Antraigues : c’est la fête aux copains…
par Viviane Boris
Antraigues-sur-Volane, Festival Jean-Ferrat, samedi 20 juillet 2013
Joli plateau vraiment pour la soirée vedette de cette troisième édition du Festival Jean-Ferrat qui s’est déroulé le week-end dernier sur la place du village d’Antraigues-sur-Volane.
Avec pour « fil rouge », tel celui des Vache qui rit, Gérard Morel dans toute sa splendeur, sa superbe, dans la richesse de sa plume aux mélodies savoureuses, mêlée d’humour et de tendresse. Il a, on le sait, plus d’une corde à son arc, le Gégé, plus d’une aiguille pour en découdre. C’est qu’Y a plus d’saison dans (sa) pampa ! pour ce bon gars pas dégueu au cœur gros comme ça.
Jean Ferrat, vous avez dit Jean Ferrat ! ? Conformément au protocole, sans doute spécifié sur contrat, chacun y est allé de sa chanson en hommage à l’artiste du lieu dont le portrait est ici de partout, dans toutes les vitrines.
Avec Yvan Cujious, d’abord, qui ne varie guère de sa thématique en reprenant Une femme honnête n’a pas de plaisir. Il n’y a pas de doute, comme il le chante si bien, Cujious aime les gens, qui le lui rendent bien. On aime son accent du sud-ouest mais pas que : ses amours désenchantés aussi, les séparés, ceux qui s’en vont voir ailleurs, les amoureux qui s’bécotent sur les bancs impudiques… Ah l’amour ! « L’amour ça te met dans tous tes états / Et t’as et t’as et t’as pas trop le choix ». Mais on a à peine le temps de le savourer, de biens se l’imaginer célibataire qu’il s’éclipse déjà : « C’est comme ça ».
Que serais-je sans toi, chanson « déprimante » pour Art Mengo… Voilà un artiste visiblement pas à l’aise sur cette scène ardéchoise, parlant à voix à peine audible pour un public à l’affut du moindre petit détail croustillant à se mettre dans l’oreille : « Plus fort, on n’entend rien ! » crie-t-on à ma droite, reprend-t-on à ma gauche. « Ah vous avez vu ma chorégraphie ? Tout à l’heure j’avais la guitare, là je suis au piano. J’ai pris le chorégraphe de Moustaki : il est libre maintenant… » Réprobations dans l’assistance, et Mengo d’ajouter « Ben quoi, on peut bien rire de la mort ? » On en reste coi. Mengo, c’est aussi l’art de la répétition. L’enfance de l’Art ? même pas : « La mer n’existe pas / Parfois nous la rêvons / Mais elle n’existe pas / Ce n’est qu’une illusion / La mer n’existe pas / Parfois nous la rêvons / Mais elle n’existe pas / Ce n’est qu’une illusion ». « Allez embrasse-moi / Embrasse-moi encore / Et puis embrasse-moi / Embrasse-moi encore » On reste sur sa faim, sur sa fin.
Dans le répertoire de Ferrat, Clarika, elle, a choisi une chanson d’amour (Aimer à perdre la raison). Elle est là, Clarika, au pied levé, à remplacer Juliette sans doute restée au pieu avec son Roméo. On ne perd pas au change : la voix nous transporte haut, si haut, que la tête tourne, « De courbe en arabesque (…) Tête à queue ». Elle brise la glace, enivrante qu’elle est, en patinage sur ses portées. Alors c’est avec sourire et admiration que la foule se met à reprendre timidement (mais c’est quoi ce public-là, qu’on entend à peine ! ) : « Mais rien de telle qu’une p’tite chanson / Pour vous remonter l’moral / Un air chic et tellement con-vivial… »
Ce soir, il ne pleut que des cordes de mi, la, ré, sol, si, mi, des cordes de crapaud, des notes à bretelles : Philippe Desbois à la guitare et Jérémie Pontier au piano et à l’accordéon assurent un max !
Yves Jamait entre en scène sous de chaleureux applaudissements, preuve qu’il était attendu. Ma môme, c’est celle qu’il s’est choisie : « Elle pose pas dans les magazines / Elle travaille en usine / A Créteil. » Nul pupitre pour lui, pas besoin du texte : il le connait par cœur. Avec sa casquette et son air ouvrier et canaille, ce titi-là a tout pour s’emparer d’une telle chanson. Ça et « Quelques miettes d’étoile / Et un croissant de lune… » qui nous dévoilent plus encore un tout grand homme. « Au train où ça va » le public en redemande.
Vient le final. Une chanson commune ? Ah oui, posée sur un plateau, pourquoi pas La fête aux copains ? Somme toute, après tout, c’est la fête à Ferrat, c’est la fête à Antraigues. « Allez allez allez », encore une p’tite dernière ! Yvan Cujious prend sa trompette pour compléter le tableau instrumental et le public se met à chanter l’incontournable hymne à ce pays : La Montagne. « Comment peut-on s’imaginer ?… »
Nous nous quittons avec les remerciements de Colette Ferrat, la veuve, très émue par ce qui vient de se produire. A l’an prochain !
Et ben vous voyez que la fête aux copains peut être bien, et avec tous ceux là, en effet, on peut imaginer qu’elle était belle .
Ravi, avec cet article, d’accueillir Viviane Boris parmi les collaborateurs de NosEnchanteurs. Domiciliée en Ardèche, là où « la montagne est (si) belle », Viviane se chargera plus particulièrement des relations publiques de notre « petite entreprise », notamment le soutien des artistes, celui des lecteurs et les partenariats à développer. Viviane Boris est elle-même artiste, qui se produisait dimanche dernier à ce festival d’Antraigues-sur-Volane. S’il lui était difficile de relater sa propre prestation, il nous semblait important de recueillir ses impressions de spectatrice.
Merci pour ces précisions Michel , je n’avais pas vu le nom de Viviane Boris, et bienvenue à elle . Tiens, j’en profite pour rappeler que je ne reçois plus La newsletter de Nos Enchanteurs depuis quelques semaines …
Bel écho de la fête aux copains, ça fait un peu ronchonner d’être bloqué à Paris, mais bon, on lit le journal… de Viviane et on est au courant. En attendant l’année prochaine et les vadrouilles festivales … en chantant.
Effectivement se fut très certainement la fête au copains dans ce joli coin d’ Ardèche si cher à Monsieur Ferrat ………. Avec le très bon commentaire de Viviane cette fête est un peu notre aussi . merci et peut être à l’an prochain ….. Bel été en chansons Jean-Mi
Bonjour
Ça fait du bien de lire de nouveaux collègues sur « Nos Enchanteurs » ! Plus on est d’amateurs à vouloir partager nos expériences et nos sensibilités et plus on pourra rendre compte de la diversité de la chanson. On ne sera jamais de trop pour amplifier et faire résonner le monde de la chanson. Bienvenue, Viviane ! Et à tout bientôt, peut-être… du côté de Barjac ?
Merci à vous pour votre accueil.
Je profite d’être lue pour vous dire que je cherche un ou des musiciens susceptibles de m’accompagner dans un répertoire « chansons françaises à texte » : reprises (Serge Gainsbourg, Anne Sylvestre, Jacques Higelin, Allain Leprest…) et mes propres compositions. Je suis dans la région Aubenas, Antraigues…
Je serai à Barjac puis à Aizac où je vous signale qu’il y aura vendredi 2 août à 21h Frédéric Bobin en première partie de Nathalie Miravette, samedi 3 août, même heure, Lily Lucas en première partie de Jean Guidoni.
Vous pouvez réserver au 04 75 38 73 58 ou au 04 75 38 73 65.
NosEnchanteurs vous y attendent.
J’ai beaucoup aimé l’article de Viviane Boris, car c’est un VRAI article, c’est à dire que ce n’est pas une évocation idyllique au pays parfait des bisounours chantant, elle se permet certaines critiques (notamment sur un chanteur, dont j’ai déjà oublié le nom) et je trouve ça très bien.
Est-ce que ça suppose que les autres articles ne seraient pas des VRAIS articles ? Il me semble qu’il y en a eu pas mal qui ne ménagent pas des points de vue parfois acidulés sur certains spectacles. Avec des débats souvent passionnés. Dans un festival, ou un spectacle collectif, on peut exercer « la pédagogie de l’enthousiasme » (le credo de Fred Hidalgo) sans pour autant céder à la courtisanerie s’il y a du moins bon. En revanche, pour les albums, et en ce qui me concerne, je ne partage que mes enthousiasmes, parce qu’un album que j’aime, je le passe en boucle, un album que je n’aime pas , je l’oublie, et puis ce qui ne me séduit pas peut plaire à d’autres, qui auront peut-être des arguments. N’ayant pas d’obligation contractuelle d’aucune sorte, j’ai aussi la liberté de ne pas chroniquer ce qui ne m’a pas plu.
N’oubliez pas que ce qui est dit n’est valable que pour un moment précis, ici ce spectacle du 20 juillet à Antraïgues.
Je n’ai rien contre Art Mengo, bien au contraire.
Oui, si ce papier nous relate des maladresses d’Art Mengo, un humour un peu douteux, il n’entache pas à mes yeux cet artiste. C’est bien à un moment donné, un jour précis, dans un lieu déterminé qu’est écrit cet article. Qui ne présage et présume de rien d’autre. Il est bien de temps à autres de remonter les bretelles d’un artiste, de lui tirer les oreilles si besoin est. Ce que Viviane fait très bien, je trouve…
Entendu, on est bien d’accord! (honnêtement, je le répète, je ne connais pas du tout Art Mengo,je me renseignerai)
Salut aux Enchanteurs,
En effet, une bien belle soirée pour ce FESTIVAL JEAN FERRAT ! Quelques petits problèmes de son qui, à la décharge d’Art Mengo, lui ont été défavorables… On entendait bien mal. Par ailleurs, vous dire que les soirées intitulées « La Fête aux Copains, Jean Ferrat-Léo Ferré » se dérouleront bien à Antraigues, mais les 9 et 10 août prochains. Elles sont organisées par la Mairie, en partenariat avec Kikélà Productions et je serai ravie de vous y retrouver, avec : Jérémie Bossone, La chorale Résonances d’Aubenas, Annick Cisaruk ,Serge Utgé-Royo et Véronique Estel. En attendant, on vous fait la bise ardéchoise !
Natacha Ezdra
Ah ! je me disais Natacha Ezdra manque à cette fête aux copains . Mais elle sera là » Un jour futur », et bien accompagnée ! alors tout va bien .