélité et termine avec optimisme sur la douce vengeance de la femme délaissée. Émilie conclut avec le Blues de l’œuf mollet qui en bave, Hors-la-loi où elle nous présente une oie rebelle et indépendante, qui vole hors des lois et une ode aux nains de jardins entraînante.

Une belle découverte en ce qui me concerne. Tout n’est pas parfait mais, avec ce que j’ai vu ce soir, Émilie Cadiou me semble promise à un bel avenir. Je ne saurais trop recommander de suivre ses futurs spectacles.

Le myspace d’Émilie Cadiou c’est ici. http://www.dailymotion.com/video/xm56gk

 

Une réponse à Barjac 2013. Émilie Cadiou, qui coule de source

  1. catherine Laugier 16 janvier 2014 à 17 h 25 min

    Exils :http://youtu.be/3wbm3ay6qp8

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