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Je viens de festivals qui n’existent pas

Le Festiv’Art de Lavelanet, en Ariège, qui a fêté cet été sa dixième édition (photo DR)

Télérama vient de faire son bilan des festivals d’été, par tous les bouts : chiffres de fréquentation, ce qui est à la hausse, ce qui est à la baisse, les artistes vedettes, le chiffre d’affaires, le pourquoi du comment… Dans la théorie, c’est intéressant. Mais, je ne sais pourquoi, ça provoque en moi un malaise. Norbert Gabriel vient tout juste de dégainer sur Les Inrocks que je tire à hue et à dia sur Télérama (nos deux piliers de la culture de gôche !). Voyez-vous : j’ai passé une partie de l’été à me « faire les festivals », dites pas le contraire j’ai des témoins. Et pas un seul de ceux que j’ai fréquenté n’est pris en compte dans les stats de Télérama, pas un ! Ni le FestiFaï de Veynes, ni les Chansons de parole de Barjac, ni le DécOuvrir de Concèze… Ni les Rencontres Marc-Robine de Blanzat, ni le Festiv’Art de Lavelanet, ni… En fait rien ! Là où la chanson se met en scène, Télérama n’est pas là. Les Inrocks non plus, ni… En fait il n’y a personne. Pas même FrancoFans c’est dire, lui qui est censé défendre la chanson, on ne sait vraiment laquelle, qui accepte la pub des petits festivals mais ne s’y rend pas, et fonce à ceux de Télérama pour faire l’intéressant. Télérama, donc, qui fait dans le marché de gros, là où on manie le kilo-euro, le kilo-décibel, le kilo-star. Faut être Les Vieilles charrues, Solidays, Rock en scène, Les Francofolies, Musilac ou Les Eurockéennes pour être considéré : c’est le compte en banque, le budget prévisionnel, le flux financier qui fait intérêt culturel chez mes confrères de Télérama. Le capital est LA culture, la leur ! Les petits ne sont rien à leurs oreilles, misérables vermisseaux qui osent l’appellation « festival » (faudra légiférer là-dessus, style label A.O.C.) avec des chanteurs de… des mêmes pas connus ! Des Lacouture, Lapalud, Radix et Cie sur Veynes, des Servat, Guilleton, Bossone, Bonhomme, Mouron etc sur Barjac, des Caussimon, Tomislav ou Enzo Enzo sur Concèze… du menu fretin, même pas en signature avec de gros labels, des qui ne chantent même pas (oh ! les ringards !) en anglais.

Melissmell sur la scène du festival DécOuvrir, à Concèze, en 2011 (photo DR)

Il y a deux mondes, je fais partie de l’un d’eux. L’un est l’étouffante machine médiatico-économique et Télérama en est, au même titre que Télé-poche. L’autre est définitivement dans la marge, simplement toléré : on n’en parle pas ! Vos émotions estivales lors de ces petits festivals ne comptent pas, ne comptent pour rien : elles n’existent pas, ne sont en rien dans l’air du temps. Circulez, y’a rien à voir !

Romain Didier, cet été 2012 à Barjac (photo Chantal Bou-Hanna)

Chez NosEnchanteurs, nous continuerons, nous, à privilégier ces petits lieux, ces petits festivals, à les suivre le plus et le mieux possible (1). A vous les faire connaître, même si nous désirons – leurs organisateurs aussi – qu’ils restent à taille humaine. Les grandes concentrations, les méga-stars, les kilo-dollards, on vous les laisse, à Télérama ou aux Inrocks, à toute la presse « responsable » qui, pour l’heure, a encore pignon sur rue. C’est pas demain que je croiserai mes distingués confrères chez la mémé Roche, à Concèze, autour d’un canon de rouge à soixante-dix centimes d’euro, avec mes potes Eric Guilleton, Fabienne Thibeault, Alain Aurenche, Emilie Marsh et Céline Caussimon. Ces journalistes-là ne savent même pas que ça existe : ils sont d’un autre monde !

(1)    Aux organisateurs de prendre contact avec nous. Nous étudierons ensemble ce qui est possible…

50 Réponses à Je viens de festivals qui n’existent pas

  1. Norbert Gabriel 3 septembre 2012 à 10 h 32 min

    Depuis quelques années, j’ai eu de plus en plus l’impression que la majorité des festivaliers présents dans les très grosses machines à fiestas musicales, y vont plus pour se bouger le popotin en picolant de la bière que pour écouter et découvrir de la musique. Quand on évoque les Francos, en radio, dans la presse, ce sont les soirées du St Jean d’Acre, les grandes foires, alors qu’il se passe plein de choses passionnantes à la Coursive. Mais que pèse le Grand Théâtre et ses 1000 places face aux 10 000 du St JA? Où le french rock devient la novlangue obligée pour les play list…. Après un été passionnant de rencontres en français, Le Pont des Artistes repart pour une saison avec une première émission à 80% en anglais. Symbole ?
    Ce qui me gêne le plus dans ces soirées festivalières c’est que le public passe l’essentiel du spectacle à se trémousser, que l’on chante « Y a d’la joie » ou bien « la mort de Hattie Carrol » (un vieux Dylan pré-1968) on danse, on gigote, et on est super content de sa soirée, surtout s’il n’y a pas eu de chansons nouvelles qui auraient obligé à écouter, ou qui auraient fait décrocher le public.
    Il reste bien quelques festivaliers dinosaures qui écoutent « à l’ancienne » mais je crains qu’ils ne soient plus la majorité du genre dans ces grandes foires. Dont Télérama et quelques autres font leur premier centre d’intéret. Ce qui n’empêche pas les « petits festivals » d’être bien fréquentés, et de plus en plus suivis. Peut-être qu’un jour le TGV fera un détour par Barjac ou Concèze, est-ce souhaitable ? Imaginez le drame de l’envoyé spécial privé de La Rochelle pour un obscur bled dont on ne sait même pas s’il est au Nord au Sud à l’Ouest ? Pourquoi pas le goulag tant qu’on y est ? Il y a les Pussy Riot…

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  2. Sophie Fonfec 3 septembre 2012 à 10 h 59 min

    Michel, ce triste bilan te surprend ? Dans Télérama et Télé-poche, il y a… Il y a… Il y a ? En tout cas, ni le ciel, ni le soleil, ni la mer que nous gardons précieusement afin que nos faiseurs de chanson les colorient… Ce serait plutôt le fiel, le sommeil et l’amer que m’inspire ce petit truc carré qui scotche les yeux des brebis égarées (mais qui restent cependant « groupir » !) et qui pompe leur libre-arbitre à grosses lampées avides d’Audimat. Pour nous, y’a pas de délice, hélas, c’est là qu’est l’os…
    Continuons à lutter. Nous savons pertinemment que ces constats dirigés ne sont pas exhaustifs.
    Ecoutons, diffusons et aimons. La lutte continue !

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  3. Eric Nadot 3 septembre 2012 à 11 h 36 min

    Sur le site Télérama je trouve :
    http://sortir.telerama.fr/concerts/carte-blanche-a-tranches-de-scenes,101969.php
    Etonnant non ?
    Bon maintenant il faudrait trouver le temps de remplir un peu le contenu : c’est de la faute à TDS, on prépare des surprises…
    La soirée se finira avec l’ A MA ZONE de Claudine Lebègue.

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  4. christine Fabre 3 septembre 2012 à 11 h 37 min

    Comme tu as raison Michel…et comme je suis d’accord avec toute ta fougue!! Barjac fut pour nous un enchantement et effectivement il faut que ce Festival reste ainsi: de taille raisonnable, nous faire découvrir des artistes( cette année fut la découverte de Mouron!!) magique!!.
    Finalement c’est celles et ceux qui n’assistent pas à ce genre de festival qui sont ignorants et perdent quelques chose…..de vraies perles de chanteuses et chanteurs, des bonheurs et émotions de chaque jour, des rencontres magnifiques….alors gardons celà pour nous…..finalement j’ai pas trop envie de partager cela avec des c…… le bouche à oreille fonctionne tellement bien !!

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  5. la marquise 3 septembre 2012 à 11 h 39 min

    Tout cela confirme ce que l’on savait déjà ! Le décalage croissant entre  » l’establishment  » d’une certaine chanson française (Presse, producteurs, tourneurs, fédération de festivals etc…) et la réalité : à savoir une chanson moins médiatisée portée par des productions indépendantes de plus en plus nombreuses et soutenues par des petits festivals multiples et variées, peu enclins à draguer une presse (Télérama, Les Inrocks, etc…) qui n’a plus, ni le temps ni l’envie (ni les moyens ?!) de suivre ce qui se passe sur le terrain. Ce qui a changé ? C’est que nous avons appris à nous passer de ces professionnels qui ne représentent plus qu’eux-mêmes ! Quant au public rassurez-vous il est au rendez-vous de nos festivals plus conviviaux, plus intimistes où l’on peut, après le concert parler, manger et boire entre spectateurs et artistes ! Cette été La Marquise n’était ni à la Rochelle, ni à Montauban mais à Tallard près de Gap au Festival Altitude 625. Télérama ne nous a pas manqué !!

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  6. Thomas Bécard / Télérama.fr 3 septembre 2012 à 11 h 49 min

    Bonjour,
    ainsi qu’il est indiqué sur notre infographie, nous avons recensé des données sur les 32 plus gros festivals de musique (hors jazz et classique) de l’été. Il fallait bien mettre le curseur quelque part (sur les centaines de festivals qui existent en France) et nous avons choisi de s’arrêter aux festivals qui dépassaient 15 000 spectateurs. Il ne faut y voir évidemment aucun mépris pour les « petits » festivals. Télérama est d’ailleurs partenaire de nombreuses manifestations, petites et grandes.
    Quelques uns au hasard : http://www.lesorientales.fr/partenaires/
    http://www.abbayedenoirlac.fr/rendez-vous-artistiques-les-traversees-rencontres-musicales-de-noirlac-9.html
    Et puis je n’ai pas eu le temps de vérifier tous les festivals que vous citez au-dessus, mais je vois que nous avons déjà sélectionné par le passé Chansons de paroles de Barjac parmi nos festivals coup de de coeur de l’été :
    http://www.chansonsdeparole.com/fin2010.htm
    Très cordialement,
    Thomas Bécard

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  7. Fanfan Solazzi 3 septembre 2012 à 12 h 02 min

    Merci beaucoup pour cet article qui en dit long sur un fonctionnement général dans notre société aujourd’hui… les gros mangent les petits, on ne parle que des gros, etc. Valable pour les festivals mais pas seulement hélas, et être « petit » de nos jours, c’est être « résistant » forcément, et ceux qui oeuvrent dans les milieux culturels et artistiques en savent quelque chose, c’est leur pain quotidien ! Mais être petit c’est aussi être libre quelque part et il faut garder cette liberté pour garder aussi sa particularité… Etant une fidèle lectrice de Télérama car j’y trouve quand même encore du contenu valable, ce journal mériterait tout de même de se faire un peu « remonter les bretelles » non ? Vous n’avez pas envie de les contacter pour un « contre article » qui présenterait les festivals oubliés ? Moi j’ai déjà bien envie de coller le lien de votre article sur leur page Facebook, à moins que vous ne l’ayez déjà fait ? Je profite de l’occasion pour vous remercier pour vos écrits toujours passionnants !

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  8. Floréal 3 septembre 2012 à 12 h 17 min

    Bonjour à tous. Quelques amis et moi-même avons, comme Michel, non seulement fréquenté de temps à autre ces festivals qui n’existent pas, mais, plus fort encore, nous nous sommes également occupés d’un lieu de chanson qui n’existe pas !
    Durant onze années, avec la même petite équipe de personnes strictement bénévoles, nous avons fait vivre le Forum Léo-Ferré, à Ivry-sur-Seine, en proposant une programmation hebdomadaire, à raison, suivant les années, de deux à cinq soirées par semaine. Sauf erreur de ma part, je crois pouvoir dire que, sur la durée, à ce rythme de programmation et sous ce régime du bénévolat, il s’est agi là d’un phénomène unique en France, qui n’a, bien évidemment, jamais éveillé la curiosité pourtant légendaire du monde journalistique.
    Durant onze années, nous nous sommes passés de ces « grands » médias qui ont superbement ignoré ce lieu, son travail et sa réussite. Seul Serge Le Vaillant et quelques-uns de ses invités, sur France Inter, auront évoqué l’existence du Forum. Et, dans un autre créneau, la revue « Chrorus », bien sûr, et quelques publications confidentielles et amies, ou encore les animateurs d’émissions consacrées à la chanson sur Radio-Libertaire et Radio-Aligre.
    Bien sûr, cette indifférence, voire ce mépris, nous a dans un premier temps agacé, indigné. Surtout lorsqu’on vous répond, quand l’occasion nous est donnée de demander des explications sur ce lourd silence permanent, qu’ « on ne peut pas tout annoncer », qu’ « il faut bien mettre le curseur quelque part ». Alors, on se dit que ce fameux curseur ils peuvent bien se le mettre où je pense et qu’on saura se débrouiller sans eux.
    Finalement, cela n’aura pas empêché ce lieu, le Forum Léo-Ferré, de devenir ce qu’il est devenu.

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  9. Etienne Tépeur 3 septembre 2012 à 12 h 28 min

    Votre réponse est intéressante, Monsieur Télérama, mais ne répond en rien au problème posé. Que jadis vous ayez fait mention de Barjac, c’est bien… mais Barjac c’est tous les ans, comme les Vieilles charrues ou les Francofolies. Et de tous les autres petits ou moyens festivals de chanson – car Kemper n’en cite finalement pas beaucoup dans cet article –, quelque soit la période de l’année, Télérama ne les cite jamais. L’argent appelle l’argent et Télérama a fait ce choix de ne faire écho qu’aux riches, qu’à l’argent du showbiz. C’est comme les disques : à de très très rares exceptions près, vous ne chroniquez que ceux des gros labels (comme France-Inter qui ne prend que ceux-là dans sa play-list). La chanson est d’une rare diversité, d’une richesse inimaginable, et vous, vous faites l’autruche. Tout le temps. Vous faites dans le monochrome, toujours la même couleur de programmation, toujours les mêmes labels, jamais le reste, cette partie immergée de l’iceberg chanson. Tiens, vous allez encore sans doute chroniquer cette année le disque d’Amélie-les-crayons, très tardivement, mais quand vous aurez la place (exactement comme vous l’avez fait de son superbe album d’il y a cinq ans, « La Porte plume ») parce que, finalement, c’est pas un gros label. Mais ça vous permettra de dire que vous chroniquez aussi les disques de petits labels ou de pas de labels du tout. Belle hypocrisie, alors que vous condamnez tout les autres au silence ce qui, par rapport à votre lectorat épris de découvertes et de culture, est l’expression même du mépris.

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  10. Claude Festiv'Art 3 septembre 2012 à 12 h 37 min

    Cher Michel, décidément quelle plume !! J’aime cette énergie à défendre notre cause … Sans doute sais-tu par ma page Facebook que nous faisons du tapage ici avec l’annonce du départ de ce territoire du pays d’Olmes …Nous allons survivre – je rassure les amis, les artistes …- Il faut juste trouver les bons partenaires ..a mon grand âge , je ne peux plus m’offrir 10 ans d’efforts pour des clopinettes …!! Certes, c’est injuste d’écrire « des clopinettes » si je songe à toute cette part de bonheur partagé …mais à quel prix ! Allez ! Je vais me consacrer à cette opération de sauvetage et , promis, je vous reviens avec une plume fringante !! Toute rajeunie ! Hi,hi !!

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  11. Norbert Gabriel 3 septembre 2012 à 12 h 48 min

    Une des observations possibles dans ces histoires de médias, c’est que peut-être une partie de plus en plus significative des spectateurs actifs s’émancipe des grands médias presse pour aller chercher ailleurs des infos que cette grande presse ne leur offre pas.
    Il y a un an, tout le monde a sorti les mouchoirs pour éponger les torrents de larmes après la mort de Leprest. Combien de « grands festivals d’été » ont mis un « Leprest » au programme ?

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  12. La Marquise 3 septembre 2012 à 13 h 07 min

    Cet été pendant que La Marquise écumait les petites scènes festivalières, on apprenait que Bernard Chérèze, le big boss de la prog musicale à France Inter, pourrait quitter son poste. Au-delà de l’avenir professionnel de B.Chérèze sans doute moins fragile que celui des membres du groupe La Marquise, cette info devrait plutôt nous donner l’occasion de poser une fois de plus la question de l’accès à la diffusion radiophonique – et je me limiterais à France Inter – d’artistes indépendants représentants d’une chanson française bien vivante. Cette place s’est réduite à peau de chagrin !! De la même façon que l’on a appris à se passer de certains Festivals (Montauban, La Rochelle..), de certains médias (Télérama…), on va peut-être apprendre à se passer de France Inter ! Ce qui m’évitera d’aller vainement et bêtement draguer B.Chérèze au prochain MIDEM ou au prochain pince-fesse de la SACEM !

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  13. frpages 3 septembre 2012 à 14 h 57 min

    Merci Michel pour ce coup de gueule salutaire qu’il faut sans cesse donner et redonner. Il y a dans tout cela une effrayante logique de rouleau compresseur qui aplatit complètement ce qu’on nomme « culture ». J’ai un peu écrit dans le temps dans la presse… et j’ai pu observer comment tout cela fonctionne: le plus souvent les journalistes et critiques ne font pas leur métier. Ils se laissent embobiner, séduire par les « grosses machines » (festivals, labels) qui les invitent à dîner, leur paient le voyage ou l’hôtel, les caressent dans le sens du poil, flattent leurs égos et, au final, « sans même s’en rendre compte », se font dicter leurs papiers par les attaché(e)s de presse et autres communicants des puissants de tous poils. Un vrai critique ça défend bec et ongles son indépendance, ça fouine, ça découvre, ça va chercher derrière les apparences et dans « les coins perdus », dans les endroits négligés ou disgracieux. Ce qui n’empêche pas de parler aussi des « grandes manifestations ». Mais si on est un vrai professionnel on veille jalousement à l’équilibre entre grosses productions et talents cachés ou manifestations humbles. Or aujourd’hui, même dans la presse dite « de gauche » ou qui est censée nous convier à la découverte on a toute une escouade de soi-disant journalistes qui se contentent de parler de ce qui fait chiffre, de ce qui fait déjà du bruit dans les autres médias, qui veut profiter indirectement de la gloire de ceux qui sont en ce moment sous les flashes et les projecteurs, qui meurt de trouille d’innover, de sortir d’une « ligne » moyenne et bien pensante, et de déplaire à un public considéré à priori comme mou et tiède au lieu d’affronter les conformismes. Tout ça manque singulièrement de courage, d’audace, de panache…Donc Bravo. Abraço. Frédéric Pagès

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  14. Qualantrégor 3 septembre 2012 à 15 h 09 min

    C’est pas une question de compte en banque, c’est une question de grand public…
    Quand je lis Norbert Gabriel qui dit d’un ton condescendant que les gens vont plus facilement vers des grand festivals pour gesticuler et satisfaire leur alcoolisme, c’est quand même un peu ridicule… Evidemment qu’aux Vieilles charrues et à Rock en seine on découvre des groupes, évidemment qu’on y va pour la musique… Mais à vous lire, il faut aller a des festivals de troupes de théâtres de la renaissance et aller voir des groupes de jazz gréco-moldave pour pas appartenir a la case « teubé qui boit de la bière » a un gros méchant festival qui fait de l’ombre aux autres. Cette comparaison est stupide, j’ai passé certains de mes meilleurs moments aux grands festivals, et rien ne n’empêche d’aller aux petits.

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    • Michel Kemper 3 septembre 2012 à 15 h 47 min

      Un instant, à vous lire, Qualantrégor, j’ai cru que vous alliez parler, aux côtés des théâtres renaissance et groupe de jazz gréco-moldaves, de « chanteurs de MJC ». Ouf ! mais le ton est le même. Pour ma part, je bois autant à un petit festival qu’à un grand méchant festival. Pour avoir longtemps travaillé dans la presse quotidienne, pour en avoir été l’ennemi de l’intérieur qui s’évertuait contre vent et marée à défendre les petites salles, les petits festivals, les « petits » artistes, je maintiens qu’est c’est bien une histoire de compte en banque. Plus vous faites riche, plus vous faites crédible aux yeux de la presse. Jamais la presse dans mon coin ne rechignera à couvrir un spectacle au Zénith du coin, à la Comédie de Saint-Etienne ou à l’Opéra théâtre : le faste, le fric, la puissance et l’institutionnel (et les petits cadeaux qui entretiennent l’amitié) vous ouvrent toutes les portes, quelque soit la qualité du spectacle. Par contre, même avec la plus merveilleuse programmation qui soit, aucune petite structure ne saura séduire des journalistes culturels qui, bien souvent, ont une conception très étriquée et très veule de leur fonction. C’est, je pense, aux médias d’éduquer son lectorat : quand on pense à Télérama, c’est une évidence. Et ben apparemment non : c’est là-aussi la culture du chiffre et du fric, pas autre chose. Expliquez-moi pourquoi on sait quels disques, avant même leur mise en vente, seront traités par la journaliste ou non. Ce n’est pas histoire de grand public, puisque le public n’a pas encore eu accès au disque. Pourquoi faciliter à outrance les disques susceptibles de rencontrer le grand public, que des disques produits par de confortables labels ? C’est inéquitable. On va me rétorquer qu’on ne peut chroniquer les disques autoproduits et autodistribués du fait même qu’on ne les trouve pas de partout. Faux ! tous sont dispo sur le net, même dans les campagnes ou il n’y a pas un disquaire à, 200 km à le ronde. Si ce n’est l’Intermarché du coin, qui a déjà fait sa sélection, la même que tous les grands médias, comme par hasard… Si tous les disques (tous les festivals aussi) étaient traités par la presse à pied d’égalité, soyez sûr que les résultats seraient un peu différents. C’est pas histoire de fric, ça ?

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      • Popp 10 septembre 2012 à 7 h 35 min

        Bonjour, “ Oui pourquoi faciliter à outrance les disques susceptibles de rencontrer le grand public” ? dites-vous. Bien évidemment pour avoir un lectorat consistant et donc la pub qui va avec. Le modèle économique se mord la queue. Si je parle de quelqu’un qu’on ne connait pas, pas de lecteurs, pas de pub.

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    • Norbert Gabriel 3 septembre 2012 à 19 h 00 min

      Qualantrégor: en quoi je serais condescendant en racontant des choses vues, et aussi entendues de la part d’artistes qui, en scène, voient une partie des spectateurs, le plus souvent devant la scène, danser sur tout et n’importe quoi le verre à la main ? ce sont aussi des festivaliers qui ont connu les Francos dès 1985, et qui ont 45-50 ans aujourd’hui qui constatent ces dérives. Récemment, aux FNAC Live, c’était très clair, j’aurais dû faire des images de certains groupes de spectateurs assez loin de la scène qui avaient une pyramide de bouteilles devant eux, et je vous garantis que durant le dernier concert, ils n’ont pas dû en retenir une note. J’ai constaté ça dans des salles, où on entre avec son verre, et où on sort pendant le spectacle pour faire le plein, en passant devant la scène, et pendant une chanson. Ces travers sont plus souvent parisiens, heureusement, mais ce genre de mauvaises habitudes se répand vite. J’ai banni plusieurs salles de Paris définitivement en raison de faits constatés régulièrement, une partie du public vient pour papoter en buvant, parfois dos à la scène.
      Des salles comme le Grand Théâtre de la Coursive, comme le Vingtième Théatre, à Paris, ou la Reine Blanche, ou l’Européen, accueille entre 200 et 1000 spectateurs pour d’autres soirées que du jazz expérimental gréco-moldave. Un festival comme Muzik’Elles a un public attentif et respectueux de la scène. D’une scène qu’on voit à l’oeil nu, et non avec un téléscope ou des écrans relais.
      Et ne caricaturez pas absurdement, je n’ai pas dit que tout le monde était soul et alcoolique, mais un constat devrait vous éclairer, aujourd’hui, beaucoup d’organisateurs misent plus sur « la limonade » que sur le prix des entrées pour rentabiliser. On paie 10/15€ pour la scène, et on s’offre 20 ou 25 € pour boire… L’inverse me semblerait plus sain, pour le spectacle en général. Quand je vais au théâtre, je paie pour la pièce et les comédiens, d’abord.

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  15. Odile 3 septembre 2012 à 18 h 20 min

    Il est vrai que les médias, n’ont pas tout à fait les mêmes goûts que nous , c’est bien regrettable, mais ça on le savait déjà!

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  16. Michel TRIHOREAU 3 septembre 2012 à 21 h 56 min

    Sans vouloir ramener ma fraise, j’ai commis un livre qui tente de faire le point sur tout cela : La Chanson de Proximité (L’Harmattan), c’est celle (entre autres) de ces « petits » festivals où l’émotion est à l’échelle humaine. Tous vos commentaires me prouvent que je n’ai pas perdu mon temps à faire ce bouquin. Encore faut-il qu’il soit lu, mais là, ce n’est plus de mon ressort !

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  17. Chris Land 4 septembre 2012 à 0 h 20 min

    Bien d’accord avec le propos, Michel et Norbert.
    Nous avons aussi fréquenté des petits festivals : celui de Gourdon (3 jours de concerts gratuits !), qui valorise depuis plusieurs années l’oeuvre de Léo Ferré, et celui de Montcuq (3 jours) depuis 8 années, dont la programmation valorise « une chanson à texte », comme on se trouve contraints à la définir…
    Henri Courseaux, président de ce festival qui en est à sa 8ème édition nous rapportait publiquement que les subventions qui permettent souvent à ces « petits » festivals à taille humaine de fonctionner, allaient être drastiquement amputées… sous le prétexte que « l’argent public n’est pas destiné à financer des manifestations de repas populaires »… (ce ne sont pas les termes exacts mais l’esprit).
    Alors, certes, les journalistes ne font pas correctement leur métier de rendre compte de toute l’actualité concernant ces manifestations à la marge des grosses locomotives, mais ils influencent aussi les politiciens qui ont ce pouvoir de faire vivre ou mourir des initiatives dont la fragilité financière est une des garantie de la qualité et aussi de la prise de risque culturelle. Les DRAC ont droit de vie et de mort localement sur ces évènement qui ne sont pas « majeurs » mais sont extrèmement bien suivi par un public plus local. Elles sont souvent influencées, conditionnées par la presse nationale, papier ou audio-visuelles, qui minimise ou ignore ces lieux indispensables, ceux-là qui vérifient que la chanson est bien vivante et demeure un art populaire, n’en déplaise à nos institutionnels liés à une autre logique… électoraliste ?

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  18. Rencontres avec Brassens 4 septembre 2012 à 8 h 21 min

    Si Brassens chantait aujourd’hui, c’est dans ces festivals qu’on le verrait, pas dans Télérama. La preuve : Télérama n’a parlé de Leprest que quand il est mort.

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  19. Chanson de Proximité 4 septembre 2012 à 8 h 23 min

    Et moi, je ne vais que dans les festivals qui n’existent pas !

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  20. Michel Trihoreau 4 septembre 2012 à 8 h 25 min

    Personnellement, je vais surtout dans les festivals qui n’existent pas. Sinon, ça ne sert à rien, il suffit de lire Télérama !

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  21. Delorme 4 septembre 2012 à 9 h 14 min

    Bien sûr on n’entendrait pas Brassens dans les médias aujourd’hui… le refrain est connu. c’est sans doute pour cette raison qu’il avait choisi d’apparaître dans les années cinquante… Pas con ce Georges Brassens !
    Plus sérieusement n’oublions pas que les chansons de Brassens qui passaient à la radio avaient un côté très populaire, surtout des mélodies très accrocheuses (Le Parapluie, Je m’suis fait tout petit et autres) et c’est de qui manque ou a manqué à bien des auteurs de chanson de qualité d’aujourd’hui, aussi remarquables soient-ils, comme Leprest ou Bertin par exemple. D’autre part Brassens a apporté quelque chose de neuf dans la chanson, un mélange de populaire et de savant ( et donc de formidables mélodies) inédit dans la chanson, un ton nouveau. Si quelqu’un apporte une chose entièrement neuve aujourd’hui nul doute qu’on en parlera, chanson de qualité ou pas. Or, à mon avis, la plupart des chanteurs admirés ou défendus dans ce blog, n’apportent pas de choses nouvelles et leurs chansons (même si elles sont parfois très belles) auraient pu être écrites dans les années cinquante et soixante. C’est du moins comme ça que je vois les choses !

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    • Norbert Gabriel 4 septembre 2012 à 12 h 18 min

      ça se discute (ou se dispute..) pour les chanteurs des années 50 « d’aujourd’hui » …
      Pour Brassens, il me semble qu’il y a eu aussi un concours de circonstances favorables, avec la naissance d’Europe N°1 qui était la radio jeune des années 55. et qui pouvait diffuser de l’extérieur ( à vous l’émetteur) des choses que la radio nationale censurait. Ça m’est apparu l’an dernier avec une « Intégrale Brassens » dans laquelle on constate que la grande majorité de ses radios, c’était sur Europe, avec les Campus de Lancelot par exemple. Je ne vois pas en 2012 une radio nationale oser des chansons urticantes qui pourraient surprendre le public, à qui on donne en priorité ce qu’il aime entendre, et qu’il a déja entendu. Voir en play list de France Inter un nouveau talent dont le tube reprend 10/12 mesures de « Parlez-moi de lui » de Nicole Croisille.
      Mais on entend aussi la sémillante Carmen Maria Vega, qui n’a pas sa langue dans sa poche, et qui est bien de son temps, celui de 2012, toutefois, c’est en spectacle qu’on peut entendre « Qu’est-ce qu’ils sont cons… » (de Matthieu Cote) ça, ça passera jamais en radio, José Artur aurait pu programmer ça vers minuit …
      Un autre des écueils que doit affronter la chanson en général, c’est qu’elle est devenue clivante, l’horreur suprême pour la télé. Avec des a-priori définitifs, du genre « faut que ça dance.. » avec un « C » c’est plus in the mood…

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  22. ACHARD 4 septembre 2012 à 11 h 44 min

    Télérama a ignoré superbement Allain Leprest durant toute sa carrière, et Jean Ferrat en son temps. Je me souviens avoir écrit à Télérama qui faisait silence sur le dernier album de Ferrat (Aragon-1995). La réponse reçue de Fabienne Pascaud à l’époque était du genre « …c’est notre choix et personne ne vous oblige à nous lire ! » et c’est ce que j’ai fait depuis.
    Bravo en tout cas pour ce site, la chanson de parole a encore des défenseurs et donc de beaux jours devant elle. N’en déplaise à tous les « gnian » « gnian »…
    JPA

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  23. Pierre T. 4 septembre 2012 à 11 h 56 min

    Sans vouloir moi non plus ramener ma fraise, j’aimerais juste dire que ce débat sans fin (qui existe depuis des décennies) me semble peu digne d’intérêt et même limite réac. Télérama (ou d’autres !) ne parlent pas des petits festivals ? Et alors ? Où est vraiment le problème ? Ces festivals n’ont-ils pas déjà leur public fervent ? J’étais moi-même à Barjac l’an passé et si ces rendez-vous cultivent justement leur côté convivial, c’est peut-être aussi parce que les grands médias n’en parlent que très peu. Si la médiatisation était plus importante, l’effet ne serait pas forcément positif : le public de ces festivals pourrait exploser, ce qui mécontenterait à la fois leur public et leurs organisateur et dénaturerait ces rendez-vous à préserver. Par ailleurs, vouloir toujours opposer les « grands » et les « petits » n’est vraiment pas très sains. C’est la « lutte des classes des festivals » ou quoi ? Et dire que les médias comme Télérama vont toujours vers les festivals « d’argent » est outrancier. C’est faire preuve d’une vraie méconnaissance du milieu culturel et des médias. Je ne veux pas dédouaner tous les journalistes, mais attention à ne pas les stigmatiser sans cesse et à cesser les propos du style « tout pourris » « tous méprisants »… Il faudrait au contraire, pour porter plus haut la parole de la chanson, tisser des relations plus constructives avec ces médias, être moins dans la défiance, ne pas se victimiser. Et continuer à faire vivre ces espaces essentiels et nécessaire pour les artistes et le public. Vive les « petits » festivals ! Voilà ce que je voulais écrire.

    Réponse : Merci pour cette intervention. Mais pourquoi « réac », ce mot tarte à la crème qui ne veut strictement rien dire ? Quant aux petits festivals par rapport aux médias, ce n’est pas manque d’efforts et de diplomatie de la part de ces petits festivals…MK

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    • Michel Kemper 4 septembre 2012 à 12 h 22 min

      Bien sûr, égoïstes que nous sommes, nous aimerions que ces petits festivals restent bien petits, que personne d’autres ne les découvre, on veut les garder pour soi, à taille humaine. Bien sûr. Oui, je ne souhaite pas que Barjac ait la taille de La Rochelle, que Concèze devienne pareil aux Vieilles charrues. Eux non plus, je vous rassure. Reste qu’on peut souhaiter que ces festivals épatants (j’en cite deux mais y’en a beaucoup beaucoup plus) soient un peu mieux considérés. Pas de presse et qu’importe ?! Mais savez-vous que les coupures de presse sont désormais pièces nécessaires pour tout dossier de demande de subvention, et indispensables pour tout dossier de justification de la subvention accordée ? Heureusement que parfois, en certains endroits (pas tous et pas toujours) la presse locale joue encore le jeu, quand elle n’envoie pas le localier du coin qui n’est pas toujours très compétent sur un tel sujet. Et puis, quand même, j’insiste : je suis lecteur de Télérama, abonné depuis trente ans, et je trouve insultant que ce magazine culturel fasse délibérément silence sur de tels événements qui maillent le territoire, qui tissent ou retissent du lien social, qui font oeuvre culturelle aussi respectable, aussi responsable que n’importe quel théâtre parisien. Je dis qu’on a le droit d’en parler, j’ose dire que Télérama (entre autres) a le devoir d’en parler.

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    • Norbert Gabriel 4 septembre 2012 à 12 h 25 min

      c’est pas faux, mais TOUS les festivals doivent être soutenus par des subventions, et on commence à voir pas mal de mécènes qui regardent la surface médias avant de regarder le programme ou la fréquentation, et sans écho dans les médias, plus de subventions, donc plus de festivals.
      Et avant de faire la grande scène des Francos, ou des Vieilles Charrues, il faut bien que les artistes se préparent sur des scènes moins grandes.

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    • Ronan Pinc 4 septembre 2012 à 17 h 37 min

      « Où est le problème », dites-vous…
      D’abord, peut-être que parmi ces petits festivals, certains aimeraient grandir économiquement, augmenter un peu et élargir son public… C’est possible, non ?? Etre au final un peu moins dépendant de subsides financières extérieures… Du coup, ça pourrait aider que la presse – toute la presse – en parle au moins un peu plus, non ??
      Mais surtout, surtout, c’est un problème culturel, qui fait qu’a toujours médiatiser les mêmes événements qui présentent toujours la même programmation (là je pousse un peu, n’est-ce pas, mais… pas tant que ça au fond), on nivelle le niveau culturel de la plupart des gens, et ça, ma fois, ça m’apparait comme le problème principal ; et ça me laisse un goût de « tout se passe comme si… » …Comme si « on » voulait effectivement et volontairement le niveler, ce fameux niveau culturel…
      ça a toujours bien servi à maintenir le bon peuple dans cette léthargie qui nous rend si maléables et manipulables…
      C’est plus qu’un simple problème ; c’est primordial.

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  24. Pierre T. 4 septembre 2012 à 12 h 35 min

    « Sous le papier, la sub ? » Cela revient à dire que la fonction des journalistes serait en premier lieu d’écrire des articles pour permettre à des subventions d’être attribuées. Cela serait vraiment navrant.

    Réponse : Non, c’est pas la fonction première des journalistes, mais ils ne sont pas dupes de cette nouvelle réalité. Simplement, comme l’explique très bien Norbert Gabriel en commentaire, mécènes et financeurs exigent un retour presse. Et quand, malgré des trésors de diplomatie, des tas de contacts téléphoniques souvent infructueux (les journalistes rappellent peu souvent), la promesse d’un très bon accueil (je peux en témoigner) et un travail excellent avec succès public, la presse est absente, les organisateurs sont bien en peine d’étayer leurs dossiers. C’est comme ça que ça se passe. MK

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  25. Benjamin 4 septembre 2012 à 12 h 59 min

    Salut Michel
    Je vois que tu as passé un bel été! Merci d’évoquer une fois de plus FrancoFans dans ton blog. Bravo pour ce coup de gueule dont nous partageons quelques remarques, notamment sur la qualité des festivals que tu as eu la chance et le temps de couvrir.
    Je tiens juste à préciser que nous « n’avons pas foncé faire les intéressants » aux gros festivals que tu énonces, nous n’y étions pas! Sauf les FrancoFolies bien sûr que nous aimons beaucoup. Ah oui, il y a aussi le Printemps de Bourges qui a un très bon off en chanson (enfin, notre chanson) et en musiques actuelles.
    Sinon nous avons fait, évidemment, plusieurs « petits » festivals mais localisés un peu plus au nord de la Loire. Tu auras pu me croiser, sans que Télérama ne m’avertisse de leur existence, entre autres au festival Chansons Nouvelles sur Marne à Chateau-Thierry, au festival Les Enchanteurs dans le Pas-de-Calais, au Vers Solidaires de Saint-Gobain, au Quesnoy Enchanteurs et à Un air d’accordéon en Valenciennois dans le 5.9…Personnellement j’avoue avoir fait une pause cet été car ma fille est arrivée fin juillet, la chanson est passée au second plan. Mais plusieurs membres de l’équipe étaient à Voix de Fête, Au Printival Boby Lapointe, à Musicalarue de Luxey, à L’imprévu de Montemboeuf, à Musiques d’Ici et d’Ailleurs, à Alors Chante, à Paroles et Musiques, au Fou Kavés, au festival Emmaus de Pau… j’en oublie. De tête, nous serons au Festival de la Chanson Française du Pays d’Aix en Provence et aux Courants à Bordeaux prochainement…avant de reprendre deux trois quatre ou même cinq fois par semaine la direction des salles (pas seulement les Zeniths mais aussi le Limonaire, le Sentier des Halles, La Manufacture Chanson… pour n’évoquer que la capitale). On devrait se croiser bientôt, c’est sûr!!
    Benj

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  26. Jean-Benoit 4 septembre 2012 à 14 h 00 min

    Tirer à boulets rouges sur les Inrocks et sur Télérama, c’est facile mais ça fait vendre ! (ou plutôt cela fait de l’audience sur votre site…)

    Réponse : Et vous croyez que c’est ma seule motivation, ma seule obsession ? Pfft ! Si je veux faire de l’audience, je fais un blog de cul, pas un site sur la chanson non commerciale. Pour autant NosEnchanteurs fait entre 1000 et 2000 connexions/jour (1900 et des broquilles hier), sur sa qualité et sa pertinence, et sur rien d’autre. MK

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  27. Michel TRIHOREAU 4 septembre 2012 à 15 h 21 min

    @ Jean-Benoît :
    C’est assez tendance que d’inverser les rôles : les défenseurs deviennent attaquants ; les petits, des privilégiés ; les insurgés, des tyrans, etc.
    Les espaces où l’on peut avoir ce genre de débat ne sont pas si nombreux et ils n’ont rien à gagner en se battant contre les moulins à vents, sinon à montrer qu’une résistance existe au despotisme médiatique.
    On peut critiquer (sans boulets) Télérama et les inrocks qui sont encore accessibles et donc susceptibles d’entendre nos colères. Il y a bien d’autres journaux qui ne connaissent que notre indifférence. Qui aime bien châtie bien. Dans une critique, il y a une attente. Même si, selon Léo Ferré, le désespoir est la forme supérieure de la critique.

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  28. Norbert Gabriel 4 septembre 2012 à 15 h 56 min

    @Jean-Benoit: étant mis en cause, j’exerce mon droit de réponse, je suis lecteur très fidèle de Télérama depuis 1980, et lecteur occasionnel des Inrocks (et acheteur des deux). En l’occurrence, ce n’est pas la revue « les Inrocks » dans l’ensemble qui m’a agacé, mais un billet en particulier. Pour une bonne part de mauvaise foi, même si c’est un exercice obligé des éditorialistes humoristes, il y a des dérapages, inconvenants, qu’on flingue un album qu’on aime pas, pas de problème, c’est un point de vue, mais qu’on anticipe sur un album qu’on ne connait pas, ça m’énerve. Tout autant que les puristes franco-français dylaniens qui bavent sur Aufray, alors que Dylan était très satisfait de tout l’album traduit. Ce genre d’Inrockeries, non merci !

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  29. joey john smimmth 4 septembre 2012 à 17 h 09 min

    Dans le compte-rendu de Téléramdam y a pas « les plus fortes stagnations »…

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  30. robinov 4 septembre 2012 à 18 h 02 min

    Bravo pour ces riches échanges !
    Et maintenant, les zamis, si nous parlions du Festival Bernard Dimey (Nogent, Haute-Marne) ??
    Seulement (?) 12 années d »existence…
    Qui prend la parole ?
    ® from VINYL

    Réponse : Parce que, dites-moi, même celui-là ils n’en parlent pas dans Télérama ? MK

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  31. A.D 4 septembre 2012 à 19 h 31 min

    En avant la Zizique, donc, comme dirait Boris !

    Pour tenter de définir un espace artistique, une vue de « l’artiste », en réactions à ces précieux commentaires, je préfère les chemins de traverses aux raccourcis ! Je n’ai pas de préférence de style, je suis ouvert à la diversité, à la richesse de ce patrimoine mondial qui s’auto alimente et qui n’en finit jamais de réinventer dans le partage du sens, comme dans l’opposition des sens… Et sans rentrer dans des querelles d’Experts auto proclamés, il n’y a pas La Grande Musique, les Variétés et le R’n’Roll… Et ces espaces désinfinis journalistiquement réservés. Il y a, la Musique, ce champ infini des variations à explorer, ce chemin magique qui nous mène à l’autre, ( l’autre artiste, l’autre public; l’autre programmateur mélomanistique) ; ce véritable espace de liberté où l’on peut rêver, comprendre, construire, échafauder, se consoler, aimer ou crier… Sinon, ce n’est que de la gestion de public bien endoctriné, bien ordonné… Du sectarisme individualisé pour des publics dont les goûts et les couleurs sont rationalisés… La liberté réside dans le recul que l’on peut porter à l’offre, la curiosité dont on peut faire preuve… Que l’on soit producteur, programmateur, artiste ou public … Une certaine conscience de l’esgourde, si je puis dire ! Une démarche volontariste dans la découverte qui ne vient pas toute seule… Et l’on pourrait, à ce propos, facilement regretté que nous n’ayons pas plus développé une éducation auditive et culturelle dès le plus jeune âge… Heureusement, que l’auto-éducation existe ! Et que la musique est partout disponible… Encore faut-il faire preuve de curiosité. Avoir envie !

    En fait, je n’aime pas ce qui est facile,suranné, trop emprunté… J’aime la chanson, … la chanson : parce qu’elle peut être blues, pop, rock, rap, celte, orientale, slamée, française, du monde… Parce qu’elle permet la poésie, le texte, l’histoire, le souvenir, la perspective… Parce qu’elle peut être populaire, sans être populiste, érotique sans être vulgaire ; politiquement incorrecte et bien mise sur elle, transcendantale et onirique, sans dogmes ni églises… Parce que « la chanson de qualité » ne vous fait pas payer sa bonne facture, à contrario du bizzness mondial qui vend des savonnettes comme des armes, des armes comme des disques… (un skeud pour un scud !) Des disques à consommer sur place comme des œuvres impérissables ! Alors oui, j’aime tous ces genres, et même les autres ; j’aime leurs points d’accroches, leurs exécutions parallèles, simultanées, leurs vibrants partages… Cette grosse veine d’irrigation que les genres éclairés nourrissent pour que l’imagination perdure, que l’Homme s’interroge, trouve du repos, de l’énergie et, finalement, s’épanouisse…

    Que nous disent d’autre les perlés de la sueur du Blues, que l’on retrouvent dans toutes ses déclinaisons musicales actuelles ?! Et puis, si dans les années 60 c’était une révolution d’insérer des arrangements cordes sur de la musique pop… Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Les possibilités sont multiples. Faire juste gaffe à la facilité technique et à l’emprunt facile !…

    Et c’est dans les jeunes générations que l’on voit bien que le patrimoine musical est re-digéré, pour, à part les mièvreries pré-fabriquées, instaurer une certaine liberté de création, de ton, de prospective… S’approprier les frontières musicales pour s’en nourrir, pour mieux les enfoncer, pour mieux les sublimer : une démarche salutaire ! Le fondement même de la musique contemporaine. Et, quoi qu’en dise la pseudo intelligentsia conformiste, comme l’ intelligentsia élitiste, une forme certaine de respect. Même si certains utilisent ce leitmotiv pour excuser leurs facilités très empruntées, tirant plutôt vers le bas nos feuilles de choux et sa grosse caisse neurologique, flattant par là-même nos petites fainéantises latentes… Ou, malheureusement, parfois, récurrentes ! Heureusement, le gros des nouvelles générations d’artistes sont ouvertes et constructives… Désinhibées, désinvoltes, débordantes, déconcertantes !… Je me retrouve bien dans ses états d’esprit.

    (Re) : En avant la Zizique, donc, comme dirait Boris !

    Je vais mettre les pieds dans le plat, si j’ose dire…Tant pis si je passe pour un prétentieux mal dégrossi ! : J’aime à n’en jamais finir d’apprendre, d’ingérer pour mieux digérer mes références, mes influences ; afin de pouvoir regarder mes modestes travaux dans la glace et les restituer sur scène au mieux de mes tripes de vies. Je hais la démagogie qui se la joue modeste pour mieux se la péter aux miroirs aux alouettes des Petits Cafurons Spectaculaires… Ce jeu, élaboré, des fausses modesties assez répandues de nos jours qui consistent à porter de fallacieux respects, d’égal à égal ; en se prenant d’exister par ce qui est, indéniablement, l’autre, un autre… Si on y regarde de plus près, c’est plutôt l’expression d’une récupération négationniste d’illustres artistes connus ou inconnus… Au lieu de simplement s’alimenter, avec l’honnêteté requise, du plancton sans cesse renouvelé que nous livrent à jamais les marées de créations de nos aînés ; l’on brode plus facilement sur des inventions réinventées, des trouvailles synonymes, des emprunts déguisés que l’on s’attribue sans coup férir, d’autant plus facilement que le talent est rare et le travail difficile… D’aucuns qui se croient obligés de nous faire subir leurs réadaptations mièvres et intéressées, feraient mieux de s’abstenir… Encore vomir ? C’est la Gerbe d’Or, alors… Pensons à eux, ils ne mériteront jamais assez !… Les producteurs surbookés, les programmateurs qui ne vont jamais aux concerts, les piles de cédés dont on écoute que les 6 premières secondes autour d’un drink journalistique, les plans arrangés à l’avance, la sélection par le carnet d’adresses… Et le « bizness », qui pleure sur ces artistes rares, et dans le même temps, pilonne de fait, l’émergence de l’essentiel des nouveaux talents. Bien sûr, l’acte de création reste impudique même à vouloir s’exprimer protégé… Qu’il livre nos secrets, nos passions et nos regrets, en pâture à des écoutes attentives et critiques, ou à des interprétations faciles ou disproportionnées… Souvent à un mépris affiché. Et, finalement qu’il faut l’accepter sans se taire… Mais si c´est pénible de devoir choisir, ou que l’on choisisse pour vous, un emplacement dans les cassetins médias spectaculaires, qui, forcément, vous restreindront, ou vous enlumineront de paillettes dénominatives… Heureusement l’underground procure, avec quelques ténacités ténues dans la diversification à la marge, quelques lucides libertés de positionnement et des apparitions dans des cases improbables… Une certaine liberté de ton ! Je suis donc résolument contre le racisme musical. L’ostracisme mercantile de la civilisation des loisirs est ce qu’il est : moi, je ne suis qu’un homme, tout au plus un honnête malfrat… Mes références me tiennent en respect ! Ce sont mes consciences de coeur… Si je fais mine de bouger une oreille vers la facilité, elles me flinguent ! D’où, également, une propension à niveler par le haut les quelques écrits et compositions que j’ai pu commettre, quitte à détruire systématiquement la plupart de mon travail et à produire peu… Cela est valable pour la scène et il est vrai que l’on chéri ces endroits où le public averti est de « proximité »… J’attendrais donc patiemment, 6 pieds sous terre, que Télérama me déterre, à la recherche de l’âme perdue du poète disparu…

    André DROUET.

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  32. Michel TRIHOREAU 5 septembre 2012 à 5 h 39 min

    Que dire de plus ?

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  33. Christian Camerlynck 5 septembre 2012 à 12 h 20 min

    PERSONNELLEMENT j’ai envie de citer le directeur de France Inter un certain Val. « Je m’en branle » Je lis la presse, mais aussi les blogs… J’ai oeuvré à la création d’un nouveau festival dans le Pas de Calais « Faites de la Chanson » un festival que je croyais différent ( je ne sais s’il l’était) en tout cas qui se voulait aller à la rencontre et à la formation d’un nouveau public… Ai-je réussi ? Ce festival existe toujours. Est-ce avec le même esprit? Je ne sais… mais il vit toujours. Ne figure pas sur Télérama, pas non plus sur la toile… très très peu dans vos blogs chers amis (dans le livre de Michel Trihoreau si…)
    Quand les artistes s’uniront, quand les responsables de festivals s’uniront, quand nous inventerons d’autres moyens d’aller à la conquête du public autrement qu’en présentant nos oeuvres sur scène ou en appartement, dans des boites à chaussures ou dans des cours de château alors peut-être il y aura de la place pour la chanson dans toutes sa variété.
    Je n’ai pas envie de me battre pour le passé, ce qui m’intéresse c’est le futur. Nous avons des Radios, par le net nous pouvons en créer d’autres, nous avons une excellente émission de télévision qu’il s’appelle Tranche de scène… nous avons les blogs, nous pouvons diffuser nos oeuvres en vente directe sans avoir à laisser des pourcentages à qui que ce soit… Battons nous avec ces armes là. Faisons une pétition pour la SACEM, arrêtons le racket, demandons des comptes sur la caisses des congés spectacles autre racket, bien sur mais construisons ! Arrêtons l’esprit de Compétition pour celui de Partage.
    Bien sur ce n’est pas Facile… L’humilité n’exclus pas que l’on a besoin de reconnaissance… Je me souviens de la première expérience de chanson en appartement (qui ne s’appelait pas chant’appart) à Vesoul pour le compte du théâtre Edwige Feuillère avec Romain Didier et Isabelle Mayereau…c’était en 1990 je crois… des premières classe Chansons et de premières résidences chansons pour l’Epamarne c’était en 1989 je pense, que nous avions initiés avec Gilles Bonnevialle pour faire un contrepoids à Eurodisney. Ce projet était d’une grande envergure mais a été enterré par les conséquences de décisions du Ministre de la culture Toubon et aussi par un manque de respect d’une ligne « stratégique » dont peut-être un jour je parlerai.
    Bien sur quand je regarde les actions dont je fus à l’initiative ou un ardent artisan, j’ai un serrement au coeur et au ventre du peu de reconnaissance pour l’action accomplie, venant de mes pairs ou des médias. Je peux apporter un document pour des résidences chansons datées de 1988 et me souviens n’avoir pas été invité au dixième anniversaire.
    Je n’ai que la consolation de pouvoir chanter quand je loue une salle pour le faire ou à l’occasion, en acceptant des condition telles que de toutes façons il faut en être de sa poche. Bien sur je sais tout ça, je ne sais pas les idées que l’on colporte sur mon compte et n’ai pas envie de le savoir… Mais ce que je sais, c’est que les amateurs qui depuis 1992 participent aux stages que nous organisons avec A CORPS VOIX, découvrent de nouveaux auteurs, interprètes, musiciens de chansons, et de musiques du Monde que beaucoup vont aux concerts et spectacles. Ce que je sais c’est qu’ils n’ont plus le même regard sur le chant, le spectacle qu’avant.
    Je suis évidemment très mal placé pour parler de tout cela. C’est un peu comme si je revendiquais quelques choses, je ne veux pas spécialement mettre en avant le travail que nous avons fait, (je dis nous parce qu’aujourd’hui nous sommes une dizaine à intervenir, et sans jamais demander des subventions), mais il me semble que dans cette critique faites à TELERAMA nous oublions un peu de balayer devant notre porte. Pardon, oui, finalement je revendique une certaine reconnaissance de l’engagement que j’ai toujours eu pour l’action culturelle, l’Education populaire dont je suis un enfant.
    Je veux distribuer ce que j’en ai reçu. Et tant pis pour les humiliations reçues parfois ou les incompréhensions. Les chansons m’ont ouverts aux arts, les arts m’ont ouvert au Monde, Les rencontres avec les autres de par le Monde, m’ont permis de mettre des mots, d’apprendre des langues, d’oser communiquer avec vous (avec mes fautes de syntaxes d’orthographe) sans avoir à souffrir trop des jugements. Ce que je sais, ce que j’ai reçu, ne sera jamais dans TELERAMA, même pas sur une scène de festival fut-ce celle de BARJAC, l’espace y est trop petit pour y déposer ces cadeaux de culture que m’a fait la vie en chanson, en théâtre .
    Cordialement à tous.

    PS1 Je tiens à remercier ici SERGE LE VAILLANT et son équipe qui de nombreuses fois nous a accueilli « Sous les étoiles… » avec nos chanteurs amateurs. Il fut d’une fidélité rare… La presse a un peu parlé du changement d’horaire… mais les réseaux chansons ont-ils réagit beaucoup? La disparition de programme de nuit permettant le contact directe avec les auditeurs change quelque chose de fondamental sur le service public.

    PS : L’ami, Eric Nadot ce héros (hérault) discret (trop) de la chanson, plus que du Prix Jacques Douai (qui lui ferait du bien à l’égo (trop petit) quand même ) a besoin que nous nous mobilisions tous pour trouver 2000 adhérents REGULIERS à Tranche de scène et que nous l’aidions à remplir le XXème Théaâtre Ce 24 septembre 2012

    Réponse : NosEnchanteurs est ouvert, on le sait, à ce genre d’initiatives : il sert d’abord et avant tout à ça ! Encore faut-il lui fournir la matière rédactionnelle : aux organisateurs et/ou attaché(e)s de presse de nos contacter. Quand nous pouvons, et dans le cadre de partenariats à discuter ensemble, nous nous rendons même sur les lieux pour suivre, en très léger différé mais avec force, les grandes heures de tels festivals. C’est ce que, personnellement, je viens de faire sur Veynes, Barjac et Concèze. Alors, bientôt dans le Pas-de-Calais ? Ce serait avec un plaisir non dissimulé, si en plus j’ai le plaisir de t’y rencontrer, Christian… MK

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  34. robinov 7 septembre 2012 à 0 h 10 min

    Donc, je confirme, PERSONNE ne connaît le Festival Bernard Dimey. CQFD… Alors bonne nuit, les gens, j’ai un 88ème VINYL à boucler. Sur papier, et pas en blog. Donc un peu de boulot…

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  35. A.D 9 septembre 2012 à 19 h 59 min

    à « robinov »

    C’est intéressant de citer UN festival de votre région, en tout cas de votre fréquentation… Mais, le fait que celui-ci sur ce blog, et au bout de de 40 commentaires, n’est apparemment connu de personne, aurait pu vous conduire à nous en parler un peu, non ?
    Sinon, je veux bien connaître la technique pour faire un vinyl en blog.
    ——————————

    à Michel Thrihoreau,

    J’ai bien aimé ton commentaire d’un succinto parfait à ma longue tirade !… Du coup, je vais en lire plus de toi, et, pour ce faire, je commande illico ton livre sur le site de l’Harmattan qui a l’air, le livre pas le site, pour le coup, exhaustif sur le sujet…

    Bien à vous,

    André DROUET.

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  36. bastien 9 septembre 2012 à 23 h 12 min

    Voici un article qui ne sert à rien. Juste à se faire mousser…
    Dans le sous-titre de l’article de télérama est juste mentionné  » bilan des 32 plus importants festivals musicaux ».
    C’est peut-etre pour cela que les festivals que vous mentionnez n’ont pas été pris en compte….

    Réponse : Cet article sert juste à dénoncer, juste à exposer une réalité. Mais vous ne vous en êtes sans doute pas aperçu. Votre commentaire ne sert à rien, juste à vous faire ridiculiser… MK

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  37. Halimi Franck 12 septembre 2012 à 11 h 53 min

    Bonjour à chacunE.
    Ce débat ô combien intéressant est symptomatique de l’importance que nous accordons à ce mode d’expression humain qu’est la chanson.
    La profondeur des échanges est à la mesure de la profondeur de la plaie.
    Car il m’apparaît là clairement que nous sommes en quelque sorte au chevet d’un malade qui souffrirait de graves blessures.
    Même si le pronostic des médecins n’est pas réservé (il n’y aurait pas danger de mort), il semblerait que le traitement ne soit pas facile à administrer (si tant est qu’on ait identifié le traumatisme).
    Ne voyez pas malice dans cette entrée en matière mais, à la lecture des échanges ci-dessus, j’ai ressenti une parenté avec une maladie dont je souffre depuis quelque temps déjà : la non-reconnaissance du labeur effectué.
    Alors, quand on met tout son coeur, une grand partie de son énergie et une part non négligeable de son temps dans un projet (qu’il soit artistique, affectif ou autre…), on estime légitime d’être reconnu (d’une manière ou d’une autre) pour cet investissement.
    Or, en ce bas-monde, la légitimité est vraisemblablement une des denrées les plus rares qui soient.
    Je crois que j’entends parfaitement ce que chacunE d’entre-vous a désiré faire passer dans son message (car je suis passé par un certain nombre des expériences décrites). Et je crois que l’un des principaux problèmes réside dans le fossé existant entre l’investissement dans un projet et la reconnaissance d’icelui (que ce soit à titre financier, médiatique, politique ou de l’entourage proche). Si, lorsque l’on donne beaucoup, on reçoit peu (voire pas du tout) et que ce qui nous apparaît comme une injustice s’inscrive dans la durée, il y a fort à parier que l’on ressorte de cette expérience totalement démotivé, voire aigri.
    Ce que j’écris là se veut généraliste et applicable à moult domaines. Aussi, pour en revenir à nos moutons de la chanson, si j’entends les désenchantements médiatiques de Michel Kemper, les désillusions politiques (DRAC) de Chris Land et le désappointement global de Christian Camerlynck, j’ai la conviction que nous souffririons moins de ces trop nombreuses déconvenues quotidiennes si nous étions mieux organisés en la matière.
    Je m’explique.
    Nous sommes extrêmement nombreux à essayer de faire vivre la chanson qui nous parle, à notre petit niveau : de celle qui lance un festival à celui qui s’élance dans une publication, en passant par celle qui relance un blog, celui qui ambulance, celle qui invraisemblance, celui qui balance en pesant le pour et le contre, celle qui contrebalance, celui qui pétulance et celle qui s’en bat l’anse, reconnaissez que les chaudronniers de cette chanson-là sont pléthore.
    Mais, le gros problème (comme dans bien d’autres domaines), c’est l’incapacité que nous avons à mutualiser nos envies, nos besoins, nos énergies, notre temps, nos moyens et que sais-je encore… pour devenir une force de proposition qui pèse, qui agit et qui influence.
    Car, au détour de tout ce qui est écrit ci-dessus, il apparaît bel et bien que nous parlons tous d’un déficit de reconnaissance. Et pour pallier celui-ci, il serait bien temps de nous rencontrer physiquement pour croiser nos regards et nos intelligences, dans le but avoué de faire valoir ce mode d’expression qui nous tient tant à coeur et dont nous souffrons manifestement qu’il n’existe pas plus fort aux yeux du monde.
    Je sais bien qu’il y a déjà eu des tentatives de cette trempe qui n’ont pas réellement abouti. Je sais aussi qu’il existe des chapelles qui ne savent ni s’écouter ni s’entendre et qui tracent chacune leur sillon dans leur champ d’investigation perso.
    Mais, moi, ce qui me fout en rogne, c’est que ce mode d’expression (le plus populaire qui soit) qu’est la chanson ne soit pas en mesure d’exister institutionnellement face aux pouvoirs publics, au contraire d’autres arts qui ont su, malgré d’énormes différences de sensibilité (doux euphémisme), se structurer pour devenir des interlocuteurs écoutés (et entendus !) par les autorités de tutelle : je parle ici des arts de la rue et du cirque, par exemple.
    Pourquoi nous, amateurs et professionnels « éclairés par la chanson », ne serions-nous pas en mesure de construire un mouvement (dans tous les sens du terme) susceptible d’offrir un endroit où ce mode d’expression serait protégé, en capacité de s’exprimer dans de bonnes conditions et apte à nous offrir du sens, de la beauté et de la vie ?
    Je NOUS pose la question !
    Mais, bon sang, qu’est-ce qui fait que autant de nombreux irréductibles se bagarrent avec des bouts de ficelles dans leur coin au lieu de s’unir et de faire front pour constituer une vraie force de frappe ?…
    Voilà, moi, j’ai foi en l’intelligence de l’humain et dans son aptitude à surpasser ses frustrations, ses incompréhensions et ses divergences de points de vue, ce dans la perspective de construire et de partager avec ses semblables si différents.
    Alors, chiche ?
    Serions-nous capables de construire un pont entre nos sensibilités afin de créer un PPCM (Plus Petit Commun Multiple), qu’on pourrait peut-être définir comme « la valorisation de la chanson d’expression francophone intelligible » ?
    Si je ne tiens pas particulièrement à cette appellation (dont je reconnais aisément qu’elle n’est pas forcément la plus heureuse qui soit, mais qui a, me semble-t-il, le mérite d’interpeller un tantinet), je suis, en revanche, farouchement convaincu de la nécessité de la démarche, parce que les utopies partagées ne s’éteignent jamais dès lors que, collectivement, elles sont mises en marche et en mouvement…
    À bon entendeur, salut !

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  38. Arnaud BonPublic 13 septembre 2012 à 11 h 14 min

    J’adore les articles qui génèrent autant de réactions que celui-ci. J’ai tout parcouru, mais pas tout lu.
    J’aimerai prendre le truc par un autre angle. Seuls 950 artistes ont été programmés…
    & je repense au débat houleux au sujet des cachets outranciers demandés par certaines « têtes d’affiches », auquel j’ai eu la chance d’assister dans le cadre d’un festival lyonnais, mais néanmoins important…
    Ce que j’y ai appris : Les programmateurs se tirent une balle dans le pied. Mais tous préfèrent perdre leurs pieds, que de passer des heures à expliquer à leurs partenaires qu’on programmera cette année une belle brochette d’artistes peu connus, à la place de David Guetta, parce qu’on a plus les moyens de se payer David Guetta.
    & aucun de ces programmateurs n’ose envisager qu’ils pourraient faire des économies en se payant une « brochette d’artistes peu connus » au cachet encore raisonnable, même si cela implique d’investir plus dans la communication, car il faudra les faire connaitre…
    Au lieu de cela, ils préfèrent se battent pour s’offrir les mêmes artistes, qui rempliront leur festival, car tout le monde ne parle que d’eux.
    Bref, le danger de toute cette croissance, c’est la liberté. La liberté de créer de nouveaux festivals, la liberté de création de nouveaux projets, la liberté d’expression, car ces « grands » ou « gros » artistes, font la plupart du temps dans la démagogie, pour éviter de froisser le grand public….

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  39. Niobé 1 octobre 2012 à 14 h 03 min

    Oui oui oui….je comprends ce que vous voulez dire Michel, dites vous bien quand même qu’il y a encore une sous classe de chanteurs, de groupe, qui n’ont meme pas accès à ces festivals, Barjac Montauban etc….Mais bon on s’y fait, alors on trace son chemin en confiance dans le travail!, en toute lucidité se disant qu’on est là ou l’on doit etre, et n’attendre rien, ni des gros, ni des moyens, ni des petits…alors on chante toute l’année dans des lieux improbables sans rancune ni colère mais avec la joie déjà d’etre vivant à chanter, avec même du public! au théâtre on dit qu’il n’y a pas de petits rôles il n’y a que des petits acteurs! amicalement Niobé

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  40. Delorme 1 octobre 2012 à 16 h 39 min

    C’est très, très bien, ce que dit Niobé.

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  41. Halimi Franck 5 octobre 2012 à 11 h 45 min

    Oui, à l’instar de Delorme, je souscris à ce qu’écrit Niobé.
    Plusieurs questions sont posées dans le papier de MK et dans les réactions engendrées, mais celle abordée par Niobé relativise les choses.
    Dans la chanson, il existe plusieurs strates que l’on pourrait comparer à la lutte des classes : de « l’aristocratie des Zénith » aux « SDF de la rue », en passant par « la bourgeoisie des CDN » et « le prolétariat des bistrots », tous les cas de figures existent.
    On peut donc comprendre que le chanteur de rade aspire à Barjac, comme l’ex-rimeur de Montauban rêve d’Olympia…
    Mais, j’aime beaucoup la façon dont Niobé envisage et incarne sa façon d’être au milieu de tout ça : cette vision est effectivement sensée, belle et humaine.

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  42. Polo 16 juin 2016 à 12 h 07 min

    Encore un article grincheux ! Vous ne pouvez pas être plus positifs ?
    1/ Télérama et Les Inrocks, après tout, on s’en fiche complètement, non ? Pourquoi vous focalisez-vous toujours sur ces titres ? D’ailleurs, vous les lisez assidument ? Vous connaissez leur véritable influence sur les publics ?
    2/ Vous n’aurez pas assez d’une vie pour regretter la flemmardise des « grands » médias, leur manque de curiosité et d’incitation à la découverte.
    3/ C’est un peu le « fond de commerce » de votre site que de tirer sur les médias, de jouer aux derniers des Mohicans. C’est trop facile (et sûrement assez jouissif) et ce n’est pas ce qui est le plus intéressant. D’ailleurs, l’an prochain, ne perdez pas de temps à réécrire un article : faites un copié-collé de celui-ci car rien n’aura changé !
    Bonne continuation, Polo

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    • Michel Kemper 16 juin 2016 à 12 h 45 min

      Bien vieil article que celui-ci (quatre ans !), Polo, tant que je l’avais oublié. Il y a de temps à autres des articles sur le traitement de la chanson par les médias sur NosEnchanteurs mais convenons que, sur presque 3700 articles actuellement disponibles, le pourcentage est très très faible. Mais si ce présent article de 2012 a pu faire en sorte, même un peu, que le festival de Barjac soit enfin annoncé en amont par Télérama comme il vient de l’être cette année, alors il trouve sa pleine et entière justification. Car c’est la première fois.

      Histoire d’interroger les statistiques (c’est une bonne occasion), nous avons publié 222 articles à ce jour dans la rubrique « Saines humeurs », rubrique qui reflète en général de saines colères mais pas toujours. 222 articles sur un ensemble de 3706, les presque 3500 autres étant pour relater concerts, festivals et disques (il y a rarement des critiques négatives en ces domaines même si on en a déjà lu), ce qui est quand très majoritairement positif.

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