Coups de pousse aux Détours de Chant
Sauvé dans Claude Fèvre, En scène
Tags: Barbara Weldens, Gilles et Auguste, Jérôme Pinel, Le fils de mon chien, Les Vents malins, Nouvelles, Strange Enquête
Ce samedi 26 janvier Le Bijou de Toulouse accueillait cinq artistes (ou groupes) dans l’espoir de leur offrir un éclairage, au mieux une date si un programmateur y trouve une envie de partage, voire un vrai coup de cœur !
Pour un programmateur, c’est vrai, continuer son défrichage, y trouver l’occasion de s’étonner, de s’enthousiasmer, reste un défi permanent. Au fil des écoutes, au fil des concerts, des sollicitations incessantes, des coups de fil, il peut advenir que l’oreille se lasse ou, pire, que le cœur se ferme à de nouveaux univers. La tâche passionnante souvent, toujours risquée est un exercice d’équilibriste entre sa propre attente, ses exigences et ses goûts, celle de l’air du temps…Alors, un tel rendez-vous est l’opportunité de se questionner sur sa/ses préférences, de les confronter à celles des autres que l’on ne manque pas de croiser. De qui se souviendra-t-on pour un futur plateau ?
Va-t-on s’évader dans les textes dits ou chantés de Gilles et Auguste, s’égarer avec délectation dans leur labyrinthe onirique, s’amuser de leurs facéties parfois un brin cruelles, aimer s‘aventurer du côté du conte ou du théâtre ? Préfèrera-t-on le solo piano voix de Barbara Weldens, une grande fille bien d’aujourd’hui, qui n’a pas peur de la provocation, dont la voix grimpe dans les sphères du lyrique, qui vous bouscule coûte que coûte, sans doute parce que « la vie c’est mal foutu » et qu’il est urgent pour elle de le rappeler ? Choisira-t-on plutôt d’en rire, avec Olivier Laboria, alias Le fils de mon chien, accompagné de M’sieur Raymond à la contrebasse, lui, au clavier, qui choisit la dérision, l’humour, le jeu sous toutes ses formes (on assiste à une séance insolite de marionnettes) alors que sa belle voix grave peut nous embarquer – trop rarement à mon goût –du côté d’Arthur H ? S’attardera-t-on aux rives urbaines du duo Strange Enquête (tchatche, contrebasse), à la bouleversante scansion des textes de Jérôme Pinel, subtilement rythmés par la contrebasse de Manu ? Déroute assurée dans un monde pourtant familier ou plutôt des-routes, des quartiers, des usines qui s’effondrent, des êtres un soupçon dérangés. Se laissera-ton embarquer dans leur cinéma noir ? Peut-être enfin aura-t-on le goût du voyage offert par Les Vents Malins ? Cette fois-ci le pari est plus risqué (cinq en scène, c‘est un budget !) mais il faut admettre que les textes de Ronan Le Guennec ont trouvé un bien bel écrin, un habillage sonore des plus aboutis : guitare manouche, clarinette, accordéon, contrebasse, offrent chacun leur tour et tous réunis, des instants orchestraux qui vous transportent.
Voilà que s’achève une soirée qui donne à penser une nouvelle fois combien la Chanson d’aujourd’hui est diverse, surprenante et riche, combien il est précieux de lui donner l’occasion de le démontrer. Elle a besoin de ces rendez-vous pour parvenir à toucher le public, celui que l’on dit « grand » et que nos médias continuent hélas de sacrifier à des lois implacables.
Moi j’ai pas tout vu…a vrai dire j’ai joue dans un et j’en ai écoute un second…mais en tout cas j’ai passé une très agréable soirée
bravo pour l’article et pour les programmateurs qui cherchent encore pour toujours surprendre leur aficionados…je sais de qui je parle