Barjac 2013 : Semal, ce mâle entendu…

Claude Semal hier à Barjac (photo Catherine Cour)

Ouï, écouté, entendu… et apprécié. Dissipons d’emblée l’ambiguïté d’un titre qui n’a d’excuse que le plaisir de sa sonorité…

Ah ! Semal. C’est bien ! Un peu beaucoup de sa Belgique à lui, de ses fanfares toutes royales, de ses terrils pour uniques montagnes, et de ses frites dont il fait grande consommation. Et de notre France à nous, même s’il « fait une fixette » sur le précédent quinquennat, sur le corps botoxé de Carla (qu’il assure baiser, « toutes mes cornichonneries avec Carla », mais abandonne sans regret à Philippe Val et Benjamin Biolay…) et de son « petit homme cynique et laid / élu président de la France. » Droit d’ingérence, sans doute, tant Semal élargit son petit pays à la juste dimension de son talent, annexant l’Hexagone et osant tout. Autant d’ailleurs qu’il traite son pays où « tout est surréaliste / excepté l’art la peinture et la poésie / mais la politique est une comédie. » Mieux que les infos formatées des radios-télés, Semal nous informe de la vie de sa Belgique, avec bien deux trois bière d’avance : « Chez nous l’éducation sexuelle / C’est les frites et les moules XXL. »

Car Claude Semal a particulièrement la frite. Tant que pour la première fois de sa longue carrière, il en fait un tube, bien creux comme il se doit : « On a la frite / La patate la baracca / La baraque à frites. » On doit se déhancher sur ça dans les boites de nuit de Knokke-le-Zoute…

S’il est un thème récurrent chez cet homme, c’est celui de l’identité nationale. Oh pas celle du mari de Carla, non, à qui il règle son compte dans l’évocation de Guy Môquet. Mais dans sa recherche de ce qui définit cette belgitude complexe et contrariée.

Semal ne nous fait que les titres de son dernier album et c’est très bien : il est succulent. Et nous apparait sur scène comme on l’imaginait : drôle, sympa, tendre aussi, rentre-dedans bien comme il faut, nature. Le genre de type qui nous donne l’irrésistible envie de sympathiser avec lui, de vider des chopes. Il désire « être utile » évoquant ce « rêve futile / bien plus grand que nous. » Sait-il à quel point il l’est, utile. Et nécessaire. Sa libre parole est précieuse, toute engagée qu’elle est. « Chanteur engagé, moi ? Entre nous, j’ai l’impression de na pas l’être assez souvent. »

Le site de Claude Semal, c’est ici. La chronique de son dernier album, c’est là.http://www.dailymotion.com/video/x106er9