Mélisa Maillié, entre chanson française et racines gitanes
Entre l’enfance pas si lointaine et son état d’adulte, entre chanson française et racines gitanes, entre Lot et Garonne, entre gadgi et voyageuse, c’est tout maillé serré, en un tricot de mots et de musiques confortable. Ça donne un disque assez précieux, bien plus que plaisant, aux chansons bien construites, belles mélodies, aux discrètes traçabilités qu’on s’amusera à rechercher, disque qu’on pose sur la platine et qu’on laisse tourner, touche repeat intentionnellement enfoncée. Le timbre est chaleureux, la voix claire, profonde, sait se faire puissante, le ton volontiers porté sur une douce nostalgie qui se diffuse sur presque toutes les plages. Les musiques de la dame sont mises en instruments par sa complice Fabienne Balancie, au piano et à l’accordéon : ça virevolte, ça vire même parfois à la folie… La découverte est réjouissante, non qu’elle soit exceptionnelle, qui par elle traduit un art de vivre, un rapport aux autres (comme à l’ensemble du personnel de son Ecole de la République), l’art d’observer, de transcrire des émotions, des petites et grandes choses. Comme une artiste de proximité, mariant des mots et des notes sur la vie de tous les jours.
Mélisa Maillié, Entre deux mondes, autoproduit, 2012. Le myspace de Mélisa Maillié c’est ici (ce billet a été préalablement publié dans les colonnes du Petit format du Centre de la Chanson).
Découverte réjouissante, que je prolonge sur son myspace . Elle n’a rien à dire d’essentiel, mais ces riens, elle les chante si bien sur cette musique qui virevolte, une chanteuse du quotidien, une chanteuse à faire danser les choses de la vie …
Fort jolie découverte, chanson bien troussée et interprète à la présence indéniable, force et nuances mêlées. Merci.
Finalement, arrivé à mon âge (61 ans) je me dis que ce qui nous semblait avoir été des révolutions musicales, je veux dire les Beatles, Bob Dylan et consorts, tout cela ne devait pas être grand-chose… il suffit d’entendre tous ces jeunes gens d’aujourd’hui qui chantent comme dans les cabarets en 1950, avec profusion de valses et de tangos, pour en être convaincu. Chacun ses goûts bien sûr, mais cela m’attriste un peu, ne se serait-il donc rien passé? Like a rolling Stone ou She loves you qui nous soulevaient de terre…n’était-ce qu’un rêve éveillé? N’était-ce qu’une parenthèse? Sans doute, mais soyons contents, elle fut enchantée!